Le printemps s’annonce haut en couleur au Château de Cheverny ! L’un des joyaux du Val de Loire, à une quinzaine de kilomètres de Blois, mise sur les fleurs pour illustrer cette belle saison.
Des bandeaux de milliers de tulipes, ses six jardins thématiques sont une de ses bases. Mais son engagement envers la beauté et l’excellence ne s’arrête pas là, pour la période de Pâques. Grâce à une collaboration avec l’École Nationale des Fleuristes, des décorations florales viennent embellir l’intérieur du château et ses jardins.
500 000 tulipes au Château de Cheverny
Il a fait suffisamment chaud pour que les tulipes s’offrent au bonheur du regard dans le parc du château de Cheverny. C’est un des événements du printemps qu’il faut voir, tellement les couleurs des fleurs sont enthousiasmantes. Ce rendez-vous de Pâques du château ne cesse de prendre de l’importance. En 2013, 100 000 bulbes de tulipes multicolores, de différentes espèces, ont été plantés. Aujourd’hui, on en compte un demi-million. Deux immenses bandeaux de 250 mètres sur 12 mètres de large. Un gigantesque fleuve de fleurs, entre la pièce d’eau et les pelouses situées à proximité du château. C’est unique en France ! Pour un peu on se croirait en Hollande, pays de la tulipe… Mais en mieux car le paysage est tout autre, un magnifique décor de carte postale qui ravira les photographes.
Une explosion de couleurs et de variétés
Véritable symphonie de couleurs, les tulipes rouges, roses, jaunes, orangés, mauves et blancs se mélangent et se déclinent en une multitude de nuances. Différentes versions de la variété “Triomphe”, réputée pour sa résistance aux intempéries, donnent une touche d’originalité à ce tableau enchanteur. Le parfum délicat des tulipes en fleurs invite les visiteurs à flâner dans les allées du parc. Un véritable havre de paix qui offre un moment de détente et d’évasion, où l’on peut admirer la beauté de la nature et profiter du calme environnant. La floraison des tulipes coïncide avec l’arrivée du printemps, une saison synonyme de renouveau et d’espoir. Le choix des tulipes n’est pas anodin. Outre leur beauté éclatante, ces fleurs sont un symbole de renouveau et de diversité, reflétant la richesse culturelle et historique du château. Elles invitent les visiteurs à un voyage sensoriel et émotionnel, où chaque pas dévoile une perspective, une histoire.
Dans l’univers de Lewis Caroll
Ce jardin aux tulipes requière un énorme travail de la part des sept jardiniers du château. Ils plantent à l’automne et tiennent compte des spécificités de floraison des tulipes, de leur emplacement, du sol, de l’exposition… « C’est, on peut le dire, une prouesse technique… » sourit Sami Bouda, le chef jardinier du domaine. L’espace est décoré d’immenses œufs de Pâques, choisi par la maîtresse des lieux, Constance de Vibraye. Elle n’a pas ménagé ses effets et nous plonge dans l’univers merveilleux de Lewis Caroll et son lapin !
Des compositions florales dans le parc et le château
Le domaine a entrepris un projet d’envergure visant à fleurir ses intérieurs ainsi que son vaste parc, grâce à une collaboration avec 25 élèves de l’École Nationale des Fleuristes. Sous la conduite de leur professeur, Garry Taffin, meilleur ouvrier de France, ils ont travaillé sur une douzaine de projets. Arrivés lundi 18 mars au château, ils se sont organisés pendant plusieurs jours pour concrétiser les décorations florales. Les fleurs et des feuillages ont été sélectionnés en accord avec l’architecture et l’histoire du lieu. Ils ont monté les décors, pensés par leur professeur, avec raffinement, créativité et élégance. La volonté était de sublimer les espaces intérieurs et extérieurs du château. Chaque composition raconte une histoire et invite à la contemplation. Des bouquets majestueux aux installations florales plus épurées, les étudiants ont su créer une harmonie parfaite entre les époques. Une magnifique expérience visuelle et sensorielle pour les visiteurs.
