Rio de Janeiro, c’est bien sûr le plus beau carnaval du monde. Mais, outre les défilés du fameux carnaval, que faire à Rio ? La deuxième plus grande ville du Brésil est plaisante, attractive. Elle est la « cidade maravilhosa », la cité merveilleuse. Entre le Corcovado, le Pain de Sucre et, bien sûr, une soirée de samba, il y a largement de quoi meubler un agréable séjour.
Découvrez la sélection que j’ai effectuée pour connaître Rio de Janeiro comme un vrai carioca, un habitant de Rio.
Les merveilles de Rio de Janeiro
Le Corcovado et la statue du Christ Rédempteur dominent Rio de Janeiro
Plantée au sommet du mont Corcovado, la statue du Christ rédempteur domine la baie de Rio. En photo et dans des films comme « OSS 117 : Rio ne répond plus » avec l’inénarrable Jean Dujardin, je l’ai vu d’innombrables fois. De près, ses dimensions me subjuguent. Avec ses 38 mètres de haut, 28 mètres d’une main à l’autre, elle est impressionnante. Et pourtant, tellement à sa place ! Avec son expression indulgente figée dans la pierre, le Cristo Redentor toise, ou plutôt se penche avec bienveillance vers la ville serrée devant les plages. Il semble veiller sur cette exceptionnelle baie de Rio de Janeiro et son célèbre Pain de Sucre.
C’est ici qu’il faut commencer la visite de cette ville
Débarqué de l’avion hier au soir, j’y fais ma première visite. Une bonne idée, car c’est ici qu’il fallait commencer ma découverte de Rio de Janeiro. Surtout de bon matin, avant que le flot des touristes se déverse autour du socle et de la chapelle qu’il abrite. A l’intérieur de cette chapelle, à ma droite, une reproduction (dans la même pierre bien sûr, mais polie et noircie sur le dessus par les nombreuses mains qui l’ont caressée) du cœur figurant, tout là-haut, sur la poitrine du Cristo. Elle m’arrive à la taille alors que sur la statue, le cœur paraît minuscule.
L’étonnant Pain de Sucre de Rio
L’autre silhouette caractéristique Rio est le célèbre Pain de Sucre. Évidemment, grimper à son sommet est l’un des incontournables. D’en bas, depuis la jolie et populaire plage Vermichia*, je prends la mesure de cet énorme caillou qui semble jaillir de la mer. Parvenir au sommet se fait en deux temps. En passant par un autre monticule, un premier « morro » que les courageux peuvent gagner à pied. Ensuite, sauf si vous êtes très bon en varappe, mieux vaut utiliser le téléphérique. Le Pain de Sucre est presque vertical. Dans la cabine, je ne peux m’empêcher de penser aux scènes spectaculaires de « Moonraker ». Ce film où James Bond est aux prises, ici même, avec l’abominable Requin. En haut, il faut jeter un coup d’œil aux installations techniques. Pas moins de 400 personnes ont travaillé pendant trois ans**pour le construire.
*baptisée ainsi parce que son sable est presque rouge.
**jusqu’en 1912
***qui s’appelle en fait Guanabara
Mon conseil
Si le brouillard ne vient pas jouer les trouble-fête, laissez-vous captiver par les différents points de vue. En premier, la baie de Rio*** enjambée par un immense pont. Au loin, vous apercevrez la silhouette du Cristo Redentor. Ensuite, découvrez les restos et les boutiques sur ce sommet plus étendu qu’il n’y paraît vu d’en bas. D’ailleurs, il y a même une aire d’hélicoptères.
Pas un bar sans samba dans Rio de Janeiro
Carnaval ou pas, Rio de Janeiro vit toute l’année au rythme de la samba. Tout comme le foot, l’autre passion brésilienne, cette musique fait vibrer toute la ville. La samba a même son haut lieu, en l’occurrence Lapa, le quartier bohème de Rio de Janeiro avec ses vieilles maisons coloniales, ses boutiques vintage et antiquaires. Le soir venu, pas un bar -et Dieu s’il y en a- sans samba ! Souvent avec un orchestre, parfois reconnu, parfois non, mais qu’importe, c’est toujours bon ! L’occasion de se déhancher, de se lâcher.
