A deux heures de vol de Paris, la Slovénie est un pays charmant. Une destination idéale pour se ressourcer, refaire le plein d’énergie, un concept pris très au sérieux dans ce pays, tout en se faisant plaisir. La Slovénie compte nombre d’hôtels séduisants, de succulents restaurants. Tout particulièrement dans ses montagnes ou dans ses petites villes d’eau. Voici une sélection d’endroits à visiter où l’on peut conjuguer bien vivre, bien-être et gastronomie.
Coincé entre l’Italie, l’Autriche et la Hongrie, la Slovénie est un petit pays tranquille. Hier encore, elle n’était qu’une petite pièce de ces grands puzzles constitués par l’empire austro-hongrois puis la Yougoslavie. D’une ère à l’autre, la Slovénie a su conserver sa culture et ses traditions. Aujourd’hui, elle y ajoute une philosophie moderne du bien-être, centrée sur la nature et les plaisirs simples. Une quête du bien-être au travers des valeurs originales et du ressourcement. Dans ce domaine, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir les attraits de la Slovénie.
La vallée de la Savinja en Slovénie
Le village de Luče, dans les Alpes de Slovénie tout près de la frontière autrichienne, est ma première escale. D’emblée, je voudrais la prolonger : tout y incite. Le cadre est charmant, sur les bords de la rivière Savinja dont rien, ici, ne laisse présumer de ses colères homériques. Les montagnes qui le surplombent sont belles et recouvertes de forêts, gages de belles randonnées. Et ce n’est pas la visite de Hiša Raduha qui me fera changer d’avis, bien au contraire. Cet hôtel familial, la cinquième génération, est aux manettes sait harmonieusement marier confort et design avec patrimoine régional. Les quelques chambres de la bâtisse historique, d’ailleurs en cours de rénovation, se sont vues adjoindre des extensions originales. Ces nouveaux hébergements ont été aménagés dans d’anciens séchoirs à foin, démontés ailleurs pour être implantés dans le grand jardin. C’est surprenant, coquet et cosy !
L’hôtel Hiša Raduha s’est agrandi avec de superbes petits chalets, d’anciens séchoirs à foin transformés©Photo Samo Rovan – Hiša Raduha.
La cuisine dévolue aux femmes
Comme souvent en Slovénie, à Hiša Raduha aussi ce sont exclusivement les femmes qui sont aux fourneaux. Martina Breznik et sa fille Kristina ont fait de leur établissement un haut-lieu gastronomique. Comme personne, elles savent accommoder, revisiter les recettes traditionnelles. Elles les transcendent, pour le plus grand plaisir du palais. Ainsi l’obrmjenek, un plat typique du village confectionné avec de la farine de sarrasin, un peu de fromage et un œuf. A l’origine, c’était un plat roboratif pour les paysans travaillant dur dans les champs. Martina, qui le prépare sur un feu de bois, en fait quelque chose de tout à fait exquis. Comme du reste toute sa cuisine. De plus, les légumes sont pour la plupart cultivés dans le potager familial, le pain est cuit sur place. Si l’on ajoute que le restaurant lui-même, décoré avec beaucoup de bois, est aussi chaleureux que l’accueil, tout est dit.
Hiša Raduha
Les amoureuses créations en bois de Jože
Enfant de Luče, Jože Strmčnik-Šlanger a beaucoup bourlingué dans sa vie. Pour revenir dans son village natal, voici une vingtaine d’années. Depuis, il travaille le bois dans un atelier situé à la sortie du village, à quelques minutes à pied de Hiša Raduha. De manière amoureuse. Le mot vient immédiatement à l’esprit en le voyant caresser de manière voluptueuse ses créations. Jože travaille des souches d’arbres. Quelle que soit l’essence du bois -avec une préférence pour le cèdre, les fruitiers- à condition qu’elles proviennent d’ici. Jože les creuse, les tourne, les polit pour en faire des coupes à fruits, des plateaux à fromage, des statuettes… Chaque pièce, qui est bien sûr unique, respire l’âme de cette région, dégage une énergie qui lui est propre.
A Luče, l’atelier de Jože Strmčnik-Šlanger se trouve Krnica 48. Tel. +38651482033
Les créations de Jože Strmčnik-Šlanger, un enfant de Luče, sont travaillées dans des souches d’arbres.
Faire le plein d’énergie dans la vallée de Logar
De l’autre côté de la montagne Raduha, en remontant le cours de la Savinja, s’ouvrent trois vallées parallèles. Pas très grandes, elles courent droit sur les Alpes Slovènes, grimpent jusqu’au pied d’une imposante et superbe ligne de crête. Celle-ci est hérissée d’une douzaine de sommets, tous entre 2 000 et 2 500 m. Une vue magnifique s’offre ainsi depuis la vallée de Logar. C’est celle du milieu, la moins étroite, la seule des trois accessible aux voitures. L’une des plus belles de Slovénie. Et, à peu près au milieu, à 750 m d’altitude, se dresse l’hôtel Plesnik, parmi les plus anciens de la région. Il est tenu par la même famille depuis son ouverture, voici près d’un siècle. L’hôtel est devenu très confortable, et le rendez-vous des gastronomes. Il est doté d’un grand spa, dont la terrasse fait face aux montagnes. Ici, tout respire la sérénité.
