Hôtel Belles Rives a vu le jour avec ce qu’on appellait « la Génération Perdue ». Elle était composée d’une jeunesse désenchantée et d’artistes foudroyés par la Première Guerre Mondiale. Jeunes et artistes tombent sous le charme du sud de la France et invente la Côte d’Azur. Chef de file de ce courant américain pour la littérature de l’entredeux- guerres, F. Scott Fitzgerald et son épouse Zelda. Ils s’y installent en 1925. Sur la Riviera Française, ils succombent au charme d’une demeure dénommée « Villa Saint-Louis , lovée dans une anse du Cap d’Antibes.

Cette belle villa à colombages fut la source d’inspiration de « Gatsby le Magnifique ». De somptueuses soirées sont organisées sur une terrasse en bord de mer avec une lumière verte à l’horizon. Rudolph Valentino, Hemingway, Franck Jay Gould, Maurice Chevalier et Pablo Picasso font parti des célébrités invitées. Sans oublier le second chef d’oeuvre de Francis Scott Fitzgerald « Tendre est la nuit». Il immortalise ses amis Gérald et Sara Murphy, riches américains qui découvrent le plaisir des bains de mer et des fêtes déguisées. C’est ainsi que les Fitzgerald font de Juan-les-Pins un rendez-vous mondain très en vogue. La jet-set de l’époque aime s’y encanailler tout en cultivant une certaine idée de la modernité.

Un emplacement magnifique.

La salle du petit déjeuner.

Restaurant La Passagère.

Le bar Fitz

Des successeurs bienvenus

Bien loin de la Méditerranée, Boma Estène rompt avec sa Russie natale et part à la découverte de Paris, la ville lumière. Puis, en 1929, il descend à Antibes avec sa femme Simone. Cette dernière est issue d’une dynastie d’hôteliers Antiboise. Boma Estène succède aux Fitzgerald et métamorphose la Villa Saint-Louis en une grande bâtisse destinée aux séjours de villégiature. L’Hôtel Belles Rives, premier hôtel «les pieds dans l’eau» de la Côte d’Azur, est né. En 1930/1931, Boma et Simone Estène ajoutent une aile et deux étages à l’établissement qui compte alors 42 chambres. Leur union sera scellée par la naissance de trois enfants, Georges, Raïna-Laure (Laurette) et Casimir. Suite au décès de Boma en 1970, Casimir Estène reprend les rênes de l’hôtel.

Le restaurant de la plage.

Terrasse La Passagère

Le Ponton

Une décoration attrayante.

Une femme passionnée et talentueuse

Marianne Estène-Chauvin* pars au Maroc pour rejoindre son amoureux qui y travaille. Elle devait y rester un mois, Elle y restera dix ans. A Casablanca, Marianne se lie d’amitié avec Leila Faraoui, une marocaine, épouse d’un architecte réputé et férue d’art contemporain. Le tandem ouvre la galerie «Nadar», une première au Maroc. Elles y exposent des artistes inconnus. Toutefois, ils devinrent les fers de lance de l’Institut du Monde Arabe. Lors d’une exposition de photographies sur l’architecture coloniale des années 30 au Maroc, Marianne prend conscience de l’importance du courant Art Déco sur ce pays. Et elle se rend compte que le Belles Rives est un patrimoine à protéger.

*petite fille de Boma et Simone.

Un esprit particulier.

Le corner Valmont au SPA Belles Rives.

Une chambre

Terrasse La Passagère de nuit.

Une expansion importante

Marianne rentre en collabore avec son oncle Casimir qui tient l’établissement de luxe. En 2001, elle fait l’acquisition du Belles Rives*. Devenue Présidente, Marianne ouvre le Belles Rives à l’année. Elle baptise le restaurant gastronomique : La Passagère. Dans la foulée, elle fait inscrire l’hôtel à l’Inventaire du Patrimoine du XXème siècle. En 2006, elle rachète l’Hôtel Juana**. Puis, en 2009, elle crée le Bistrot Terrasse, sur un concept mibistrot, mi-bar à vins, autour d’une vinothèque design et des vitrines de pâtisseries. L’année suivante, elle fait refaire la plage du Belles Rives. Son restaurant est ouvert midi et soir. Chaque jeudi, le site accueille les soirées DJ Live Villa Belles Rives. Stéphane Vuillaume, son bras droit, devient Directeur du Groupe Belles Rives. En 2016, la première étoile Michelin est attribuée au restaurant La Passagère. Puis, en 2017, Antoine Chauvin-Estène rejoint le Groupe Belles Rives aux côtés de sa mère.

*auprès des membres de sa famille.
**autre joyau de l’hôtellerie juanaise et fonde le Groupe Belles Rives.

Aurélien Véquaud

De savoureux Calamars.

Du thon de la Méditerranée.

Un dessert à l’orange.

Une évolution intéressante

Marianne a préservé l’histoire des hôtels Belles Rives et Juana sans oublier de leur insuffler un petit brin de folie et un goût prononcé pour la fête. Grâce à elle, un doux mélange de «raison et sensibilité» flâne sur la route du Cap d’Antibes. Le lobby de l’hôtel a conservé sa grandeur passée. Sous la houlette du décorateur Olivier Antoine, il est paré de ses couleurs d’antan, rehaussées de filets à la feuille d’or et d’argent. Eclairé de trois grands plafonniers en bronze et albâtre, le plafond met en valeur une importante corniche d’époque. Y sont incorporées des sources lumineuses invisibles pour mettre en scène les nouvelles fresques murales. Pour les sols, c’est le Terrazzo à la Vénitienne qui a été privilégié. Autour de la pièce court une frise en mosaïque inspirée des garde-corps de la façade aux motifs de vague, ceinturée de larges plaques de marbre.

La passagère

La Passagère à supplément d’âme avec son décor hors du temps. Et en toile de fond l’horizon sublime de la Méditerranée. Ce restaurant est raffiné, imaginatif et lumineux. Le décorateur Olivier Antoine s’est amusé à jouer avec les transparences, la mise en lumière et les lustres chromés magistralement restaurés. Il a conservé l’architecture et des fresques Art Déco d’origine. Magnifiques, les grandes baies vitrées, les miroirs muraux ou suspendus, les reflets à l’infini afin de créer ce lieu unique. Les banquettes recouvertes d’un gros grain bleu-vert sont complémentaires des fauteuils Ruhlmann en hêtre teinté noir recouverts de cuir sellier coloris céladon. Une rosace multicolore en céramique de l’artiste Erick Ifergan domine le centre du restaurant. Elle est reflétée à l’infini par un jeu de miroirs en kaléidoscope et des sculptures montées sur métal du même artiste font office de claustras.

Tendre est la Nuit

F. Scott Fitzgerald

A savoir

La Passagère, étoilé au Guide Michelin depuis 2016, a pour Chef Aurélien Véquaud. Il a été élu Grand Chef de Demain au Gault & Millau 2019. Steve Moracchini, Chef Pâtissier, a été élu « Chef Pâtissier de l’Année » par Gault & Millau en 2016.

Infos pratiques

Pour en savoir plus sur Belles Rives
33 Boulevard Edouard Baudoin
06160Antibes – Juan-les-Pins
info@bellesrives.com
+33 49 36 10 279

Crédit Photos : Groupe Belles Rives

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