Les petits Châteaux du Val de Loire devraient vous charmer car ils recèlent des bijoux architecturaux et de belles histoires. Une campagne menée par l’Office de Tourisme de Blois-Chambord Val de Loire consiste à vous faire découvrir cinq châteaux. Les châteaux de Beauregard, Fougères-sur-Bièvre, Talcy, Troussay, Villesavin vous attendent. Visite guidée du château de Talcy et celui de Troussay qui sont des petits trésors.
Avec la notoriété croissante des destinations du val de Loire, les touristes affluent pour découvrir ces mythiques châteaux. Porte d’entrée des châteaux de la Loire, la destination Blois-Chambord Val de Loire est recherchée par des visiteurs en quête d’une offre touristique diversifiée adaptée à une clientèle familiale. Un Pass Châteaux a été spécialement conçu pour inciter à la découverte des cinq châteaux à un tarif de 34€/adulte. Il est en vente dans les points d’information touristique de Blois, Chambord, Cheverny et Chaumont-sur-Loire.
Le château de Talcy
Ce château richement meublé au destin marqué par les poètes est une demeure de charme à l’atmosphère intimiste. Monument labellisé « Maison des Illustres » pour ses muses Cassandre et Diane Salviati, il vaut d’être connu. Situé à 25 km de Blois et 10 km de Mer, les toits effilés du château de Talcy émergent des plaines céréalière de la Beauce blésoise. Edifié au XVIème siècle, il a vu défiler des poètes qui l’ont marqué à tout jamais. Important, les meubles préservés depuis le XVIIIème siècle sans oublier un verger de collection.
Bernard Salviat a laissé son empreinte.
En 1517, ce banquier florentin de François 1er a acheté le château. Sa façade a conservé l’aspect d’un édifice de la fin du Moyen Âge. Sa tour carrée située au-dessus du porche d’entrée, ses tourelles hexagonales couronnées de mâchicoulis et son chemin de ronde couvert lui confère une allure altière. Les bâtiments en équerre donnent sur la cour d’honneur agrémentée d’un délicat puits à colonnes autour desquelles s’enroulent des rosiers grimpants. Dans la basse-cour, le pressoir et le colombier figurent parmi les plus remarquables de la région.
Un état de conservation, exceptionnel
Les appartements lambrissés abritent une suite de meubles du XVIIIème siècle estampillés par de célèbres ébénistes parisiens. La toile peinte à décor d’indiennes dans la salle à manger est très rare et magnifique, comme les tapisseries. Cet ensemble classé Monuments Historiques témoigne de cette douceur de vivre au Siècle des Lumières et contribue largement à l’intérêt du monument.
Des jardins à l’ancienne vocation nourricière et agricole.
Sept ha de jardins clos de murs entoure le domaine. Vous pourrez y effectuer une promenade attrayante Le potager et le verger de collection aux multiples essences renouvelées au fil des saisons sont un véritable enchantement.
Les belles et les poètes du château de Talcy
Pour la belle Cassandre Salviati rencontrée en 1544, Pierre de Ronsard composa 182 sonnets dans le Livre des Amours (1552). Le plus célèbre est « Mignonne, allons voir si la rose… ». Diane, sa nièce, ouvrit son cœur au jeune Agrippa d’Aubigné lors de son séjour au château en 1572. Elle inspira au poète soldat huguenot le recueil « Les tragiques » publié en 1616.
Un des derniers propriétaires
Un des derniers propriétaires au xixe siècle, Albert Stapfer, fut le premier traducteur du poète allemand Goethe, dont le fameux Faust illustré pour cette édition par le peintre Delacroix, et l’un des premiers daguerréotypistes. Le monument est ouvert au public par le Centre des monuments nationaux.
Ce qu’il faut voir dans ce beau Château de Talcy
Le puits du XVIème siècle
Il assurait l’autonomie en eau potable du château. Construit en pierre de Beauce, il est coiffé d’un dôme charpenté supporté par trois colonnes toscanes en tuffeau. Sa profondeur de 24 mètres impressionne. Il est orné de roses dites « Pierre de Ronsard » en souvenir des amours du poète avec Cassandre Salviati, fille du premier propriétaire du château de Talcy.
La basse-cour
Elément architectural majeur, le pigeonnier*abritait 3 000 pigeons dans les 1 490 trous de boulin. Les volatils et leurs oeufs étaient destinés à la consommation; Leur fiente servait comme engrais naturel. En ce qui concerne le pressoir du XVIIème siècle, sa conception se rapproche des machines civiles de Léonard de Vinci. Il servait à produire 25 000 litres de vin par an.
*haut de 30 mètres avec un diamètre de 9,10 mètres.
La galerie extérieure
Donnant accès au corps de logis, la galerie aux arcades surbaissées dites en anses de panier a été construite pour Bernard Salviati. Les éléments décoratifs indiquent une intégration balbutiante du vocabulaire de la première Renaissance.
