La Renaissance à Audenarde et à Malines, dans les pas de deux grandes Marguerite…

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La Renaissance à Audenarde et à Malines, dans les pas de deux grandes Marguerite…

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La Flandre rend hommage à deux femmes de pouvoir et de goût, figures incontournables du XVIe siècle liées à Charles Quint. Marguerite de Parme, fille ainée de l’Empereur, est à l’honneur à Audenarde. Tout comme sa tante Marguerite d’Autriche, politicienne et mécène, devenue la nouvelle star du musée restauré de Malines. Une occasion unique de visiter ces deux villes au magnifique patrimoine Renaissance.

Grand places, palais, églises, maisons à pignons, tableaux soignés, tapisseries, objets d’art ciselés… C’est la Flandre dans toute sa splendeur que l’on redécouvre ici !

Marguerite - La tour Saint-Rombaut (Malines)

La tour Saint-Rombaut (Malines)

Les « Cellekens », un ancien hospice pour femmes. Il appartient aujourd’hui à l’artiste Mariette Teugels dont ont voit des sculptures.

Les « Cellekens », un ancien hospice pour femmes. Il appartient aujourd’hui à l’artiste Mariette Teugels dont ont voit des sculptures.

Marguerite de Parme au musée MOU d’Audenarde

Pour la première fois, Audenarde (Oudenaarde en flamand) se penche sur cette puissante figure du turbulent XVIe siècle dans une ambitieuse exposition. La mère de Marguerite était la servante Johanna Van der Gheynst. Mais cette naissance « bâtarde » ne l’empêcha pas d’être élevée dans une famille proche de la cour et d’acquérir éducation et culture. Dès ses 14 ans, l’Italie et ses papes acceptant l’illégitimité dans leurs mariages princiers, on la promet à Alessandro de Médicis. Un mariage bref qui sera bientôt suivi d’un second avec Ottavio Farnèse. Marguerite, duchesse de Parme fréquente donc l’Italie des grands, destin doré qui ne s’arrête pas là. A 37 ans, elle gouvernera les Pays-Bas ! 

De la vie quotidienne au goût pour l’art

La grande Dame vit le quotidien luxueux imposé par sa fonction. Elle est aussi amatrice d’art et mécène. Autant d’aspects abordés à travers les thèmes du costume, de la chasse, de la fauconnerie chez les femmes, du banquet royal, de l’image publique ou de l’art (la musique, ses collections…). Ici, ses bijoux personnels telle une pomme de senteur ou une boucle d’oreille munie d’une pointe à curer. Là, un somptueux portrait en pied à la robe brodée de marguerites. Ailleurs encore, une table de banquet et ses magnifiques verreries fabriquées à Anvers ou à Liège « à la façon de Venise ». On admirera, en passant, la grande salle de tentures exposant quinze des cinquante tapisseries d’époque possédées par le musée. Une des grandes fiertés d’Audenarde. Plus inattendu : le spectacle d’une restauratrice textile dans son atelier. Passionnant !
https://www.oudenaarde.be/fr/mou/margaretha
https://www.oudenaarde.be/fr/mou/collection/tapisseries

Marguerite - Portrait anonyme de Marguerite de Parme d’après Anthonis Mor. A droite, portrait d’apparat de Marguerite de Parme.

Portrait anonyme de Marguerite de Parme d’après Anthonis Mor. A droite, portrait d’apparat de Marguerite de Parme.

