Arménie, sur les chemins de la foi

Evasion, Idées Week-End, Voyages

Arménie, sur les chemins de la foi

100

Depuis sa conversion, en 301, l’Arménie s’est couvert d’églises et de monastères. Des témoignages de foi impressionnants. Zoom sur le monastère de Guéghard et ceux de Sevanavank, de Haghartsin, de Khor Virap et de Noravank.

Tout commence par une légende : celle de saint Grégoire l’Illuminateur. Grégoire, qui est déjà chrétien (l’Arménie aurait été évangélisée par Jude-Thaddée et Barthélémy au Ier siècle) est en opposition au roi Tiridate IV qui entend restaurer des fêtes païennes. Jeté dans une fosse remplie de serpents et de scorpions, il survit miraculeusement. Il y passe trois ans, de 298 à 301. Tiridate, tombé malade (il se prend pour un sanglier ou un loup), le rappelle sur les conseils de sa sœur. Grégoire soigne le roi qui se convertit au christianisme. Et, à sa suite, le royaume entier qui se couvre d’églises et de monastères tandis que les temples païens sont abattus. Grégoire devient le premier catholicos (chef de l’Eglise) d’Arménie sous le nom de Grégoire Ier. A sa mort, il est élevé au rang de saint et surnommé « Illuminateur » car il a illuminé  Tiridate.

Monastère - Un homme dépose un cierge dans une église.

Un homme dépose un cierge dans une église.

Des croyants participent à la messe dès le matin. Les femmes se recouvrent traditionnellement la tête d’un voile léger.

Des croyants participent à la messe dès le matin. Les femmes se recouvrent traditionnellement la tête d’un voile léger.

Le monastère de Guéghard et sa magie

Imaginez un endroit réellement hors du temps. D’abord, on aperçoit quelques marchands de produits typiques et de bondieuseries en bas de la montée conduisant au monastère. Ensuite, on passe une porte fortifiée qui donne sur une large cour dans laquelle ont été édifiées plusieurs églises creusées totalement ou en partie dans la roche. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2000, le monastère de Guéghard a été fondé au IVe siècle et reconstruit aux XIIIe et XIVe. Les moines vivaient dans des cellules creusées dans les falaises. Tout comme leurs tombes. Le monastère de Guéghard était et reste un lieu de pèlerinage important. Selon la légende, la « Sainte-Lance » ayant transpercé le Christ ainsi qu’un fragment de bois de l’Arche de Noé y auraient été abrités. Ce monastère dispose de magnifiques bas-reliefs et d’une acoustique exceptionnelle. Y écouter une prestation de musique sacrée est un moment de grâce.

Monastère - Le monastère de Guéghard est un centre culturel et ecclésiastique.

Le monastère de Guéghard est un centre culturel et ecclésiastique. Il a été creusé en partie dans les falaises et abrite des bâtiments religieux, une école, un scriptorium, une bibliothèque et de nombreuses cellules pour les prêtres.

Des marchands proposent des produits locaux, dont le fameux « gata », un gâteau traditionnel, à l’entrée du monastère de Guéghard.

Des marchands proposent des produits locaux, dont le fameux « gata », un gâteau traditionnel, à l’entrée du monastère de Guéghard.

Monastère - Azat, Gurgen, Gayane et Sirik donnent des concerts de musique sacrée médiévale dans le monastère de Guéghard.

Azat, Gurgen, Gayane et Sirik donnent des concerts de musique sacrée médiévale dans le monastère de Guéghard.

L’Arc de Tcharents

Sur la route conduisant au monastère de Guéghard, surtout ne pas hésiter à faire une courte halte pour admirer la vue sur le mont Ararat depuis l’arc de Tcharents. L’idée de cet arc, édifié en 1957, est née lors de la construction la route reliant Erevan à Garni et Guéghard. Cet arc rectangulaire dû à Raphaël Israélian mesure 10,5 m de long pour 5 m de large et 5 de haut.

