Arriver à Lourdes, c’est entrer dans un territoire où la montagne façonne autant les paysages que les vies. Ici, tout se touche : la pierre du sanctuaire et l’eau des torrents, le murmure des pèlerins et le silence des sommets.
La ville est un carrefour singulier, à la fois spirituel et montagnard, où l’on vient chercher du sens autant que de la beauté. Durant deux jours, j’ai marché sur les pas de Bernadette Soubirous. J’ai visité le Sanctuaire, grimpé au Pic du Jer, visité les Grottes de Bétharram et le Château fort. Ensuite, j’ écouté l’histoire des Pyrénées dans les salles du Musée pyrénéen ? J’ai croisé des regards venus du monde entier, et senti battre une ville qui vit intensément. À Lourdes, le pyrénéisme est palpable. Celui d’une rencontre entre la nature, la mémoire et les hommes qui, ici, savent encore écouter la montagne.
Le Pic du Jer, balcon des Pyrénées
C’est le genre d’endroit qui vous coupe le souffle, même quand la brume joue les trouble-fêtes. Le funiculaire du Pic du Jer, inauguré en 1900, grimpe en dix minutes à plus de 1 000 mètres d’altitude. Véritable prouesse technique de la Belle Époque, cette crémaillère accrochée à la montagne offre déjà un spectacle en soi. Les cabines rouge et crème gravissent une pente vertigineuse, traversant forêts de hêtres et affleurements rocheux. À mesure que l’altitude se gagne, la chaîne des Pyrénées se déploie progressivement. L’excitation monte avec chaque mètre parcouru, dans l’attente du panorama extraordinaire qui attend au sommet. Ce voyage vertical est déjà une expérience inoubliable, surtout lorsque l’on croise de funiculaire descendant.

Inaugurée en 1900, la gare du funiculaire du Pic du Jer accueille toujours les visiteurs en route vers le belvédère.

À flanc de montagne depuis plus d’un siècle, le funiculaire relie la ville au sommet du Pic du Jer.

Le funiculaire circule sur une voie ferrée unique qui comporte au milieu du parcours un tronçon doublé qui permet aux deux funiculaires de se croiser.

Le funiculaire extérieur et intérieur.
Un panorama à fabuleux
Arrivé au sommet, le belvédère offre un panorama fabuleux sur les sommets qui semblent si proches qu’on pourrait les toucher. On peut y déjeuner « en plein ciel » au restaurant Les Hauts de Lourdes. Ou simplement s’attarder face à ce décor immense, où la montagne semble respirer. Vers le sud, les grands sommets pyrénéens dessinent une muraille naturelle majestueuse. : le Vignemale, point culminant des Pyrénées françaises, le Pic du Midi de Bigorre reconnaissable à son observatoire. Par temps clair, des dizaines d’autres pics dont les noms évoquent l’histoire montagnarde sont visibles. Vers le nord, c’est la plaine qui s’étend jusqu’à l’horizon, patchwork de cultures et de villages. Des tables d’orientation permettent d’identifier chaque sommet, chaque vallée.
https://www.picdujer.com

Inauguré en 1900, le Pic du Jer était un symbole de modernité. Montée douce vers la montagne, regard posé sur le sanctuaire, les vallées et le gave : une manière de prendre du recul sur la ville du pèlerinage.
Le Château fort et le Musée pyrénéen
Un trésor au cœur des remparts
Après une petite heure d’air frais en altitude, la descente nous ramène vers le Château fort. Perché sur son éperon rocheux, il veille depuis des siècles sur la ville et la vallée. Sa position stratégique n’a rien du hasard : dès le Moyen Âge, il fut une place défensive majeure, protectrice des routes et des populations qui traversaient ou habitaient les Pyrénées. Aujourd’hui, l’ascension de ses remparts (facilitée par un ascenseur) offre un panorama saisissant sur les toits de Lourdes et la chaîne montagneuse qui, selon la lumière, se fait tour à tour douce ou majestueuse. C’est ici, dans ce décor de pierre et de ciel, que se dresse le Musée pyrénéen, fondé en 1921.

Le Château fort perché sur son rocher.

