Un déjeuner chez Inima est un voyage fusion tout en finesse, où les influences se mêlent. La cuisine d’Oxana Crétu est un voyage inspiré de l’Asie, des États-Unis, de sa Moldavie natale.
Les fleurs ornent les plats où l’on retrouve les saveurs végétales, l’acidité́, les notes iodées et fumées. La cheffe travaille avec soin les couleurs, les textures et les parfums, écrivant son culinaire singulier.
Inima à Bordeaux
Cette table élégante est signée Oxana crétu. Lorsque l’on est Bordelais, se rendre rue du Palais Gallien au cœur de Bordeaux pour un déjeuner est une bonne nouvelle. La rue est truffée d’excellents restaurants, dont certains n’ont pas trainé à rafler une pluie de macarons. Ici, c’est un peu la rampe de lancement vers les étoiles. En ce vendredi de septembre, le soleil est enfin de retour. Nous glissons à deux roues le long de cette petite rue très animée. Nous atteignons la devanture sobre du restaurant Inima.

De jolies tables dans le restaurant.
Inima : une solide réputation à Bordeaux
Pour tout vous dire, nous connaissions Inima depuis plusieurs années. Même avant son lancement en septembre 2023. Car la cheffe Oxana Crétu s’était déjà forgé une solide réputation avec un précédent restaurant. Oxana Crétu accueille chaleureusement les clients. Le mot « Inima » signifie « de tout cœur » en moldave. La cheffe a été dans une vie d’avant designer produit. L’univers qu’elle a créé en ce lieu, du décor à la vaisselle, est épuré, élégant, en harmonie.

Une carte raffinée et élégante présente les plats.
Inima Bordeaux : un lieu où l’on cultive la liberté
Oxana Cretu arrive à Bordeaux en 2006 comme jeune fille au pair. Voici 7 ans, elle décide de se reconvertir et entame une formation de cheffe. CAP suivi de l’apprentissage à l’École Ducasse. Suivi de nombreuses heures d’essais et de recherches pour aboutir à des recettes uniques. « Par rapport aux autres chefs, confie Oxana, j’ai plus de liberté. Je réfléchis autrement. La liberté de cuisine me définit. Élégance, produit, pas trop brut, plutôt dans la suggestion des goûts que j’apprécie ». Ici, une seule viande à la carte : « Uniquement de la volaille pour réduire l’emprunte carbone », précise Oxana Crétu. Et soigneusement sélectionnée chez les prodicteurs locaux. Caille, colvert, c’est en fonction de la saison et de la chasse.

Petit pain feuilleté et beurre aux sels et poivre.
Une carte renouvelée au fil des saisons
Il faut renouveler la carte pour satisfaire les clients réguliers. Les déjeuners d’affaires sont nombreux voici. « Et bonne surprise, indique la cheffe, les hommes et femmes d’affaires reviennent ensuite avec leurs amis, leur famille. Nous avons même des clients américains, qui ont connu « Cromagnon » (son ancien restaurant NDLR). Ils reviennent car ils sont fidèles à Inima ». Le bouche à oreille de ce lieu fonctionne à merveille.

Un amuse bouche savoureux.

Un vrai régal.

Aussi beaux que bons.

Irrésistible amuse bouche.
Oxana Crétu : une autodidacte avec la cuisine familiale en héritage
De sa Moldavie natale, Oxana Crétu garde le souvenir d’une cuisine fumée et artisanale, façonnée par le feu, les gestes transmis, le pain au maïs, le beurre baratté, les bouillons mijotés. La cuisine de sa grand-mère est bien présente. En effet, elle arrive en direct de son enfance où elle passait ses étés dans la ferme isolée de ses grands-parents, au cœur des forêts de Codreni. « La cuisine Moldave est une cuisine mijotée, explique la cheffe, avec des poissons d’eau douce, des notes fumées, des bouillons riches, des soupes qui enrichissent les sauces, des fleurs de grenade, des baies, des champignons. Pour Inima, j’utilise tous ces arômes qui émergent de mon enfance par petites notes. Je mets les produits de là-bas au service de la cuisine raffinée que je souhaite proposer ici. ».

