Située à 65 kilomètres de Bilbao, à l’intérieur des terres, Vitoria-Gasteiz est souvent moins connue que sa voisine. Elle ne manque pourtant pas d’atouts tant sur le plan de son histoire remontant au Moyen Age, qu’en tant que destination verte. Avec ses nombreux espaces naturels (une moyenne de 42 m2 par habitant), la capitale administrative du Pays basque espagnol peut s’enorgueillir aujourd’hui de sa certification Biosphère. Elle a été élue Capitale verte de l’Europe en 2012 et Global green City en 2019.
Les amoureux d’histoire, un brin « écolo », seront donc à la fête. Suivez-nous, à pied ou à vélo, pour un agréable bol d’air le temps d’un long week-end ou de petites vacances. Il est temps de se mettre au tourisme durable !
Visiter le centre historique
C’est ce qu’il faut faire en premier lieu. Arpenter cet ensemble en forme d’amande, qui empile les siècles depuis plus de huit-cents ans. Traversons le parc de la Florida (XIXe siècle) et ses vieux arbres majestueux. La place de la Vierge blanche surgit soudain, spacieuse et majestueuse : le cœur battant de la ville, surtout le soir. Lui succède la place Nouvelle, plus classique, la plus carrée d’Espagne. Au XVIIIe siècle, elle servait pour les courses de taureaux et chaque habitant était alors tenu de louer son balcon. Au cours de la balade, on admirera les nombreuses bow windows qui rythment les façades. Ou encore l’église Saint-Michel (XVIIe siècle) et son retable dédié au saint dont la chevelure blonde fit couler beaucoup d’encre à l’époque.
Celedon, en attendant la fête…
Juste à la sortie, une sculpture en bronze de Celedon attire le regard. Cette figure symbolique des villageois d’Alava rappelle les fêtes traditionnelles de la Vierge Blanche qui ont lieu tous les ans début août. Un moment fort de la ville où un mannequin du personnage avec son béret, sa chemise blanche, sa ceinture colorée et son parapluie descend du sommet de l’église accroché à un cable sous les acclamations de la foule.
Sainte Marie, une très fragile cathédrale
C’est à une vieille dame, assez malade, que l’on rend visite cette fois. En restauration depuis 21 ans, cet édifice montre des arcs tordus, des fissures, des chapelles bombées. Un impressionnant spectacle dû à des problèmes structurels et à un sous-sol humide.
Au départ, elle était une église forteresse avec meurtrières et chemin de ronde. Avant de devenir gothique avec un clocher XVIIe reconstruit au XIXe siècle. On en découvre tour à tour les sous-sols où demeurent ses anciens vestiges et celles de maisons de Gasteiz, le village d’origine, vers l’an 1000. Ailleurs, des parties plus récentes arborent vieilles machineries d’horloge et escalier contemporain. Une passionnante visite d’1h30 environ pour laquelle on conseille un guide.
Vitoria-Gasteiz reine du muralisme
Seize murales illuminent les murs aveugles du Vieux centre, rappelant l’histoire de la ville. Ici, c’est une nature morte composée de tissus qui nous rappelle qu’elle fut longtemps une halte obligée pour le commerce de la laine entre la Castille et l’Europe du nord. Là, une autre composition montre qu’au XIXe siècle Vitoria-Gasteiz, alors véritable capitale intellectuelle (on la surnommait l’Athènes du nord) se distingua par sa production de cartes à jouer. Heraclio Fournier, notamment, inventa un vernis spécial leur permettant de mieux glisser. Enfin le Canton de las carnicerias, ancienne rue des abattoirs, arbore deux pimpantes compositions sur le thème de la musique et du multiculturalisme. A leur pied, on pourra observer un système de vide-ordure extérieur évacuant les objets à recycler par un système de pneumatiques. On n’arrête pas le progrès…
Balade en vélo sur l’Anneau vert
L’Anillo verde qui entoure la ville consiste en six parcs (600 hectares au total) et une trentaine de kilomètres de voies cyclables auxquelles s’ajoutent de très nombreux chemins pour les piétons. Des aménagements initiés dans les années 90, qui permettent aux habitants aujourd’hui de profiter quotidiennement des espaces verts. Dans le parc Olarizu, sorte de grand jardin botanique, de très nombreux chênes ont été plantés. Mais aussi des arbres acclimatés illustrant divers milieux naturels : méditerranéen, subméditerranéen, tempéré, montagneux, boréal… Une ambiance à laquelle en succèdent d’autres, très différentes : des bois ou des plans d’eau avec leur faune aquatique. L’itinéraire ne manque pas de surprises. Ainsi le parc Salburua avec ses 150 espèces d’oiseaux et ses prairies poussant sur les anciennes pistes d’atterrissage des avions nazis dans les années 30 ! La zone de Zabalgana, quant à elle, associe la nature à des architectures périurbaines colorées. Un étonnant tableau.