L’Arc de Tcharents porte cette superbe inscription du grand poète Yéghiché Tcharents : « Va par le monde, ô mon ami, tu ne verras nulle montagne plus blanche que la neige blanche au fier sommet de l’Ararat. »

L’Arc de Tcharents porte cette superbe inscription du grand poète Yéghiché Tcharents : « Va par le monde, ô mon ami, tu ne verras nulle montagne plus blanche que la neige blanche au fier sommet de l’Ararat. »

En route vers le lac Sevan

Le lac Sevan est plus qu’un lac. C’est le cœur de l’Arménie dont il occupe 5% du territoire. Troisième plus grand lac d’Asie de l’ouest, ce lac d’eau douce revient de loin. Sous les Soviétiques, son niveau a baissé de 20 mètres du fait de trop fortes ponctions en eau ! Aujourd’hui, le niveau du lac est remonté. C’est devenu un haut-lieu du tourisme avec des centres de vacances, des maisons secondaires et une foule de petites boutiques et restaurants. Il faut dire que l’endroit s’y prête. Ce lac (deux fois la superficie du Léman) aux eaux azur est situé à plus de 1900 m d’altitude et est entouré de montagnes. Un cadre extraordinaire de beauté divisé en deux parties : le Grand Sevan et le Petit Sevan surnommé « la belle aux yeux bleus ». 

Monastère - Le lac Sevan, dominé par le monastère de Sevanavank, est le deuxième lac d’altitude le plus haut au monde après le lac Titicaca dans les Andes.

Le lac Sevan, dominé par le monastère de Sevanavank, est le deuxième lac d’altitude le plus haut au monde après le lac Titicaca dans les Andes.

Selon l’écrivain soviétique Maxime Gorki, le lac Sevan est « un morceau de ciel qui serait tombé sur terre parmi les montagnes ».

Selon l’écrivain soviétique Maxime Gorki, le lac Sevan est « un morceau de ciel qui serait tombé sur terre parmi les montagnes ».

Sevanavank, le monastère qui domine le lac Sevan

Le monastère de Sevanavank domine le lac Sevan. C’est un petit complexe religieux fondé en 874 dont ne subsistent que deux églises,  Sourp Arakelots (Saints-Apôtres) et Sourp Astvatsatsin (Sainte-Mère-de-Dieu). Le reste, dont un gavit (l’équivalent arménien du narthex, entrée d’une église), a été détruit dans les années 1930 par les Soviétiques.  Ce monastère était initialement situé sur une île, l’île aux Oiseaux. L’assèchement partiel du lac a fait qu’il est désormais sur une presqu’île depuis les années 1950… Conséquence : c’est devenu un de lieux touristiques les plus visités d’Arménie. Les locaux ne s’y trompent pas qui proposent aux touristes des « balades » à cheval drapeaux de l’Arménie et de l’Artsakh en main. 

Monastre - Le monastère de Sevanavank a été édifié à l’emplacement d’un ancien temple païen.

Le monastère de Sevanavank a été édifié à l’emplacement d’un ancien temple païen.

Les  khatchkars, des croix de pierre sacrées

On les voit partout. Les khatchkars (littéralement « pierre à croix) sont au même titre que le mont Ararat ou la grenade, un des symboles de l’Arménie. Apparues au IVe siècle, ces stèles portant une croix sculptée dans la masse mesure généralement moins de deux mètres.  On ne voit pas dessus de Christ en croix, mais juste la croix car elles représentent Sa seule nature divine. La croix n’est plus dès lors le symbole de la torture et de la mort mais un « arbre de vie » (d’où les deux feuilles partant du pied de la croix) témoignage de la victoire de la vie sur la mort. Cette croix « fleurie » est accompagnée d’un décor ornemental comprenant un soleil, symbole d’éternité. Les khatchkars sont orientés vers l’est. Ils sont sculptés dans de la pierre tendre comme le tuf, le basalte ou encore le grès.

Depuis 2010, l’art du khatchkar, dont chaque pièce est unique, figure sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.

Depuis 2010, l’art du khatchkar, dont chaque pièce est unique, figure sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.

