Amedeo Modigliani – Un peintre et son marchand

A la une, Expositions

Amedeo Modigliani – Un peintre et son marchand

540

Amedeo Modigliani et Paul Guillaume reviennent sur le devant de la scène près d’un siècle après leur rencontre. Paul Guillaume est devenu le marchand d’Amedeo Modigliani en 1915. Lors de cette exposition vous découvrirez la vie de l’artiste.

Le peintre Modigliani est arrivé à Paris en 1906. En 1909, sa rencontre avec Brancusi le fait s’initier à la sculpture. Jusqu’en 1913 , il s’y consacre presque exclusivement. Sa rupture avec la pratique de la sculpture est aussi soudaine que totale. De 1914 jusqu’à sa mort en 1920, il peint plusieurs centaines de tableaux et un ensemble important de dessins, consacrés à la seule figure humaine.

Amadeo Modigliani - Toile Nu couché

Nu couché – Huile sur toile – 1917

La chevelure noire, dit aussi Jeune fille brune assise - 1918 - huile sur toile et Jeune fille rousse au collier dit aussi Femme Rousse portant un pendentif - huile sur toile - 1918

La chevelure noire, dit aussi Jeune fille brune assise – 1918 – huile sur toile et Jeune fille rousse au collier dit aussi Femme Rousse portant un pendentif – huile sur toile – 1918

Amedeo Modigliani et Paul Guillaume

C’est la peinture qui est au coeur de la relation entre Amedeo Modigliani et Paul Guillaume. Ce dernier l’encourage et lui loue un atelier à Montmartre. Il fait connaître ses toiles dans les cercles artistiques et littéraires parisiens. Il achète, vend et collectionne ses oeuvres, assurant à l’artiste une condition matérielle nouvelle ainsi qu’une renommée grandissante jusqu’à l’étranger. C’est par l’entremise du poète Max Jacob (1876-1944) que le galeriste et collectionneur Paul Guillaume aurait découvert Amedeo Modigliani en 1914. Il devient vraisemblablement son marchand dès l’année suivante comme le laisse présager la correspondance entre Paul Guillaume et son mentor le poète et critique d’art Guillaume Apollinaire (1880-1918) alors au front.

Amadeo Modigliani - Jeune fille au corsage rayé - Huile sur Toile - 1917

Jeune fille au corsage rayé – Huile sur Toile – 1917

Amadeo Modigliani - Portrait de Paul Guillaume - Huile sur Carton - 1915

Portrait de Paul Guillaume – Huile sur Carton – 1915

Des portraits devenus célèbres

Dans ce contexte parisien, le peintre réalise une série de portraits peints et dessinés de Paul Guillaume. Entre 1915 et 1916, Amedeo Modigliani réalise quatre portraits peints de son mécène. Le premier d’entre eux, conservé au musée de l’Orangerie, montre la relation privilégiée qu’entretiennent le marchand et l’artiste. Paul Guillaume*est représenté en costume, ganté et cravaté avec l’inscription « Novo Pilota ». Elle laisse entrevoir que le galeriste suscite un grand espoir chez le peintre. A travers ses récits, Paul Guillaume dresse le portrait d’un Modigliani plus intime avec lequel il partage des affinités artistiques et littéraires. L’intérêt commun pour l’art africain est manifeste. Les deux hommes sont sensibles à la littérature et à la poésie. Paul Guillaume se souvient que Modigliani « aimait et jugeait la poésie, non point à la manière froide et incomplète d’un agrégé de faculté, mais avec une âme mystérieusement douée pour les choses sensibles et aventureuses. »

*âgé de vingt-trois ans
Amadeo Modigliani - Femme au ruban de velours - huile sur papier collé sur carton -vers 1915

Femme au ruban de velours – huile sur papier collé sur carton -vers 1915

Lola de Valence - Huile sur papier monté sur bois - 1915

Lola de Valence – Huile sur papier monté sur bois – 1915

Un galeriste passionné

Cinq peintures de Modigliani sont conservées dans la collection du musée de l’Orangerie. Plus d’une centaine de toiles, une cinquantaine de dessins et une dizaine de sculptures de l’artiste seraient passés par les mains de Paul Guillaume. Ce nombre dénote l’implication du galeriste dans la promotion de l’artiste et de son goût personnel pour ses oeuvres. En effet, elles présentes sur les murs de ses différents appartements. On y trouve des portraits des figures marquantes du Paris de l’époque, Max Jacob, André Rouveyre, Jean Cocteau, Moïse Kisling. Il y a aussi des modèles inconnus et de très beaux ensembles de portraits des femmes ayant partagé la vie du peintre. Béatrice Hastings et Jeanne Hébuterne en font partie. L’exposition évoque* les différentes caractéristiques de ce corpus. Dans le même temps, elles explorent les liens du peintre et de son marchand dans le contexte artistique et littéraire parisien des années 1910.