Un concert improvisé… comme très souvent
Il est un un autre quartier de Rio de Janeiro, vers le nord, celui de Madureira : moins connu, moins attrayant et plus éloigné du centre. Mais c’est quasiment ici qu’est née la samba. C’est d’ailleurs le fief de deux des plus importantes écoles de samba dont celle de Portela. Née dans ce même quartier Madureira en 1940, Tia Surica, « tante Surica », est l’égérie, l’incarnation vivante de l’école. Cette ancienne chanteuse et danseuse a encore défilé cette année sur l’un des chars de son école. Elle ne vit que pour Portela. Chaque fin de semaine, elle prépare devant sa maison d’immenses marmites de feijoada, l’un des plats populaires brésiliens. Ces repas à la bonne franquette sont l’occasion de retrouvailles pour les musiciens du quartier. Et non des moindres, ce sont souvent des pointures. J’ai ainsi eu l’occasion d’entendre l’un de ces concerts improvisés : un pur moment de grâce.
La forêt et le parc de Tijuca, poumon vert de Rio
Étonnant : une forêt dans la ville de Rio de Janeiro. Et pas si petite que ça, puisque le parc national de Tijuca compte tout de même 3 200 ha. Il est classé réserve mondiale de la biosphère par l’Unesco depuis 1991. Le parc est plutôt escarpé. Tijuca englobe ainsi plusieurs sommets. Dont le mont Corcovado qui, malgré ses 710 m, n’est d’ailleurs pas son point culminant. Curieuse impression de se retrouver en pleine nature, à peine a-t-on dépassé les dernières constructions, au demeurant franchement luxueuses dans ce secteur ! Les étroites routes qui sillonnent le parc sont presque entièrement dévolues aux cyclistes. Ils ont bien du mérite, car les côtes sont rudes. Et je trouve aussi pas mal de sentiers de randonnée. La végétation est luxuriante.
Cascade et piscine naturelle dans le parc naturel
Quelques scènes du film « L’homme de Rio », irradié par Belmondo, y ont été tournées. En fait, elles sont censées se dérouler en Amazonie. C’est dire si l’endroit est sauvage. Les points d’intérêts ne manquent pas dans le parc de Tijuca. Comme la haute cascade de Taunay, du nom de ce peintre peintre français tombé amoureux des lieux. Il avait acheté du terrain ici au tournant des années 1800 pour s’y établir. Un peu en contrebas, on vient se rafraîchir dans la piscine naturelle déjà de bon matin. Et puis, voici le kiosque chinois. Il a été construit en 1903 pour rendre hommage aux travailleurs chinois ayant construit la route menant au jardin botanique. L’endroit est très prisé. Notamment par les cyclistes, qui y reprennent leur souffle. Tout en admirant, comme nous, la magnifique vue sur la ville de Rio.
Le romantisme du jardin botanique de Rio de Janeiro
Il compte parmi les dix plus beaux jardins au monde : le jardin botanique de Rio de Janeiro est bien sûr le plus grand parc de la ville : 137 ha. Mais seulement 55 sont ouverts au public. C’est amplement suffisant pour apprécier une profusion de plantes, d’arbres et d’arbustes exotiques. Plus de 6 500 espèces ont été répertoriée dans ce jardin de Rio de Janeiro. Situé dans le prolongement de la forêt de Tijuca, le jardin a été créé au début du XIXe par le roi. Et réservé à… son seul bénéfice ! A partir de 1822, ce magnifique parc s’ouvre tout de même au public. Depuis, a tout loisir de profiter de son calme et de sa sérénité. J’ai beaucoup aimé le romantisme que dégage le jardin. Notamment autour du petit lac Frei Leandros, avec son charmant kiosque en fer forgé. Ou encore son imposante et majestueuse allée de palmiers impériaux.