Le château est vraiment au cœur de la ville.
Mémoire vivante des montagnes
Véritable témoin du quotidien montagnard, le Musée pyrénéen abrite la plus vaste collection consacrée à la vie et aux traditions pyrénéennes. Charrettes, outils, costumes, meubles, maquettes de villages et objets du foyer racontent un monde rural qui n’a pas disparu : il s’est transmis, transformé, réinventé. À travers ces pièces, on devine les gestes des bergers, les veillées d’hiver, les fêtes de village, la force des liens communautaires et la dureté du relief. Le château devient alors bien plus qu’une forteresse : un lieu où la mémoire populaire reste vivante, palpable, partagée. Derrière les pierres, c’est une culture enracinée qui se dévoile, humble et fière, attachée à ses montagnes et à ceux qui les habitent.

La forteresse veille depuis des siècles sur le territoire.

Le Musée pyrénéen, mémoire des montagnes, abrite la plus vaste collection consacrée à la vie et aux traditions pyrénéennes.

Dans l’une des salles d’exposition, un guide présente une scène de vie montagnarde peinte au XIXᵉ siècle.
Redonner vie aux objets oubliés
Nous sommes guidés par Agnès Mengelle, cheffe du service de conservation des collections. En 2021, elle a lancé un vaste chantier d’inventaire et de restauration. Quatre années de travail patient ont permis de documenter, dépoussiérer et photographier plus de 8 000 objets. Des dessins de Henry Russell aux quilles en bois ouvragées, chaque pièce témoigne d’une vie simple et ingénieuse, enracinée dans la montagne. Aujourd’hui, l’équipe du musée poursuit son travail sur les fonds photographiques, notamment d’anciennes plaques de verre encore inexploitées.

Agnès Mengelle présente une quille traditionnelle du jeu de quilles de neuf, autrefois très pratiqué dans les villages pyrénéens.

Dans les réserves du musée, on trouve de beaux trésors de la vie pyrénéenne des siècles derniers.

Le travail de conservation photographique passe par le studio photo.
Préserver et transmettre
Ce travail n’est pas qu’une mission scientifique : c’est un acte de transmission. La bibliothèque patrimoniale, abritée dans le donjon, rassemble plus de 30 000 ouvrages, dont beaucoup dédicacés par de grands pyrénéistes. « Conserver, c’est prolonger la vie des montagnes », confie Agnès Mengelle. Dans chaque salle, le visiteur ressent cet équilibre entre savoir et émotion, entre mémoire et vie.

Dans le musée, une cuisine béarnaise de la fin du XVIIIe SIÈCLE est présentée.

Présentation de costumes traditionnels.
Une exposition majeure sur Franz Schrader au Musée pyrénéen
Jusqu’au 3 mai 2026, le musée consacre une grande exposition à Franz Schrader, géographe, peintre et alpiniste du XIXᵉ siècle. Il est une figure majeure du pyrénéisme. Sous le titre “Franz Schrader, la montagne sublimée”, cette exposition réunit cartes, toiles, dessins et instruments… C’est le fruit d’une donation exceptionnelle de 475 pièces offertes par son arrière-petit-fils. Ces œuvres viennent enrichir une collection déjà forte de 15 000 objets admirés chaque année par près de 90 000 visiteurs.
L’exposition met en lumière la double passion de Schrader. La rigueur du géographe et la sensibilité de l’artiste. Ses paysages, à la fois réalistes et spirituels, rappellent combien la montagne fut pour lui un lieu de science et d’inspiration.

L’exposition Franz Schrader au château jusqu’au 3 mai 2026.

On peut découvrir des toiles de Franz Schrader, dont le surnom était le “Corot de la montagne”, mais aussi des objets lui ayant appartenu, dont cet orographe qu’il a inventé utilisé pour faire des relevés en montagne.

Quelques animaux des montagnes expliqués aux visiteurs.
Le jardin suspendu et les maquettes de montagne
Près du musée, l’enceinte du château abrite un jardin suspendu. Aménagé au XIXᵉ siècle, on y découvre d’étonnantes maquettes de maisons pyrénéennes, réalisées par Margalide Le Bondidier, cofondatrice du musée. Ces miniatures témoignent de la vie paysanne d’autrefois, d’une humanité simple et ingénieuse. Ensemble, le jardin et l’exposition Schrader composent un parcours esthétique et émotionnel : une immersion dans l’âme des Pyrénées.
https://www.chateaufort-lourdes.fr

Sur l’allée principale du jardin botanique du château de Lourdes.

