Les jardins normands nous font voyager loin, si loin…

Evasion, Idées Week-End

Les jardins normands nous font voyager loin, si loin…

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« Voyage Voyage 

Eternellement 

De nuages en marécages 

De vent d’Espagne en pluie d’Equateur… »

…chantait Desireless en 1986. Si beaucoup d’entre nous avons en tête cet air emblématique des années 80, nous ne l’associons guère à des jardins de Normandie, si magnifiques soient-ils. Et pourtant… Luxuriants, tropicaux, plantés d’improbables arbres et plantes venus d’ailleurs, les jardins normands nous entraînent  bien loin des haies bocagères. Ils nous emportent aussi vers des rêves d’arachnéennes broderies vertes, d’arabesques et volutes grimpantes, de palmettes ciselées par de savants sécateurs. Les jardins normands ? Ils sont à découvrir dès que vous avez envie d’insolite évasion, de jolies rencontres avec leurs propriétaires, aussi patients que passionnés et bien souvent châtelains. De jardin en jardin, Dynamic-Seniors vous conte leur histoire.

Dans l’Orne, à Athis-de-l’Orne, un jardin intérieur à ciel ouvert…

Jardin intérieur à Athis-de-l’Orne - Dominique Delomez

Jardin intérieur à Athis-de-l’Orne – Dominique Delomez©Frédérique Lebel

Difficile d’imaginer que ces 3000m2 poétiques, intimistes et ludiques, n’étaient qu’une décharge jusqu’en 1997. Année où Dominique et Benoît Delomez acquirent ce lieu où ne grandissaient que dix huit peupliers, déracinés très vite par la tempête de décembre 1999… Benoît et Dominique étant tous deux artistes plasticiens, le jardin, animé de cascades, bassins et rigoles d’eau est discrètement ponctué de leurs oeuvres. Miroirs, statues, installations diverses animent la luxuriance végétale de pauses propices à la rêverie (un des premiers bassins s’appelle « le bassin des songes ». Ici, tout a été imaginé puis modelé par le couple passionné : fontaines, talus, rochers. Beaucoup d’espèces régionales foisonnent dans ce jardin, ainsi qu’une importante collection de taxons de fougères.

Jardin intérieur à Athis-de-l’Orne

©Frédérique Lebel

A travers les «fenêtres » percées dans la haie, les vaches paisibles examinent les visiteurs… où peut-être contemplent-elles ce jardin intérieur ? qui sait ? 

Troupeau de vaches

©Frédérique Lebel

Jardin Intérieur à ciel ouvert 
Rue du Capitaine Martin
6 chemin du lavoir
61430 ATHIS-VAL DE ROUVRE
02 33 65 70 38

www.jardin-interieuracielouvert.com

Au bord du marais de la Douve : un château, un presbytère fortifié et des hectares de parc floral

un château, un presbytère fortifié et des hectares de parc floral

©Frédérique Lebel

Au centre du Cotentin, le domaine d’Etienville ne se raconte pas. Il se vit. Et comme il est possible de passer de douces nuits au château, pourquoi se priverait-on d’y séjourner. Pour dormir abrité sous les ailes des cigognes qui ont y ont élu domicile, pour marcher au petit matin sur les traces des antiques romains (la voie romaine qui longe le domaine reliait Coutances à Valognes), pour contempler le marais de la Douve, silencieux, emmitouflé dans la brume de l’aube… tout en savourant un délicieux petit-déjeuner au château.

Anne Gilliéron

Anne Gilliéron©Frédérique Lebel

Anne et Philippe Gilliéron, les généreux propriétaires du domaine racontent l’histoire du lieu avec fougue. Par où commencer? Par le presbytère fortifié(1450)? le château (1635)? le Petit Théâtre Barbey d’Aurevilly situé dans la Grange aux dîmes du presbytère? ou le parc, le jardin de curé, celui des moines, le jardin de Marie, le verger, l’étang aux cygnes, les vignes, la serre à l’antienne, le potager?  Trop de choses à voir allez-vous dire. Non, si vous prenez le temps de musarder, de découvrir aux différentes heures de la journée les mêmes endroits, d’écouter les abeilles, de plonger votre nez au coeur des roses anciennes pour vous étourdir de leur parfum, pour prendre des photos… ou peut être de vous enhardir à dessiner quelque détail d’une plante sur un carnet de croquis… Vous avez tout le temps. Etienville se déguste lentement, avec délectation, comme un vin millésimé. 

A noter : Le château propose cinq 5 chambres de charme.

Route de l’Eglise
50360 Étienville
France
Contact et Réservations : 02 33 41 05 50

www.etienville.com 

Dans le Cotentin, Vauville : un jardin normand en plein hémisphère austral…

Vauville : un jardin normand en plein hémisphère austral…

©Frédérique Lebel

« La nature  ne fait pas de jardin » disait Alain. Aurait-il connu certains jardins normands, que l’affirmation de ce philosophe n’eut peut-être pas été si péremptoire. Dans ce terroir bercé par les vagues, et parfois chahuté par des vents violents, les sens se restaurent. Les maîtres des lieux: des femmes et des hommes qui avec des pinceaux imaginaires ont patiemment rehaussé vallons encaissés et landes sauvages de touches vives, d’arbres tropicaux, de paravents végétaux. Ils ont su estomper la frontière entre ajoncs sauvages et jardins apprivoisés, entre réalité épineuse et illusion poétique. Inscrit à l’inventaire des Monuments historiques en 1992, classé « Jardin remarquable » en 2004, le jardin de Vauville compte quatre hectares.

