Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, Trinidad est une des villes coloniales les mieux préservées de Cuba. Nichée entre les collines avancées de la Sierra de l’Escambray et la mer des Caraïbes, elle est la perle de la région Centre. La visiter offre une splendide plongée dans son passé glorieux, surtout le XVIIIe siècle, époque où l’argent gagné avec la canne à sucre, coulait à flot… Une des meilleures saisons pour découvrir Trinidad est l’hiver où il fait moins chaud. En attendant, nous vous proposons de faire connaissance avec la ville puis avec la vallée des Moulins à sucre, toute proche.
Dans un prochain article, nous vous emmènerons dans le parc naturel de Topes de Collantes, à une demi-heure de route. Pour voir des plantations de café et de cacao. Rêvons un peu, en des temps meilleurs… Luxe, calme, volupté.
Trinidad : une belle histoire…
Trinidad fut fondée par Vélasquez en 1514. Jusqu’au XVIIe siècle, la ville vécut du tabac et de la contrebande avec les Anglais établis en Jamaïque, friands d’alcool, de verreries et d’épices. Commerce remplacé, au XVIIIe siècle, par la culture de la canne à sucre que permettait le grand nombre d’esclaves venus d’Afrique. Nombreuses sont les familles qui s’enrichirent à l’époque, s’offrant de somptueuses demeures décorées avec raffinement. Jusqu’à la chute…! En 1857, la crise et les rébellions bien justifiées des esclaves déstabilisèrent la ville. Elle s’endormira une centaine d’années avant de renaître avec le tourisme.
Flâner dans le vieux Trinidad
C’est sans doute la meilleure façon d’en saisir l’atmosphère. Maisons et palais aux couleurs jaune, rose ou vert pastel s’alignent le long de rues pavées de pierre. Et ici et là, bienvenus pour leur ombre bénéfique, des palmiers ou des flamboyants aux fleurs écarlates. Comme partout à Cuba, la ville est assez calme. Car à part quelques vieilles voitures américaines, peu de voitures roulent, laissant la place aux tracteurs ou aux carrioles tirées par des chevaux. La plaza Mayor attire d’emblée nos pas et nos regards, coquette avec son jardin clos de grilles. Tout autour, une église et d’élégantes bâtisses logeant le musée d’architecture coloniale, le musée d’archéologie Guamuhaya et le musée romantique.
Jouer les indiscrets, pousser les portes…
Le véritable charme de la ville se cache derrière ses murs. Un coup d’œil à travers les hautes grilles des fenêtres ? On découvre d’incroyables intérieurs hauts de cinq mètres où s’entassent les trésors de plusieurs générations : des tableaux, des photos, des bibelots, des lampes, de la vaisselle, des nappes brodées… Tout un bric-à-brac qui témoigne du glorieux passé de la ville et que chacun sera fier de vous montrer et de vous commenter. Cela peut être une boutique, un intérieur familial, une « casa particular » (maison privée) qui loue des chambres aux touristes. Ou plus étonnant encore, un restaurant où l’on mangera avec nappes blanches et jolie vaisselle, au milieu de mille objets. Parfois, un patio plein de plantes prolonge le spectacle…
Le Palais Cantero et le musée Romantique
Le premier loge dans une ancienne maison coloniale du XIXe siècle. On y admire surtout le magnifique décor mural néoclassique réalisé par des artistes cubains et italiens. Tout en se laissant conter l’histoire de la ville depuis sa fondation. Pièces indiennes, histoire de l’esclavage, vieux gramophones… Quant au musée romantique, récemment restauré, il occupe l’ancien palais de Nicolas de la Cruz y Brunet, propriétaire de nombreuses plantations de canne à sucre. A l’intérieur, tout n’y est que richesse et splendeur. Un mariage de meubles coloniaux et d’objets anciens européens dont raffolaient les grandes familles de l’époque. Fauteuils cannés en bois exotique, peintures, argenterie, porcelaines, bijoux, lustres en cristal… Incontournable !