Table de banquet (MOU, Audenarde)

Table de banquet (MOU, Audenarde)

Marguerite - Tapisserie Renaissance (MOU, Audenarde)

Tapisserie Renaissance (MOU, Audenarde)

Marguerite - Cabinet de Marguerite de Parme collectionneuse (MOU, Audenarde)

Cabinet de Marguerite de Parme collectionneuse (MOU, Audenarde)

Livre d’heures de Marguerite de Parme et d’Alexandre de Médicis (MOU, Audenarde)

Livre d’heures de Marguerite de Parme et d’Alexandre de Médicis (MOU, Audenarde)

Marguerite - Restauratrice de tapisserie au travail (MOU, Audenarde)

Restauratrice de tapisserie au travail (MOU, Audenarde)

Visiter Audenarde

De cette ville paisible et chargée d’histoire on pourra commencer la visite le long de l’Escaut avec l’église Notre Dame de Pamele (XIIIe siècle), très moderne pour l’époque. Marguerite de Parme y fut baptisée. L’intérieur, plein d’atmosphère, y est assez raffiné, montrant une jolie bichromie pour la voûte et le pavement, et des lustres d’une finesse exquise. Trois Marguerite modernes animent actuellement sa nef sur une vidéo de l’artiste contemporaine Lieve Blancquaert. Surprenant au départ mais finalement, du meilleur effet. 

Du béguinage aux verdures

Passons sous le porche rouge, nous voici chez les béguines qui s’installèrent ici en 1449. De petits bâtiments autour d’une cour et d’un jardinet immortalisent jusqu’à aujourd’hui leur paisible et chaste existence. La promenade s’achève avec la grand place et son splendide hôtel de ville de style gothique tardif. Sur un côté, la belle église Sint-Walburgakerk vient juste de rouvrir après rénovation. Le choeur y jette tous ses feux avec son magnifique ensemble de tapisseries Renaissance (verdures ou à thème mythologique) d’une exceptionnelle fraicheur. 

La grand place et son ancien hôtel de ville (Audenarde)

La grand place et son ancien hôtel de ville (Audenarde)

Marguerite - La grand place (Audenarde)

La grand place (Audenarde)

Marguerite - Maisons à pignon bordant la grand place (Audenarde)

Maisons à pignon bordant la grand place (Audenarde)

L’église de Notre-Dame de Pamele avec, à gauche, une vidéo de Live Blancquaert. Et à droite, un lustre finement ciselé.

L’église de Notre-Dame de Pamele avec, à gauche, une vidéo de Live Blancquaert. Et à droite, un lustre finement ciselé.

Marguerite - Le choeur de l’église Sint-Walburgakerk et ses tapisseries (Audenarde)

Le choeur de l’église Sint-Walburgakerk et ses tapisseries (Audenarde)

Marguerite d’Autriche, star de la Renaissance malinoise

Une bonne heure de route et nous voici à Malines (Mechelen, en flamand), dans la ville de la deuxième Margaretha : Marguerite d’Autriche ! Politicienne, diplomate, éducatrice, collectionneuse, poétesse, celle-ci montre de multiples visages. Installée à Malines en 1507, elle y vivra un règne pacifique et prospère en tant que régente des Pays-Bas bourguignons et habsbourgeois. S’occupant de l’éducation de son neveu Charles Quint, elle suit aussi la politique. Et reçoit de nombreux artistes et penseurs humanistes, laissant une empreinte durable dans le pays.

Marguerite d’Autriche par le sculpteur Jean-Joseph Tuerlinckx. A droite, portrait de Marguerite d’Autriche d’après Bernard van Orley.

Marguerite d’Autriche par le sculpteur Jean-Joseph Tuerlinckx. A droite, portrait de Marguerite d’Autriche d’après Bernard van Orley.

Le Museum Hof van Busleyden de Malines : une renaissance !

Personnage clé de l’histoire belge, Marguerite d’Autriche a aussi une place de choix dans ce magnifique musée. Cet hôtel particulier du XVIe siècle a rouvert ses portes, complètement rénové, au printemps 2024. Il fut la résidence de l’important juriste Hieronymus Busleyden avant de devenir ce nouveau temple de la Renaissance bourguignonne. Tous les aspects de la vie de Malines y sont évoqués avec un regard contemporain et critique : les relations avec le monde, le rôle des femmes, la place des Béguines et des marginaux. Ou encore le travail original de l’albâtre ou les « poupées de Maline », ces statuettes religieuses en bois exportées dans le monde entier.