Un exemple inspirant
Cette collaboration entre le Château de Cheverny et l’École Nationale des Fleuristes est un exemple inspirant. Le dialogue entre les générations et les disciplines peut donner naissance à des réalisations d’exception. Elle souligne également l’importance de la transmission des savoirs et du savoir-faire dans le domaine de l’art floral, un secteur en évolution. Bien que la voie ait été dessinée, les élèves ont eu l’opportunité de laisser libre cours à leur inventivité. Des végétaux authentiques, qu’ils soient pérennes ou éphémères, en plus de spécimens artificiels, ont été utilisés… Parfois, une observation rapprochée s’avère nécessaire pour en distinguer la nature véritable. « Cette aventure est très enrichissante d’autant plus qu’il se passe dans un cadre magnifique. Nous avons aussi apprécié le travail en équipe et la liberté de créativité », partagent Antoine et Margot, deux des apprentis fleuristes. Les compositions seront visibles jusqu’au 15 mai.
Le château de Cheverny, six siècles d’histoire
Un château fort puis un château de style
Le Château de Cheverny, acquis en 1 392 par Jean Hurault, est dans la famille Hurault de Vibraye depuis six siècles. C’était une famille de la bourgeoisie de Blois, proche des ducs d’Orléans et de la famille royale. Elle a été anoblie en 1349. Le domaine s’agrandit au XVe siècle. Un château fortifié y voit le jour en 1510, mais il ne reste quasiment plus de trace car il a été démoli au XVIIe siècle. Son style médiéval était déjà dépassé au XVIe siècle. Diane de Poitiers, célèbre favorite du roi Henry II, y réside 13 ans à partir de 1551. Elle supervise d’autres travaux à proximité. En 1564, la famille Hurault récupère le domaine. Le château devient vicomté puis comté, honoré par les rois Henri III et Henri IV.
Sauvé de l’attaque des révolutionnaires
Au XVIIe siècle, le château fort laisse place à une architecture classique, parmi les premières en France. Henri Hurault et son épouse, Marguerite, lancent sa construction en 1624. Ils souhaitent une résidence moderne digne de la grandeur de leur amour. Leurs initiales sont gravées à certains endroits. Élisabeth, leur fille, finalise l’édifice. Plusieurs propriétaires se succèdent ensuite, dont un comte qui rénove le château au XVIIIe siècle. Sauvé pendant la Révolution grâce à la diplomatie et la ruse du propriétaire, Jean Nicolas Dufot, le château reste intact. Il explique aux révolutionnaires que les bustes de la façade sont ceux de philosophes qui épousent les idées d’égalité et de liberté républicaines. Ce sont en fait des bustes d’empereurs romains… Le château sauvé, il lui rend son éclat d’antan.
De génération en génération
Après différents propriétaires, le château retourne aux Hurault en 1825. Ils continuent les restaurations. Chauffage et assainissement modernisent le domaine. De génération en génération, le château se transmet aux descendants de la famille Hurault de Vibraye. Il est ouvert au public en 1922 par Philippe de Vibraye, 11e marquis du nom. Cheverny traversa une période difficile de l’histoire : celle de la Seconde Guerre Mondiale pendant laquelle il fut réquisitionné par l’État. Il servit d’entrepôt au mobilier national et abrita, entre autres, le mobilier du Musée de Cluny de 1940 à 1944, sous la direction du conservateur des monuments historiques, Jacques Guérin. La Joconde aurait également fait un passage à Cheverny. Depuis plus de cent ans, Cheverny invite à découvrir ses salles et jardins. Les visiteurs peuvent explorer 17 pièces toutes richement décorées et aménagées. C’est le château le mieux meublé du Val-de-Loire. Une belle histoire familiale qui se partage.
Un parc de 6 jardins différents
Le parc du Château de Cheverny compte plusieurs jardins répartis en six grands ensembles. Il s’étale sur 110 hectares, plus 2 500 hectares de forêt.
Le jardin des apprentis
En 2006, sur un hectare, près de l’Orangerie, le jardin des apprentis s’épanouit. Des plans anciens indiquent autrefois il y avait un jardin à la française. Il a été aujourd’hui réinventé par l’architecte paysagiste Magali Fuchs. Ce jardin fusionne tradition et innovation. Il rappelle les jardins classiques avec son ordonnancement géométrique et ses espaces distincts. Mais il adopte aussi l’esprit des jardins anglais, avec ses paysages de lumières et de couleurs, invitant à suivre le regard au-delà des allées.
