César se découvre au Centre Pompidou jusqu’au 26 mars

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César se découvre au Centre Pompidou jusqu’au 26 mars

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Vous n’avez pas encore eu le temps de découvrir l’exposition César ? Il s’agit d’une rétrospective  au Centre Pompidou, à Paris ? Dépêchez-vous d’y aller… Elle se termine lundi 26 mars et ça serait dommage de ne pas découvrir les œuvres de la dernière figure majeure du Nouveau réalisme.


Une centaine d’œuvres sont présentées dans la plus grande des galeries du Centre Pompidou, au 6e étage. Une immense salle qui permet de déambuler tranquillement et de s’arrêter devant toutes les richesses de la collection présentée. César est décédé il y a presque vingt ans, mais chacun se souvient de ce personnage sympathique à la barbe bien fournie. Il était connu et très populaire de son vivant. Au-delà du souvenir de ce César “people”, suivi de près par les journalistes et les médias, il reste un créateur exceptionnel. Ses œuvres sont devenues des icônes de la sculpture du XXe siècle.

César : une exposition magistrale

Un pouce monumental de César a été installé sur le parvis du Centre Pompidou.

Un pouce monumental de César a été installé sur le parvis du Centre Pompidou.

Pour cette rétrospective Parisienne, quelque 130 pièces venues des plus grands musées du monde entier et de collections particulières ont été réunies. Des œuvres connues mais aussi beaucoup d’inédits ou de mal connus. Homme ingénieux et imaginatif, César a fait de la compression et de l’expansion son affaire, mais pas que… Sa manière de voir les choses est riche d’enseignements.
Le parcours de découverte, pour le public, s’organise autour des grands cycles conçus par César et de sept thématiques.

1 – Les fers soudés

Victoire de Villetaneuse, 1965 - Fer soudé, 223 × 90 × 100 cm. Collection du Nouveau Musée National de Monaco. Et plâtre, 223 × 90 × 100 cm. Collection particulière Courtesy Fondation César, Bruwelles. Le Scorpion, 1955 Fer soudé - 60 × 80 × 32 cm - Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

Victoire de Villetaneuse, 1965 – Fer soudé, 223 × 90 × 100 cm. Collection du Nouveau Musée National de Monaco. Et plâtre, 223 × 90 × 100 cm. Collection particulière Courtesy Fondation César, Bruwelles. Le Scorpion, 1955 Fer soudé – 60 × 80 × 32 cm – Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

César s’installe à Paris en 1946, il découvre les assemblages hétérogènes de González, Giacometti, Picasso… Il est intéressé par ces sculptures mais n’a pas beaucoup de moyens financiers, ce qui l’empêche de recourir aux classiques matières que sont le marbre ou le bronze. Il s’oriente alors vers l’utilisation de matériaux de récupération. Il réalise ses premières recherches avec du plâtre et du fer et découvre en 1949 la soudure à l’arc. Une méthode qui lui permet de sculpter le métal avec une grande souplesse et la liberté qu’il désire. Il plie les tôles, les écrase, les cisailles. Il trouve sa matière première dans les déchets ferreux, des morceaux de métal (vis, écrous, boulons, tuyaux…). Pour ses premières œuvres, il imagine un bestiaire fantastique, coq, scorpion, chauve-souris, représente la figure humaine, nu, torse, tête…
Peu à peu, il dégage sa propre esthétique et ses premiers assemblages de ferraille soudée, née de l’observation de la nature. Il produit de magnifiques sculptures bidimensionelles.
Parallèlement, César réalise, outre des petits reliefs, ses premières Ailes et ses premières Plaques.

2 – Les compressions 1959-1970

Les Compressions, réalisée en tôle à partir d’une automobile.

Les Compressions, réalisée en tôle à partir d’une automobile.

L’origine des Compressions remonte à 1958. César, qui cherche sa matière première chez les ferrailleurs, rapporte des paquets de matériaux non ferreux – cuivre ou aluminium – avec l’intention de les intégrer dans une sculpture. Finalement il s’approprie ces blocs compressés de plaques et rubans de cuivre, et ils deviendront ses premières Compressions.
En 1960, chez un ferrailleur de Gennevilliers, il découvre une presse géante venant des États-Unis, capable d’engloutir une voiture entière. Une belle opportunité qui va dans le sens de sa créativité. L’artiste réalise des compressions étonnantes qu’il présente dans un salon. Trois balles de voitures compressées qu’il intitule 3 tonnes. L’ensemble provoque scandale et incompréhension auprès du public.

3 – Empreintes humaines

Le Pouce de César réalisé en marbre rose, en nickel et en résine de polyester. Le pouce et le sein de César.

Le Pouce de César réalisé en marbre rose, en nickel et en résine de polyester. Le pouce et le sein de César.

En 1963, César fait des essais de moulages corporels alors qu’une exposition sur le thème de la main, de Rodin à Picasso, est en préparation à la Galerie Claude Bernard. Voulant échapper à l’académisme du sujet, César découvre dans l’atelier d’un jeune artiste un pantographe permettant d’agrandir les sculptures. Là encore, l’artiste se met en position de rupture complète avec la sculpture traditionnelle. Il fait réaliser l’empreinte de son pouce et expérimente de nouvelles matières, des résines synthétiques. Ce sera l’empreinte emblématique de césar qu’il réalisera dans différentes tailles et dans des matières différentes : plastique, bronze, nickel, marbre et même or et sucre ! Dans le même style, en 1966, césar procède au moulage du sein d’une danseuse du Crazy Horse… Son idée, au départ, était de mouler un des seins de Brigitte Bardot ou Jane Fonda, mais cela ne s’est pas fait.

