Le Val de Loire célèbre la Renaissance en général et Léonard de Vinci en particulier. Si l’artiste toscan n’y vécut que moins de trois ans, de l’automne 1516 à sa mort le 2 mai 1519, son esprit flotte encore sur la région, y compris dans des lieux où il n’a jamais mis les pieds. Du Clos-Lucé à Chambord en passant par Amboise et Chaumont, sans oublier Romorantin où devait au départ, se concrétiser le grand projet de château idéal, qui aboutit finalement à Chambord.
La fête selon Léonard
Pour les contemporains de François 1er, Léonard, c’est d’abord l’organisateur de fêtes magnifiques. Dès son arrivée, les fêtes s’enchainent : chez Marguerite de Navarre à Argentan où apparaît un grand lion automate qui crache des fleurs de lys, à Amboise l’année suivante où le roi charge l’artiste d’égayer les invités au baptême du Dauphin François. Et dans la foulée les noces de Laurent de Médicis avec Madeleine de la Tour d’Auvergne. Le mariage connaitra une fin tragique un an plus tard avec la mort de la jeune épouse en donnant le jour à la petite Catherine de Médicis. Mais le plus mémorable de ces spectacles reste la Fête du Paradis organisée au Clos-Lucé en juin 1518 sur fond de ciel étoilé animé du mouvement des planètes et éclairée de 400 candélabres, qui fascina les invités et laisse perplexes les techniciens du XXIe s.
La Cène en soie et or
C’est évidemment au Clos Lucé que la présence de Léonard est la plus palpable. Dans la chambre où il est mort, dans son atelier reconstitué, devant ses carnets, ses projets. Pour ce 500e anniversaire, le Vatican a accepté pour la première fois de prêter un document exceptionnel : la célèbre Cène, interprétée dans une monumentale tapisserie de soie mêlée d’or et d‘argent commandée à l’origine par François 1er.
Une drôle d’histoire
François n’a pas été le premier roi à s’intéresser à Léonard. Déjà son prédécesseur Louis XII, lors de son passage à Milan en 1499, était tombé en extase devant la fresque de Santa Maria delle Grazie, alors dans l’éclat du neuf, au point d’envisager de la faire déposer et transporter en France ! Quelques années plus tard, c’est donc son successeur qui commande à un atelier flamand cette version en tapisserie, (5,13 x 9,15m) qui provoque elle aussi l’enthousiasme des contemporains. Ce magnifique ouvrage timbré aux armes de France, ne resta pas longtemps dans le royaume.
“La Cène de Léonard de Vinci pour François Ier“
En 1533, le roi en fit cadeau au Pape Clément VII à l’occasion du mariage de son fils Henri avec Catherine de Médicis. Voilà pourquoi la tenture se trouve aujourd’hui dans la Pinacothèque du Vatican d’où elle sort pour la première fois depuis 486 ans après une restauration minutieuse. C’est l’unique occasion pour les visiteurs du XXIe s siècle, d’admirer l’espace de quelques mois, l’œuvre de Léonard dans son éclat d’origine. La fresque de Milan ayant été passablement détériorée, vandalisée et mal restaurée.
Le Clos Lucé
2, rue du Clos Lucé, 37400 Amboise
Tél. : 33 (0) 2 47 57 00 73
site internet : www.vinci-closluce.com/fr
7 juin – 2 septembre 2019
Ouvert chaque jour (9h-19h, 9h-20h en juillet août, 10h-18h de novembre à janvier)
Entrée : 16€, gratuit pour les enfants de moins de 7ans, et forfaits et tarifs variables pour les groupes, familles, handicapés, demandeurs d’emploi.
Corpyright : Françoise Deflassieux – Château du Clos Lucé – léonard de Serres – Musée du Louvre
Photo de Une : Les ateliers de Léonard de Vinci © Château du Clos Lucé – Léonard de Serres
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