Qui pourrait situer exactement le territoire de la Puisaye ? A cheval entre l’Yonne et la Nièvre, il est à 150 kilomètres de Paris, au nord de la Bourgogne. Mais demeure méconnu de beaucoup d’entre nous. Terre de bocages et de forêts, de plateaux humides et de grands étangs, la Puisaye abrite aussi de nombreux lieux de mémoire. De tous temps, en effet, ses vieilles pierres ont séduit artistes et amateurs d’histoire et de culture.
Châteaux de Ratilly, Guédelon, Saint-Fargeau… Maison et village natals de Colette, centre d’arts graphiques de la Métairie Bruyère… Nous égrènerons avec délice toutes ces visites. Suivez-nous !
Le château de Ratilly
Avec ses murs en pierre de feu, sa façade et ses tours massives, il a bien fière allure au bout de son allée ! Le « sieur » date du XIIIe siècle et illustre le plus pur style philippien. Il a survécu à toutes les guerres et violences pour devenir, à la Renaissance, un petit château d’apparat. Quatre siècles plus tard (en 1951), Ratilly tombe entre les mains d’un couple d’artistes nommés Pierlot. Jeanne est potière. Norbert, comédien. Amoureux du lieu, ils n’ont eu de cesse d’y organiser stages, spectacles et expositions. Projets perpétués aujourd’hui par deux de leurs cinq enfants. Le visiteur en admirera le pigeonnier du XVIIe siècle, la collection de grès anciens et contemporains. Il découvrira aussi la fabrication de cette fameuse poterie de grès, pratiquée à la Puisaye depuis le XVIe siècle grâce à son sol très argileux. Une visite passionnante et conviviale.
Le château de Guédelon
Au cœur de la forêt de Guédelon, dans une ancienne carrière de grès, le bruit des outils résonne. Bûcherons, charpentiers, carriers, tailleurs de pierre. Ou encore maçons, forgerons ou tuiliers s’affairent… Depuis 1998, chacun s’applique ici à construire un château fort sur le modèle de celui de Ratilly. Avec les moyens techniques du XIIIe siècle ! Ce chantier associe tourisme culturel, pédagogie et archéologie expérimentale. Il est en permanence validé par un comité scientifique. Un projet génial et un peu fou, entièrement autofinancé, qui emploie aujourd’hui 70 salariés. Et attire 300 000 visiteurs par an. Tout est fabriqué ici, de la tuile à la peinture, des outils à la « cage à écureuil » servant au transport des matériaux. Un conservatoire des métiers où les visiteurs déambulent, fascinés. Et où les artisans expliquent volontiers leur travail. Le public s’attarde jusqu’à 8 heures sur place !
http://www.guedelon.fr/
Dans les pas de Colette, à Saint-Sauveur-en-Puisaye.
Le 28 janvier 1873, naquit dans ce village la célèbre écrivaine dont nombre d’entre nous connaissent au moins une œuvre : la Chatte ou un des livres mettant en scène Claudine. Cette dernière, sorte de double de l’auteur, reprend vie ici à travers différents lieux. Notamment l’ancienne salle de classe reconstituée. Entre ses vieux pupitres, face au tableau noir, on y entendrait presque la voix de cette gamine turbulente qui par ses observations un peu scabreuses, fit scandale au village lors de la parution de Claudine à l’école. Pour en savoir plus sur Colette, on visitera aussi le musée château qui lui est dédié. A travers des photos, enregistrements sonores, films ou objets du quotidien, elle y apparaît dans les différentes époques de sa vie, tour à tour romancière, mime, danseuse de music-hall, actrice, journaliste, créatrice de cosmétiques ou présidente de l’Académie Goncourt !
www.museecolette.com
La Maison natale de Colette, la reine de la Puisaye
Très souvent évoquée dans ses œuvres (La Maison de Colette, Sido…), cette demeure d’une beauté surannée est pleine d’atmosphère. Colette y vécut son enfance, dans une ambiance un peu reclue sa mère, très « provoc » étant mal vue du village. Derrière sa façade revêche (Ma maison ne souriait qu’à son revers écrit-elle), nous apparaissent tour à tour la cuisine et son fourneau en faïence bleue. La salle à manger avec son vieux papier peint, sa nappe damassée, ses porcelaines fines et ses verres en cristal. Vient ensuite le bureau où son père tenta en vain de devenir écrivain. Enfin les chambres dont celles de la petite (Colette), étroite et blottie sous les toits. Dehors, le « jardin d’en face », le jardin haut et le jardin bas ainsi qu’une armée de petits pots nous font revivre cette nature bruissante et enchantée, adorée de Colette et de sa mère.
www.maisondecolette.fr
Le centre d’art graphique de la Métairie Bruyère
Ce centre installé dans un corps de ferme, est unique en Europe. Il fut fondé en 1985 par Robert et Lydie Dutrou, un couple d’imprimeurs passés par les meilleurs ateliers parisiens (dont R.L.D., le leur) Gravure, lithographie, typographie… Toutes les techniques sont pratiquées au service des galeries, fondations, maisons de luxe et artistes du monde entier. Pour n’en citer que quelques uns, Soulages, Alechinsky, Di Rosa, Arroyo et Adami sont venus créer ici ou ont confié leurs réalisations aux vieilles presses de la Métairie. De même Jacques Villéglé qui, suite à sa résidence à la Puisaye, expose une centaine d’œuvres. Dans le cadre de l’association « Aux 4 vents de l’art », chacun pourra venir se frotter à ces techniques lors de cours ou de stages.
https://la-metairie.fr/
Le Château de Saint Fargeau, en visite nocturne
Fin du voyage avec une soirée animée des plus réjouissantes ! Ce château de brique rose aux tours d’angles couronnées de campaniles a dû annuler son grand spectacle historique du fait du COVID. A la place, il propose une visite aux chandelles, guidées par des acteurs bénévoles qui ne manquent pas d’audace et d’en train ! Sur les 600 figurants habituels, seules quelques dizaines ont été retenus. Parfois, des familles entières comme c’est la coutume ici. On danse, on chante, on monte à cheval, on cuisine… Etonnant et bon enfant !
www.chateau-de-st-fargeau.com/
Carnet de voyage
Se rendre à la Puisaye
En train : 1h45 de la gare de Bercy à Auxerre.
En voiture : 170 kilomètres (environ 2 heures).
Dormir à la Puisaye
Hôtel Le Relais du Château, à Saint-Fargeau. Joli petit hôtel dans un ancien relais de poste. Chambres sobres et confortables.
http://www.relais-du-chateau.fr/
Où se restaurer
Le Bistrot du château, à Saint-Fargeau. Cuisine bistronomique dans un cadre rustique, synchronisée avec les soirées du Château. L’occasion de goûter les délicieux œufs meurette que dans la région, on nomme « couilles d’Âne » !
http://www.bistrot-chateau.fr/
Le Moulin de Corneil, à Mézilles. Très bonne cuisine dans un cadre agréable. Délicieux dos de cabillaud en croûte de tapenade.
http://sitemoulindecorneil.grandauxerrois.com/
Pour plus d’informations
www.bourgognefranchecomte.com
http://www.patrimoine.bourgognefranchecomte.com/
Copyright : Valérie Collet
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