Le Festival de Salzbourg qui réunit tous les étés la fine fleur musicale autrichienne et internationale, est bel et bien terminé ! Alors que faire sans musique dans la ville natale de Mozart ? Salzbourg en elle-même est séduisante. Une lumière douce, de jolis points de vue, des jardins, une farandole de clochers… En arpentant ses rues et ses larges places riches d’enseignes, de fontaines et de palais, on tombe rapidement sous son charme un peu italien et celui de sa campagne toute proche.
Se balader à Salzbourg est possible en toute saison, y compris à Noël qui y est flamboyant. De nombreuses surprises et anniversaires vous y attendent, notamment cet automne, dans les domaines de la marionnette et des arts et traditions populaires. Alors ne tardez pas…
Il était une fois Salzbourg…
L’histoire de la ville commence en 700, date de sa fondation comme évêché par saint Rupert. Cent ans passent, la ville devient archevêché. Grace au sel du Salzkammergut, sa grande richesse, elle s’enrichira et se transformera au fil du temps au point de donner l’image, six siècles plus tard, d’une magnifique cité dont les palais et les vastes dégagements ont remplacé les ruelles médiévales. Trois princes archevêques sont passés par là : Wolf Dietrich von Raitenau, au XVIe siècle, parfait homme de la Renaissance. Elevé auprès des Médicis, en Italie, il rêve de faire de la ville la Rome du Nord. Markus Sittikus von Hohenems et Pâris Lodron le suivront au XVIIe siècle, parachevant son oeuvre, notamment les travaux de la cathédrale à laquelle ils donneront son apparence actuelle.
Visite de la ville
Celle-ci se fait naturellement sans qu’on ait trop à presser le pas car Salzbourg n’est pas si grande. On commencera par la rive droite de la Salzach, une vision de carte postale (notre photo d’ouverture). En 1965, y furent tournées certaines scènes de la comédie musicale « La mélodie du bonheur » qui déplace aujourd’hui des milliers d’américains. L’ancien château Mirabell et ses jardins à la française vous retiendront un moment, créés par Dietrich von Raitenau pour sa très belle et adorée Salomé Alt (il en eut quinze enfants). On en admirera les graphismes musicaux, la fontaine aux Quatre éléments, la roseraie et la curieuse série de nains, une amusante satire de la vie des princes archevêques. Il faudra aussi entrer dans l’actuel hôtel de ville (qui a remplacé le château) et jeter un oeil à l’escalier et à la salle des mariages joliment baroques.
Du côté de la rive gauche…
L’autre côté de la Salzach accueille le quartier le plus ancien. Vous pourrez passer par l’étroite et longue Getreidegasse et ses nombreuses enseignes (l’antique atelier de fabrication Wieber y loge encore). Voir l’émouvante maison natale de Mozart et l’épicerie qui occupa toujours son rez-de-chaussée. Boire un café chez Tomaselli comme le faisait le compositeur, manger un chocolat chez Fürst. Pour finir sur la grand place (Domplatz) bordée par d’anciens palais et la cathédrale. L’intérieur de cet énorme édifice baroque impressionne par la richesse de ses marbres, de ses stucs et de ses peintures.
La Résidence des princes archevêques
Ce colosse de style italien occupe un des côtés de la Domplatz. Avec ses 180 pièces réparties autour de trois cours, il est presque une ville dans la ville. Et on y passera facilement une demie journée. Wolf Dietrich von Raitenau en initia la construction en 1604. Relayé par ses successeurs qui convoquèrent les plus grands architectes baroques d’Autriche tels Fischer von Erlach ou Lukas von Hildebrandt. La visite est éblouissante par son enfilade de salons aux décors grandioses qui vont crescendo de la salle des Gardes à la salle d’Audience. La galerie de peinture riche en tableaux flamands, italiens, français et autrichiens (XVIIe-XIXe siècle) capte longuement le regard. Sans oublier les sculptures gothiques, baroques et le musée Saint Pierre avec son trésor médiéval et son splendide cabinet de curiosité. Un vrai coup de coeur!
https://www.domquartier.at/
Prendre d’assaut la Forteresse
Star de toutes les photos faites sur Salzbourg, elle trône à 120 mètres au dessus de la ville. Et on y accède par un funiculaire. Construite du XIe au XVIIe siècle dans un but défensif et pour affirmer le pouvoir des princes archevêques, la Forteresse avait aussi comme mission de les loger. En réalité, peu y résidèrent du fait de son éloignement. Jeter tout d’abord un coup d’oeil au joli petit musée de marionnettes, une des spécialités de Salzbourg. Puis flâner de salle en salle en découvrant, au passage, l’histoire du sel à Salzbourg. Le clou de la visite? La chambre d’or avec ses portes en marbre rouge, ses plafonds à caissons cloutés bleu azurite et son spectaculaire poêle gothique. En sortant, profiter de la très belle vue sur la ville.
https://www.salzburg.info/fr/lieux-d-interet/top10/forteresse-hohensalzburg
L’étonnant théâtre de marionnettes de Salzbourg
Créé en 1913 par Anton Aicher, il fête cette année ses 111 ans. Occasion pour laquelle il organise un nouveau festival international du 24 au 27 octobre 2024. Dans le cadre de Puppets (Marionnettes !), on pourra découvrir des spectacles français, espagnol, italien et allemand. En alternance avec Roméo et Juliette de Shakespeare, la dernière production maison. L’histoire de cette institution connue dans le monde entier est passionnante. Celle-ci est à l’origine de « la croix », classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Un système de manipulation unique qui permet d’activer les marionnettes à fil d’une seule main et de les approcher les unes des autres.