Le monastère de Haghartsin au cœur de la forêt

Des montagnes, des collines et des forêts épaisses. Voici ce que l’on traverse lorsqu’on se rend au ravissant monastère de Haghartsin situé à plus de 1 000 m d’altitude. Avec un peu de chance, on peut y rencontrer un religieux trop heureux de parler… français avec ses visiteurs. Au fil des siècles, ce monastère a subi bien des déboires mais est resté occupé jusqu’à la soviétisation de l’Arménie dans les années 1920. Rendu à l’Eglise apostolique arménienne à l’indépendance, il fait depuis l’objet d’une vaste restauration. Et ça se voit. Ses trois principales églises datant du XIIIe siècle, Sourp Grigor (Saint-Grégoire), Sourp Stepannos (Saint-Etienne) et  Sourp Astvatsatsine (Sainte-Mère-de-Dieu), la plus grande des trois, sont resplendissantes. A noter, l’immense noyer qui serait contemporain de sa construction en 1281. A voir aussi, enfin, l’immense réfectoire datant de 1248 érigé à flanc de colline.

Monastère - Un prêtre attend ses ouilles devant le monastère de Haghartsin.

Un prêtre attend ses ouilles devant le monastère de Haghartsin.

Le monastère de Haghartsin est dissimulé par les forêts alentours.

Le monastère de Haghartsin est dissimulé par les forêts alentours.

Dilidjan, un village si pittoresque

Non loin du monastère, mais encore plus haut, à 1 500 m d’altitude, se trouve la cité de Dilidjan. Cette petite ville est entourée des montagnes du Petit Caucase, de Bazum et Pambak, et est arrosée par la rivière Aghstev. Elle a été partiellement restaurée au début des années 2000. Ses maisons datant du XIXe siècle servent aujourd’hui d’ateliers pour les artistes locaux dont de nombreux sculpteurs sur bois. 

Monastère - Une des rues restaurées du charmant village de Dilidjan.

Une des rues restaurées du charmant village de Dilidjan.

Un sculpteur sur bois travaille dans son atelier.

Un sculpteur sur bois travaille dans son atelier.

Khor Virap, un monastère de légende au pied du mont Ararat

Se rendre au monastère de Khor Virap, c’est comprendre deux choses : la longue histoire de l’Arménie et la souffrance liée au mont Ararat. Khor Virap est en effet le premier lieu saint de l’Arménie chrétienne.  Il est situé à l’emplacement de la première capitale arménienne Artachat. Aujourd’hui, les alentours immédiats du monastère sont quasiment déserts. Depuis Khor Virat, on aperçoit aussi le mont Ararat. Ce mont, symbole de l’Arménie, que l’on ne peut atteindre car désormais situé en Turquie. C’est là, dans un « puits profond » (Khor Virat en arménien) que Grégoire l’Illuminateur fut jeté durant trois ans par le roi Trinidate IV. On peut visiter cette fosse en descendant par une petite échelle.  Au VIIe siècle fut édifiée une église au-dessus de ce puits qui a donné naissance au monastère. Khor Virat a souffert de tremblements de terre et du déclin économique. Il est aujourd’hui devenu très touristique. 

Monastère - Le monastère est composé d'une église principale, Astvatsatsin, mais aussi d'une autre église plus petite, Saint-Georges. Plusieurs bâtiments complètent ces deux églises, le tout étant entouré par de puissants remparts.

Le monastère est composé d’une église principale, Astvatsatsin, mais aussi d’une autre église plus petite, Saint-Georges. Plusieurs bâtiments complètent ces deux églises, le tout étant entouré par de puissants remparts.

Le « nouveau » monastère de Noravank

En arménien, son nom signifie « nouveau monastère ». Pourtant, Noranvak a une histoire millénaire derrière lui. Situé non loin de la ville d’Eghegnazor, il a été bâti entre les XIIe et XIVe siècles, à l’emplacement d’une église encore plus ancienne.  Trois églises principales composent ce monastère : Sourp Karapet (Saint-Jean-le-Précurseur), Sourp Grigor (Saint-Grégoire) et Sourp-Astvatsatsin (Sainte-Mère-de-Dieu).  A noter aussi, ses remparts et les ruines de divers bâtiments. Noravank est aujourd’hui une des cinq lieux touristiques incontournables d’Arménie. Son emplacement vaut aussi le détour. Noravank se trouve à 1 550 m d’altitude dans la gorge de la rivière Amaghou.

Le monastère de Noravank dissimulé par la brume.

Le monastère de Noravank dissimulé par la brume.

La porte du gavit est surmontée par une Vierge à l’Enfant. Tous les visages ont été martelés.

