Entre France et Espagne, la Principauté d’Andorre est surtout connue pour ses prix imbattables en ce qui concerne l’alcool et le tabac. Elle recèle pourtant bien d’autres surprises. Canillo, une de ses sept « paroisses » en fait partie. Découverte d’un petit paradis montagnard.

En arrivant de France, le premier visage que l’on a de la Principauté d’Andorre, c’est le Pas de la Case. Un ensemble d’immeuble plutôt disgracieux. On s’attarde dans les dizaines de magasins proposant alcool, tabac, parfum ou électroménager. Puis, on fait le plein de carburant. Il faut conserver ses tickets d’achats car ils donnent droit à une réduction de 5% à la station Elf du col d’Envalira. En repartant, on espère éviter les douaniers. Ce qui est regrettable car l’Andorre vaut beaucoup mieux que cette ruée sur les prix attractifs*. L’Andorre est le pays des Pyrénées doté de la plus grande station de sports d’hiver du massif. La beauté de ses paysages est à couper le souffle. Ses sept paroisses méritent qu’on s’y attarde. Parmi elles, se trouve Canillo, sur la route entre France et Espagne. C’est là que nous allons nous attarder.

*de moins en moins, d’ailleurs.

C’est après le col d’Envalira que débute la descente vers Canillo et Andorre-la-Vieille.

Une vue de la montagne depuis le col d’Envalira.

Les sept paroisses de la principauté

L’Andorre est divisée en sept paroisses : Andorra la Vella, Escaldes-Engordany, Sant-Julià de Lòria, Encamp, Canillo, Ordino et La Massana. A sa tête se trouvent deux « coprinces ». En premier, l’évêque de la Seu d’Urgell, Josep-Lluís Serrano Pentinat, coprince épiscopal depuis 2025. Puis Emmanuel Macron, coprince français depuis le 14 mai 2017. La principauté, constituée en 1247, bénéficie d’une surface de 468 km² pour 80 000 habitants. Contre 4 000 il y a moins de 100 ans. La TVA est de 4,5% et les impôts sur le revenu de 10%. Jusqu’en 1930, il n’y avait pas de véritable route reliant le petit Etat pyrénéen à ses voisins. Il fallait quatre jours pour se rendre à Barcelone. Napoléon III a offert le bleu de la France au drapeau andorran. En effet, avant, il était rouge et jaune, les couleurs de l’Aragon et du comté de Foix.

A savoir

Molleres est le plus petit bourg d’Andorre, seules deux personnes y vivent.

Les routes en Andorre sont particulièrement bonnes.

Canillo au cœur de la montagne

Bien que Canillo soit un village important, il est judicieux de raisonner en termes de « paroisse de Canillo». En effet, Canillo est composé d’un ensemble de bourgs : El Tarter, L’Aldosa, Ransol, Meritxell, Prats et Soldeu. De belles possibilités de découvertes. Canillo est entouré par la montagne. La route qui y conduit est bordée d’hôtels magnifiquement intégrés au paysage. Tous sont reliés aux cimes par des tire-fesses. L’hiver, les pentes se transforment en pistes de ski. Une particularité qui fait de la station de ski d’Envalira la plus grande des Pyrénées. Effectivement, elle est étendue sur quasiment tout l’ensemble de la principauté. L’été, ses pentes sont vertes, fleuries et invitent à la randonnée. Des genêts sur l’adret ensoleillé, des rhododendrons sur l’ubac, plus à l’ombre. L’Andorre, et particulièrement la paroisse de Canillo (120 km²) est le paradis des amoureux de la montagne.

Canillo est un petit village situé dans le conseil de Côté, un secteur montagneux peu connu du grand public. Ici, une vue de la montagne.

Le paysage de la vallée d’Incles est particulièrement fleuri.