*à travers le choix d’oeuvres emblématiques
Amadeo Modigliani - Tête de femme - Calcaire 1911-1913

Tête de femme – Calcaire 1911-1913

Tête de femme Marbre de Carrare - 1913-1914

Tête de femme Marbre de Carrare – 1913-1914

Parcours de l’exposition

L’exposition se divise en quatre sections thématiques plus une salle de projection vidéo. Elle comporte 54 oeuvres dont : 22 peintures, 8 photographies, 8 sculptures, quelques dessins et des nombreux documents d’archive. Par ordre, vous verrez Amedeo Modigliani et Paul Guillaume puis des masques et têtes. Un focus sur les Arts extra-occidentaux est présenté. Ensuite, arrive le milieu parisien avec ses affinités artistiques et littéraires. Une vitrine est consacrée aux Arts à Paris. La période méridionale n’a pas été oubliée. Vous pourrez faire une pause dans la salle de projection vidéo avec la projection de Amedeo Modigliani dans les intérieurs de Paul Guillaume.

Portrait de Béatrice Hastings - huile sur carton - 1915

Portrait de Béatrice Hastings – huile sur carton – 1915

Un flash back intéressant

Un peu plus d’un siècle après la rencontre entre les deux hommes en 1914, cette exposition propose de revenir sur l’un des moments emblématiques de la vie d’Amedeo Modigliani (1884-1920). Période où le Parisien Paul Guillaume (1891-1934) devient son marchand. Elle s’attache à explorer la manière dont les liens entre les deux personnages peuvent éclairer la carrière de l’artiste et sa renommée posthume. Arrivé dans la capitale française en 1906, l’artiste italien d’origine juive Amedeo Modigliani peint et sculpte dans le contexte bouillonnant de l’Ecole de Paris. Peu après le départ au front de son premier mécène Paul Alexandre en 1914, il fait la rencontre d’un jeune marchand, Paul Guillaume. Ce dernier devient son galeriste vers la fin de l’année 1915. Le peintre et le marchand fréquentent les cercles artistiques et littéraires de la capitale. Ils partagent des goûts communs pour la poésie et les arts extra-occidentaux.

L'Enfant gras - Huile sur toile - 1915

L’Enfant gras – Huile sur toile – 1915

Une aide précieuse

L’appartement-galerie du marchand est couvert de toiles du peintre. Paul Guillaume l’encourage et tente de faire connaître et de vendre ses oeuvres. En 1916, Modigliani rencontre son autre grand marchand, le poète d’origine polonaise Léopold Zwoboroski. Paul Guillaume continue à promouvoir et à diffuser les oeuvres de Modigliani en France et outre-Atlantique jusqu’à son décès en 1934. L’exposition met en lumière certains des grands chefs-d’oeuvre de l’artiste passés par les mains du galeriste. Sans oublier des archives et documents témoignant de leurs liens. Toutes les oeuvres présentées dans cette exposition ont un rapport étroit avec Paul Guillaume. Certaines lui ont appartenues, d’autres ont été vendues par lui. Il en a commentées dans sa revue Les Arts à Paris.

Salle de projection

Salle de projection

Informations pratiques

Musée de l’Orangerie
Jardin des Tuileries (côté Seine)
Place de la Concorde 75001 Paris
Téléphone : 01 44 50 43 00
www.musee-orangerie.fr

Transports

Métro : 1, 8, 12 station Concorde
Bus : 24, 42, 52, 72, 73, 84, 94 arrêt Concorde
Parcs de stationnement : Concorde (angle avenue Gabriel et place de la Concorde), Jardin des Tuileries (38, rue du Mont-Thabor)

Horaires

Lundi, mercredi, jeudi, samedi, dimanche de 9 h à 18 h (dernier accès à 17 h 15)
Nocturnes exceptionnelles de 18h à 21h tous les vendredis durant la période de l’exposition (dernier accès à 20h15)
Mardi : jour de fermeture
Groupes : sur réservation uniquement

Tarifs

Unique : 12,50€
Réduit : 10€
Nocturnes exceptionnelles : 8,50 €
Tarif réduit aux accompagnants d’un jeune de moins de 18 ans, résidant dans l’UE, dans la limite de deux accompagnants par enfant
Gratuit : moins de 18 ans, visiteurs âgés de 18 à 25 ans ressortissants des pays de l’Union européenne, adhérents Carte Blanche

Réservation

Fortement recommandée
En ligne : billeterie.musee-orangerie.fr
Par téléphone : 01 44 50 43 00

Photos : Gaëlle Alban

A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/lambre-et-ses-mysteres/

Les commentaires ne sont pas disponibles!