Jardins clos, jardins secrets…

Au dernier étage du musée, dans une ambiance sombre et intime, se déploie la fameuse collection, assez unique, des jardins clos des Soeurs hospitalières. Il s’agit de petits jardins paradisiaques foisonnant de fleurs en soie, de reliques, de médaillons et de figurines en bois ou en albâtre. Les soeurs priaient autour de ces folles miniatures représentant des scènes religieuses ou des saints. Elles ont aussi inspiré les nouveaux jardins extérieurs du musée. A ne pas rater !
https://www.hofvanbusleyden.be/fr 

Marguerite - Le musée Hof van Busleyden et son jardin (Malines)

Le musée Hof van Busleyden et son jardin (Malines)

Salle du musée Hof van Busleyden (Malines)

Salle du musée Hof van Busleyden (Malines)

Marguerite - Le peseur d’or et sa femme d’après Quentin Metsys (musée Hof van Busleyden, Malines)

Le peseur d’or et sa femme d’après Quentin Metsys (musée Hof van Busleyden, Malines)

Globe terrestre et coupe réalisée à partir d’une noix de coco (musée Hof van Busleyden, Malines)

Globe terrestre et coupe réalisée à partir d’une noix de coco (musée Hof van Busleyden, Malines)

Salle du musée Hof van Busleyden (Malines)

Salle du musée Hof van Busleyden (Malines)

Marguerit - Jardin clos avec les saintes Elizabeth, Ursule et Catherine (musée Hof van Busleyden, Malines)

Jardin clos avec les saintes Elizabeth, Ursule et Catherine (musée Hof van Busleyden, Malines)

Découvrir Malines et son patrimoine Renaissance

L’ancienne capitale des Pays-Bas bourguignons (notre photo d’ouverture) n’est pas en reste et apporte son lot de magnificence, de palais et de monuments (300 d’entre eux sont classés). Son centre névralgique demeure la grand place avec son hôtel de ville Renaissance aux dentelles de pierre et ses façades à pignon toutes différentes les une des autres. Un parcours auditif avec un cornet en bois à l’oreille (« Les murs nous parlent ») vous en donnera de façon vivante toutes les explications. Quant à la fameuse tour Saint-Rombaut, il faudra en gravir les 538 marches et découvrir, au fil des paliers, le colossal mécanisme de ses deux carillons et de leur cinquantaine de cloches. Ils diffusent pas moins de cinq mélodies par heure. Malines est connue dans le monde entier pour cette discipline et son école internationale.

La grand place (Malines)

La grand place (Malines)

Statue de Marguerite d’Autriche avec derrière la tour Saint-Rombaut (Malines)

Statue de Marguerite d’Autriche avec derrière la tour Saint-Rombaut (Malines)

Marguerite - Maisons à pignons (Malines)

Maisons à pignons (Malines)

Le carillon de la tour Saint-Rombaut : mécanisme et élève carillonneur (Malines)

Le carillon de la tour Saint-Rombaut : mécanisme et élève carillonneur (Malines)

Palais Renaissance (Malines)

Palais Renaissance (Malines)

Marguerite - La grand place (Malines)

La grand place (Malines)

Le parcours Mmm… Malines

Autre curiosité, à Malines actuellement, son parcours culinaire dédié au goût à la Renaissance. Avec la collaboration de l’archéologue alimentaire Jeroen Van Vaerenbergh, une douzaine de commerces de bouche proposent des produits inspirés par des ingrédients ou des saveurs typiques de l’époque. Marguerite d’Autriche est une des rares personnalités en Europe à avoir détenu dans un petit cabinet, du cacao. Aussi le chocolatier Pieter Vaes propose-t-il des scarabées en chocolat au goût très délicat contenant de la gelée de mauve, de bleuet et de bruyère. La boulangerie Broodbroeders a, elle, confectionné des pains d’épice à base de graines de fenouil, de gingembre et de sirop de pomme. La fromagerie Schockaert, mis au point un délicieux fromage crémeux agrémenté de sarrasin et de graines de coriandre. Bières, thés et cookies ont aussi suivi le mouvement pour notre très curieuse gourmandise !
https://visitmechelen.be/mmm-comme-malines 

