Marquée par l’histoire, les faits d’arme et connue pour sa résistance légendaire, Belfort est la cité du Lion, incarnée par la célèbre sculpture monumentale de l’animal d’Auguste Bartholdi. Comment imaginiez-vous cette ville d’industrie, de garnison aussi, avec son collier de forts ? Toute grise ? Couleur fût de canon comme le lion de la place Denfert-Rochereau à Paris avec lequel, il arrive qu’on fasse l’amalgame ? Eh bien non ! Belfort a des murs roses, orange, violets. Mais également de la pierre haussmannienne et du patrimoine Art nouveau. Ses places spacieuses et élégantes lui donnent une féminité et une grâce qu’accentuent encore, à cette époque, les fines illuminations de Noël.
Il n’y a pas de saison pour visiter Belfort et son territoire. Le Mois givré (7 décembre – 5 janvier) est celui des mille plaisirs, avec son village de Noël, ses pistes de glisse, ses spectacles et ses 250 animations. Le printemps et l’automne 2025 réserveront aussi de beaux événements : fin de la restauration du marché Fréry, ouverture de l’extension du musée d’Art moderne. Quant au Ballon d’Alsace, il vous attend par tous les temps pour faire le beau et vous dégourdir les jambes…
Belfort : une histoire passionnante
Située entre les Vosges et le Jura, porte entre l’Alsace et la Bourgogne, Belfort est une sorte de « corridor » où depuis toujours, on circule, on pratique le commerce et… on envahit. Le site fut occupé dès le néolithique. Passée sous domination autrichienne, française et monégasque (brièvement), la ville se forgera au fil du temps une réputation de citadelle imprenable. Louis XIV, le premier, comprenant sa position stratégique, la fit fortifier en étoile par Vauban, doublant aussi sa surface.
1870 : le fameux siège où l’on tint bon…
Faisons un petit saut dans le temps. 1870 : la France déclare la guerre à la Prusse. Trois mois après, le 3 novembre, Belfort est assiégée. Aux commandes : le colonel Denfert-Rochereau, aidé par le maire Edouard Mény. Prenant leçon du siège de 1815, ce dernier remet en état les puits. Il impose aux habitants de libérer les caves (on s’y réfugia à -20°C…). Tous doivent prévoir de la nourriture pour trois mois. Ils doivent aussi installer, au dernier étage, des habitations, des gros baquets d’eau contre les incendies (sur les 34 déclarés, 3 seulement furent destructeurs). Très vite, la France capitule. Sauf Belfort qui a résisté de manière exemplaire pendant 103 jours. Dans les négociations avec Bismarck, on obtient que la ville reste française avec une centaine de communes. Elle est « l’arrondissement subsistant du Haut Rhin » qui, en 1922, deviendra « Territoire de Belfort ». Un de nos plus petits départements.
Visiter le centre de Belfort
Tout commence à la place d’Armes que l’on découvre avec un grand « Waouh ! » quand on arrive par le sud. Avec sa cathédrale en grès rose des Vosges, son kiosque à musique, sa pimpante mairie XVIIIe et ses façades colorées, elle à plutôt fière allure ! Jetez un coup d’oeil à son monument d’Antonin Mercier mettant en scène la victoire de 1870. Sans oublier la cathédrale Saint-Christophe (XVIIIe siècle) et son orgue classé. Puis, effectuez quelque pas dans les ruelles alentour, au pied de la citadelle. Leurs harmonies brunes, ocre et rose, contrastent avec les clairs immeubles haussmanniens et la place de la République. Située un peu plus loin, elle a été joliment rénovée. Un monument d’Auguste Bartholdi y commémore les trois sièges de la ville avec, en fond, le Tribunal et une étonnante salle des fêtes Art Nouveau. Le lieu, surtout le soir, a des airs de décor de théâtre.
Monter voir le Lion et la Citadelle
Impossible d’échapper au Lion de Bartholdi qui, du haut de son rocher, nous toise depuis notre arrivée. Lors de l’appel à projet, le sculpteur de la Statue de la Liberté, originaire de Colmar, se montra intéressé. Inspiré par ses voyages en Egypte, il se laissera emporter par son enthousiasme, réalisant un projet monumental en grès rose de 22 mètres sur 11. Le lion écrasant une flèche, symbole de résistance, a la simplicité des sphinx et des pyramides. Leur puissance aussi. Il sera inauguré en 1880. Quelques marches encore et c’est la Citadelle, véritable mémoire de l’histoire de Belfort. Sa construction s’échelonne entre le XIIIe siècle et le XIXe siècle. En restent aujourd’hui plusieurs bâtiments, un puits et les fossés. La casemate de Denfert Rochereau pourra se visiter « aux lampions » juste avant Noël.