La grande salle du rez-de-chaussée
Salle à manger du seigneur et de sa famille, la grande salle du château de Talcy est transformée en réfectoire pour les domestiques. Puis elle devient un lieu de culte protestant pour les Stapfer. Une rarissime suite de tapisseries de mariage à décor de mille fleurs du XVème capte les regards. Dans cette pièce, une armoire forte de 1850 en chêne et poirier noircie inspirée de la Renaissance rhénane trône majestueusement.
La cuisine
Vous ne pourrez pas manquer de rester bouche bée devant la superbe cheminée à arcades du XVIIIème siècle. Modifiée pour y adjoindre un système de rôtisserie, elle côtoie la table sur laquelle avait été jeté le corps ensanglanté du poète Théodore Agrippa d’Aubigné en 1572 à la suite d’une rixe lors des guerres de Religion.
La chambre dite de Charles IX
Charles IX, comme sa mère Catherine de Médicis, n’a jamais logé dans cette chambre qui n’était pas construite lors de son passage. La dénomination est un hommage à leur venue en 1562. Son décor est typique du XVIIème siècle avec ses textiles en point de Hongrie et ses boiseries. Ces agencements ont eu pour but de rendre la vie plus confortable dans ce château.
La chambre dite de Catherine de Médicis
Chambre d’Isabelle Salviati au XVIIème siècle, elle a été refaite sous les Burgeat dans un décor XVIIIème siècle. Magnifiquement préservée, elle abrite un charmant écritoire destiné aux dames en marqueterie de bois de rose dit « bonheur du jour ».
Le petit salon
Ce charmant petit salon faisait partie des appartements privés de Madame Stapfer. Il est meublé d’une très beaux meubles et des fauteuils à la Reine. Une exceptionnelle paire de vases japonais en porcelaine laquée de forme cornée du XIXème siècle force l’admiration.
La salle à manger
Cette rarissime salle à manger du milieu du XVIIIème siècle est authentique du sol au plafond. Elle est tendue de toile de lin peinte à motifs d’indiennes. Autour de la table se réunissait le cercle des amis illustres de la famille Stapfer de passage à Talcy : Stendhal, Delacroix, Mérimée, Arago, Thiers…
Le salon de compagnie
Occupant l’étage de la tour-porche et seule pièce comportant de larges ouvertures percées dans les deux façades, ce salon rappelle par sa décoration le salon de Marie-Antoinette au Trianon à Versailles. Il offre une magnifique perspective sur les jardins conformément au goût rousseauiste vers la nature. Entre les deux croisées, est installée une exceptionnelle et rarissime commode dite des Indes en bois laqué à décor chinois par l’ébéniste Jean Demoulin.
Infos pratiques :
Ouvert toute l’année
Tarif : 6€, réduit 5€
Propriétaire : Le Centre des Monuments Nationaux
Château de Talcy
41370 Talcy
Tél : 02 54 81 03 01
Le château de Troussay
Le château de Troussay est le plus petit des châteaux de la Loire. Il a vraisemblablement été bâti avant 1450 bien que le premier acte de propriété retrouvé soit daté de 1545. Il aurait appartenu à Robert de Bugy. En 1578, il est échevin de la ville de Blois. Sa famille est anoblie après sa mort. Ses descendants, titulaires des charges de contrôleur des greniers à sel, collecteurs d’impôts et écuyers du roi s’attacheront à étendre et embellir Troussay. Il n’a été vendu que deux fois. Ses habitants y sont attachés et aiment à y vivre. La plupart furent des personnalités originales et passionnées.
Un château habité
La propriétaire utilise toutes les pièces et les salons pour recevoir ses amis, sa famille et les visiteurs. C’est au XIXème qu’il acquiert l’allure qu’on lui connait aujourd’hui. Il est alors la demeure de Louis de la Saussaye* 1801-1878). C’est lui qui donne à Troussay sa grandeur. Il transforme le petit château solognot de la Renaissance en un petit bijou d’architecture qui rend hommage à l’architecture du Blésois et de la Sologne. La restauration était pour lui l’occasion de mettre en avant ses connaissances de l’architecture de la Renaissance.
*historien des châteaux de la Loire, membre de l’Institut, recteur des Académies de Lyon et de Poitiers et personnalité éclectique et remarquable de son époque.
Deux restauration importantes
Depuis le XVème siècle, le château a subi deux restaurations. Une première très légère au XVIème siècle et une très importante par Louis de la Saussaye, avec le concours de l’architecte blésois Jules de la Morandière. Lors de cette restauration Louis de la Saussaye procéda d’une manière plutôt originale pour le XIXème siècle. En effet, il décida de préserver l’ancien Troussay en conservant son caractère d’intimité familiale. Il y sauva des éléments de décors anciens, créant ainsi une mosaïque d’un grand intérêt artistique. Ces œuvres d’art provenaient d’autres châteaux de la région ou d’hôtels particuliers de Blois. Il transforma le château solognot Renaissance de Troussay en folie artistique.