4 – Expansions

Expansion, la lunaire, 1970

Expansion, la lunaire, 1970

Les premières Expansions de César, réalisées en 1967 en public, donnent lieu à de véritables happenings quand les spectateurs invitent César à les découper en morceaux et à en signer les fragments. Pendant deux ans, l’artiste réalisera ainsi une dizaine d’Expansions à travers le monde. Conscient du côté éphémère de ces œuvres, l’artiste met au point une technique permettant de durcir la surface de l’Expansion. La surface est stratifiée, poncée, laquée, recouverte de laine de verre. Il réalise ainsi des Expansions les plus volumineuses aux plus petites, des plus plates au plus verticales, des plus simples aux plus baroques…

5 – Enveloppages

Enveloppages, 1971 Moulin à café et Plexiglas. Collection particulière Courtesy Fondation César, Bruxelles.

Enveloppages, 1971 Moulin à café et Plexiglas. Collection particulière Courtesy Fondation César, Bruxelles.

César réalise une série Enveloppages, un peu moins connue que ses autres œuvres. En 1965, il exploite les matières plastiques en voyant par hasard des feuilles de méthacrylate chez un fabricant niçois de meubles et de vitrines. Il comprend que la technique des Compressions peut s’appliquer aussi à d’autres matériaux que la tôle.
Il insère des objets, machine à écrire, téléphone, chaussures, moulin à café, ventilateurs, outils… des objets décoratifs issus du quotidien ou de brocante. Il les fige dans une ou plusieurs feuilles de plastique, les plis ou replis magnifiant leur présence.

6 – Plâtres, bronzes et fontes de fer

Mon Centaure, fait en hommage à Picasso, même si on enlève ma signature, même mutilé par un tremblement de terre, il existera. » César.
Le Centaure, 1983. Plâtre et matériaux divers 74 × 62 × 30 cm. Dépôt du Fonds national d’art contemporain- Centre national des arts plastiques, Puteaux, au Musée Picasso d’Antibes depuis 1985.

Mon Centaure, fait en hommage à Picasso, même si on enlève ma signature, même mutilé par un tremblement de terre, il existera. » César.
Le Centaure, 1983. Plâtre et matériaux divers 74 × 62 × 30 cm. Dépôt du Fonds national d’art contemporain- Centre national des arts plastiques, Puteaux, au Musée Picasso d’Antibes depuis 1985.

En 1970, César, employant la technique de l’assemblage, réalise quelques petites Poules pleines d’inventivité dans lesquelles il utilise plâtre, ficelle et objets trouvés. En parallèle il se consacre à une nouvelle série, celle des autoportraits sous forme de moulages en plastique. Une ébauche de tête en plâtre annonce celle d’une de ses œuvres très connue, le Centaure, en 1983, pour lequel l’artiste effectuera un moulage de sa propre tête.
Il conçoit un autoportrait à double face, le visage du dessus, celui de Picasso, se rabattant comme un masque de soudeur sur celui de César. Il réalise cette sculpture – également intitulée Hommage à Picasso – à plusieurs échelles, jusqu’au bronze de 4,7 m de hauteur.

7 – Compressions 1976-1998

Cagettes, 1976. Cagettes, 1976. Bois et colle. Collection Alain et Candice Fraiberger.

Cagettes, 1976. Cagettes, 1976. Bois et colle. Collection Alain et Candice Fraiberger.

César, en quête permanente d’innovations, reprend ses compressions en 1976. Il ramasse sur les marchés des cageots, des cartons d’emballage, de la filasse et autres matériaux. Il réalise ainsi des compressions murales. Avant d’être écrasés par la machine, ses matériaux sont enduits d’une colle leur permettant d’être maintenus verticalement.
Vers 1984, à la demande de Jean Todt, directeur de Peugeot Talbot Sport, qui souhaite donner aux épaves des voitures de rallye 205 Turbo 16 Peugeot un statut d’œuvre d’art, César revient au métal et reprend le principe de la « ligne plate » inaugurée en 1970 par la Dauphine. Les véhicules sont écrasés en galettes, sciés de manière rectiligne sur les bords. Ces Championnes tendent vers l’abstraction tout en gardant leur ampleur.

La suite milanaise, Compressions de carrosseries d’automobiles Fiat toutes neuves…

La suite milanaise, Compressions de carrosseries d’automobiles Fiat toutes neuves…

En 1998, César réalise son œuvre ultime, la Suite milanaise. Il s‘agit de quinze Compressions de carrosseries d’automobiles Fiat toutes neuves. Elles sont peintes lorsqu’elles sortent de la presse dans les couleurs laquées et métallisées de la gamme de la production industrielle de Fiat. Les couleurs qui donnent leur nom à chacune des œuvres.
Infos +
• César est né le 1er janvier 1921 à Marseille et il est mort le 6 décembre 1998, chez lui, à Paris.
• La rétrospective a été conçue et réalisée par Bernard Blistène, directeur du Musée national d’art moderne et scénarisée par Laurence Lebris.
• Exposition au Centre Pompidou, Place Georges-Pompidou, 75004 Paris. Ouverture de 11 h à 21 h. Prix des places : 14 € (gratuit pour les moins de 18 ans…)

https://www.centrepompidou.fr

Crédit Photos : Photos Caroline Paux

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