Eric Pellerin

Eric Pellerin©Frédérique Lebel

Créé en 1947 par les parents de Guillaume Pellerin, le défunt époux de Cléophée de Turckheim, il abrite une surprenante flore tropicale. Aujourd’hui, c’est leur fils Eric Pellerin qui a pris le domaine en mains.  Quelques 1200 espèces originaires de l’hémisphère austral y poussent, sans souci de climat, protégées des vents par des paravents végétaux denses et vivaces. Pas de flonflon, ici, tout est spontané. Une tempête et les arbres rampent avant de relever la tête, des végétaux grignotent le terrain de leurs voisins, et bien tant mieux pour eux. C’est qu’ils s’y trouvent bien! Eric ne se lasse pas de présenter ses « petites nouvelles » (plantes, bien sûr), de montrer la palmeraie de plus de 2000 palmiers, les fougères venues de Tasmanie, les hydrangeas, de narrer comment le château a évolué au cours des siècles. A la sortie, une délicieuse boutique fourmille de jolis objets, glanés avec passion. La palette est subtile et le choix difficile. Tout aussi difficile est de résister à emporter des pots de plantes prêtes à s’enraciner dans votre jardin. Heureusement, un champêtre salon de thé est là pour vous désaltérer et apaiser une  éventuelle petite faim.

Vauville

©Frédérique Lebel

Un voyage en terre australe donne soif !

Château de Vauville
14 Route des Fontaines
50440 Vauville
Tél. 02 33 10 00 00

www.jardin-vauville.fr

En pleine ville de Cherbourg : le surprenant parc Emmanuel Liais

Jardin à Cherbourg

©Frédérique Lebel

A deux pas du centre ville, et trois de la gare, ce parc urbain, lui aussi classé « Jardin remarquable » (2006) plonge les visiteurs au milieu de plantes et arbres exotiques, rapportés  d’Amérique du sud par Emmanuel Liais. Ce passionné de botanique , né et décédé à Cherbourg (1826-2000), d’abord directeur-adjoint de l’observatoire de Paris, fonda et dirigea l’observatoire impérial de Rio de Janeiro. De ses nombreux voyages, il rapporta palmiers, orchidées, eucalyptus, néfliers etc… qu’il planta dans son jardin personnel de Cherbourg. Son objectif : recréer dans sa propriété la végétation équatoriale qu’il aimait tant. A sa mort, il lègue son immense propriété à la ville (dont il fut maire à deux reprises). Aujourd’hui, ce poumon vert de cherbourg se parcourt librement. Ne pas rater la visite des serres qui abritent vanilliers et cactées.

Le surprenant parc Emmanuel Liais de Cherbourg

Le surprenant parc Emmanuel Liais de Cherbourg©Frédérique Lebel

Rue de l’Abbaye
Cherbourg-Octeville, 50100
02 33 53 51 61

www.cherbourgtourisme.com

A noter : le label «Jardin remarquable» a été mis en place grâce aux propositions du Conseil national des Parcs et Jardins, institution au sein du Ministère de la Culture et de la Communication depuis mai 2003. Il signale au grand public les jardins dont le dessin, les plantes et l’entretien sont d’un niveau remarquable, qu’ils soient privés ou publics, protégés ou non au titre des monuments ou des sites. Ce label national est attribué pour une durée de 5 ans sur proposition des commissions régionales formées sous l’égide des Directions régionales des affaires culturelles (D.R.A.C.).

Carneville, son parc, ses jardins et son château à restaurer complètement…

château de Carneville

©Frédérique Lebel

Déjà l’objet d’un émission télévisée en 2013 (France 3 Normandie), le château de Carneville fait partie des dix-huit monuments retenus pour bénéficier des recettes du « Loto du Patrimoine », mis en oeuvre par Stéphane Bern. Pourquoi cette distinction ? Hélas à cause de la mérule (Serpula lacrymans), un champignon qui attaque le bois, surtout lorsqu’il est humide. Entouré de communs et dépendances, d’un pigeonnier, d’une boulangerie (qui fonctionne…), le château émerge d’une roseraie de 600 pieds, d’un conservatoire d’hortensias, d’une allée de charmes du XVIIIème, et domine un immense parc romantique de sept hectares. Guillaume Garbe, le très jeune et fougueux châtelain est intarissable. Son ambition : faire retrouver une seconde jeunesse à cette ancienne demeure seigneuriale.  

château de Carneville : Guillaune Garbe

Château de Carneville : Guillaume Garbe©Frédérique Lebel

Le Château 
50330 Carneville
Tél. 06 06 40 93 83

www.chateaudecarneville.com

www.normandie-tourisme.fr

Copyright : Frédérique Lebel

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