Découverte de la vallée d’Incles

Entre Canillo et El Tarter se trouve la vallée d’Incles, un des plus beaux sites naturels d’Andorre. La forme en U de la vallée, profonde de trois ou quatre kilomètres, témoigne de son origine glaciaire. Ouverte au début, la vallée offre la beauté de ses paysages subalpins puis alpins, au fur et à mesure de sa progression. Les pâturages et la forêt accompagnent le visiteur jusqu’au fond de cette vallée. Elle foisonne d’une magnifique flore et d’une faune abondantes. Prendre le chemin de l’ubac, côté ombragé de la montagne, permet d’admirer les  cimes ensoleillées sans souffrir de la chaleur. Des petites bordures de pierres sèches témoignent de la vie pastorale. A ce titre, les chiens doivent être tenus en laisse pour ne pas effrayer les troupeaux qui paissent. Un ruisseau longe le chemin. Les habitants y ont longtemps pécher le poisson nécessaire à leur alimentation.

La vallée d’Incles est parcourue de dizaines de minuscules filets d’eau.

Le narcisse, avec ses six pétales, a longtemps été le symbole de l’Andorre : un pétale par paroisse. Ce n’est plus le cas. L’Andorre compte désormais sept paroisses.

Une pêche artisanale

Les Andorrans importaient de la morue ou des harengs salés qui coûtaient très cher. Pour compléter leur régime alimentaire de subsistance, ils pêchaient des truites autochtones dans leurs rivières ou des saumons qui y avaient été introduits. Jusqu’aux années 60, les cannes n’étaient que simples branches de noisetiers. Les appâts, des mouches ou de simples feuilles. Une autre méthode consistait à pêcher avec une « filadora ». Il s’agissait d’une sorte de grande fourchette, plus ou moins large, qu’ils plantaient dans le corps du poisson pour le sortir de l’eau. Les Andorrans pêchaient encore avec des lignes ou à la main. 

On trouve dans les rivières des truites et des saumons.

Un mode de vie longtemps préservé

Découvrir la vallée d’Incles, c’est plonger dans un mode vie ancestral. Ces dernières années, de superbes, modernes et inabordables maisons connectées y ont été construites dans le respect du paysage. Toutefois, à y regarder de plus près, on comprend vite que la vie a longtemps été particulièrement rude dans la vallée. Des « bordes », utilisées en été, comme la « casa Pairal » en témoignent. Au premier étage, vivaient leurs habitants. Le rez-de-chaussée était consacré aux animaux. On y vivait, on y fabriquait du fromage et on y stockait le fourrage pour l’hiver. Le fourrage était un des piliers de la survie. Sa récolte tardive était un moment important. Hommes, femmes et enfants participaient au chargement des charrettes. On priait Dieu pour que la pluie ne gâte pas la récolte. Sans fourrage, pas de bétail. Sans bétail, la disette était assurée.

A savoir

Vaches et chevaux, qui pâturaient en altitude, redescendaient dans le village avant le huit décembre et le début des grands froids.

Une borde typique de la vallée d’Incles.

Un abreuvoir creusé dans un tronc d’arbre.

Trois parcs naturels a découvrir

L’Andorre compte trois parcs naturels. La vallée del Madriu-Perafita-Claror, le parc naturel du Coma Pedrosa et la vallée de Sorteny/Ordino. Un autre parc national devrait être créé d’Ordino à Canillo incluant la vallée d’Incles. A noter que la vallée de Madreu est classée « patrimoine mondial de l’Unesco » depuis 2004. L’Andorre comporte 62 sommets, situés entre 1 997 mètres et 2 942 mètres pour son point culminant qui est le pic de la Coma Pedrosa. On y trouve une trentaine de lacs. La « travessa d’Encamp », la plus ancienne course pédestre des Pyrénées, permet aux sportifs de découvrir ces paysages merveilleux depuis 1983. Les parcours sont de 7, 12, 21, 42 et 84 kilomètres.

Randonner dans les parcs naturels andorrans implique de respecter certaines règles.

Randonnées et nature à Canillo

Canillo est entouré de montagnes accessibles. Les sentiers balisés sont adaptés à tous les niveaux de randonneurs. Le chemin du Gall, par exemple, longe la vallée du Valira d’Orient en surplombant la rivière sur des passerelles. Ludique et sécurisé, il offre des vues spectaculaires sur les gorges et les falaises. Des statues de gallinacés en métal jalonnent le parcours, ajoutant une touche artistique à la promenade. Les sommets environnants qui dépassent souvent les 2 000 mètres, offrent un terrain d’aventure en pleine nature.

