Soixante-dix oeuvres de Jean-Michel Othoniel, certaines in situ, toutes inédites, peuplent encore pour quelques jours l’intérieur et l’extérieur du petit Palais. Un corpus étonnant qui pose les jalons d’une carrière longue et se propose d’expliciter, pour qui ne connaîtrait pas son travail, les faits d’armes de ce grand artiste français.
Un nouvel Othoniel…
Dix ans séparent la rétrospective My way du Centre Georges Pompidou de cette nouvelle proposition. De l’escalier d’honneur aux jardins du palais, du sous-sol au rez-de-chaussée, les rutilances d’Othoniel sont partout. Le style est toujours aussi reconnaissable. Les sculptures abstraites, volutes perlées issues d’un long travail itératif, dialoguent désormais avec un nouveau motif récurrent : la sublime brique en verre indien et aux biseaux courbes. Ce nouvel élément structurel, employé depuis quelques années par l’artiste, oppose fièrement sa rigueur constructive à l’imbroglio sphérique infini. Regard vers le minimalisme américain ? Tentation maximaliste ? L’impact visuel de l’oeuvre de Jean-Michel Othoniel s’en voit, à mon sens, renforcé.
Un voyage réflexif, à Murano…
Au monde réel, l’artiste oppose sans complexe ses petites perfections mathématiques. L’inox, la feuille d’or, le verre vénitien surtout (toutes les pièces sont fabriquées à Murano) cohabitent et participent d’un projet commun. Par un jeu de reflets, Othoniel arrive à nous piéger dans son royaume : un réseau de réflexions logarithmiques. Et là, le dedans et le dehors fusionnent dans une épiphanie joyeuse et colorée. Ainsi vous verrez-vous mille fois dupliqués dans ces œuvres organiques. Transformés malgré vous en un nouveau Narcisse. Une multitude de petit « vous », si c’est pas beau ! Encore faut-il venir…
Othoniel ou l’art de plaire
La notion de jeu, de « je » aussi, le plaisir simple de percevoir prédominent dans cette exposition. Point de concept complexe (à première vue du moins) et les enfants comme les adultes y trouveront leur compte. La lecture d’un catalogue révèlera aux plus hardis d’entre nous la pensée complexe qui sous-tend le travail d’Othoniel. Pour les autres, une heure de visite suffit. Satisfaction garantie. Le théorème de narcisse s’offre volontiers à qui vient l’esprit clair et voyant.
A voir
Exposition Le théorème de Narcisse, jusqu’au 9 janvier 2022 (entrée gratuite)
Petit Palais
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
Tél. : 01 53 43 40 00
A lire
Othoniel par Catherine Grenier, 258 pages, éditions Skira.
Copyright : René Dépal
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