Arletty, un cœur très occupé : La belle histoire d’amour entre Hans Jürgen Soehring et Arletty

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Arletty, un cœur très occupé : La belle histoire d’amour entre Hans Jürgen Soehring et Arletty

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« Arletty, un cœur très occupé » nous dévoile sa correspondance avec Hans Jürgen Soehring. Tout au long de la pièce, nous découvrons l’amour qui a unit ces deux êtres malgré tout ce qui les séparait. Pour les amoureux, la guerre n’avait plus d’importance.

Leur histoire d’amour était si intense qu’ils ont échangé plus de 600 lettres pendant des années. Même si l’amour peut s’étioler, au fil du temps  entre eux, le respect est resté omniprésent.

Arletty - Un coeur très occupé.

Des lettres d’amour qui touchent Arletty.

Le portrait du grand amour d'Arletty.

Le portrait du grand amour d’Arletty.

Arletty, un coeur très occupé

Arrive sur scène un jeune journaliste qui photographie le portrait d’Arletty. Il semble vraiment intéressé par la diva. Mais pourquoi ? Le suspense sera gardé jusqu’à la fin de la pièce. Avant que nous ne découvrions ce qui motive sa passion pour Arletty, une série d’événements va nous captiver. Lui semble gauche, pas vraiment à l’aise. Arletty le toise et s’impose. Le jeu de l’actrice est tel que l’on a vraiment l’impression qu’Arletty est sur scène. Elle a la gouaille de l’actrice, son franc-parlé, sa spontanéité mais à aucun moment, elle ne la caricature. Les réparties sont tantôt moqueuses, sentimentales voir méditatives. Les échanges entre Arletty et le journaliste nous laissent dans l’expectative car tout est fait pour conserver un certain mystère. En revanche, au fur et à mesure, nous découvrons ce qu’était l’atmosphère pendant l’occupation. Les gens entretenaient des rapports particuliers avec les allemands.

Arletty - des souvenirs qui refont surface.

Des souvenirs qui refont surface.

Arletty fait répondre le journaliste au téléphone comme s'il était son valet.

Arletty fait répondre le journaliste au téléphone comme s’il était son valet.

Une pièce révélatrice

En ce qui concerne Arletty, son histoire particulière avec son amoureux, nous laisse un sentiment d’admiration. Arletty est doté d’un caractère qui lui vaut de s’imposer sans choquer. Et à l’époque, il en fallait du caractère pour vivre selon ses envies. L’intrigue se déroule en juillet 1970. Samuel, jeune journaliste ambitieux, force la porte d’Arletty pour l’interviewer. Dans le même temps, il explore les lettres qu’elle a échangées avec Hans Jürgen Soehring. Impossible de ne pas remarquer le contraste saisissant entre la jeunesse fougueuse de Samuel et le caractère dominateur d’Arletty. Béatrice Costantini incarne une Arletty impétueuse. Toutefois, elle est également empreinte d’un mélange de gravité et de légèreté. Ses répliques sont cinglantes. Elle n’hésite pas a rabaisser le jeune journaliste. Ce qui pimente la pièce et montre à quel point elle pouvait être autoritaire.

Une évolution captivante

Samuel, le jeune journaliste, est bafouillant et hésitant au début de la pièce. Au fur et à mesure, il gagne en assurance face à une Arletty qui ne se prive pas de le remettre à sa place. Toutefois, certaines tentatives maladroites du journaliste confère un aspect comique qui est amusant. Autre point intéressant dans la pièce « Arletty, un cœur très occupé » réside dans le fait que Samuel lit les lettres de la Diva avec une platitude voulue. Ce qui installe un contraste étonnant avec l’émotion qui se dégage d’Arletty quand elle les dit avec passion et émotion. En effet, elle les connaît par coeur ces lettres qu’elle a écrite à son amant. Tout comme elle se souvient de celles de Hans. Sa voix tremble, son coeur palpite et ses yeux s’embuent. La passion qui les unissait est palpable et émouvante.

Des discutions animées.

Des discutions animées.

Des discutions animées.

Les rapports s’améliorent.

Faune et Biche

Faune c’est Hans. Biche c’est Arletty. Ce sont les petits noms qu’ils se sont donné dans l’intimité. Leurs échanges épistolaires ont débutés en mai 1941. Ils mettent au jour la passion dévorante qui les anime. Dans ses courriers, Hans se laisse aller. Ses sentiments prennent le dessus sur la prudence. Toutefois, ce qui est étonnant, c’est que la guerre est éludée dans leur correspondante. Leur amour est plus fort que la guerre, les frontières et les conflits. Cette pièce dévoile des dialogues ponctués de pointes acerbes comme « Ha, ça résister, ça a jamais été votre truc« . La condition humaine était compliquée à cette époque. Arletty a dit « La guerre nous a réunis, la paix nous a séparés« . Etonnant non ? Toutefois, cet amour lui a valu bien des ennuis.