Le guide nous présente la maquette d’une maison de Bigorre, entourée de bonsaïs.

Les maquettes d’un village du Haut-Aragon en Espagne, d’une ferme basque, le jardin botanique et une ferme de la province de Leon en Espagne.
Marcher sur les pas de Bernadette
Souvent éclipsée par la ferveur du sanctuaire, la vieille ville de Lourdes mérite qu’on s’y attarde. Ses ruelles étroites, ses balcons en fer forgé et ses façades en pierre racontent une douceur d’autrefois.
C’est ici que naquit Bernadette Soubirous, la jeune fille de 14 ans à qui la Vierge apparut à Massabielle. Suivre son chemin, c’est plonger dans l’histoire d’un destin exceptionnel qui transforma à jamais cette petite cité pyrénéenne. Un parcours, balisé par des clous en laiton, invite à découvrir les lieux liés à la vie de la jeune bergère. En 1858, elle vécut dix-huit apparitions de la Vierge Marie.

Pour suivre le chemin de Bernadette, nous sommes guidés par des clous en laiton.
De la Grotte de Massabielle au Cachot : les lieux de l’apparition
L’itinéraire débute naturellement à la Grotte de Massabielle, cœur battant de Lourdes. C’est dans cette anfractuosité rocheuse, que Bernadette rencontra pour la première fois celle qu’elle appelait “Aquero” (“celle-là”, en dialecte local). Aujourd’hui, des milliers de pèlerins s’y recueillent quotidiennement. Touchant la roche humide et buvant l’eau de la source miraculeuse que Bernadette découvrit sur indication de la Vierge.
Le parcours se poursuit au Cachot. C’est une ancienne prison désaffectée où la famille Soubirous, tombée dans la misère, vivait dans une pièce insalubre. L’émotion saisit le visiteur devant la pauvreté extrême dans laquelle évoluait Bernadette. Les murs suintants et l’espace exigu témoignent des conditions de vie difficiles du XIXe siècle.

La Grotte de Massabielle où Bernadette a eu ses visions de la Vierge Marie.

Dans les rues de Lourdes, sur le chemin de Bernadette.

Passage devant la Maison paternelle de Bernadette Soubirous

Elle est devenue une boutique de souvenirs.
Du Moulin de Boly à l’Hospice : l’enfance d’une sainte
Non loin de là, le Moulin de Boly, maison natale de Bernadette, offre un contraste saisissant. Cette ancienne minoterie, où la famille connut des jours meilleurs, abrite aujourd’hui un musée retraçant l’enfance de la jeune fille.
L’église paroissiale du Sacré-Cœur, fut construite après les Apparitions de 1858, grâce au curé Peyramale. Il joua un rôle essentiel dans la reconnaissance des Apparitions. L’église, conserve aujourd’hui les fonts baptismaux de l’ancienne église Saint-Pierre, où Bernadette fut baptisée le 9 janvier 1844. Ce simple bassin de marbre, poli par les générations, est l’un des rares témoins matériels de ce moment fondateur.
Enfin, l’Hospice Sainte-Bernadette, où elle prépara sa première communion et apprit à lire, vient compléter ce parcours de mémoire. Ici, tout est modeste, concret, profondément humain. Chaque pierre, chaque couloir raconte l’histoire d’une enfant du peuple devenue figure spirituelle, sans jamais cesser d’être simple et vraie.

La Maison natale de Bernadette.

Une statue de Bernadette a été placée devant l’église paroissiale du Sacré-Cœur.

L’intérieur de l’église du Sacré-Cœur.