Hôtel Plesnik
Dans la vallée de Logar, l’hôtel Plesnik est l’un des plus anciens des Alpes de Slovénie. Il offre un superbe dépaysement©Photo Lara Selisnik – Hôtel Plesnik.
L’ancienne chartreuse de Žička
L’un des plus grands et plus anciens monastères des Chartreux est Žička Kartuzija. Fondé en 1160, il est aujourd’hui encore perdu en pleine nature, adossé aux montagnes boisées. Toujours enfermée dans son grand mur d’enceinte, la chartreuse n’a rien perdu de sa superbe. Certes, plusieurs constructions sont tombées en ruines mais d’autres ont été élégamment rénovés, dans l’esprit des lieux. La grande église Saint-Jean-Baptiste, par exemple, semble restée en l’état. En fait, elle a bénéficié de lourds travaux de consolidation, été dotée d’un toit ouvrant tout à fait surprenant. En tout cas, il règne ici une réelle quiétude, un romantisme qui m’ont séduit. Sans doute y a-t-il encore plus que cela. Magnétiseurs et autres spécialistes ont trouvé beaucoup d’intérêt à la chartreuse. Une carte précise des lieux d’énergie a ainsi été dressée. Les visiteurs les retrouvent facilement puisqu’ils sont signalés par des panneaux officiels.
Monastère de Žička
Les vignes de Zlati Grič
Non loin de là, près de Slovenske Konjice, dans un décor de carte postale, les vignes de Zlati Grič -« les monts dorés »- tapissent les coteaux à perte de vue. Les 75 hectares du domaine s’étalent autour d’une belle demeure du XVe s et d’un beau restaurant. Dans un proche avenir seront ajoutés un golf et un hôtel pour en faire un grand domaine oenotouristique.On y vient de loin. Pour goûter ses rieslings, chardonnays et autres vins effervescents, bien sûr. Car ce sont parmi les plus réputés de Slovénie. Son maître de chai, Sašo Topolšek, collectionne les récompenses. Mais aussi pour en admirer l’architecture. Les 3 500 m² des installations ont en effet la particularité d’être enterrés pour ne pas nuire à l’esthétique des lieux, dans ce cadre protégé. Un seul bâtiment est donc visible en surface, le pressoir.
Zlati Grič
Les vignes de Zlati Grič, dont le nom se traduit par « les monts dorés » se trouvent dans un site protégé. On y produit l’un des meilleurs vins de Slovénie.
Le chemin des cimes de Pohorje
Retour dans les montagnes de Slovénie, tout près du sommet de Rogla : à quelque 1 500 m, se dresse la tour du chemin des cimes de Pohorje. Ou comment contempler la canopée par au-dessus et sans effort. Haute de 37 m, la tour émerge de la forêt, impériale. Ses formes octogonales s’inscrivent dans le décor sans trop surprendre. On monte tranquillement, en marchant à plat ou presque, sur une large passerelle de bois -longue d’un peu plus d’un km- qui tourne autour d’un axe central. Après un petit quart d’heure, une vue à 360° constitue la récompense. L’occasion de contempler la longue chaîne de montagne jusque très loin. Pour peu que les nuages s’effacent, on aperçoit par exemple le mont Triglav, le plus haut sommet de Slovénie avec ses 2 864 m, à plus de 100 km d’ici. Les plus téméraires descendent… dans un toboggan géant.
Chemin des cimes
En marchant sur une large passerelle de bois, on monte jusqu’au dessus de la cime des arbres pour jouir d’une très belle vue sur les montagnes.
Le centre bien-être de l’hôtel Planja en Slovénie
A quelques pas du sommet du mont Rogla, au-dessus des pistes de ski de cette petite station familiale, l’hôtel Planja bénéficie d’une situation enviable, sur le toit de la Slovénie. Rénové tout récemment, il affiche maintenant un confort de bon aloi très appréciable. De plus, habitué à recevoir des sportifs été comme hiver, l’hôtel est notamment doté d’un grand spa. J’ai pris plaisir à m’y attarder, alternant sauna et hammam.En fait, tout ici invite au lâcher prise, à l’oxygénation et à la régénération. A côté de l’hôtel se trouve ainsi un « energy park ». Entre sentier pieds nus, séances de méditation et de sylvothérapie en compagnie d’une animatrice de l’hôtel, on se refait une santé ! Et sans avoir l’air d’y toucher. On est persuadé des bienfaits de ces ateliers ou pas, qu’importe. Le seul fait d’être là ne peut être que bénéfique.
