Située dans le sud-est de l’Allemagne, la Bavière est le plus vaste land allemand. Une terre à l’histoire millénaire, pétrie de traditions, surtout connue pour son roi Louis II, ses châteaux de contes de fée, sa bière et ses jolis villages… Contrairement au nord de l’Allemagne, elle est restée fidèle à l’église catholique romaine. Ce que nous rappellent nombre d’églises, calvaires, peintures et un événement particulièrement original : les Jeux de la Passion du Christ. Ce spectacle est donné à grand bruit, tous les dix ans, dans le village d’Oberammergau.
Y assister offre une immersion passionnante dans la culture et les traditions bavaroises. Alors suivez-nous et peut-être vous déciderez-vous à rendre visite à nos amis allemands. Le spectacle se donne jusqu’à fin septembre.
Oberammergau, le petit joyau de la Bavière
En pleine campagne, à quelques kilomètres de la frontière autrichienne, cette bourgade a gardé un caractère authentique. Ses ruelles serpentines offrent le spectacle de nombreuses maisons aux façades peintes, perles baroques et rococo, caractéristiques de cet art du lüftlmalerei qui existe en Bavière depuis le XVIIe siècle. Il s’agit d’une technique de peinture a fresco (sur enduit frais), venue d’Italie, très résistante aux intempéries, qui se décline surtout, ici sur des thèmes religieux. Elle raconte aussi la vie des habitants ou des contes tel Le Petit chaperon rouge ou Hansel et Gretel.
Ces incroyables Jeux de la Passion…
Le village d’Oberammergau est aussi réputé dans le monde entier pour ses Jeux de la Passion, spectacle unique de théâtre amateur qui se produit tous les dix ans. Celui-ci est issu d’un vœu fait par le village en 1634. A cette époque, la peste faisait rage en Bavière. Et 80 personnes périrent à Oberammergau. Aussi les habitants jurèrent-ils de jouer régulièrement le martyre de Jésus si l’épidémie les épargnait. La peste cessa… Depuis ces Jeux sont joués à un rythme décennal. Ils collectionnent les spectateurs célèbres tels l’impératrice Elizabeth d’Autriche, Louis II de Bavière, le compositeur Franz Liszt ou encore Gustave Eiffel.
Un spectacle d’amateurs
Leur particularité ? Ne faire participer que des habitants du village non professionnels (2000 environ) pour le spectacle et le chœur. Le défi est relevé depuis quelques années par Christian Stückl, metteur en scène natif d’Oberammergau, qui dirige aussi un théâtre à Munich. « Un an avant la date fatidique, les acteurs commencent à se laisser pousser les cheveux et la barbe. Et les répétitions des rôles principaux commencent » explique-t-il. Le spectacle dure cinq heures avec au milieu une pause de trois heures. Il compte 22 rôles doublés, 5000 spectateurs dans la salle (soit un demi millions tout au long de la saison). Une production impressionnante qui ne laisse personne de marbre surtout quand le chœur donne de la voix. Elle réunit jusqu’à 800 personnes sur scène !
https://www.passionsspiele-oberammergau.de/en/home
Le musée en plein air de Glentleiten, à Grossweil
Très jolie surprise que ce musée consacré à l’architecture et aux traditions de Haute-Bavière. Il réunit 70 bâtiments, moulins ou ateliers authentiques dont certains remontent au XVIIe siècle. Pour la plupart meublés et visitables, ils sont dispersés dans un très vaste parc planté de bois et de prairies où paissent des animaux. L’ensemble est entretenu par une équipe de spécialistes et est animé, certains jours, par des artisans qui travaillent sur place, ce qui rend la visite très vivante. Préférerez-vous cette maison de pêcheur-agriculteur des années 1780, avec ses chambres proprettes, ses salles de bain sans eau courante et sa cuisine-distillerie ? Les ateliers de la brodeuse et de la potière, absorbées par leur ouvrage ? Ou encore le four du boulanger? Ce dernier vous fera goûter de délicieuses spécialités…
https://www.glentleiten.de
En vélo de Garmisch-Partenkirchen à Murnau
La découverte de ces deux villages peut se faire en E-bike (25km). Une excellente façon de découvrir la campagne alentour avec ses prairies, ses bois et ses belles échappées sur les sommets environnants. Garmisch-Partenkirchen, tout d’abord, offre un intéressant échantillon de façades peintes du début du XXe siècle. Sur cette farandole de murs pastel parfois ornés de motifs gravés ou de médaillons de style rococo, de fiers fermiers ou propriétaires content les travaux et les jours ou un épisode de leur vie. Quand ce n’est pas Barberousse, quelque saint ou les Jeux Olympiques qui s’invitent sur les façades… Autre découverte pour les amateurs de peinture : Murnau, berceau du mouvement avant-gardiste du Blaue Reiter (Cavalier bleu) incarné par Kandinsky et Gabriele Münter qui s’y retrouvaient souvent. La maison de cette dernière a été conservée. De même l’hôtel de la Poste et quelques maisons figurant sur ses tableaux.