C’est sur ces fonts baptismaux, une cuve romane en marbre, que Bernadette Soubirous fut baptisée en 1844. L’objet est donc à la fois une œuvre d’art et un témoignage sacré.
Les Grottes de Bétharram, la montagne de l’intérieur
Un voyage souterrain à travers le temps
À une dizaine de kilomètres de Lourdes, les Grottes de Bétharram offrent un autre regard sur les Pyrénées. Celui du monde sous-terrain. Elles ont été découvertes au XIXᵉ siècle et ouvertes au public en 1903 par Léon Ross. Les Grottes sont depuis cinq générations une aventure familiale. Aujourd’hui dirigées par Ghislain Ross, elles comptent parmi les plus spectaculaires d’Europe.
Ghislain Ross nous accueille lui-même pour la visite. Il sera notre guide. La visite débute par une descente progressive dans les entrailles de la montagne. Stalactites, draperies, concrétions géantes sculptées par des millénaires d’eau et de calcaire. « Saviez-vous que certaines stalactites mettent plus de 10 000 ans à se former ? » Ghislain Ross nous rappelle ainsi que nous marchons littéralement à travers le temps. Chaque salle dévoile une nouvelle merveille, du doré au gris argenté selon les jeux de lumière.

Ghislain Ross devant le bâtiment d’accueil.

L’impressionnante première salle de la grotte.

La grotte est particulièrement bien aménagée pour la visite, avec des points d’arrêt pour écouter les explications.

À chaque avancée une surprise, comme ici…
Un parcours unique à pied, en bateau et en train
La visite est une aventure en trois étapes. Nous commençons par une marche d’un kilomètre. On admire les concrétions géantes et les jeux de lumière mettant en valeur les roches. Puis vient un moment étonnant, surtout à cette profondeur, l’embarquement sur un bateau. En silence, on glisse sur une rivière souterraine. Elle est éclairée par des projecteurs qui révèlent la beauté des parois. Puis, un petit train prend le relais, permettant de traverser la montagne, pour ressortir sur l’autre versant.
Ce parcours rend cette visite si spéciale. On passe d’une salle immense, à des galeries étroites où l’on se sent explorateur. Les stalactites, certaines longues de plusieurs mètres, et les draperies de calcaire créent un décor de conte de fées. Ghislain Ross explique la formation de ces merveilles, et partage des anecdotes sur l’histoire des lieux. Une expérience captivante.
À 20 minutes de Lourdes, à Saint-Pé-de-Bigorre
https://www.betharram.com

On marche…

On se déplace en bateau électrique.

Et on traverse en train…
Le goût du terroir
Les Halles, un marché haut en saveurs
Situées dans la ville haute, les Halles de Lourdes, inaugurées en 1900 sont un lieu vibrant de vie et de gourmandise. Elles ont été rénovées dans l’esprit de Baltard. Chaque matin, sous leurs structures métalliques et verrières lumineuses, producteurs et habitants se retrouvent dans une ambiance joyeuse. Les étals débordent de produits locaux : fromages de brebis, confitures maison, miels, légumes colorés, vins du Béarn et charcuteries. Le porc noir de Bigorre, star du marché, s’y expose dans toute sa splendeur. Son jambon AOC, à la fois fondant et persillé, raconte une histoire de patience et de respect du terroir. À chaque pas, un accent, une odeur, une invitation à goûter : on se laisse tenter, forcément.

Les Halles de Lourdes ont été rénovées dans l’esprit de Baltard. © P. Vincent, OT Lourdes

Le rendez-vous du bon goût tous les matins. © Camille Espigat, OT Lourdes
Traditions et douceurs des montagnes
Impossible de quitter les Halles sans goûter à la garbure, cette soupe paysanne généreuse qui réunit choux, haricots tarbais, fèves et viandes confites. Riche et parfumée, elle réchauffe les corps comme les cœurs.
Côté fromages, tommes de brebis et chèvre-brebis, accompagnées d’un verre de Madiran, résument à elles seules l’esprit des Pyrénées. Simple, franc et convivial. Et pour finir sur une note sucrée, le gâteau à la broche attire tous les regards. Sa cuisson lente au-dessus des braises, couche après couche de pâte dorée, en fait une œuvre d’art gourmande. Une douceur emblématique des vallées pyrénéennes délicieuse.