Hôtel Planja (3*)
Aux abords de l’hôtel, un energy park très fréquenté où l’on propose notamment méditation et sylvothérapie.
Les plaisirs d’un des rares étoilés « Michelin vert » de Slovénie
Dans un petit village de 400 habitants, perdu dans le centre de la Slovénie, Sentjanz, est venu éclore une « étoile verte » Michelin, l’une des rares que compte la Slovénie. Et, ce n’est pas un hasard. Car l’auberge Repovž s’appuie sur une ferme, tenue par la même famille, comme depuis des générations. Qui plus est, une grande ferme : 40 hectares de terres agricoles. Elle produit absolument tous les légumes servis à sa table, du fourrage, des céréales, des pommes… Bien sûr, tout est bio, depuis plus de 20 ans déjà. Quant aux viandes, elles sont fournies par des éleveurs du même village. Plus ancienne que l’église voisine, l’auberge a bénéficié d’une cure de jouvence récemment. Chaleureuse, elle offre un cadre à la mesure du talent de sa cheffe. Car ici aussi, les femmes, en l’occurrence Martina, la maman, et Sabina, sa belle-fille, sont à la manœuvre.
Une farandole d’assiettes multicolores
La cuisine de la famille Repovž est non seulement délicieuse mais belle. En guise d’entrées, la farandole d’assiettes plus colorées et plus appétissantes les unes que les autres avec de la truite, des terrines de lapin ou de veau, est déjà un grand moment. Martina et Sabina revisitent les plats du terroir en ajoutant une touche personnelle qui tient vraiment de la grande gastronomie. Le « struckli » en est une magistrale illustration. Ce plat régional est assorti à des cacahuètes avec une sauce miso japonaise : aussi étonnant que raffiné. La cuisine des Repovž est faite de mariages originaux, qui sont autant d’explosions de saveurs. Un repas ici est une grande fête du palais. D’autant que Grega Repovž, l’époux de Sabina et accessoirement l’un des plus grands sommeliers de Slovénie, n’est pas en reste pour les accompagner.
Gostilna Repovž
Les thermes de Dolenjske Toplice
La région Dolenjska, la Basse-Carniole le long de la rivière Krka dans le sud-est de la Slovénie, est une région de sources thermales. Celles du village de Dolenjske Toplice sont particulièrement réputées depuis fort longtemps, déjà du temps de l’empire austro-hongrois. Ses sources chaudes soignent rhumatismes et affections motrices. Aujourd’hui, amateurs de bien-être en tout genre se joignent aux curistes pour en apprécier les bienfaits. Sans se mélanger toutefois. Ainsi, l’hôtel Balnéa offre un confort de très bon aloi. Ainsi que de belles installations thermales : une grande piscines, saunas et autres bains de vapeur, un spa… En peignoir, je les rejoint par un long couloir couvert et vitré pour y passer d’agréables moments. Dans ce petit village de Slovénie, j’ai aussi eu droit à des expériences inattendues. Comme cette promenade méditative en forêt. Et, le lendemain, une séance de bol tibétain.
Hôtel (4*) et thermes Balnea
Informations pratiques
Préparer son voyage et ses expériences en Slovénie avec le site de l’office de tourisme. Un important chapitre y est consacré aux stations thermales et centres de cure, car la Slovénie est le pays des sources thermales.
Où manger ?
JB restaurant
A Ljubljana, le JB restaurant constitue une excellente entrée en matière, à la fois très élaborée et recherchée, dans la gastronomie de la Slovénie. Le chef Janez Bratovž est l’un des pionniers de la nouvelle cuisine, salué aussi bien par le Michelin que par le Gault&Millau. Il cuit son propre pain. Et son plat signature est un délice : des ravioli au foie gras.
Restaurant Gastuž
Tout à côté du monastère des Chartreux de Žička, le restaurant Gastuž est la plus ancienne hostellerie de Slovénie. Créée en 1467, elle accueillait les visiteurs de la chartreuse, qui ne pouvaient bien sûr pas séjourner au monastère. Entre ses murs historiques, le restaurant est aujourd’hui une adresse fameuse. Depuis 2021, Mateja et Andrej Smogavc lui ont en effet résolument insufflé une dynamique gastronomique particulièrement intéressante.
Le restaurant Gastuž offre un magnifique cadre historique. Et le contenu de l’assiette est tout aussi intéressant !
Où dormir ?
En arrivant à la capitale Ljubljana, une ville au riche patrimoine architectural, l’Hôtel Occidental (4*) constitue une belle escale. Des installations modernes et très confortables, à deux pas du centre historique.
Photos Bernard Frantz
A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/belfort-histoire-charme-et-nature-grandiose/
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