Temple de Yemaya et brodeuses…
En poursuivant la promenade, le visiteur tombera sur une petit temple dédié à Yemaya, la déesse de la mer dans la santeria. L’occasion de se familiariser avec cette religion afro-cubaine, très répandue aujourd’hui et dont le culte se pratique chez soi. Trouvant son origine en Afrique et importée par les esclaves, elle comporte de nombreux dieux et divers courants. La famille propriétaire du lieu pourra vous recevoir, vous en parler, vous initier… Enfin Trinidad est la ville des brodeuses et des dentellières. A tout âge, ici, on pratique le crochet et les travaux d’aiguille, dans la rue ou dans des ateliers dédiés. Un peu partout, accrochées aux fenêtres ou sur des portants, on trouve à la vente des blouses, des robes, des nappes pour lesquelles on ne compte pas les heures passées… Un très joli travail pour des souvenirs de qualité.
El valle de los Ingenios (la vallée des Moulins à sucre)
Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, elle témoigne de l’ampleur des plantations de canne à sucre qui firent la fortune de Trinidad. En 1827, la zone comptait une cinquantaine d’usines à sucre. Diverses visites et balades sont possibles telle celle du sitio Guaimaro qui conserve la superbe propriété d’un ancien planteur. Pour notre part, nous sommes allées à Manaca Iznaga, village qui abritait une des plus importantes fabriques. Sa haute tour permettait de surveiller le travail (ou, dit-on, la femme du propriétaire…). Aujourd’hui, elle offre un beau panorama que les plus sportifs pourront découvrir de plus près en empruntant une grande tyrolienne. Autre intérêt : le vieux moulin à canne à sucre qui a été conservé dans le jardin, juste à côté. Et son petit groupe musical qui comme un peu partout à Cuba, accompagne joyeusement vos journées !
La Hacienda Guachinango : une journée à la campagne…
Cette très jolie propriété aux murs peints de fresques date du XIXe siècle. Ouverte récemment dans la Vallée des moulins à sucre, elle est reliée à Trinidad par le train. Et offre gite, couvert et distractions aux visiteurs. On y trouve trois chambres tout confort et décorées à l’ancienne. De grandes tables pour de délicieux repas typiquement cubains (porc à la broche, dulce de leche, crème de coco…). Et aussi la possibilité de faire des promenades à cheval, à pied, de se baigner dans la rivière, de s’occuper des animaux, du jardin ou des cultures. Les plus paresseux se contenteront de participer ou d’assister à une partie de dominos… Après toutes ces visites, un peu de repos ne nuit point !
Carnet de voyage
Se rendre à Trinidad
Par Air France, vols quotidiens vers la Havane. Puis prendre la route (environ 300 km).
www.airfrance.com
Se loger à Trinidad
Ibérostar Grand Hotel Trinidad*****: Hall imposant, mobilier ancien, vieux cadres, vitrines avec bibelots… Cet hôtel de luxe logé dans un ancien palais est très central. Il marie son atmosphère historique aux services d’un 5 étoiles (petit déjeuner-buffet, salle de billard, restaurant gastronomique…)
https://www.iberostar.com/fr/trinidad/iberostar-grand-trinidad
Casa colonial El Patio : La chambre d’hôte est la façon la plus sympathique et économique pour se loger à Cuba. On recommande cette maison pour sa situation centrale, son patio fleuri, sa déco, son accueil et la qualité de ses repas.
www.casacolonialelpatio.com
Se régaler
Restaurant la Ceiba :Un peu à l’écart et à l’ombre d’un énorme fromager, il est un des meilleurs lieux pour déguster des langoustes, absolument énormes. Mais il sert aussi du poulet, de l’agneau ou du poisson. Avec le traditionnel congris (riz cuit avec des haricots noirs).
La Ceiba, 263 rue Pablo Pich Giron, Trinidad. Tél. : 53 41 992408
Pour plus de renseignements
Office de tourisme de Cuba, 2 passage du Guesclin, Paris 15e. Tél. : 01 45 38 90 10
Copyright : Valérie Collet (sauf la vue de Trinidad en une ©Pierre Boudot-Lamotte)
A paraître prochainement
« Balades café et cacao dans le parc naturel Topes de Collantes, Cuba »
Tous nos remerciements à l’Office de tourisme de Cuba et à Pierre Boudot-Lamotte, directeur de la revue Destination Cuba qui ont permis la réalisation de ce reportage.
A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/bexhill-on-sea-creative-coast/
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