Impossible de ne pas savoir qui est Marie-Antoinette. Cette Reine de France a tant fait parler d’elle qu’on pourrait la comparer à une actrice. Sa célébrité a décuplé après que le 16 octobre 1793 elle fut guillotinée. Devenue une icône, elle fait partie intégrante de la culture populaire des images. Près de 200 oeuvres, objets d’art et archives patrimoniales et contemporaines, interviews inédites, extraits de films, accessoires de mode la représente. L’exposition qui lui est consacrée met en lumière l’aspect historique de son histoire mais pas uniquement…
De nombreux portraits, peintures, gravures, caricatures et pamphlets sont exposés. Ils ont été prêtés par les plus prestigieuses institutions françaises*. S’ajouteront à ces oeuvres des pièces rarement ou jamais présentées : les archives du procès, la dernière lettre de Marie-Antoinette ou la Gazette des Atours de la Reine, trésors de l’armoire de fer des Archives nationales, ainsi que des objets issus de collections particulières.
*le Château de Versailles, le Musée du Louvre, le Musée Carnavalet, le Domaine de Vizille – Musée de la Révolution Française ou encore la Bibliothèque nationale de France.
Marie-Antoinette : vedette de cinéma
Une grande partie de cette exposition est consacrée aux films dédiés à Marie-Antoinette. Qu’il s’agisse de la mode, la littérature, le manga, ou encore la création contemporaine avec Fernando Botero, Pierre et Gilles… Vous pourrez découvrir des extraits d’une dizaine de films majeurs, des interviews dont celle de Sofia Coppola, des costumes et accessoires. Les rapports entretenus par les milieux de la mode avec la figure de Marie-Antoinette est une source d’inspiration pour les plus grands créateurs. L’exposition « Marie-Antoinette, métamorphoses d’une image » met en lumière les identifications et réappropriations nombreuses autour d’un personnage historique devenu une icône.
Chaque époque a construit sa reine
Les représentations de Marie-Antoinette, de son vivant à nos jours, sont multiples. On a l’impression que chaque époque a voulu construire « sa » reine. Ces représentation vont de la traitresse étrangère à la figure martyre. Elles passent également de l’héroïne adolescente à la mère exemplaire. Sans oublier la femme de culture et l’icône de mode. Chaque pays a mis en avant sa vision de Marie-Antoinette, populaire aussi bien au Japon qu’aux Etats-Unis, en Angleterre et en Italie. Si elle fut en décalage avec la France de son vivant, sa figure s’est épanouie par la suite. Et depuis quelques années, elle a le vent en poupe. Marie-Antoinette est devenue le personnage historique le plus commenté dans les livres, les biographies ou les films. Elle est la plus représentée par les artistes contemporains. Et elle est même utilisée en meubles, miroirs, poupées, mangas, romans, publicités ou jeux vidéo.
Une princesse qui se prête aux fantasmes
Pourquoi le sort de cette princesse se prête-t-il aux multiples fantasmes d’hier et d’aujourd’hui ? Il semblerait qu’elle se soit imposée comme le symbole d’une féminité malmenée et condamnée au malheur. Née dans les milieux les plus privilégiés de l’Europe, elle voulait mener une vie indépendante au coeur de la Cour la plus brillante d’Europe. Sa rencontre avec l’Histoire lui confère un rôle politique tout en la condamnant à un destin tragique. Marie-Antoinette fait vibrer une puissante fibre émotionnelle. Autant de raisons qui se prêtent à ces multiples fantasmes. Cette exposition illustre et fait comprendre cette sur-représentation mondiale de Marie-Antoinette.
Déroulé de l’exposition
La première partie de cette exposition vous fait découvrir les représentations des dix dernières semaines. Elles correspondent aux moments les plus dramatiques vécus par la reine à la Conciergerie tandis que se tient son procès au Tribunal révolutionnaire. La Conciergerie est un espace particulier pour Marie-Antoinette. Dans la cellule où elle vit ses derniers jours, elle se prépare à la mort. Les différents moments vous sont montrés grâce à des portraits, des gravures et des tableaux réalisés dans les mois ou années qui ont suivi sa mort. Sont exposés une chemise, un soulier et une ceinture. Vous y verrez aussi un plan d’aménagement des lieux et des documents d’archives autour du procès et de l’exécution de la reine.