La porte du gavit est surmontée par une Vierge à l’Enfant. Tous les visages ont été martelés.

L’alphabet arménien

Autant le dire de suite. Quand on voyage en Russie ou en Grèce, certaines lettres des alphabets cyrillique ou grec ne nous sont pas étrangères. Rien de tel en Arménie où l’on utilise depuis 405 un alphabet très particulier comptant 38 lettres (36 à l’origine). Créé par saint Mesrop Machtots, il a permis à l’arménien de devenir une langue écrite. Le premier texte en arménien est la traduction de la Bible.

Monastère - La création de l’alphabet arménien a permis d’écrire des sons sans équivalent dans les autres alphabets, y compris celui de Daniel.

La création de l’alphabet arménien a permis d’écrire des sons sans équivalent dans les autres alphabets, y compris celui de Daniel.

Les ruines de la cathédrale de Zvartnots

L’aéroport d’Erevan se situe à Zvartnots, une banlieue vraiment sans aucun charme. Mais qui cache pourtant un trésor : les ruines d’une cathédrale édifiée entre 643 et 652 et tombée dans l’oubli durant mille ans. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la cathédrale Saint-Grégoire présente la particularité d’offrir un plan circulaire. Aujourd’hui seul en subsiste quelques colonnes. A son origine, la cathédrale, richement décorée, comportait cinq entrées, avait un diamètre de 35,75 cm et faisait 49 m de haut avec des murs d’un mètre d’épaisseur. Les avis sont partagés (tremblement de terre ou invasion arabe) quant à la destruction de ce bâtiment « conçu pour durer mille ans » selon son constructeur le catholicos Nersès III.  Dans le complexe de la cathédrale se trouvaient également des bains, un puits et un palais. 

Les ruines de la cathédrale Saint-Grégoire.

Les ruines de la cathédrale Saint-Grégoire.

A noter

Un minuscule musée vient utilement compléter la découverte de ce site d’où l’on peut, là encore, admirer le mont Ararat. 

L’église de Sainte-Hripsimé

Edifiée au VIIe siècle, cette petite église particulièrement ravissante est dédiée à sainte Hripsimé. Elle est, avec saint Grégoire l’Illuminateur et sainte Gayané, un des saints les plus importants de l’Eglise arménienne. Hripsimé est une vierge romaine qui s’était réfugié en Arménie pour échapper à la convoitise de l’empereur Dioclétien.  Mal lui en pris : le roi Trinidate IV en est tombé fou amoureux. Devant le refus d’Hripsimé, sa langue est arrachée, son estomac ouvert. Elle est aveuglée, tuée et son corps mis en pièces.  

Monastère -L’église de Sainte-Hripsimé est classée au patrimoine mondial de l’humanité.

L’église de Sainte-Hripsimé est classée au patrimoine mondial de l’humanité.

La cité sacrée d’Etchmiadzin, cœur spirituel de l’Arménie

A une vingtaine de kilomètres d’Erevan, se situe le « Vatican » arménien : le grand complexe monastique d’Etchmiadzin. Inscrit à l’Unesco, ce complexe, qui abrite le siège du catholicos, est constitué de plusieurs édifices datant des IVe, Ve, VIe et XVIIe siècles. Parmi eux, la cathédrale-mère Sainte-Etchmiadzin. Cette cathédrale, édifiée une première fois en 303, puis en 484 et remaniée en 1627, 1658 et 1683, est le plus ancien édifice chrétien d’Arménie. Elle abrite la lance de la Passion, la main de saint Grégoire et du bois de l’arche de Noé. Elle vient d’être splendidement restaurée à l’issue de près de sept ans de travaux. La cathédrale comporte de multiples coupoles, des arcades élancées et des fresques d’inspiration persane. Sur la droite de son entrée, se trouvent les tombeaux de nombreux catholicos. Outre son riche musée, deux autres églises du complexe méritent d’être visités : Sainte-Hripsimé et Sainte-Gayané.

L’entrée du complexe monastique d’Etchmiadzin.

L’entrée du complexe monastique d’Etchmiadzin.

Monastère - Vue de la cathédrale Sainte-Etchmiadzin

Vue de la cathédrale Sainte-Etchmiadzin

La cathédrale a été restaurée avec un soin tout particulier.