Le gâteau à la broche, beau à regarder et bon à déguster ! © P. Vincent, OT Lourdes
La Maison du Jambon Pierre Sajous, l’excellence artisanale
Passage à la Maison du Jambon Pierre Sajous qui perpétue la tradition du porc noir de Bigorre. Un savoir-faire d’exception. Ici, tout est fait dans les règles de l’art : élevage respectueux, salage naturel, séchage long dans l’air pur des montagnes.
Nous avons droit à la dégustation d’une planche de charcuterie. Croyez-moi elle vaut à elle seule le détour : jambon fondant, saucisson au goût profond, ventrèche délicatement fumée… Un festival de textures et d’arômes.
L’atelier-boutique de Pierre Sajous, artisan passionné, est une ode à la gastronomie pyrénéenne. On y vient non seulement pour acheter, mais aussi pour déguster. Et tenter de comprendre ce lien unique entre la terre, l’animal et l’homme. Une étape incontournable pour tout amateur de plaisirs simples et vrais.
La Maison du jambon : 2 rue de la Grotte – Lourdes.
https://www.pierre-sajous.com/la-maison-du-jambon

La Maison du jambon Pierre Sahous.

Tandis que les jambons sèchent, les fabuleux plateaux de charcuteries attendent les clients venus déguster.
Majoado, la foi au bout des doigts
Nous passons à l’atelier lumineux de Majoado, à Lourdes. Ici, le métal devient symbole. Depuis 1946, la Manufacture joaillière d’Occitanie (anciennement La Seral) façonne des médailles religieuses. Leur finesse et leur pureté ont traversé les époques. Les établis sont couverts d’outils patinés, de poinçons, de matrices gravées à la main. Les artisans frappent, lissent, polissent, émaillent… Et, on le voit, ils aiment leur métier.
Majoado a été reconnu en 2020 Entreprise du Patrimoine Vivant. C’est l’un des rares ateliers français à maîtriser encore la frappe traditionnelle de l’aluminium, du cuivre, du laiton, de l’argent… Et même de l’or éthique. L’émaillage “grand feu”, délicate alchimie entre couleur et chaleur, donne à chaque médaille sa profondeur, son éclat presque spirituel.

Un des artisans de l’entreprise nous explique la découpe à partir des rubans de métal.

Une étape importante : l’estampage de la médaille.

Des médailles stockées en attendant la prochaine étape, le détourage.
Un savoir-faire d’excellence
Depuis 2023, sous l’impulsion de Rachel Marouani et Adrien Collange, la maison a su allier tradition et innovation. Les outils se sont modernisés, les collections se sont élargies, mais l’âme est restée la même. Celle d’un atelier où le temps semble suspendu. L’entreprise s’engage aujourd’hui dans une démarche responsable. Elle travaille principalement à partir de métaux recyclés et valorise un savoir-faire local d’excellence.
Les ateliers se visitent. Observer les artisans au travail est hypnotisant. Le métal prend forme sous des machines historiques. L’émail fondu dépose ses couleurs chatoyantes. Les gravures se dessinent avec une précision millimétrique. Ces médailles ne sont pas de simples souvenirs touristiques. Ce sont de véritables œuvres d’art miniatures, témoignages d’une excellence française reconnue bien au-delà des frontières pyrénéennes.

L’étape du polissage de la médaille doit être minutieuse.

Dans un des ateliers, ici on tricote les chaînes.

La phase émaillage nécessite un véritable savoir-faire.

En 2020, la Manufacture a obtenu le label prestigieux d’Entreprise du Patrimoine Vivant
Les pastilles Malespine®, une douceur emblématique de Lourdes
Majoado est également propriétaire de la marque Malespine®, bien connue pour ses pastilles à l’eau de Lourdes, présentées dans leurs petites boîtes bleu cobalt qui font presque partie du paysage local.
Ces pastilles ne sont pas fabriquées à Lourdes mais à Vichy, haut lieu historique de la confiserie française. L’eau de Lourdes y est envoyée, puis la Manufacture Joaillière d’Occitanie se charge ensuite du conditionnement et de la distribution.
Dès la fin du XIXᵉ siècle, les pastilles ont reçu une bénédiction papale, ce qui leur confère une aura singulière : un objet à la fois gourmand et chargé de sens.
On les achète souvent comme un souvenir tendre — un petit goût d’ici, à la fois populaire, familier et affectif. Une douceur qui raconte Lourdes autrement.
Majoado – Manufacture Joaillière d’Occitanie, Zone industrielle du Monge – Lourdes
www.majoado.com

