Dans le cadre de la saison culturelle « Nouvelles Renaissance(s)! », voici un nouvel événement destiné à illuminer l’automne et à animer les vacances de la Toussaint : le festival AR(T)CHIPEL. Grâce au partenariat entre François Bonneau, président de la Région, et Laurent Le Bon, président du centre Pompidou, chacun pourra approcher la création de plus près en découvrant des ateliers d’artistes, maisons d’écrivains, lieux de création, de résidence ou d’exposition pour certains exceptionnellement ouverts au public. De Max Ernst à Julien des Monstiers, de la céramique à la peinture, du musée des Beaux-Arts au château du Rivau, l’esprit est à l’ouverture et à l’éclectisme. Plus d’une cinquantaine de lieux au total, ont pris part à l’événement grâce au commissariat artistique d’Anne-Laure Chamboissier.
Nous nous somme rendus sur place pour en découvrir certains. Un parcours enthousiasmant et riche en rencontres. Alors suivez-nous et peut-être vous déciderez-vous aussi à faire le voyage !
Hommage à Olivier Debré : son oeuvre et son atelier troglodyte
Rien de tel, pour découvrir ou redécouvrir l’oeuvre de l’artiste que de parcourir l’exposition « la Figuration à l’envers » au CCC OD (Centre de Création Contemporaine Olivier Debré), à Tours. Elle traverse toute sa vie, des premières toiles matiéristes des années 1940 aux encres sur papier, élégantes ou abruptes, des année 80. Olivier Debré, mort en 1999, donne à voir sa production influencée par la guerre envahie par le noir ou le rouge sang. Il nous livre aussi ses toiles de Loire, sorte de grands paysages abstraits à la matière liquide, évoquant le ciel, l’eau ou le sable de ce magnifique fleuve sauvage.
Du musée à l’atelier…
Dans les années 70, l’artiste qui peignait en extérieur, s’installa aux Madères, la propriété de son père au bord de la Loire. Il y avait un grand atelier troglodyte pour réfléchir ou stocker son matériel. Un lieu particulièrement émouvant, resté « en l’état » grâce à son fils. Sur ce site aux nombreux espaces creusés dans le calcaire, sont aussi présentés l’histoire de la famille, de Robert à Michel Debré. L’ouverture de ce lieu dans le cadre d’AR(T)CHIPEL est pratiquement une première.
www.cccod.fr
Les demeures de Francis Poulenc et de Max Ernst
Francis Poulenc vécut au Grand Côteau de 1927 à sa mort, en 1963, dans l’idée d’échapper au tumulte parisien. Maison rachetée en 2016 par Agnès Audebert qui la restaura impeccablement. Pour honorer AR(T)CHIPEL, elle présente ces jours-ci une petite exposition sur le compositeur. De la maison, on visite l’entrée et le salon de musique resté dans son jus. Avec ses deux pianos, le grand portrait de Monique Whitman (sa grand-mère) et sa bibliothèque de partitions. Les nombreuses photos nous font partager l’intimité de cet homme. Lequel vivait entouré de sa cuisinière, de son jardinier et de ses chiens. Tout en recevant parfois les plus grands : Picasso, Rostand, Colette… Le jardin à la française fut entièrement dessiné par lui. Il domine des vignes dont on tire toujours un bon petit vin !
Lieu de mémoire et art contemporain
Chez Max Ernst et Dorothea Tanning, règne une toute autre ambiance, vivante et magique. La maison qu’ils habitèrent en 1955 est aujourd’hui occupée par Dominique Marches, grand spécialiste de l’art contemporain. Les ateliers de sculpture et de peinture, aménagés dans l’ancienne grange, servent aujourd’hui à présenter des expositions. Tandis qu’une pièce dédiée à l’artiste décédée Dominique Bailly, donne à voir des oeuvres sur le thème de l’art et de la nature. On y admire ces jours-ci de petits accrochages sur les contenus-contenants et le format carré. Ils mêlent avec talent toutes sortes d’objets et oeuvres d’art. Tous proviennent de la collection du propriétaire.