Un saisissant tour en hélicoptère au dessus de la ville
Quel intérêt de contempler d’en haut le Corcovado, les plages mythiques de Copacabana et d’Ipanema ou le Pain de Sucre d’en haut, alors que je les ai vus de près déjà ? Eh ben, oui, ça vaut la peine. Le petit tour d’une douzaine de minutes que j’ai fait alterne des décors très différents. Mon spot préféré ? Oui, les longues plages bordées de belles constructions ont de l’allure, tout comme le Pain de Sucre, évidemment. Mais pas autant que l’impressionnante statue du Cristo Redentor. Lorsque l’hélico tourne autour, je prends toute la mesure de sa taille, de la justesse des proportions. Loin au-dessus d’une myriade de fourmis humaines, je détaille l’expression du visage du Cristo. Presque les yeux dans les yeux. Rien que cette séquence justifie la dépense.
L’atelier du designer Gilson Martins à Rio de Janeiro
Créant des sacs et des bijoux, le designer Gilson Martins est à 48 ans un personnage haut en couleur. Et qui a pignon sur rue. Très colorée, sa production est en effet proposée dans plusieurs boutiques de Rio, dans les grands magasins de Paris, New York et Tokyo. Ainsi que dans les corners du club de foot Flamingo, l’un des plus titrés, qui compte la bagatelle de 40 millions de supporters à travers le Brésil. Quelque 65 personnes travaillent dans sa fabrique pour réaliser les objets qu’il conçoit.
Une première boutique à Ipanéma, l’un des quartiers chics de Rio
Pour autant, Gilson Martins est resté très simple et abordable. Vous avez toutes les chances de le croiser dans sa boutique d’Ipanema, l’un des quartiers les plus chics de Rio de Janeiro. C’était sa première boutique, lancée, voici 20 ans. Tout au fond, il y a installé un atelier où tout le monde -du plus jeune au plus grand- peut s’essayer à la création. A disposition : des pièces de cuir pré-découpés, de différentes formes, pour réaliser un petit tableau. Si ça trouve, Gilson Martins viendra vous donner son avis. Il vous parlera peut-être, en français, de ce gamin des faubourgs, qui aidait son père tapissier à refaire des sièges tout en contemplant le Cristo Redentor. Qui, plus tard, alors qu’il était étudiant, a commencé à confectionner des sacs à dos pour ses copains. Et qui, de fil en aiguille…
Un tour en bateau dans la baie
Admirer Rio de Janeiro, ou plutôt ses principales attractions, sous un autre angle tout en s’échappant de son agitation. Voici l’intérêt d’un petit tour en bateau dans la baie. Et c’est une excellente idée ! D’autant que l’appareillage se fait depuis le très sélect Yacht Club de Rio de Janeiro, une construction historique due au même promoteur que le non moins luxueux hôtel Copacabana Palace, voici un siècle. Sur un voilier de belle taille, mais en avançant au moteur faute de vent, j’ai ainsi passé de bons moments au ras de l’eau à contempler le front de mer de Rio, le Pain de Sucre.
De nombreux forts construits à l’entrée de la baie
Et à admirer les nombreux forts que les Portugais ont construit à l’entrée de la baie de Rio de Janeiro. Depuis la terre ferme, on ne soupçonne même pas leur existence. En passant devant l’une de ces avancées, voici qu’apparaît, majestueux, un immense voilier quatre-mâts. Il bat pavillon espagnol, mais qu’importe. La mini croisière nous amène non loin du musée d’Art contemporain de Niterói, dessiné par le célèbre architecte Oscar Niemeyer. Impossible de ne pas le remarquer : il ressemble à une soucoupe volante. De l’autre côté de la baie de Rio, pour revenir, on vire de bord devant l’Ilha Fiscal, un délicieux petit palais d’un très beau vert pistache. Datant de 1889 et touchant de kitschitude.
La vitrine de l’artisanat ethnique
Installé dans des constructions historiques du vieux centre-ville colonial de Rio, le Centre de référence de l’artisanat brésilien (Crab) mérite le détour. Plutôt récent, il est la vitrine de l’artisanat de tout le pays, surtout celui des minorités ethniques du nord-ouest du Brésil et de l’Amazonie. Les différentes expos ne se contentent pas de montrer de beaux objets -et franchement ils le sont- mais racontent leur histoire, dans le décor d’origine. J’ai ainsi découvert de magnifiques sièges en bois, depuis le tabouret jusqu’au banc, représentant des animaux stylisés : toucan, jaguar, tortue… Un fantastique voyage. A la sortie du centre, la grande boutique m’a aussi retenu un bon moment : elle est trop bien fournie.