Les excellentes pastilles Malespine®
Le Grand Hôtel Moderne
Une adresse chargée d’histoire et de saveurs
Avec plus de six millions de pèlerins accueillis chaque année, Lourdes s’impose comme la deuxième ville hôtelière de France après Paris. En son cœur, au 21 avenue Bernadette Soubirous, le Grand Hôtel Moderne est une institution depuis 1896. Il a été fondé par Jean-Marie Soubirous, neveu de Sainte Bernadette, et son épouse Benoîte Toulet. Il fut conçu pour accueillir dignitaires et aristocrates venus du monde entier. Le cadre a été imaginé par Jean-Marie Lacrampe, et décoré par le maître de l’Art nouveau, Louis Majorelle.
Son escalier monumental classé, ses 105 chambres élégantes et son atmosphère feutrée lui confèrent un charme intemporel.
Le restaurant Le Majorelle, avec son décor Belle Époque de boiseries et de marbre, prolonge cette promesse d’élégance : cuisine française et italienne, produits locaux, inspirations méditerranéennes… Un dîner ici, c’est une expérience sensorielle où l’histoire et le goût s’entremêlent.
https://www.grandhotelmoderne.com

La superbe façade du Grand Hôtel Moderne.

A la réception vous serez accueillis par Valérie qui connaît l’hôtel par cœur. Et si vous lui parlez tango, vous saurez tout sur le Festival de Tango argentin de Pau, la ville voisine.

La salle de restaurant Le Majorelle et son décor Belle Époque, signé… Majorelle !

L’escalier de l’hôtel vu d’en bas et vu d’en haut. Majorelle a sculpté ici un chef-d’œuvre du XIXe siècle.
Lourdes et ses boutiques : entre ferveur et business
Autour du sanctuaire, impossible d’y échapper. Les rues débordent de boutiques d’objets religieux, de vitrines colorées. S’alignent statues, chapelets, fioles d’eau de Lourdes et cierges miniatures… Certaines sont tenues par des familles depuis plusieurs générations, et perpétuent un savoir-faire artisanal. D’autres surfent davantage sur la ferveur populaire, transformant parfois la piété en consommation spirituelle.
Ce commerce, essentiel à l’économie locale, alimente aussi les débats. Faut-il y voir une forme de folklore, ou le signe d’un excès commercial qui détourne l’esprit du lieu ? Entre croyance sincère et marketing du miracle, Lourdes marche sur un fil. Mais pour beaucoup de pèlerins, repartir avec un souvenir, aussi modeste soit-il, reste une manière de prolonger l’émotion du pèlerinage. Je ne suis pas sortie d’une des boutiques sans ma vierge miniature. C’est presque une évidence !

Face à la basilique, les incontournables boutiques.

La Vierge Marie, omniprésente dans la ville et dans les vitrines.

De jour, comme de nuit, les boutiques attendent les pèlerins.
Le pyrénéisme, plus qu’un art de la montagne
On a parlé de pyrénéisme, mais qu’est-ce que c’est exactement ? Né au XIXᵉ siècle, avec les premiers explorateurs et alpinistes, le pyrénéisme n’est pas qu’une pratique de l’alpinisme. C’est une manière d’aborder la montagne avec curiosité, respect et émotion. Il mêle exploration, observation scientifique, sens artistique, amour du territoire.
Être pyrénéiste, c’est gravir un sommet, certes, mais aussi contempler, comprendre, écrire et partager ce que l’on ressent face à la nature. C’est un dialogue entre la science et la poésie, la marche et la méditation.
Plus qu’un sport, cette philosophie est celle de ceux qui voient dans les montagnes un lieu d’harmonie et de transmission. C’est une invitation à vivre les Pyrénées intensément, en respectant l’âme et l’histoire. Une philosophie qui transforme chaque visite en une aventure humaine et sensorielle. Aujourd’hui encore, cet esprit souffle sur Lourdes et ses environs, où chaque sentier raconte une aventure humaine et spirituelle.