Balade au Ballon d’Alsace
Trois quart d’heure de route et nous y voilà. Ce sommet du massif des Vosges culmine à 1247 mètres, offrant une vue fabuleuse à 360 degrés. Au delà des doux reliefs environnants, par beau temps, on aperçoit la ligne bleue de l’Oberland, des Alpes suisses et même le Mont Blanc. Ce lieu est le point de rencontre de trois cultures : franc comtoise, alsacienne et lorraine. Au fil de la promenade on apprend que la Savoureuse prend sa source ici. Et que son nom vient des nombreuses scieries qui y étaient jadis installées (scie en patois se dit savour).
Une flore particulière
Le ballon est aussi une terre de tourbières et de prairies où poussent toutes sortes de plantes : la pensée des Vosges, le fenouil des Alpes dont on tire le carvi. Et aussi le mardraid dont on garnissait les matelas. Savez-vous que la gentiane met dix ans à produire sa première fleur ? Et que l’on est ici dans le salon des chamois…? Enfin le Ballon est un merveilleux terrain de jeu pour les sportifs amateurs de nature et de grand air, qui y trouveront à foison GR, sentiers et pistes de ski alpin ou de ski de fond.
Visiter un fort…
Haut lieu de stratégie militaire, Belfort est entouré d’une quinzaine de forts érigés entre 1873 et 1911. Certains se visitent tels le fort de l’OTAN classé « secret défense » ou le fort Dosner Giromagny. Très détruit pendant la dernière guerre, ce dernier, en grande partie enterré, pouvait loger 50 canons et 650 hommes. On y découvre notamment les vestiges des deux premières tourelles Mougins de France. Ces dispositifs rotatifs de 180 tonnes de fonte permettaient d’activer des canons d’une portée de 9 kilomètres. Parmi ses visites (de juillet à septembre), le fort Dosner peut se découvrir à la lumière de flambeaux ce qui accentue son mystère et créée beaucoup d’atmosphère.
Découvrir la collection Maurice Jardot
Les tours 27, 46 et 41, quant à elles, furent construites par Vauban au XVIIe siècle, dans un but défensif, à Belfort même. A notre grande surprise, les deux dernières logent aujourd’hui expositions et collection d’art. En attendant l’achèvement, dans un an, de l’importante extension du musée d’Art moderne (900 m2 supplémentaires) autour de la très belle donation Maurice Jardot. Ce collectionneur hors pair, ami de Kahnweiler et directeur de la galerie Louise Leiris, fut un des grands promoteurs de l’art du XXème siècle. Il exposa et acheta, entre autres, Picasso, Léger, Matisse, Masson, Chagall. Mais aussi Le Corbusier et Charlotte Perriand dont on découvre une belle série d’oeuvres. Un splendide avant-goût du futur projet.
https://www.belfort-tourisme.com/patrimoine/tour-41-musee-dart-moderne-donation-maurice-jardot/
Plus d’infos
Se rendre à Belfort
En train.
Depuis Paris : TGV direct : 2h45.
En partant de Lyon: 2h30.
De la gare de Dijon : 50 minutes.
De Bâle : 40 minutes.
Où dormir
Grand hôtel du Tonneau d’Or****
Tout le confort dans un flamboyant cadre Art Nouveau. Très central. Bon buffet de petit déjeuner.
www.tonneaudor.fr
Où se régaler sur le territoire de Belfort
Les Abeilles, à Belfort
Cuisine française traditionnelle et spécialités franc-comtoises, quelques influences alsaciennes. Dans une charmante impasse, joli cadre moderne avec en prime le feu de cheminée. Veau Marengo, spaetzles, torche aux marrons…
https://les- abeilles.eatbu.com
Au caveau de Belfort
Spécialités franc-comtoises et alsaciennes. Munster chaud flambé au schnaps, choucroute de viande ou de poisson, cassolette ((saucisse fumée, morbier, pommes grenaille…)
https://au caveau-belfort.com
La Teinturerie, à Belfort
Pour dîner dans la cave d’Édouard Mény, le célèbre maire qui sauva Belfort en 1870. Cuisine fusion, influences asiatiques. Viandes, poissons. A ne pas rater en dessert : la délicieuse mangue en trompe l’oeil !
https://www.lateinturerierestaurant.com/
La Chaumière, au Ballon d’Alsace
Chaleureux cadre montagnard. Pour déguster d’excellentes viandes et de très gourmandes spécialités (escargots, tartiflette, munsterriflette, caquelon de la maison…)
https://auberge-lachaumiere.fr/nos-plat/
Pour toutes les informations
L’Office de tourisme du territoire de Belfort
2 place de l’Arsenal
90000 Belfort
Tél.: 03 84 55 90 90
Leur site, plein d’idées et de renseignements : https://www.belfort-tourisme.com/
Le Mois givré : https://www.belfort.fr/
Photos: Valérie Collet sauf les photos du Lion de Batholdi et du marché Fréry (©Ferdinand Lienhard et ©Elodie Cayot)
La photo d’ouverture est une vue prise depuis le Ballon d’Alsace
A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/chateau-siran-oenologie-gastronomie-art/
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