Très récemment à eu lieu à Séville un très interessant symposium organisé par le CERIN (Centre Recherche et Information Nutritionnelles) sur le thème de l’alimentation durable. Une notion qui est au centre des préoccupations sociétales actuelles. Un concept qui fait dialoguer ensemble les enjeux environnementaux, socio-culturels, économiques et nutritionnels de l’alimentation.
Définition de l’alimentation durable

Nicole Darmon et le Dr Marie-Claude Bertiere – directrice du CERIN
Sous la direction de Nicole Darmon nutritionniste, épidémiologiste (– UMR Moisa – Inra Montpellier), de nombreuses études ont été menées dont l’objectif général est de clarifier les relations entre la nutrition et les autres dimensions de l’alimentation durable, tout en cherchant à identifier des choix alimentaires plus durables. Ces études montrent qu’il est possible de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) en améliorant la qualité nutritionnelle au travers de choix alimentaires avisés, sans éliminer des catégories entières d’aliments. Ainsi, les Français pourraient réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 30% tout en respectant l’ensemble des recommandations nutritionnelles, sans coûts supplémentaires ni changements majeurs des consommations alimentaires.
Concilier nutrition, durabilité et culture alimentaire, est donc possible.
L’alimentation durable repose sur 4 piliers :
Selon la FAO, les régimes alimentaires durables sont « des régimes ayant de faibles conséquences sur l’environnement, qui contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’à une vie saine pour les générations présentes et futures ». Les régimes alimentaires durables contribuent à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes. Toujours selon la FAO, ces régimes sont « sont culturellement acceptables, économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, et permettent d’optimiser les ressources naturelles et humaines » .
En se basant sur cette définition, l’alimentation durable repose sur 4 piliers : l’environnement, le socio-culturel, l’économie et la nutrition en lien avec la santé.
Y a-t-il des aliments plus durables que d’autres ?
Les aliments présentant à la fois un meilleur profil nutritionnel, des émissions des gaz à effet de serre (EGES) et un prix plus faible ont été identifiés à partir d’une base de données de 402 aliments.
Si l’on exprime le prix au kilo d’aliments, la majorité des aliments d’origine végétale, et notamment les fruits et légumes, les huiles et les féculents et légumineuses sont identifiés comme « plus durables ». Au sein des produits d’origine animale, seuls les yaourts et le lait sont « plus durables ».
En revanche, lorsque le prix est rapporté au nombre de calories fournies (prix pour 100 Kcal) et non pas /kilo), la plupart des fruits et légumes perdent leur statut de « plus durables » du fait de leur faible densité énergétique, et donc d’un prix plus élevé pour 100 Kcal.
Nicole Darmon insiste sur le fait que qualité nutritionnelle ne rime pas forcément avec une faible émission de EGES (gaz à effet de serre, que l’on nomme aussi communément impact carbone).
Ainsi les adultes dont l’alimentation a la meilleure qualité nutritionnelle ne sont pas ceux dont l’alimentation a le plus faible niveau d’EGES. Ceci s’explique en partie par le fait que les produits sucrés et snacks salés sont des sources de calories trois fois moins impactantes en terme d’EGES que les fruits et légumes. Pour manger équilibré, il faut réduire la consommation de produits de densité énergétique élevée comme les produits gras et/ou sucrés et surtout augmenter la consommation d’aliments de faible densité énergétique tels que les fruits et les légumes, le poisson ou les produits laitiers frais. Par exemple, 750 g d’aliments suffiraient à couvrir les besoins énergétiques journaliers d’un homme (2300 Kcal/j), s’il ne consommait que des produits à forte densité énergétique de l’ordre de 300 Kcal/100g). En revanche, s’il adoptait une alimentation diversifiée et équilibrée, avec une densité énergétique de l’ordre de 125 Kcal/100g, alors il faudrait qu’il ingère 1,85 kg d’aliments chaque jour pour assurer ses besoins énergétiques. Or plus grande est la quantité ingérée, plus élevées sont les EGES.
L’alimentation durable au delà de nos frontières
Partout en Europe, les changements alimentaires qui permettent d’avoir une alimentation plus durable passent par une moindre consommation de produits gras, sucrés et de boissons alcoolisées associée à une augmentation de la consommation de fruits, légumes et féculents. L’alimentation durable passe aussi par une réduction du rapport animal/végétal, mais le type de modifications concernant les produits animaux dépend des habitudes alimentaires des populations. Par exemple dans les diètes « plus durables », la consommation de produits laitiers est augmentée en Suède et en France chez les hommes comme chez les femmes, mais en Finlande chez les hommes seulement. Autre exemple, la consommation de poisson est augmentée en France et en Italie, mais diminuée en Finlande. Une alimentation de bonne qualité nutritionnelle n’est donc pas synonyme de faible impact carbone et ce serait simpliste d’assimiler végétal et durable, et/ou d’éliminer des catégories entières d’aliments.

Tout ces produits sont d’origine végétale. Les ingrédients « végétaux » les moins importants sont les moins chers. Ils forment la base alimentaires les moins recommandés pour la santé.
L’alimentation est un sujet complexe. De nombreuses recherches sont actuellement menées quant à la comparaison de la biodisponibilité de certains nutriments (fer, zinc, vitamine A, calcium etc) selon qu’ils soient contenus dans des produits d’origine animale ou d’origine végétale. A suivre donc…
Copyright : Danielle Frédérique Lebel
Crédit Photos : CERIN (Tableaux)
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