La cathédrale a été restaurée avec un soin tout particulier.

Monastère - La première bible imprimée en arménien que l’on peut voir au musée d’Etchmiadzin.

La première bible imprimée en arménien que l’on peut voir au musée d’Etchmiadzin.

L’Eglise apostolique arménienne

L’Eglise apostolique arménienne est une Eglise d’Orient autocéphale, c’est-à-dire indépendante de Rome. Son nom, apostolique, est dû aux apôtres Jude-Thaddée et Barthélémy qui sont venus évangéliser l’Arménie au premier siècle.  Son « chef » depuis 1999 est le catholicos de tous les Arméniens, Garéguine II.  L’Eglise apostolique  été le principal pilier de l’identité arménienne sous les périodes de dominations étrangères en jouant un rôle central dans la préservation de la langue et de la culture arménienne notamment en ce qui concerne les communautés arméniennes dispersées après le Génocide de 1915. 

Le temple de Garni, symbole sans pareil de l’Arménie païenne

Avant que l’Arménie ne se convertisse en 301, le pays était païen et sous domination romaine. Tiridate Ier aurait reçu des fonds de l’empereur Néron pour reconstruire son pays. Il en aurait profité pour faire édifier, entre 76 et 77, le temple de Garni dédié à Mythra. D’où son style gréco-romain. Il pourrait aussi s’agir d’un tombeau, ce qui explique qu’il n’ait pas été détruit lors de l’avènement du christianisme. Effondré lors du tremblement de terre de 1679, il a été reconstruit avec les pierres trouvées sur le site dans les années 1970. Le résultat est bluffant. Le temple de Garni est un des plus beaux endroits d’Arménie. Protégé par des murailles dont subsistent quelques bouts, ce complexe abritait également un palais royal et des thermes. On peut en apercevoir les mosaïques de sol. Depuis le temple, la vue sur les gorges de la rivière Azat est superbe. 

Le temple de Garni a été soigneusement reconstruit.

Le temple de Garni a été soigneusement reconstruit.

Des ruines entourent le temple. Parmi elles, celle d’une église, Saint-Sion, bâtie au VIIe siècle.

Des ruines entourent le temple. Parmi elles, celle d’une église, Saint-Sion, bâtie au VIIe siècle.

L’impressionnante gorge de Garni

En dessous du temple de Garni se trouve la gorge de Garni. Cette faille profonde creusée par la rivière Azat est surtout connue pour ses falaises surnommées « Symphonie de pierres ». Elles sont, en effet, constituées de colonnes basaltiques réellement impressionnantes.

Les colonnes basaltiques plongeant vers la gorge.

Les colonnes basaltiques plongeant vers la gorge.

Les grottes d’Areni, symbole de l’Arménie préhistorique

L’Arménie est un pays habité depuis la nuit des temps. En témoignent les découvertes effectuées dans les grottes d’Areni, à proximité du village du même nom. On estime que leur occupation remonte à la période du chalcolithique supérieur (entre – 6 000 et – 3 000). C’est dans ces grottes également connues sous le nom de « Grotte aux oiseaux » qu’a été découverte une jupe en paille datant de – 5000. Mais aussi la plus ancienne chaussure et la plus ancienne cave à vin de l’humanité et… un bout de cerveau humain. La culture du raisin a, semble-t-il, commencé dans cette région.

L’entrée des grottes d’Areni. Le site est habité depuis plusieurs milliers d’années.

L’entrée des grottes d’Areni. Le site est habité depuis plusieurs milliers d’années.

Des cuves à vin, témoignage de l’importance de la vigne dans la région.

Des cuves à vin, témoignage de l’importance de la vigne dans la région.

  manger ?

Restaurant Tsaghkunk

Situé au cœur du village éponyme, perdu et moitié à l’abandon, Tsaghkunk, à une soixantaine de kilomètres d’Erevan, vaut véritablement le détour. Installé dans une ancienne cantine soviétique, l’endroit a été totalement rénové par son propriétaire, un Arménien vivant au Danemark. Résultat : un design sobre, simple, réellement magnifique pour qui aime le style scandinave. Une sobriété que l’on retrouve dans sa cuisine qui privilégie le poisson, notamment la carpe. Mention spéciale pour les desserts, des classiques arméniens revisités. Le pain, fait sur place dans une ancienne boulangerie traditionnelle, mérite d’être salué. On peut si on le souhaite apprendre à faire le « lavash » (coût en sus du repas). Prix relativement élevés.
www.tsaghkunk.am
welcome@tsaghkunk.am
Tél. : 00 374 33 33 23 00

Décor minimaliste scandinave mais nourriture fine et inventive au restaurant Tsaghkunk.