Les marcheurs expérimentés peuvent atteindre le pic de Casamanya*. Au printemps, les prairies alpines se couvrent de fleurs et les marmottes sifflent entre les pierres. Des panneaux explicatifs permettent de découvrir la vie des habitants à l’époque. Depuis la vallée, on peut se rendre au lac de Juclar**pour y pécher. On peut aussi passer la nuit en refuge, gardé ou libre. Des patrouilles régulières les surveillent. 

*Sa vue couvre une grande partie d’Andorre.
**le plus grand d’Andorre.

La randonnée dans la Vallée d’Incles dure environs quatre heures. Ici, une vue d’une ravissante petite église.

Les troupeaux de vaches paissent en toute liberté. Elles ne regagnent leur étable qu’avec l’arrivée des grands froids.

Des ours en visite

On estime à 120, le nombre d’ours dans les Pyrénées. Ils se rendent régulièrement en Andorre comme en témoignent les prélèvements de leurs poils. Grâce à l’ADN, on sait précisément qui ils sont. Un ours vu en Andorre a été photographié trois jours plus tard dans le val d’Aran, en Catalogne. Si l’on soupçonne la présence d’un ours, il faut faire du bruit pour qu’il s’en aille. Si l’on se retrouve face à lui, il faut marcher en arrière, mains levées en lui parlant. Même s’il fait mine de charger, l’ours devrait repartir. 

L’ours est régulièrement présent dans le massif. Il a généralement peur des randonneurs.

Un pont tibétain au cœur de la montagne

Si la vallée de l’Incles est large, il n’en va pas de même  pour celle du Riu. On l’atteint après plusieurs kilomètres d’une route agréable et d’une courte marche. Là, on se trouve à 1 875 m d’altitude. Un pont de 603 mètres de long et large d’un mètre* permet de relier les deux côtés de la vallée. Le pont tibétain de Canillo est le deuxième plus long d‘Europe. Unique, il est situé dans l’un des sites naturels les plus spectaculaires de la Principauté. L’emprunter requiert un certain courage. Sous ses pieds, on aperçoit le Riu. Sur les côtés, le vide. Il faut aussi compter avec le vent… Aucune inquiétude réelle cependant. En effet, cette spectaculaire structure métallique suspendue par quatre câbles au-dessus du vide est bien sécurisé avec de hautes rambardes. Pour autant, on prend un bon shoot d’adrénaline en le traversant. Et ce n’est pas fini. 

*sans aucun pilier.

Le pont tibétain de Canillo est le deuxième plus grand d’Europe.

Son tablier long de 603 m est suspendu à quatre câbles.

Le belvédère du Roc el Quer

Autre shoot d’adrénaline au Roc el Quer. Quand on est à Canillo et qu’on lève les yeux vers les sommets, on aperçoit un promontoire que défie le vide. Il s’agit du « Roc el Quer« , construit en 2016, au col d’Ordino. On y accède après une courte marche. Elle commence par un ensemble sculptural de trois totems symboles de la « volonté de l’homme face à l’immensité de la montagne ». D’abord, un premier belvédère permet d’observer la vallée. Ensuite, un promontoire*s’élance au-dessus du vide. 500 mètres de gaz sous ses pieds !  La vue est époustouflante. Devant soi, Canillo et les montagnes. De l’autre côté de la route l’Andorre. Une étrange statue, due à l’artiste Miguel Ángel González, borde la passerelle. Un penseur calme et réfléchi, assis sur une poutre, indifférent à l’altitude.

*20 m de long, 12 m de large.

Le promontoire du Roc el Quer s’élance au-dessus du vide. Il offre une vue sans pareille sur Canillo.

Le penseur, une sculpture d’acier au bout du promontoire surveille la vallée.

Les trois totems symbolisant la montagne.

Patiner en plein été, c’est possible à Canillo

L’Andorre est un pays froid couvert de glace et de neige en hiver. L’été, il peut y faire très chaud. Pourtant, il est possible de faire du patin à glace à Canillo. Au cœur du village se dresse le Palau de Gel, le palais des glaces. Au sein de cet ensemble sportif très fréquenté des Andorrans, se trouve une salle de musculation. Mais également « Splash », une piscine avec toboggan extérieur, un mur d’escalade… et une patinoire olympique. C’est là que s’entraînent les équipes locales. Elle accueille matchs de hockey, spectacles sur glace et sessions libres pour les locaux comme pour les visiteurs. Cette structure moderne, bien intégrée dans le village, dispose d’un vaste espace de restaurations. Les Andorrans adorent. Les visiteurs aussi !