Le potager bouquetier
Réalisé en 2004 et pensé par la Marquise de Vibraye, il est le bouquetier qui permet de fleurir le château. C’est un jardin haut en couleur, comme un bouquet à ciel ouvert où mille et une fleurs se mêlent à divers légumes. De conception contemporaine, il combine l’utilisation originale de différents matériaux de couleurs.
Le Jardin de l’amour
Paisible, autour d’une belle pièce d’eau, il a été conçu en 2019. Il est agrémenté de six superbes sculptures en bronze de l’artiste suédois Gustav Olovson (1936-2017). Elles ont pour fil conducteur la symbolique de l’amour.
Bandeau des tulipes multicolores
C’est l’espace des tulipes composées en dégradé de couleurs sur deux bandeaux de 220 et 250 mètres. Pendant un mois à partir de la fin mars, elles resplendissent de couleurs. L’espace et à proximité d’un labyrinthe. Il a été dessiné par le propriétaire Charles-Antoine de Vibraye et planté de lauriers du Caucase en 2009.
L’espace sucré
Depuis le printemps 2021 (et la période Covid), le château de Cheverny compte un sixième jardin : le jardin sucré ! Il compte 11 variétés d’arbres et arbustes fruitiers. Joliment dessiné, encore tout frais, il sera vraiment superbe d’ici quelques années quand les arbres auront grandi. On y trouve des pommiers, poiriers, kakis, pruniers, figuiers, cerisiers, cognassiers…
Le parc
Les larges parterres de gazon, aussi rectilignes que la façade, mettent en valeur des arbres d’essences rares, plantés entre 1820 et 1860 par Paul de Vibraye. De magnifiques spécimens y ont défié le temps. Des tilleuls, dont l’étonnant « tilleul des familles » qui possède autant de branches qu’en compte la famille Hurault de Cheverny, ancêtre des actuels propriétaires. Des séquoias et une allée de cèdres longue de 500 mètres dont la perspective la rend interminable et ne permet pas de voir ni le début ni la fin. Bref, un véritable parc à l’anglaise digne de ce nom ! Depuis 1997, une visite privilégiée de la partie forestière est proposée en voitures et bateaux électriques.
Tintin au château de Cheverny
Moulinsart, le château sans ailes
Alors qu’Hergé, le célèbre auteur de bandes dessinées, feuilletait une brochure touristique, il découvrit le château de Cheverny. Son regard s’arrêta sur la beauté du bâtiment et surtout sa symétrie. « Saperlipopette », se dit-il… C’est le château qu’il voulait pour son Capitaine Haddock. C’était en 1942. Hergé démarrait une nouvelle aventure de Tintin. L’ami de celui-ci, le capitaine Haddock, se découvrait un illustre ancêtre en la personne du chevalier François de Hadoque. Fier commandant de La Licorne, vaisseau de la marine royale de Louis XIV, le chevalier recevait le château de Moulinsart pour services rendus à la Couronne. Le château de Cheverny servit alors de modèle à Hergé pour dessiner Moulinsart. Il enleva simplement les deux ailes de l’imposante bâtisse. Il le situa à Moulinsart, toponyme obtenu en inversant les termes de Sart-Moulin, nom d’une petite localité belge de la province du Brabant Wallon.
Une exposition Tintin
Ainsi dès 1943, le château de Moulinsart devient le port d’attache du capitaine Haddock, de Tintin et Milou, du Professeur Tournesol et de Nestor le majordome. Mais jamais Hergé n’a mis les pieds à Cheverny. On retrouve également dans la bande dessinée, l’une des marches du grand escalier “accidentée” ainsi qu’une des armures entre deux fenêtres… Depuis 2001, dans les anciens communs du château, un musée, imaginé avec la Fondation Hergé, propose une exposition. « Les Secrets de Moulinsart » est une exposition permanente sur les aventures de Tintin. C’est un véritable parcours spectacle, les visiteurs découvrent grandeur nature le célèbre château des albums des aventures de Tintin. La visite recommandée pour les petits… comme les grands ! A la sortie, on peut même acheter objets, figurines collectors, livres, posters, peluches dédiés à Tintin… C’est la plus grande boutique consacrée à la bande dessinée d’Hergé.