Décor minimaliste scandinave mais nourriture fine et inventive au restaurant Tsaghkunk.

Des femmes montrent comment réaliser le « lavash » dans une ancienne boulangerie restaurée. Le four est creusé dans le sol.

Des femmes montrent comment réaliser le « lavash » dans une ancienne boulangerie restaurée. Le four est creusé dans le sol.

Restaurant 7 Qar

Ce restaurant, qui a tout d’une salle de mariage, présente l’avantage de surplomber les gorges de Garni et d’offrir une vue imprenable sur le temple. Cuisine traditionnelle arménienne et viandes grillées sont au menu. A noter : les kebabs en sauce proposés par ce restaurant. Un délice!
Grigor Zohrap Street, 30, Garni 2215
https://www.facebook.com/7qargarni/

 Les plats proposés par le restaurant 7 Qar sont délicieux.

Les plats proposés par le restaurant 7 Qar sont délicieux.

Vignoble Momik

L’Arménie est un pays de vins. On l’a vu, son histoire y est multimillénaire.  On peut déguster des productions locales de ses vins à Momik (du nom du célèbre sculpteur du XIVe siècle) Wines. Vous y rencontrerez Nver et Narine, les propriétaires de l’endroit qui se feront un plaisir de vous expliquer leurs productions, rouge, blanc et rosé. On peut aussi y manger. Un repas traditionnel et copieux arrosé de leurs vins. Petit plus : pour s’y rendre, la route étant cahoteuse, on embarque dans de vieilles voitures soviétiques. Retour vers le futur…
Tél.
00 374 95 131236 (réservations en anglais, français et arabe).
00 374 95 480450 (réservations en arménien et en russe)

On se rend au vignoble dans une vieille Lada 2103.

On se rend au vignoble dans une vieille Lada 2103.

Nver présente le vin de sa propriété.

Nver présente le vin de sa propriété.

Ces vignes semblent anodines. Pourtant, ce sont les témoins vivant de la vigne avant sa domestication par l’homme.

Ces vignes semblent anodines. Pourtant, ce sont les témoins vivant de la vigne avant sa domestication par l’homme.

Où dormir ?

L’Arménie moderne étant un petit pays, l’idéal pour la découvrir est encore de se baser à Erevan, sa capitale, et de rayonner ensuite grâce à des voies d’accès généralement confortables. L’hôtel Best Western (quatre étoiles), 1, rue d’Italie est ainsi idéalement situé. A proximité immédiate de la place de la République, le cœur vibrant d’Erevan, il propose une gamme de service (sauna et salle de gymnastique (ouvertes 24/24), piscine et salles de réunion…) très appréciable. Les chambres sont confortables.
https://congresshotelyerevan.com/

Infos Pratiques

Où se renseigner ?

Office du tourisme de l’Arménie : https://destination-armenie.fr/.

Comment se rendre en Arménie ?

En voiture via  la Turquie puis la Géorgie. Compter de trois à quatre jours de route depuis la France en raison de la fermeture de la frontière arméno-turque.
Par avion. La compagnie low-cost d’Air France, Transavia, propose des vols au départ d’Orly et, en pleine saison, de Marseille ou encore de Lyon. Les prix varient selon la saison. Attention à la dimension des bagages. Les règles ont changé.

Formalités

Un passeport en cours de validité valable encore trois mois après son retour. Séjour de moins de six mois sans visa.

Monnaie

Le dram. Un euro vaut 420 drames. Les cours sont très fluctuants. La vie est nettement moins chère qu’en France. On trouve des distributeurs de billets partout. Les principales cartes de crédit sont largement acceptées.

Photos : Frédéric Cheutin

A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/erevan-armenie-sur-les-chemins-de-lhistoire/

Les commentaires ne sont pas disponibles!