https://legrandcoteau.com/francis-poulenc/
http://www.maison-max-ernst.org/evenements/
Le château du Rivau et Julien Des Monstiers
Direction, maintenant, le Château ! Ce lieu très dynamique, entretenu et animé par un couple féru de patrimoine, expose de nombreuses oeuvres d’art contemporain dans ses salles comme dans ses jardins. Ces jours-ci, Halloween y est fêté. Tout comme les fleurs d’automne, à grand renfort d’ateliers et d’animations. Côté « accrochage », le décor habituel du Grand Logis de la Salle des Dames ou du Cabinet de travail est envahi par toutes sortes d’oeuvres à l’humour décalé. Ainsi ces intrus, dont un signé de Jeff Koons, au milieu des collections de trophées de chasse. Côté jardin, une nouvelle cabane signée de Julien Des Monstiers est à découvrir (en plus d’une peinture de lui à l’intérieur). On ne vous en dit pas plus…
Du jardin à l’atelier
Ce peintre talentueux au beau talent de coloriste, qui l’été prochain exposera au château de Chambord, n’habite pas loin, à Richelieu. Il vient d’acquérir un grand local pour travailler ou exposer ses oeuvres ou celles d’autres artistes. A l’occasion d’AR(T)CHIPEL, il en ouvre les portes, prêt à vous raconter le procédé très spécial utilisé pour ses oeuvres à partir d’application de plaques de plexiglass et de papier de fleuriste.
https://www.chateaudurivau.com/fr/
Ouverture spéciale AR(T)CHIPEL des ateliers de Calder et d’Aï Kitahara
Calder s’installa à Saché à la fin des années 60, laissant jusqu’à aujourd’hui un vaste et magnifique lieu d’habitation et de travail au panorama inspirant. Devenu résidence d’artiste depuis 1989, on le découvre aujourd’hui (l’atelier uniquement) à travers la rencontre de Kristina Sedlerova Villanen, artiste finlandaise qui donne à voir ses grands Zéros taillés dans la pierre. Son oeuvre minimal s’accompagne, en fait, d’un questionnement maximal : le calcul de la valeur dans notre monde, définir ce qui est important ou pas. Une paille géante en métal poursuit le propos : Le jus de la terre est gratuit. Mais toi. On vous laisse y réfléchir…
Le Japon en majesté
Un peu de route maintenant et nous voici chez Aï Kitahara, artiste japonaise installée ici, avec son mari, depuis 15 ans. Constituée de 1800 briques en verre importées de Chine, sa grande sculpture Frontière transparente n’attend plus que de sortir de l’atelier pour être exposée et pourquoi pas reproduite en plus grand. Née dans une île, l’artiste qui, dans son travail en général, sonde en profondeur la notion de frontière, nous explique son ressenti par rapport à ce concept assez continental et occidental. Les rivières du Loir et du Cher, ici représentées, offrent des reflets changeants selon l’heure et la météo. Une oeuvre fascinante tout comme cette petite femme toute douceur et discrétion. Une magnifique façon de clore notre parcours AR(T)CHIPEL.
Pour en savoir plus sur AR(T)CHIPEL et la région Centre-Val de Loire
Programme et renseignements pratiques
https://www.nouvelles-renaissances.com/
Comment s’y rendre
De Paris, en train jusqu’à Tours ou Blois-Chambord : entre 1h30 et 2h (avec changement). Pour le circuit AR(T)CHIPEL : voiture conseillée
Se loger et se restaurer
Hôtel Diderot***, à Chinon
Confortable et cosy
https://hoteldiderot.com/
Les gens heureux, à Tours
Carte originale et délicieuse, cadre branché.
https://www.gensheureux.fr/?lang=fr
Le Monts Gourmand, au Monts
Cuisine très bien préparée
https://www.restaurant-le-monts-gourmand-monts.fr/
Renseignements Centre-Val de Loire
https://www.centre-valdeloire.fr/
Photos : Valérie Collet
En ouverture, Frontière Transparente d’Aï Kitahara
A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/guggenheim-bilbao-espagne-picasso-sculpteur-exposition/
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