Aucune erreur de conception
Il a donné à l’ancien manoir l’allure d’un château. Leraffinement architectural et l’élaboration de ses tours, son oratoire, ses matériaux précieux et la qualité des éléments de décors anciens qu’il y installe en sont la preuve. Il changea aussi les entrées créant du côté de la basse-cour l’actuelle entrée principale pour tous. Il s’agissait de la partie Nord ou se situait la haute cour ouvrant sur un parc a l’anglaise. Troussay est aujourd’hui reconnu par les différentes routes touristiques, et par ses visiteurs, comme le plus petit des châteaux de la Loire.
L’extérieur du château Façade sud, dite « façade François Ier »
Le corps de logis principal date du XVème siècle et le décor du XVIème ou du XIXème. L’encadrement de la porte est du XIXème siècle, sauf le chapiteau de gauche qui date du XVIème. Il a été récupéré au château d’Onzain et provient certainement du château de Bury, le Vaux le Vicomte de la Renaissance.
La façade nord, dite « Louis XII »
La tour principale a été construite au XIXème siècle d’après la « grande visse » d’une tour de l’aile Louis XII du château de Blois. En levant les yeux, vous verrez un magnifique porc-épique, emblème de Louis XII. Il fut sculpté au XVème siècle. Il vient de l’hôtel Hurault de Cheverny à Blois. Château qui fut incendié. Autant dire que Louis de la Saussaye l’a sauvé. Il est considéré comme l’un des plus beaux emblèmes conservés de Louis XII dans toute la région.
Du parc « vieille France » au parc à l’anglaise
La Saussaye a dessiné un parc à sa hauteur en supprimant le jardin potager ces de mur. En revanche, il conserva les deux petits pavillons du XVème et XVIème siècle. Celui de droite est agencé en mini musée de jouets anciens. Le nouveau potager est entouré d’une haie de buis bicentenaire. La serre existe toujours. Il avait dessiner un parc à l’anglaise composé d’intéressants arbres classiques*. Les espèces rares** y évoluent magnifiquement.
*beaux bouquets de chênes, un marronnier rose à droite, des séquoias d’Amérique.
**Torreia California en face à gauche, Cèdres de Virginie, Cèdre bleu, cèdres du Liban, cèdres de Virginie…
Intérieur du Château
La salle à manger
Dès l’entrée, levez les yeux pour admirer le plafond peint et la cheminée peinte du XIXème siècle, qui sont inspirés de l’aile François Ier du château de Blois. Ce plafond a subi un travail de restauration dans les années 90, ce qui explique que les couleurs soient aussi vives. Sur la cheminée on retrouve la coquille Renaissance et un moulage ancien d’un buste en bronze de Jean de Morvilliers. Il fut ciselé par Germain Pilon, célèbre sculpteur de médailles sous Charles IX. Jean de Morvilliers, évêque d’Orléans, garde des sceaux du roi Henri II et conseiller de Catherine de Médicis, était l’arrière grand-oncle de Louis de la Saussaye.
A voir également dans ce château
Le vestibule et ses voûtes qui datent du XIXème siècles. Le cabinet exécuté d’après les plans du célèbre architecte Jacques Androuet du Cerceau. Le Petit salon et les peinture de la Cheminée et le plafond peint représentant des sarabandes d’amours en grisailles. La tapisserie murale d’Audenarde du XVIIème. Les deux cabinet de la Renaissance et les deux fauteuils d’époque Régence. Un lustre en verre soufflé de Murano XVIIIème et un coffre gothique du XVème valent le détour. La liste serait trop longue pour vous citer toutes les belles choses à voir dans ce château.
L’oratoire : un bijou
Il est orné du plus bel élément du château : « la porte » datant XVIème siècle et provenant du château de Bury via le château d’Onzain. En chêne sculpté, elle fut exposée à Tokyo en 1972 lors de l’exposition « Val de Loire, séjour des rois ». Sur cette porte, on peut admirer un mélange des motifs profanes et sacrés. Quelques vêtements sacerdotaux sont également visibles. Une grande croix d’autel en argent française ou espagnole fin XVIIe. La Vierge mexicaine de Guadalupe est au centre de l’oratoire en hommage au Mexique auquel la propriétaire est très attachée.
Infos pratiques :
Ouvert à la visite d’avril à septembre
Tarif : 7,5€, réduit 6€
Propriétaire : Isaure de Sainte Marie
Château de Troussay
41700 Cheverny
Tél : 02 54 44 29 07
contact@chateaudetroussay.com
Office de Tourisme de Blois-Chambord : www.bloischambord.com
Copyright : Gaëlle Alban pour toutes les photos de l’article – Léonard de Serres pour la photo en ouverture d’article.
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