Infos +
La Reine mère d’Angleterre est venue au château en avril 1963. Une grande réception a été organisée en son honneur.
Cherchez l’erreur… Dans les pièces des intrus construits en legos se mêlent aux meubles du XVII ou XVIIIe siècle !
Une déco de saison. Le château a revêtu ses habits de Pâques. Mais à l’arrivée de l’hiver, les décos de Noël envahissent le parc et le château. Toujours fabuleux.
Si aucun roi n’est venu au château actuel, le roi Henry IV a dormi dans l’ancien château. Son lit qui se trouve aujourd’hui dans la chambre du roi a été conservé.
Amour est le chien géant du château. Une sculpture géante de 3,50 mètres crée par Michel Audiard.
Le 7 avril 2022, la tulipe dite « Château de Cheverny » a été baptisée par Chantal Goya et Louise Jacqueline. Il s’agit d’une tulipe de type Triumph d’origine néerlandaise.
Cheverny, haut lieu de la vénerie ou chasse à courre. L’Équipage Cheverny a été créé en 1850. C’est un des plus anciens de France. Le chenil compte une centaine de chiens anglo-français tricolores.
Les évènements 2024
Sport, mode et jazz en avril, mai et juin
Charles-Antoine et Constance de Vibraye, ses propriétaires, proposent aux visiteurs des rendez-vous variés et passionnants qui sortent des sentiers battus !
6 et 7 avril 2024 : le marathon de Cheverny, rendez-vous devenu incontournable dans le milieu de la course à pied.
25 et 26 mai 2024 : le Festival du chapeau au Château de Cheverny donne à chacun l’opportunité de découvrir de grandes modistes, autrement dit de véritables artistes qui savent conjuguer élégance et savoir-faire exceptionnel.
30, 31 mai et 1er juin 2024 : Jazzin’ Cheverny
Rouge, rose, tradition en septembre et octobre
Septembre Rouge : illumination du Château tous les soirs en rouge, dans le cadre de la sensibilisation aux cancers du sang.
8 septembre 2024 : le Rallye des Lions, l’occasion d’admirer des voitures anciennes ou de prestige
28 et 29 septembre 2024 : pour ce désormais traditionnel week-end vénitien à Cheverny, des milliers de bougies illumineront les jardins du château, et plus d’une centaine de Vénitiens en costumes illuminés déambuleront dans le parc. Une occasion unique de visiter le château de nuit.
Octobre rose : illumination du Château tous les soirs en rose dans le cadre de la sensibilisation au cancer du sein.
3 000 chrysanthèmes et 10 000 coloquintes orneront les jardins à compter à partir de la mi-octobre. Jardins qui seront également décorés sur le thème de l’automne, tout comme l’intérieur du Château… bien entendu !
Solidaire et festif en novembre et décembre
Novembre bleu : illumination du Château tous les soirs en bleu, dans le cadre de la sensibilisation au diabète.
A partir du 1er décembre, la magie de Noël s’emparera du château et des jardins. Émerveillement garanti devant ces décors grandioses et féeriques… Sans oublier une journée exceptionnelle, le dimanche 8 décembre avec le Père et la Mère Noël.
Infos pratiques
Le château de Cheverny est ouvert tous les jours de l’année :
Du 1er janvier au 29 mars, et du 1er octobre au 31 décembre, de 10 h à 17 h sans interruption.
Du 30 mars au 30 septembre de 9 h 15 à 18 h sans interruption (18 h 30 du 1er juillet au 31 août).
Les prix d’entrée varient en fonction des options. Visite du château et des jardins, de l’exposition Les secrets de Moulinsart, promenades en bateau et voitures électriques.
Le parking est gratuit.
Adresse : Château de Cheverny, Avenue du Château – 41700 Cheverny. Tél. : 0 254 799 629.
Tous les détails sur le site
Photographies : ©Caroline Paux
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