Du dur et fabuleux métier de marionnettiste…
Onze marionnettistes (et plusieurs retraités) s’attachent à mettre en mouvement ces grandes « poupées ». Ils doivent avoir l’oreille musicale et un autre talent : celui de sculpteur, costumier, chapelier, ferronnier ou éclairagiste. Pour devenir maître et accéder à un premier rôle, un marionnettiste doit attendre au moins dix ans. Toutes les histoires sont jouées ici, de La Flûte enchantée de Mozart à l’Histoire de Babar, du Carnaval des animaux à Fidelio. Deux à trois mille marionnettes sont conservées dans les réserves parmi lesquelles la grande diva Anna Pavlova. Cette petite figure de Casse-Noisette et ses nombreux fils demande à elle seule cinq marionnettistes pour la mettre en mouvement !
https://marionetten.at/
Le musée d’architecture en plein air
Pour rester dans le domaine des arts populaires et sortir un peu de Salzbourg, direction le Salzburger Freilichtmuseum qui fête cette année ses quarante ans. Ses cent bâtiments échelonnés sur six siècles et provenant de différentes régions se découvrent lors d’un circuit en petit train dans le parc naturel de l’Untersberg. Dans tous ces chalets aux façades décorées, on observe la vieille Autriche rurale dans tous les détails de son existence. Son habitat mais aussi sa façon d’aller à l’école, de prendre Issa retraite, de fabriquer les clôtures, les tonneaux, les chaussures, le pain, la choucroute, le beurre ou le cidre de poire et de pomme.
De la poutre-WC à la luge-corbillard
Ici, un abris pour camion de pompiers, avec sa haute cheminée pour sécher les tuyaux. Là, un corbillard monté sur une luge ou une salle de classe avec ses bouliers et ses livrets des années 50. Ailleurs encore, un sommaire WC (une poutre creuse traversant le mur pour se déverser dehors) ou une table et sa barre « Remercions Dieu » qu’il fallait toucher des pieds lors du bénédicité. La visite est passionnante.
Accès : 30 minutes par le bus 180 à prendre aux jardins Mirabell
https://www.freilichtmuseum.com/en/visitors-information.html
Sous le charme des jardins d’Hellbrunn
Le château et plus particulièrement les jardins d’Hellbrunn viendront clore en beauté cette escapade à Salzbourg. Une agréable promenade à vélo (vingt minute) et vous parviendrez dans ce lieu original. On le doit à Markus Sittikus qui, au XVIIe siècle, venait y chasser, s’y promener et offrir des spectacles à ses invités de haut rang. L’architecte du château ? Santino Solari en personne, le bâtisseur de la cathédrale ! Les jardins, au centre d’un parc de 60 hectares, n’ont rien à lui envier. Ils sont très finement conçus autour de l’eau qui alimente toutes sortes d’effets : fontaines, grottes, jets facétieux, automates aquatiques… Des jouets pour grands qui divertissaient les invités mais les mettaient aussi à l’épreuve. Exemple : dans l’amphithéâtre romain, ceux-ci rassemblés autour d’une table de banquet pouvaient être totalement arrosés sur un simple geste du prince. Un parcours amusant et unique.(Ouvert jusqu’au 3 novembre).
https://www.hellbrunn.at/en/
Carnet pratique
Se rendre à Salzbourg
De Paris en train de nuit (8 heures) ou de jour (11h) : économique et écologique.
Sinon, vols jusqu’à Vienne, Munich ou Francfort. Puis train jusqu’à Salzbourg (temps à peu près équivalent si on compte les temps de transferts et d’attente des aéroports).
https://www.thetrainline.com/fr/horaires-train/paris-a-salzburg-hbf
https://www.austrian.com/fr/fr/homepage
https://www.lufthansa.com/fr/fr/homepage
Où dormir
Hotel & Villa Auersperg
Calme, à 15 minutes du centre. Déco raffinée, petit spa et charmant jardin avec terrasse.
https://www.auersperg.at/en/
Où se restaurer
Sternbräu
Très bonne cuisine traditionnelle avec une touche moderne.
https://www.sternbrau.at/
Die Weisse
Brasserie typique et populaire. Très animée. Grand choix de bières. Proche de l’hôtel.
https://www.dieweisse.at/en/
Steinterrasse
Au 7e étage de l’hôtel Stein. Très bonne cuisine locale et internationale avec une touche asiatique. Vue imprenable sur la ville.
https://www.steinterrasse.com/
Bon plans et souvenirs
Fürst
Délicieux chocolats à l’effigie de Mozart (pâte d’amande et praliné).
https://www.original-mozartkugel.com/en/
Salzburger Heimatwerk
Boutique de vêtements et d’artisanat traditionnels.
https://www.salzburgerheimatwerk.at/
La Salzburg Card
Donne accès à de nombreux sites et musées y compris Hellbrunn.
https://www.salzburg.info/en/hotels-offers/salzburg-card
Une guide sympa et érudite
Annabelle Blanc
www.annabelletours.com
Pour toutes les informations
L’Office National Autrichien du Tourisme
https://www.austria.info/fr
L’Office du Tourisme de Salzbourg
https://www.salzburg.info/fr
Photos : Valérie Collet
En ouverture, les jardins Mirabell avec, au fond, la forteresse.
A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/eglises-en-bois-joyaux-de-la-pologne/
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