Neuschwanstein, un château de conte de fée
Direction maintenant cet incontournable joyau, le château le plus célèbre d’Allemagne, tout droit sorti de l’imaginaire de Louis II de Bavière qui mourut avant de le voir achevé. Construit en 1869 et 1886 au sommet d’un éperon rocheux, il demanda des travaux colossaux : 465 tonnes de marbre de Salzbourg, 400 000 briques, 600 tonnes de ciment. Pour une superficie totale de 6000 m2. L’idée était de matérialiser son rêve de chevalier dans un style néo-médiéval. Sur les 200 pièces initialement prévues, une petite partie seulement se visite, donnant une bonne idée de la démesure du projet.
Dans les pas du chevalier du Cygne
De la salle à manger à la chambre, de la salle du trône à la chapelle, de la salle des chanteurs au cabinet de travail, c’est une même débauche de peintures, de meubles sculptés, de brocards et de références à l’histoire, à la mythologie et aux opéras de Wagner tels Lohengrin, Tannhäuser ou Parsifal. Autant de décors grandioses (interdits à la photographie) où s’immiscent quelques éléments de modernité telle l’eau courante dans les salles de bain et la cuisine. En repartant, ne pas omettre de compléter la visite par celle du musée (en bas de la colline). Faire un tour aussi à Füssen, ville toute proche. Ses ruelles, son château gothique (authentique cette fois) et son monastère bénédictin de Saint-Magne méritent qu’on s’y attarde. Tout comme la comédie musicale The dream king qui met en scène le destin tragique de Louis II de Bavière, ce triste chevalier du Cygne…
https://www.neuschwanstein.de/franz/tourist/index.htm
Ascension au Mont Zugspitze
Un peu de pure beauté pour finir ? On lui a donné rendez-vous à 2962 mètres d’altitude, en haut du tout nouveau téléphérique qui mène au sommet du Zugspitze (l’ascension est aussi possible en train). Par beau temps, le panorama y est exceptionnel et l’on passera un long moment à scruter ces impressionnants monstres de glace et de pierre devant lesquels on se sent si petits. L’été, une visite guidée sur le glacier du Nördlicher Schneeferner permet de sensibiliser les promeneurs aux conséquences du réchauffement climatique. Celui-ci rétrécit à une vitesse impressionnante. Perdant chaque année 80 cm d’épaisseur, il devrait complètement disparaître vers 2035 pour n’être plus qu’un amas de pierre…
https://www.zugspitz-region-gmbh.de/
Dernières balades…
Après toutes ces émotions face aux éléments, une petite promenade autour du lac Eibsee, au pied du téléphérique, sera bienvenue. Les sommets s’y profilent à l’horizon, semblant vouloir chanter la grande réconciliation de l’eau et de la montagne. Enfin, vos ne quitterez pas la Bavière sans faire un tour à Munich dont vous pourrez découvrir , entre autres, le flamboyant palais impérial, les quartiers branchés, le marché et la brasserie historique Ayinger, à Aying (à quelques kilomètres). Cette très jolie ville mérite à elle seule plusieurs jours de visite. Il faudra revenir…
Plus d’infos
Se rendre en Bavière
En avion, 1h25 de vol entre Paris et Munich par la Lufthansa.
www.lufthansa.com
Où dormir
Parkhotel Sonnenhof à Oberammergau
Central, confortable, déco sans chichi, spa. Bons petits déjeuners.
https://www.parkhotel-sonnenhof.de/
Où se restaurer
Starkerer Stadel à Grossweill
Le self du musée de Glentleiten. Excellente cuisine traditionnelle accompagnée de la bière locale artisanale Glentleitner
https://www.glentleiten.de/
Epicerie Dorfladen Farchant, à Farchant (près de Garmisch-Partenkirchen)
Pour manger sur le pouce d’excellents fromages, charcuteries, fruits et légumes.
Restaurant, plateforme du mont Zugspitzplatt
Self d’altitude.Cuisine traditionnelle et internationale très bien préparée.
Ayinger Bräustüberl à Aying
Pub et auberge traditionnelle (1873). Très bonne cuisine et bière bavaroise. Animation chaleureuse par des orchestres locaux.
https://www.ayinger-braeustueberl.de/
Pour tous les renseignements
L’Office national allemand du tourisme
https://www.germany.travel/fr/home.html
Bayern Tourismus
https://tourismus.bayern/
Einfach München
https://www.muenchen.travel/
Photos: Valérie Collet (sauf l’ouverture et les 2e, 5e et 6e photos des Jeux de la Passion ©Arno Declair et Birgit Gudjonsdottir)
A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/nuit-insolite-coeur-vignoble-champagne-gremillet/
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