La petite sœur de Majorque, l’île bleue et blanche, l’île du vent et des pierres… Les périphrases ne manquent pas pour définir Minorque, ce joli bout de terre, le plus à l’Est de toute l’Espagne. Etonnante par son histoire de plus de 4000 ans, cette petite île des Baléares à la fois douce et puissante, a su se préserver d’un tourisme à tout crin et protéger son patrimoine autant que ses richesses naturelles.
Longue de 45 km sur environ 16 de large, Minorque se découvre lentement. De villes en villages et de plages en sites préhistoriques, elle égrène ses trésors avec un charme désarmant. Nous vous en présenterons quelques uns ici, en suivant la course du soleil. Puis nous approcherons sa belle nature dans un deuxième article. Suivez-nous ! Mais attention, vous risquez de ne jamais vouloir revenir …
Port Mahon, de pierre et d’eau
Avec ses 29 000 habitants, Mahon (Mao en minorquin), est la capitale de Minorque. Son port long de 5 km est parfaitement situé en Méditerrannée occidentale. Ce qui en fit, tout au long de son histoire, une escale idéale pour les navires de commerce et les pirates !
Il faut y déambuler tranquillement. Observer ses murs blancs et leurs bow window qui rappellent qu’au XVIIIe siècle, Minorque fut une colonie britannique. On poussera la porte de l’église Santa Maria Asuncion, celles de ses boutiques d’un autre âge. Puis direction le marché avant de faire un petit tour du port en catamaran.
La distillerie Xoriguer
Elle est une étape obligée pour observer la fabrication et déguster la délicieuse -mais un peu traître- pomada. Cette limonade au gin servie avec de la glace pilée est aussi fraîche que désaltérante. A consommer avec modération, bien sur car le gin, même minorquin, reste du gin !
Apporté par les Britanniques, cet alcool est connu à Minorque depuis le XVIIIe siècle. Par la suite, les habitants de l’île importeront des baies de genièvre et les mélangeront avec des herbes locales et de l’alcool de vin (et non de céréales), pour fabriquer leur propre Gin. Enfin pour échapper aux reproches de leurs épouses, ces alchimistes de la boisson inventèrent la pomada, moins forte. Aujourd’hui, elle est très consommée pendant les fêtes.
Binibequer, charmant village de Minorque
On se baladerait des heures dans ce village calme et enchanteur. Surtout en fin de journée où le soleil semble couvrir ses maisons d’une poudre d’or. Son lacis de ruelles offre une fabuleuse succession de perspectives et de tableaux. Et pour cause. Le site fut conçu de toutes pièces comme un village d’artistes par l’architecte Antonio Sintes (et F.J. Barbara) entre 1964 et 1972. L’époque de toutes les communautés et de toutes les utopies…
Cova d’en Xoroi, une grotte haut perchée…
A quelques kilomètres, en remontant la côte sud, une halte s’impose dans ce site aménagé dans les infractuosités de la falaise. A plusieurs dizaines de mètres au dessus de la mer. Ses différentes cavités et terrasses abritent un bar où il fait bon siroter un verre au soleil couchant, en écoutant de la musique. L’atmosphère y est assez magique. Et la légende du lieu, des plus étonnantes…
Une légende à dormir debout…
Cette grotte porte le nom de « l’homme qui n’avait qu’une oreille ». C’est celle d’un pirate naufragé, au Moyen Age, qui se serait réfugié là, se nourrissant en volant sa nourriture dans les champs. Comme il s’ennuyait un peu, il s’empara d’une jeune femme et fut recherché en vain par les habitants de l’île. Jusqu’à ce qu’un hiver, la neige étant tombée (phénomène plus que rare à Minorque…), il soit trahi par la trace de ses pas. Plutôt que de se rendre, l’homme se suicida avec sa femme et son fils !