Le Palau de Gel, au cœur de Canillo est tout à la fois une patinoire, un centre sportif, une piscine et un lieu de convivialité.

La patinoire est ouverte toute l’année.

Le surprenant musée de la moto

En Andorre, on ne s’attend pas forcément à découvrir 117 ans d’histoire de la moto. C’est pourtant le cas à Canillo. Ouvert en 2021, le Musée de la moto , ou Musée des Deux Roues, présente des modèles allant de 1867 à 2013 ! Sur 700 m², pas moins de 130 motos emblématiques y sont présentées. Parmi elles, la première motocyclette à vapeur construite en 1867 par Sylvester Howard Roper. Cet exemplaire original doté d’un moteur de deux cylindres à vapeur fonctionne avec du charbon. Il a été le point de départ d’un engin qui n’a cessé de progresser. Il nécessitait une demi-heure de chauffe avant de pouvoir prendre la route. A voir aussi les Françaises « Diamant » ou « Le Rêve ». Toutes les motos présentées sont prêtées par des collectionneurs. Parmi eux, le pilote français Cyril Desprès. Les motos sont classées par type : trial, police, les plus classiques puis les plus anciennes. 

Une moto à… à vapeur.

Un confortable side-car.

La « Majestic », une moto française datant de 1929 au profil futuriste.

Le sanctuaire de Meritxell

S’il est en Andorre un lieu auquel la population est viscéralement attachée, c’est le sanctuaire marial de Meritxell. Tous les huit septembre, les Andorrans s’y rassemblent pour la Diada de Meritxell, fête nationale et religieuse. Toutefois, des pèlerinages y sont organisés toute l’année pour honorer la Vierge. Quelque 360 000 fidèles s’y rendraient chaque année. Elle y serait apparue un six janvier de la fin du XIIe siècle. Une statue de la Vierge à l’Enfant aurait été découverte sous un églantier en fleurs dans un espace miraculeusement épargné par la neige. Transportée dans l’église de Canillo, la statue disparaît et réapparaît sous l’églantier de Meritxell. Installée dans l’église d’Encamp, elle disparaît à nouveau et est encore retrouvée sous cet églantier. Les villageois de Meritxell y bâtissent une chapelle pour l’accueillir. Dans la nuit du huit au neuf septembre 1972, cette chapelle est détruite par un incendie ainsi que la statue.

L’ancien sanctuaire de Meritxell détruit par le feu a été restauré en 1994.

L’autel au cœur du nouveau sanctuaire.

Le mystère de la statue de la Vierge

La statue de la Vierge a-t-elle été détruite par les flammes ? Certains Andorrans pensent que non. Pour eux, cette statue polychrome aurait été volée par Eric le Belge, un malfrat spécialisé dans les antiquités. Pour preuve, aucun clou de la statue n’a été retrouvé et une voiture serait rapidement partie de la chapelle en pleine nuit. L’incendie n’aurait eu d’autre but que de couvrir le larcin. En 1976, une copie de cette statue a été installée dans le nouveau sanctuaire de Meritxell. Puis, en 2005, elle a été volée et brûlée par un homme souffrant de troubles mentaux. En 2014, une nouvelle copie a pris place dans l’ancien sanctuaire à l’occasion de l’inscription de Meritxell sur la route mariale. Une autre, deux ans plus tard, dans le nouveau. Ces copies ont été réalisées à partir des mesures et des photos de la statue originale typique du XIIe siècle. 

Le 24 octobre 1873, le Conseil général a proclamé officiellement la Vierge de Meritxell « sainte patronne et protectrice spéciale de la Principauté d’Andorre ».

A savoir : la route mariale

Selon les croyants, la Vierge est apparue souvent dans les Pyrénées. Une route mariale suit ses apparitions : Lourdes, Meritxell, Montserrat (Catalogne), El Pilar (Saragosse) et Torrecuidad (Aragon). La Vierge serait aussi apparue à Notre-Dame-de-Celles (Ariège), à Betharram (Béarn) ou à Canòlich (Andorre).