Les plages de Rio de Janeiro et la mer, si tentantes
A Rio, la plage et la mer ne sont jamais loin. D’ailleurs, souvent en ville je croise des cariocas, le nom des habitants de Rio, tout simplement en maillot de bain et tongs, sans rien d’autre. Si vous avez un temps mort, s’il fait trop chaud, allez hop ! D’autant que le soleil tape dur, tout au long de l’année. Mais, attention : la mer est dangereuse, que ce soit à la plage de Copacabana, longue de près de 5 km, ou sur celle d’Ipanema, non loin de là, de l’autre côté du petit promontoire. Les rouleaux sont particulièrement puissants. Ce n’est pas pour rien que les amateurs de bodyboards sont si près du bord. Il y a sur chaque plage des surveillants qui rappellent à l’ordre les imprudents d’un strident coup de sifflet, dès qu’ils s’aventurent un tantinet trop loin. Par ailleurs, vaut mieux surveiller de près ses affaires…
Informations pratiques
Le site de l’office de tourisme de Rio, riotur , est une mine de renseignements pour trouver les bonnes adresses, des idées de sortie à Rio ou dans les environs.
Où dormir
A Rio de Janeiro, hôtel Novotel Leme (3*) : un peu en retrait de la célèbre plage de Copacabana et non loin du célèbre Pain de Sucre, une adresse bien commode. Depuis le toit, où se trouve une piscine et un bar, s’offre une belle vue sur la plage.
Où manger
Le Yaya
Très simple et pourtant dans le ton, le restaurant Yaya qui se trouve en face de l’hôtel Novotel dans la même rue, propose une excellente cuisine régionale préparée sous vos yeux. Ambiance sympa, petits prix. Situé à l’entrée du parc botanique, et à côté de l’hippodrome, le restaurant Casa Camolese est un havre de paix. Il a été aménagé dans d’anciens entrepôts, et comporte une microbrasserie. Le décor est joli, la terrasse franchement superbe et l’assiette intéressante. Une bonne adresse.
Chez Claude
L’un des restaurants de Claude Troisgros, qui se nomme tout simplement Chez Claude, dans le très chic quartier de Leblon, propose un superbe voyage gastronomique. Descendant d’une illustre famille de chefs, à Roanne, Claude réussit à marier la grande cuisine française et brésilienne avec bien des touches venues d’ailleurs encore. Le résultat, un tourbillon de créativité concocté en direct sous vos yeux, est bluffant !
Hôtel Emilliano
Le restaurant du très moderne et bel hôtel Emilliano, au bout de la plage de Copacabana, propose chaque jour un sympathique brunch, avec une succession de plats très recherchés.
Sortir dans un bar à samba
Pour une bonne soirée de samba, le bar Carioca da Gema est sans aucun doute l’endroit le plus indiqué, dans le quartier de Lapa. Un cadre sympa, de la bonne musique avec des ensembles réputés.
Un concert de samba
Pour les repas feijoada chez Tia Sicura, à Madureira, en principe les samedis et dimanches, voir avec l’office de tourisme de Rio ou l’école de samba Portela.
Activités
Survoler Rio de Janeiro et ses principales attractions en hélicoptère avec Helisight. Très pro, la compagnie est installée au bord du lac et propose des vols de différentes durées.
Une promenade en voilier dans la baie de Rio avec Luderitz Sailing permet de voir la ville sous un autre angle tout en prenant l’air lors d’une belle balade avec un skipper aguerri.
Achats
Le Centre de référence de l’artisanat brésilien, sur la belle place Tiradentes, est un bel endroit, intéressant à visiter. Sa boutique est vraiment bien fournie, avec de nombreuses idées de cadeaux.
Atelier de création de Gilson Martins dans la boutique d’Ipanema, Visconde de Pirazza, 462 à Rio.
Mon conseil : Engagez un guide pour vous accompagner dans Rio de Janeiro. Guide touristique, Adriana Batista parle parfaitement le français et connaît bien sûr Rio comme sa poche.
Photos : Bernard Frantz
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