La naveta de Es Tudons, une mystérieuse tombe mégalithique
Les navetas sont des sépultures collectives de forme ronde ou allongée ayant la forme d’une coque de navire inversée. Datées de 1000 à 800 av. J.C. elles appartiennent à la culture talayotique. Un étonnant patrimoine préhistorique, unique, que Minorque voudrait bien faire classer au patrimoine mondial de l’Unesco.
Cette tombe comporte un étage. Comme les taulas (enceintes rituelles) et les 300 mystérieux talayots de Minorque, elle est construite selon la technique cyclopéenne. Avec de grands blocs de pierre taillés et assemblés sans mortier. Elles trouvent leur prolongation moderne dans les quelque 11000 kilomètres de murs en pierre sèche qui cloisonnent l’île sans qu’on ne leur trouve trop d’explications non plus. Ils sont fous ces minorquins !
Ciutadella, imposante et chaleureuse
L’ancienne capitale de Minorque (en photo de une) résume à elle seule toute l’histoire de l’île. Des carthaginois aux chrétiens en passant par les Romains, les Vandales, les musulmans. Les Français, les Britanniques et enfin, les Espagnols. Les palais y abondent. De même les églises qui empilent les siècles du gothique catalan au baroque. Ainsi l’incontournable place El Borne dont l’obélisque, les palais néo-classiques, le théâtre et l’hôtel de ville (l’ancien palais du gouverneur) forment un splendide bouquet. Les multiples restaurants et boutiques en font un lieu très vivant où il fait bon se promener.
La très noble casa Saura Miret
Cette demeure seigneuriale fut édifiée pour le Commissaire du Tribunal du Saint Office à la fin du XVIIe siècle. Joan Amoros, membre d’une famille de contructeurs minorquins, en est le principal artisan. Toute la maison s’articule autour du vestibule d’entrée. Et de l’escalier central qui mène au grand salon du premier étage ouvert sur la rue.
Dans une ambiance chic mais un peu austère, on en parcourt les différentes pièces aux murs couverts de tableaux et meublées avec soin. Tandis qu’ici et là, quelques costumes d’époque ajoutent à l’atmosphère. Un très bel exemple d’architecture civile baroque à Minorque.
Plus d’infos
Se rendre à Minorque
Vols Transavia Paris-Minorque : 1h50
www.transavia.com
Ou dormir
Hôtel Artiem Audax à Cala Galdana, chambres confortables avec une jolie vue sur la mer. Piscine, spa et restaurant.
www.artiemhotels.com
Où se restaurer
The view (à l’hôtel Artiem Audax, cala Galdana)
Fritures, grosses salades, wok, tapas, pizzas… La carte variée et agréable utilise les produits locaux. Goûté la salade santé (avocat, thon mariné, algues, huile de sésame…) et le gazpacho fraise-betterave. Très bon !
https://www.artiemhotels.com/en/audax-cala-galdana/restaurants.html
Jardi de ses Bruixes, à Mahon
Dans un ravissant patio planté d’orangers et de jasmin, on y déguste une cuisine inspirée qui mêle les recettes minorquines aux influences étrangères. Andy, le chef suédois, adore les herbes fraiches et les épices. Goûté la soupe tomate-noix de coco, les croquettes aux champignons et la lotte en croute à l’ail aux zestes de citron. Franchement adoré !
A noter : le lieu fait aussi boutique-hôtel avec des chambres joliment décorées.
https://hotelsesbruixes.com/es/restaurante
Café Baléar à Ciutadella
Une table gastronomique qui propose différentes recettes à partir de produits de la mer fraichement pêchés. Notamment la langouste. Excellent dans un cadre charmant et animé.
www.cafebalear.com
Pour tous les renseignements
Office Espagnol du tourisme (à Paris) et Office du tourisme de Minorque
https://www.spain.info/fr/
http://www.menorca.es/portal.aspx?IDIOMA=5
A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/saint-quentin-art-deco-familistere-guise/
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