La chocolaterie Pieter Vaes avec à gauche les scarabées spéciaux Mmm Malines

La chocolaterie Pieter Vaes avec à gauche les scarabées spéciaux Mmm Malines

La boulangerie Broodbroeders et ses pains d’épice façon Renaissance. A droite, Sophie de la fromagerie Schockaert

La boulangerie Broodbroeders et ses pains d’épice façon Renaissance. A droite, Sophie de la fromagerie Schockaert

Plus d’infos

Se rendre à Audenarde et à Malines 

Depuis Paris en train : Eurostar jusqu’à Bruxelles (1h30) puis train jusqu’à Audenarde (1h). D’Audenarde à Malines : environ 1h40. Pour le retour : Malines-Bruxelles (20 minutes) puis Bruxelles-Paris (1h30). 

Où dormir

Hotel Leopold****, à Audenarde
Confortable et central. Chambres spacieuses. Pas loin du musée MOU
https://www.leopoldhoteloudenaarde.com/fr/ 

Hôtel Vé****, à Malines
Logé dans un ancien fumoir à poisson (on en voit encore des traces au dernier étage) et une ancienne usine de cigares. Confortable, déco moderne, central. Jolie vue sur le canal et les cafés depuis certaines chambres.
https://www.hotelve.com/fr/chambres-et-suites 

Chambres de l’hôtel Léopold (à gauche) et de l’hôtel Vé (à droite)

Chambres de l’hôtel Léopold (à gauche) et de l’hôtel Vé (à droite)

Où se restaurer à Audenarde 

Priorij van Elsegem
Brasserie traditionnelle non loin de la grand place. Plats de saison, viandes, poissons fait à la minute. Bonnes bières. Idéal pour déjeuner.
https://depriorijvanelsegem.be/ 

Margaretha’s
Cet ancien hospice du XVIe siècle qui fut aussi une école vous accueille dans un décor somptueux (surtout le soir). Cuisine franco-belge classique avec une touche contemporaine. Délicieux menu dégustation avec cinq petits plats.
https://www.margarethas.com/ 

Salle du restaurant Margaretha’s. A droite, assiette de croquettes aux crevettes et au fromage (Priori van Elsegem)

Salle du restaurant Margaretha’s. A droite, assiette de croquettes aux crevettes et au fromage (Priori van Elsegem)

Où se restaurer à Malines

Brewery Het Anker
Plats traditionnels (certains préparés à la bière) servis avec bière assortie. Exemple : les carbonades à la Gouden Carolus Classic ou fish & ships de daurade royale dans une pâte à bière de Gouden Carolus Hopsinjoor.
https://www.hetanker.be/fr 

De Vleeshalle
Dans cette ancienne halle de marché, divers kiosques proposent toutes sortes de cuisines : flamande, vietnamienne, mexicaine, pommes de terre en tous genres, burgers, desserts… Vous y trouverez forcément votre bonheur !
https://www.devleeshalle.be/nl/home/ 

Vue de la halle Vleeshalle. A droite, flétan avec champignons et purée de topinambours (Brewery Heat Anker)

Vue de la halle Vleeshalle. A droite, flétan avec champignons et purée de topinambours (Brewery Heat Anker)

Vendeur d’animaux exotiques par Joachim Beuckelaer (MOU, Audenarde)

Vendeur d’animaux exotiques par Joachim Beuckelaer (MOU, Audenarde)

Pour toutes les informations

https://www.visitflanders.com/fr
https://visit.mechelen.be/
https://www.oudenaarde.be/fr/tourisme 

Photos : Valérie Collet

Photo d’ouverture : une rue de Malines

A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/berlin-et-le-brandebourg-avenir-en-vert/

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