Aga : un film intime et cosmique qui mêle la fiction et le rêve

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Aga : un film intime et cosmique qui mêle la fiction et le rêve

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Ága nous révèle un monde radicalement inconnu qui finit par devenir très proche de nous. Intime et cosmique, il nous révèle la rencontre entre le documentaire et le rêve. » Grand prix 2018 du Festival du film de Cabourg présidé par André Téchiné.

La cinquantaine, Nanouk et Sedna vivent harmonieusement le quotidien traditionnel d’un couple de Iakoutes. Jour après jour, le rythme séculaire qui ordonnait leur vie et celle de leurs ancêtres vacille. Nanouk et Sedna vont devoir se confronter à un nouveau monde qui leur est inconnu.

Aga : rencontre du documentaire et du rêve.

La genèse de ce film par Ága Milko Lazarov

« Quand j’étais enfant, j’aimais beaucoup les récits d’aventures. Je me passionnais pour les grandes découvertes. J’ai lu de nombreux livres sur le grand Nord et sur ses explorateurs, comme Roald Amundsen que j’admirais. L’idée vient probablement de là. Au départ, je voulais raconter l’histoire d’un vieux couple inuit. Nous avons prospecté au Canada, au Groenland puis en arrivant en Iakoutie, j’ai commencé à envisager de tourner là-bas. » raconte Milko Lazarov qui poursuit « Je tenais à raconter une histoire d’amour très simple qui se déroulerait au sein de la « dernière famille du monde. J’ai choisi le Grand Nord pour tourner cette histoire afin qu’elle soit universelle. »

Aga : rencontre du documentaire et du rêve.

Qui sont les personnages principaux ?

Feodosia Ivanova joue Sedna qui vit au milieu de la Sibérie, dans la taïga où elle s’occupe de vaches. Elle est non professionnelle. Milko Lazarov l’avait vue dans un film amateur tourné dans la région par son neveu. C’est ce qui l’a convaincu de l’engager. Les autres acteurs sont, quant à eux, professionnels. Ils jouent au théâtre. Feodosia a beau ne pas être professionnelle, elle est très talentueuse. Lorsque Milko Lazarov l’a vue pour la première fois à l’écran, il a su qu’il trouvé sa Sedna. « Quand je lui ai demandé de jouer dans mon film, elle est partie d’un grand rire. La fabrication du film a été très facile. L’équipe, les acteurs et moi-même sommes devenus une vraie famille.« 

Aga : rencontre du documentaire et du rêve.

Le paysage donne au film son esthétique abstraite

« J’ai utilisé le paysage précisément pour que chacun de mes plans se pare de cette dimension esthétique. C’était la première fois qu’un film étranger se tournait en Iakoutie. Imaginez un peu le piège. J’ai beaucoup modifié le script en fonction de cet environnement. Le film a été tourné sur le fleuve glacé Lena où les paysages sont plus abstraits qu’ailleurs. Ága s’ouvre de la même façon que mon précédent long métrage Aliénation. J’avais un personnage qui traversait le cadre de bout en bout et qui chantait une chanson au début du film. Je tiens à laisser du champ au spectateur pour qu’il puisse comprendre les événements et capter l’atmosphère du lieu. » explique Milko Lazarov.

Aga : rencontre du documentaire et du rêve.

Votre film est-il un hommage à Nanouk l’Esquimau de Robert Flaherty ?

« Oui. Nous voulions rendre, d’une certaine manière, hommage au chef-d’oeuvre de Flaherty. Nanouk n’est en aucun cas un documentaire, comme on le sait. Flaherty a tout mis en scène. Il a dirigé ses personnages et a recréé toutes les situations. Il s’agit d’une fiction, tout comme mon film. »

Aga Le Film

Deux contes ponctuent le récit. D’où viennent ces légendes ?

« Le plan final dans la mine de diamants explique à lui seul mon envie de tourner en Iakoutie. Il en est même la raison principale. J’avais vu ce décor sur internet et je me suis dit que je devais absolument terminer mon film sur cette image. J’ai essayé de filmer la mine depuis un hélicoptère militaire, en 35mm. Par malchance, ce jour-là, il y avait du brouillard et on ne voyait rien. J’ai dû renvoyer mon équipe là-bas en novembre et ils ont pu filmer cet immense trou. J’ai écrit tous les dialogues pour qu’ils convergent vers ce plan de fin. Je me suis inspiré d’une légende indienne d’Amazonie que j’ai pris la liberté de remanier. Ce n’est plus du tout la même histoire mais il me semblait intéressant que les dialogues d’une situation réaliste se nourrissent du caractère magique de ces mythes. » conclut Milko Lazarov.

Aga : rencontre du documentaire et du rêve.

www.arizonafilms.net

Crédit Photos : Ciné Sud Promotion

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