Un décor simple mais suffisant

Deux fauteuils blancs trônent sur la scène. En complément, une table basse et une console ornée d’un bouquet de roses blanches, une photo encadrée d’Arletty et une plus grande de Hans Jürgen Soehring. Le blanc est omni présent avec les fleurs, les fauteuils et la tenue d’Arletty. En effet, elle est vêtue d’un costume pantalon et d’un turban blancs. Elle porte également une paire de lunettes et des chaussures blanches.

Arletty - que d'émotions en écoutant le contenu des lettres.

Souvenirs et émotion lors de la lecture des lettres.

Des moments émouvants.

Des moments émouvants.

Points forts et points faibles

Dommage que l’auteur n’ait pas inclus plus de réparties ironiques et de termes gouailleurs de la vraie Arletty. Cela aurait rendu la pièce plus intéressante. En effet, c’est cette manière d’être qui avait fait d’elle une célébritée. La bonne idée, c’est de faire du journaliste un piètre lecteur qui anone en lisant les lettres de « Faune » et de « Biche ». Cela permet à Arletty de donner au blanc-bec des leçons de diction. Autre bonne idée, faire réciter par cœur à Arletty les lettres qu’elle ne peut pas lire, du fait de sa quasi-cécité à la fin de sa vie.

Qui était Arletty ?

Arletty, nom de scène de Léonie Bathiat, était une actrice et chanteuse française. Elle est née le 15 mai 1898 à Courbevoie. Et elle est décédée le 23 juillet 1992 à Paris.  « Atmosphère ! Atmosphère !Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? «  est une célèbre réplique dite par Arletty dans le film Hôtel du Nord de Marcel Carné. Cette réplique s’est durablement implantée dans la culture populaire, notamment grâce à l’intonation particulière, emblématique de la gouille parisienne qu’Arletty avait insufflé à cette phrase.

De fil en aiguille, le journaliste prend de l'assurance.

Arletty est de plus en plus intéressée par les lettres.

Une complicité se met en place.

Une complicité se met en place.

Arletty : de collabo à femme indépendante

À la Libération, Arletty a proclamé “Mon cœur est français, mais mon cul est international.” Si certains ont interprété ces paroles comme  une forme de collaboration. D’autres, ont bien compris qu’il s’agissait de l’expression de son désir de vivre sa vie, sans se soucier des conventions sociales.

Arletty, un coeur très occupé

En 1941, à 42 ans, elle rencontre Hans Jürgen Soehring, de dix ans son cadet. Il est officier, fils de diplomate, lettré, raffiné. Entre eux, c’est le grand amour. En 1942, Arletty vient de tourner avec Marcel Carné « Les Visiteurs du soir« . L’année suivante « Les Enfants du paradis« . Elle est devenue la plus grande actrice française. Des courriers sont échangés entre les amoureux. Malheureusement pour Arletty, cette histoire est née et a vécue pendant la guerre. Sa passion pour Hans vaudra à Arletty une arrestation suivie de longs mois de mise à l’écart. Le plus triste réside dans le fait que cette liaison ne résistera pas à la paix. Malgré la concorde revenue entre les deux pays, elle refusa de l’épouser. Lui refit sa vie en Allemagne, avant d’aller se noyer en 1960 au Congo où il occupait un poste de diplomate. 

Un moment très émouvant.

Un moment très émouvant.

Quelques réparties émises par Arletty

“Fermer les maisons closes, c’est plus qu’un crime, c’est un pléonasme.”
“L’amour peut se passer d’estime, pas l’amitié.”
“Cacher son âge, c’est supprimer ses souvenirs.”
“Je n’ai jamais voulu avoir d’enfants, de peur de faire un petit soldat, un militaire, un tueur. »
« La meilleure crème de beauté, c’est la bonne conscience »
« Certains ne sont jamais seuls, ils sont toujours accompagnés de leur connerie »

Arletty - fin de la pièce.

Des applaudissements bien mérité.

Arletty - fin de la pièce.

Satisfaction pour les acteurs.

Infos pratiques

Arletty, un coeur très occupé
Théâtre des Mathurins
36, rue des Mathurins
75008 PARIS
M° Havre-Caumartin/Saint Lazare
Tél: 01 42 65 90 00
www.theatredesmathurins.com
Texte de Jean Luc Voulfow
Avec Béatrice Costantini et François Nambot
Mise en Scène : François Nambot
Durée : 1h15
Jusqu’au 28 décembre 2024.

Crédit photos : Gaëlle Alban

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