Les plats font la part belle aux émulsions crémeuses
C’est parti pour le voyage gastronomique
La valse des plats exquis n’a pas cessé pendant le repas.
En amuses-bouche
Un tartare d’huîtres, une émulsion jasmin et agrume (kalamansi). L’attaque en bouche à l’acidité vive fut comme un hymne de bienvenue à ce repas d’exception. Sans oublier le jeu de températures intéressant créé par le sorbet. Nous n’avons pas résisté au petit pain feuilleté et son beurre poivre et sels parfumés.
Amuses-bouche encore
Un délicieux roulé à la sèche, des salicornes et wasabi, des tacos de maquereau et une crème de tonka et pollen. Puis une gougère crème d’anchois fumé et caviar Sturia. Suivront, en entrée, une langoustine à la bisque lavande et safran, émulsion umeboshi, puis les pétoncles snackés beurre blanc et kalamansi.

Une exquise queue de langoustine.
En guise de plats
Le flétan en ballotine à la cuisson basse température, l’omble-chevalier des rivières des Alpes à la texture crémeuse orné de carottes fumées et ortie. Oxana Crétu excelle dans les textures, en témoigne le mariage des œufs de truite et la fine mousseline de patate douce.

L’omble-chevalier est un délice.
Au restaurant Inima Bordeaux, chaque plat est un voyage
Si vous aimez la viande, vous pourrez opter pour la caille des landes, abricot, sisho et rooibos qui vous transportera illico à la campagne. En dessert, s’invite le biscuit moelleux, orange fraiche, sorbet mandarine, amandes caramélisées émulsion et fleur d’oranger. Avec le café, nous dégustons la crème de thé mâcha, yusu et riz soufflé. Si nous sommes restés raisonnables durant ce déjeuner, nos voisins semblent particulièrement apprécier l’accord mets et vin proposé avec chaque plat.

La cuillère de crème de thé mâcha.
Carte des vins : la liberté en maître mot
Oxana Crétu, fille de parents œnologues, parle du vin avec gourmandise : « L’air salin de la mer noir fait la particularité des vins Moldaves. » Mais elle laisse la lumière à Gustavo Castaño, le sommelier du restaurant Inima. Cet ancien de grandes maisons étoilées à Londres – Benares, La Dame de Pic – puis à Bordeaux a constitué une belle sélection de flacons bordelais et d’ailleurs. Il mêle grands classiques du vignoble français et découvertes du bout du monde.Gustavo Castaño fait aussi la part belle aux vins moldaves, en hommage aux origines de la cheffe. Il y a par exemple ces cépages singuliers, venus de Moldavie ou de Roumanie, parfaits pour accompagner les plats d’Inima.

Oxana Crétu et Gustavo Castaño devant le restauarnt Inima
Le restaurant Inima à Bordeaux : en route vers les étoiles !
« Oui bien sûr je vise l’étoile, confie Oxana, mais je ne suis pas du sérail. Cela prend plus de temps. Et peut-être suis-je un peu trop libre pour une ville comme Bordeaux ». Elle rit. À Paris, Oxana Crétu cuisine pour les festivals, lors de dîners pour les grands chefs, pour les scènes omnivores. « Là-bas, les clients sont très réceptifs, précise-t-elle. Ils sont habitués à la différence ». Le travail en cuisine, les arômes follement mêlés, la beauté des assiettes, le soin apporté aux couverts, la fine céramique et la si belle carte des vins nous rappelle de bons souvenirs de restaurants étoilés. De bon augure ? En attendant, foncez découvrir le restaurant Inima à Bordeaux dès que possible, avant qu’il ne rejoigne les inaccessibles super novas.
Infos pratiques
Restaurant Inima Bordeaux
48 Rue du Palais Gallien
33000 Bordeaux
Déjeuner : Les jeudis et vendredi
Dîner : Du Lundi au Vendredi, certains samedis
Pour en savoir plus
Crédits Photos : Pauline Versace – Photo d’ouverture de l’article : Le restaurant Inima à Bordeaux
A lire sur le site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/schleswig-holstein-en-allemagne-du-nord/









Comments are off this post!