Le nouveau sanctuaire, œuvre de Bofill 

Après la destruction de la chapelle romane abritant la statue de la Vierge à l’Enfant, la construction d’un nouveau sanctuaire a été décidée. Elle a été confiée à l’architecte catalan Ricardo Bofill. Trois piliers symboliques structurent son projet : foi, identité et culture. Quatre ans après l’incendie, le sanctuaire de Meritxell fut inauguré. Son plan est celui d’une croix grecque déformée. Ses proportions suivent le nombre d’or. Au centre de la nef, un autel marque le centre géographique de l’Andorre. Outre la statue de la Vierge, sept statues de saints*sont à admirer. Un cloître et un clocher-tour typiquement catalan viennent compléter le sanctuaire qui se fond merveilleusement dans le paysage. L’ardoise utilisé pour le parement extérieur rappelle la montagne. Quand aux lames de cuivres de sa couverture il s’agit du le feuillage. Enfin, le blanc de ses poutrelles ou plafonds fait penser à la neige. 

*un pour chaque paroisse de la principauté.

En 2014, le pape François a accordé au sanctuaire le titre de basilique mineure.

En redescendant de Meritxell, on peut apercevoir le minuscule village de Molleres : deux habitants.

Sant Joan de Caselles, joyau de Canillo

En Andorre, il y a une église qu’il est impossible de rater. Il s’agit de Sant Joan de Caselles, à la sortie de Canillo, sur la route menant à la France. Bien que coincée entre la route, la rivière et un parking, elle a conservé tout son charme. Edifié au XIe siècle, cette église romane est un pur joyau de pierres brutes dominé par un clocher carré. Elle aurait joué, en son temps, un rôle défensif. A l’intérieur, se trouve un Christ en majesté entouré d’archanges peints au XIIe siècle. Une fresque murale représente la Crucifixion avec saint Longin, qui a percé le flanc du Christ, et Stephaton, qui lui a donné à boire. Derrière une grille, un superbe retable datant de 1537 raconte l’histoire de saint Jean (à gauche) et l’Apocalypse (à droite). Face à l’autel, un étonnant banc en forme de U accueillait jadis le Conseil de Canillo. 

L’église de Sant Joan de Caselles.

Ce Christ en majesté (sur le mur à droite) a été retrouvé dans des décombres de la chapelle.

Les autres églises remarquables

Canillo bénéficie d’un patrimoine historique religieux remarquable. Effectivement, il suffit de se promener dans la paroisse pour le découvrir. Parmi les édifices à visiter, l’ermitage de Santa Creu. Situé à l’Areny, il a été construit au XVII siècle avec une double fonction. En premier, permettre aux paysans d’y remercier Dieu pour leur récolte à la fin de l’été. Puis de débuter le chemin de croix du Vendredi Saint. A l’intérieur, un autel datant de 1739, représente le Christ sur la croix entouré du soleil et de la lune. Autre église, Sant Miquel de Prats. Située en bordure du village, elle est dotée d’une grille au sol pour empêcher les cochons d’y pénétrer. Dans le cimetière qui la jouxte, des grilles étaient posées sur les tombeaux pour que les loups ne mangent les morts. Enfin, une chatière, dans la porte, permettait aux chats du village de traquer les rats infestant l’édifice.

L’église Sant Miguel de Prats

Le retable dans l’église Sant Miguel de Prats

L’ermitage de Santa Creu.

Canillo estival, Canillo hivernal

Séjourner à Canillo permet de découvrir l’Andorre autrement. Loin des foules se pressant dans les rues de sa capitale ou faisant la queue pour réaliser des achats au « Pas de la Case« . Avec ses maisons de pierres, ses rues éclatantes de propreté, ses musées, ses installations sportives ou sensationnelles, son patrimoine historique, Canillo permet à chaque visiteur de satisfaire ses envies. On y redécouvre le mode de vie ancestral quand l’Andorre était isolée du monde. Sa première route France-Espagne ne date que de 1933. L’architecture montagnarde y est désormais mise en valeur. Surtout, on y profite du calme, d’une nature XXL et en été, des randonnées en montagne sur des chemins bien balisés. L’hiver, le ski et les activités liés à la neige. Bref, un concentré de bonnes découvertes. 