Cette aquarelle du Mont Perdu a été réalisée en 1879 par Franz Schrader, peintre et alpiniste. Installé sur les crêtes du cirque de Troumouse, il a saisi la majesté de ce sommet emblématique des Pyrénées.
À découvrir autour de Lourdes
Le lac de Lourdes, l’autre visage de la ville
À trois kilomètres du centre, le lac glaciaire de Lourdes est une parenthèse de nature où l’on respire large. Un sentier facile en fait le tour, entre roselières, reflets changeants et silhouettes des Pyrénées en toile de fond. On peut louer un paddle ou un canoë, pêcher à l’aube, photographier les hérons et, l’été, profiter de la base nautique. Au fil des saisons, la lumière passe du bleu acier aux ors du soir, idéale pour une balade familiale ou un moment à deux. À vous la paix des berges, la fraîcheur du vent et ce sentiment d’être à sa place.

Une bouffée d’oxygène au Lac de Lourdes, un joyau naturel de 50 hectares.
Le Cirque de Gavarnie : un joyau des Pyrénées
À 50 km au sud-ouest de Lourdes, le Cirque de Gavarnie, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est l’un des plus spectaculaires sites naturels des Pyrénées. Avec ses parois vertigineuses culminant à plus de 1 500 mètres et sa cascade emblématique (la plus haute de France métropolitaine, avec 423 mètres de chute), ce cirque glaciaire offre un spectacle à couper le souffle. Accessible via une randonnée facile (1 h 30 aller-retour depuis le village de Gavarnie), ce lieu magique attire randonneurs, photographes et amoureux de la nature. En été, les prairies fleuries et les marmottes animent le paysage, tandis qu’en automne, les couleurs flamboyantes transforment le cirque en un tableau vivant. Un incontournable pour ceux qui veulent découvrir la grandeur sauvage des Pyrénées !
Mon ressenti : l’esprit pyrénéen en partage
Je ne connaissais pas Lourdes… Ces deux jours m’ont appris combien cette cité, souvent réduite à son image spirituelle, recèle de richesses humaines et culturelles. Entre patrimoine, gastronomie, savoir-faire et paysages, c’est tout un territoire qui vibre, fier de son histoire et ouvert sur le monde. À Lourdes, on ne fait pas que visiter : on se reconnecte à l’essentiel. À la lenteur, à la beauté, et à cette foi profonde, qu’elle soit religieuse, artistique ou simplement humaine.

Vue du château, la partie de la ville comptant le plus d’hôtels…
Infos+
Venir à Lourdes
Lourdes est relativement bien desservie par les réseaux routiers et autoroutiers pour venir avec son propre véhicule ou en autocar. La ville est également accessible par le train, avec notamment une liaison en TGV et un train de nuit au départ de Paris.
Aéroports
Tarbes-Lourdes-Pyrénées est situé à 10 km de Lourdes (10 minutes du centre-ville) et en accès direct depuis l’autoroute A64 (Sortie n° 12 Tarbes-Ouest) puis RN 21.
Pau-Pyrénées est situé à 7 km au nord de Pau et seulement 45 km de Lourdes.
Renseignements
Office de tourisme de Lourdes, place du Champ Commun à Lourdes.
https://www.lourdes-infotourisme.com

Un peu de street art extérieur aussi ! Lourdes sait être de son temps.

Le street art est aussi intérieur, comme à l’excellent restaurant Alexandra By Le Bon Sens, 3 Rue du Fort, à Lourdes.
Bientôt sur Dynamic-Seniors
Le Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes, un lieu de foi et d’accueil mondial
Après ce parcours au cœur de la culture pyrénéenne, Lourdes révèle une autre dimension : celle du sanctuaire. Ici, l’histoire locale croise une ferveur mondiale. Chaque année, des millions de pèlerins s’y rassemblent autour de la Grotte de Massabielle, devenue un symbole universel d’espérance. C’est là que commence le second volet de ce reportage.
Merci à l’Office de Tourisme de Lourdes, à Corine Laussu et à Eugénie Dussarps pour nous avoir fait découvrir Lourdes, ses trésors pyrénéens et religieux ! Et bien sûr, à Christine Kervadec du bureau de presse Sylvie Blin pour son professionnalisme et son efficacité.
Reportage photo © Caroline Paux
A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/faubourg-21-luxe-et-convivialite/











Comments are off this post!