Marie-Antoinette ou la nouvelle conception de la célébrité
Compte tenu de toutes les histoires, biographie, images et films publiés sur Marie-Antoinette, on peut considérer qu’elle est une célébrité. Cette nouvelle conception de la « célébrité » s’est mise en place entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. La reine de France est un « personnage » public. Toutefois, elle revendique un espace privé et l’autonomie de son for intérieur. Ce sont de nouvelles particularités pour la monarchie française. C’est également ce qui suscite pour son entourage et le peuple le désir d’en savoir davantage sur sa « personnalité ». D’où la multiplication des ouvrages qui, relativement tôt, ont tenté de dresser le portrait psychologique d’une femme qui échappait en partie à son statut traditionnel et institutionnel. Cette dichotomie entre vie publique et vie privée n’a cessé de relancer, jusqu’à aujourd’hui, la curiosité pour Marie-Antoinette.
A savoir
Une partie de l’exposition illustre vingt événements, publics ou privés, dans la vie de Marie-Antoinette. Elle part de sa naissance à sa mort, puis à ses funérailles officielles en 1814 à partir de vingt livres édités entre 1788 et nos jours. Cet intense travail éditorial sur l’histoire de la reine représente un des moments forts de l’exposition.
Un visage devenu une « planche à images
La figure de Marie-Antoinette est fut systématiquement représentée en fonction d’un événement, d’une commémoration, de l’actualité culturelle ou de la vogue d’un motif. Selon les époques, cette prolifération d’images a touché l’image officielle de la reine. Citons par exemple les faits par Élisabeth Louise Vigée Le Brun. Les portraits d’Élisabeth Louise Vigée Le Brun sont devenus essentiels dans la réputation de la reine. Ils ont donné lieu à de multiples copies, variations et reprises. L’exposition présente un tableau de la portraitiste attitrée de la reine, Marie-Antoinette en robe à paniers de satin blanc, 1778 (Château de Versailles).
Une célébrité dès l’échafaud
Dès le chemin qui la mène à la guillotine, Marie-Antoinette entre dans l’imagerie d’histoire par le croquis du peintre de la République, Jacques-Louis David. Il aurait fait ce portrait alors qu’elle était conduite au supplice, stoïque et calme dans la charrette des condamnés. Cette image, mise en abîme par un tableau de Jean-Emmanuel Van den Büssche (1900), souligne combien l’événement est entré dans la représentation tout azimut. Par le biais de la peinture ou de la gravure d’histoire, la reine s’installe tout au long du XIXe siècle, et jusqu’aux années 1930, dans une actualité imagée permanente. Cette dernière est propice à l’entretien du souvenir, aux identifications (l’impératrice Eugénie lors du Second Empire) et aux défenses et illustrations du personnage.
Infos pratiques
A la Conciergerie jusqu’au 26 janvier 2020
La Conciergerie
2, boulevard du Palais
75001 Paris
01 53 40 60 80
Les horaires
Ouvert tous les jours de 9h30 à 18h
Nocturnes le mercredi soir jusqu’à 20h30
Dernier accès 45 mn avant la fermeture
Fermé le 25 décembre
Les Tarifs
Plein tarif : 9 €
Tarif réduit : 7 €
Groupes adultes : 7 €
Groupes scolaires (en visite libre) : 30 € (20 € pour les ZEP)
Réservation obligatoire pour les groupes : par fax 01 53 40 60 96 ou par mél resailedelacite@monuments-nationaux.fr
Billetterie en ligne : Plein tarif + frais de 1 € (www.paris-conciergerie.fr) ou 1,60 € (Fnac)
Gratuité : retrouvez toutes les conditions de gratuité sur le site internet
Pass « Marie-Antoinette »
Conciergerie / Chapelle Expiatoire / Basilique de Saint-Denis / Château de Rambouillet
Pein tarif : 26 € / Tarif Réduit : 20 € Réduction en boutique : 5%
Billet jumelé Conciergerie + Sainte-Chapelle
Plein tarif : 15 € / Tarif réduit : 12 € / Tarif groupes : 12 €
Permet un accès coupe-file à la Sainte-Chapelle
HistoPad
Disponible en français, anglais, allemand, espagnol, italien et chinois.
Tarif unique: 5 €
Accès
Métro : lignes 1, 7, 11 et 14, station Châtelet, ligne 4, stations Saint-Michel ou Cité
Bus : 21, 24, 27, 38, 58, 81, 85, 96 et Balabus
RER : ligne B, stations Châtelet ou Saint-Michel, ligne C, station Saint-Michel
Parking à proximité
Reportage photos réalisé par Caroline Paux.
Photo à la Une de l’article : Portrait de la reine Marie-Antoinette dit « à la rose », Élisabeth Vigée Le Brun, 1783, Château de Versailles
A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/retour-a-versailles-marie-antoinette/
Les commentaires ne sont pas disponibles!