Les 47èmes Régates Royales de Cannes se sont déroulées du 22 septembre au 27 septembre. Notre photographe Jean-Pierre Bizot était sur place pour réaliser le reportage photos. Cette manifestation a commencée avec les 32 Dragon. Il a lancé les hostilités en rade Est dans une brise grimpant doucement mais surement à 20-25 nœuds et levant un bon clapot sous un soleil éclatant.

Ce lourd quillard de 9 mètres à la carène effilée fut dessiné en 1929 par le Norvégien Anker. Il était surnommé « le voilier des Rois ». Très technique à régler, il remonte au vent comme une araignée grimpant sur un mur. Depuis des lustres, il attire le gratin de la régate et nombre d’anciens médaillés olympiques et champions d’Europe et du monde.

Des voiliers plus beaux les uns que les autres.

Un beau spectacle

47èmes Régates Royales de Cannes

Des voiliers légendaires de la Coupe de l’America dans les années 80 étaient aussi de la partie. Il y avait près de 140 bateaux parmi ce qui se fait de plus beau. Ces 140 concurrents ont régaté sur les deux ronds de course à l’Est et à l’Ouest du Yacht Club de Cannes. Et ce, avec un vent de Sud à Sud-Ouest fraîchissant pour avoisiner plus de 20 nœuds en milieu d’après-midi. Ces 47èmes Régates Royales de Cannes ont vu le retour du NY 50 Spartan*. Il  était très attendu après quelques années d’infidélité. Le sublime plan Nathanel Herreshoff, surnommé « le sorcier de Bristol » a écrasé la course en temps réel. En effet, il l’a remporté avec plus d’un bord d’avance. A voir son équipage empanner**dans la brise avec une précision diabolique et un brio hallucinant, pas étonnant qu’il ait dominé cette course.

*Etats-Unis
**changer d’amure au vent arrière

Un événement incontournable qui plait beaucoup.

Beaucoup de grâce lors des manœuvres.

Du très haut niveau

Chaque année, le niveau général ne cesse de grimper. D’ailleurs, les observateurs ayant connu le plus haut niveau, ne cessent d’être impressionnés par la qualité des manœuvres. Un colosse australien qui a bourlingué sur toutes les mers du monde en était subjugué. Bière en main, il a dit « Je comprends mieux pourquoi des copains me disent depuis un bail, qu’à Cannes, ce n’est pas par ce que l’on navigue sur des voiliers de tradition, qu’on ne régate pas le couteau entre les dents, en torchant de la toile ! J’adore… ». C’est la première fois qu’il participait aux Régates Royales de Cannes.

Les manœuvres requiert un sacré savoir faire.

Précision et professionnalisme au menu.

Un temps pas génial

Le 24 septembre, le vent est venu jouer les troublions. Jérôme Nutte* a décidé d’avancer les départs. Bien que ces sublimes voiliers « classic » aient des mâts en spruce avec des cordages omniprésents et soient maniés par des robustes marins, pas question de prendre le moindre risque. Heureusement, les parcours ayant été adaptés, le vent n’a pas dépassé les 25 nœuds. Faiblissant et fraîchissant, il a transformé la baie de Cannes en marmite avec une mer courte et croisée. Les participants ont été brillants et peuvent être fiers d’eux.
Tous les résultats ici : manage2sail.com

*responsable des comités de course.

Un régal pour les yeux.

Des jeux de voiles très gracieux.

47èmes Régates Royales de Cannes : une histoire émouvante

Il arrive parfois que des histoires peu ordinaires, des coups de cœur et des rêves se réalisent. Charlotte Rousselot en est la magnifique illustration. En effet, en 2023, elle achète un 50 pieds* qui pourrissait depuis 2012 sur chantier en Nouvelle Zélande. Durant onze mois, elle retape cet ancien voilier de course ayant disputé notamment l’Admiral’s Cup et ayant régaté face à Pen Duick IV d’Eric Tabarly. Ce « coffre-fort » IOR**a été dessiné puis construit par C & C*** en 1971. Une fois restauré et baptisé Valiant, Charlotte veut le ramener en France pour disputer les 47èmes Régates Royales de Cannes. Marin et capitaine de talent, la voici en route pour un périple de 25 000 milles****. Lors de la traversée de l’atlantique depuis les Antilles, elle termine en solo depuis les Açores sur ce prototype mené habituellement par treize personnes. A Cannes, elle dispute les Régates Royales.

* 15,21 m
**de son premier nom Phantom, pesant près de 14 tonnes.
***Cuthberston & Cassian.
****(46 400 kms) – Fidji, Samoa, Tahiti, île de Pâques, Panama, Caraïbes…

Un régal pour les yeux.

Un beau spectacle.

Un hommage à un grand navigateur

L’équipage de Viola a rendu un ultime hommage à leur pote Yvon Rautureau. En effet, ce fabuleux marin est décédé juste avant les Régates Royales qu’il n’avait pas manqué depuis des années. Viola, dont le cockpit était jonché de bouquets de fleurs violettes, a quitté seul le quai Saint-Pierre sous les applaudissements.

Un événement qui vaut d’être vécue.

Une foule immense sur les quais.

Une foule impressionnante

Lors de ces 47èmes Régates Royales de Cannes, il est difficile de se frayer un passage, tant la foule est compacte le long des quais. Burinés, les équipages ont du mal à débarquer les tonnes de voile. Il en va de même pour embarquer les équipements de pont permettant « d’endimancher » ces sublimes voiliers une fois au port. Les bouchons de champagne sautent, des cris de joie et des applaudissements se font entendre. L’ambiance est jubilatoire. Des grands coups de chapeau aux cinq équipages ayant remporté absolument toutes les manches dans leur catégorie. Inigo Strez sur Hallowe’en (Big Boat), Baptiste Garnier sur Eugenia V (Classic Yachts Cruiser), Paul Serhal sur Schanensee (Modern Classic), et enfin Patrice Riboud sur Pitch (Tofinou).

Infos pratiques

Pour en savoir plus

Reportage Photos : Jean-Pierre Bizot

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