Qui n’a pas chez soi un buffet, une table, une commode et quelques fauteuils de famille en bois ? On les utilise sans se trop demander de quand ils datent et de quel bois ils sont faits, ni même s’ils ont de la valeur. Voici un livre sérieux, œuvre d’experts patentés, qui devrait vous amener à y porter un peu plus d’attention.
Un livre très instructif
Le premier chapitre nous apprend à “lire le bois“. A commencer par le B-A BA, l’arbre d’où il vient, dont la nature et la texture sont autant d’éléments d’identification. Une fois débité, la tranche fait apparaître aussi les cercles de croissance permettant de le dater avec précision. Un outil précieux pour l’expert, mais difficile à utiliser pour le particulier. Quant au non expert l’aspect et la couleur de ses meubles le renseignent sur la nature du bois et sur son origine. L’armoire normande est en chêne, un bois dur et mat au grain serré, d’un brun plus ou moins foncé, qui noircit avec l’âge. Le chêne a l’avantage précieux d’être inattaquable par les insectes xylophages. C’est pourquoi on l’utilise pour les charpentes, comme le châtaignier dont sont faits les meubles ardéchois.
Gare aux mangeurs de bois
Ce n’est pas le cas de la bonnetière vendéenne en merisier ou de la commode provençale en noyer souvent parsemés de trous de vers. Rien à craindre en revanche pour les meubles bordelais ou nantais en acajou massif. Une particularité des régions portuaires où les navires marchands retour des Antilles, débarquaient les bois exotiques. Les plus précieux sont d’ailleurs acheminés vers Paris où les ébénistes les utilisent en placage et en marqueterie. Ces meubles raffinés et coûteux sont destinés à la cour ou aux salons parisiens. On les admire aujourd’hui au château de Versailles, dans les musées d’arts décoratifs ou chez les meilleurs antiquaires.
A savoir :
Le second chapitre du livre offre un panorama en images du meuble français. Des stalles de Saint Denis XVIe en chêne sculpté à un secrétaire Art Déco de 1924 en loupe d’amboine. En passant par l’ébénisterie classique des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, mais au détriment des meubles régionaux en bois massif.
Epine vinette et bois d’amourette
La part la plus importante de l’ouvrage, plus des deux tiers, et une revue des différents bois d’ébénisterie. Ce panorama non exhaustif dénombre une trentaine de bois locaux et environ quarante bois exotiques. Les photos en gros plan permettent d’en apprécier la variété des couleurs et les noms souvent pittoresques. Une bonne idée de petit quizz en famille pour les soirées de confinement. Que sont : l’épine vinette, l’amourette, le bois serpent, le wacapou, le mourouchi, la bagasse, le courberiez, le robinier ? Réponse dans ce livre qui vous apprendra à regarder vos vieux meubles d’un œil neuf. A les bichonner au lieu de les repeindre en rouge sous prétexte qu’ils seraient “marron“, ou pire, de les mettre à la décharge ! F.D.
L’Essence du Bois
Manuel d’identification des bois du mobilier français, XVIe-XXe s.
Par Patrick George, Emmanuel Maurin, Marie-Christine Trouy-Jacquemet
Editions du Patrimoine, octobre 2020
19,5×24,5cm, 280p, 500 illustrations
Prix de lancement : 59€ jusqu’au 31 janvier 2021, 80€ après le 1er février.
http://www.editions-du-patrimoine.fr/
Crédit Photos : Éditions du patrimoine
Photo d’ouverture de l’article : Cabinet vers 1670, détail. Musée des Arts décoratifs© Les Arts décoratifs, Paris / Jean Tholance.
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