La vallée salée d’Anana
A une trentaine de kilomètres de Vitoria-Gasteiz se trouve un marais salant unique au monde où l’on exploite le sel de terre depuis 7000 ans. Cette activité a forgé au fil des siècles un paysage hors du commun constituant de centaines de terrasses étagées communiquant entre elles par des canaux. L’été, saison où travaillent les saulniers, le site est entièrement blanc. Magique ! Ce sel provient de la présence de la mer il y a 200 millions d’années. Remontant à travers différentes couches géologiques, il constitue une boule de six kilomètres sur trois à travers laquelle passe l’eau. C’est ainsi que quatre sources d’eau salée jaillissent en différents points. Elles produisent au total deux litres par seconde.
Une visite passionnante
Lors de la visite avec de très savants guides, on se laisse conter l’histoire et le processus de récupération du fameux « or blanc ». L’occasion aussi d’observer ces étonnantes architecture de bois et de pierre de même que les étranges cristallisations du sel sur les canalisations en bois. On pourra aussi tremper les pieds et les mains dans certains bassins, découvrir la flore ou goûter différentes spécialités de la Vallée.
Plus d’infos sur Vitoria-Gasteiz
Comment s’y rendre
De Paris : vols Vueling Orly-Bilbao (1h30). Puis 65 km de route.
https://www.vueling.com/fr
Où dormir
Hôtel NH Canciller Ayala****
Confortable, non loin du centre. Jolie vue sur le parc Florida et la ville depuis les chambres.
https://www.nh-hoteles.es/hotel/nh-canciller-ayala-vitoria
Où se restaurer
El Portalon
Très bonne table proposant les plats traditionnels de la région. Le cadre, splendide, est celui d’une ancienne auberge du XVe siècle qui servait aussi de dépôt de marchandise. https://www.restauranteelportalon.com/
Tolono bar
Une bonne adresse pour déjeuner et déguster la fameuses spécialité basque des pintxos, de délicieuses bouchées cuisinées présentées sur des petites tartines. Avec un bon Rioja Alavesa en accompagnement.
https://www.tolonobar.com/
La Escotilla
Très bonne table de poissons et fruits de mer. On peut aussi y faire un repas de pintxos marins préparés à la demande. (Menus de dégustation entre 20 et 35 euros)
https://laescotilla.com/
Où faire une dégustation de vin
Au marché des viandes, Silvia Ibanez vous fera goûter les excellents vins Eguren Ugarte de la Rioja Alavesa. Avec de passionnantes explications.
https://egurenarte.com
Choisir un guide
Sans hésiter le jeune Gonzalo Martinez de Antonana, historien de l’art aussi sympathique qu’érudit.
https://kalearte.com/
Pour tous les renseignements
Office espagnol du tourisme à Paris
https://www.spain.info/fr/exterieur/office-tourisme-espagne-paris-france/
Oficina de Turismo de Vitoria-Gasteiz
Plazza de Espana, 1
01001 Vitoria-Gasteiz
Tél. : +34 945 161 598
https://www.vitoria-gasteiz.org/turismo
Copyright : Valérie Collet
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