L’Andorre est vraiment le « Pays des Pyrénées ».

Infos Pratiques

Comment se rendre à Canillo ?

Depuis Paris, l’avion, jusqu’à Toulouse, Barcelone ou Gérone. Ensuite, un bus relie France et Espagne à la Principauté. Il est possible de venir en train jusqu’à Toulouse puis en bus depuis la gare Matabiau. L’accès en voiture est facile. Les routes en principauté sont excellentes. Il est possible d’éviter le Pas de la Case en passant par le tunnel d’Envalira.

Où dormir ?

L’hôtel Nordic (4 étoiles), à El Tarter, un des composantes de la paroisse de Canillo, offre plusieurs avantages. Les chambres sont spacieuses et offrent une vue côté village ou côté montagne. Elles sont organisées autour d’un vaste hall central dans lequel est exposée une magnifique Rolls-Royce. Datant des années 1920, elle magnifiquement restaurée. L’hôtel dispose d’une piscine extérieure chauffée, ouverte en hiver, et d’un accès direct aux pistes de ski. Son buffet du soir comme au petit-déjeuner vaut qu’on s’y attarde. Seul bémol, l’entrée de l’hôtel, situé en hauteur, est très mal indiquée quand on vient de France. 

L’hôtel Nordic avec sa piscine extérieure.

La Rolls-Roice exposée dans le hall de l’hôtel Nordic.

Où manger ?

A éviter les « bufets libres » où la nourriture n’est pas toujours excellente. En revanche, il faut profiter de son séjour pour découvrir de remarquables adresses. Trois valent le détour à Canillo. 

Restaurant Blot

En plein cœur de Canillo, Blot se veut une parenthèse viking. Rien n’est négligé pour cela, ni le cadre, ni même les casques à cornes posés sur les tables. Ses bières sont brassées localement, la nourriture y est bonne et généreuse. 

Ambiance viking chez Blot. A ne pas manquer : ses bières maison.

Restaurant Borda de l’Horto

« Le bord du jardin » est un restaurant qui propose de la cuisine traditionnelle pyrénéenne, catalane et andorrane. Mieux vaut avoir un solide appétit avant de se mettre à table ! C’est très copieux et c’est bon ! Comme son nom l’indique, Borda de l’Horto est installé dans une ancienne borde de Soldeu. La salle de restaurant a été installée dans une ancienne étable. Le décor est traditionnel.  

L’ancienne borde a été transformée en restaurant.

Restaurant El raco del Simo

Ce restaurant, bien caché dans une petite rue perpendiculaire à la rue principale de Canillo, est une perle. Son décor est chaleureux. Sa cuisine, sous l’impulsion du chef Sergi Simo, mérite qu’on la découvre. Une cuina (cuisine) de proximité, traditionnelle et revisitée. Des amuses-bouches au dessert, tout est parfait !  A noter, les viandes séchées maisons présentées sur  des cornes de cerfs. 

le chef Sergi Simo dans son restaurant « El raco de Simo ».

Avec qui partir en montagne ?

Lionel Lourenço, un guide passionné s’exprime aussi bien en catalan, qu’en castillan ou français. Il partage avec plaisir l’amour de ses montagnes. Rens. : Esports Elit, companya de guies de muntanya. Tél. :  00 376 330 720

Formalité, douanes et téléphone

Aucune formalité n’est requise pour venir en Andorre. Attention à ne pas acheter trop d’alcool, de tabac et de parfum. La douane veille. Et ce, particulièrement si l’immatriculation du véhicule évoque un département lointain. Idem côté espagnol. Attention au téléphone. L’Andorre ne fait pas partie de l’Union européenne. Utiliser son téléphone avec le réseau andorran peut vite coûter très cher. Mieux vaut passer en  « mode avion ». 

Crédits Photos : Frédéric Cheutin – Photo d’ouverture de l’article : Le guide Lionel Lourenço présente la vallée d’Incles, un espace sauvage et préservé de la paroisse de Canillo.

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