Quand vous avez envie de mourir et que l’amour vous joue des tours, cela donne « Je serai toujours la pour te tuer ».

D’abord Helen apparaît sur scène quelque peu étonnante ! Elle chante et semble excitée. Difficile de lui donner un âge… 40/50 ans ? De prime abord, elle semble avoir la pêche et être heureuse de vivre. Mais, derrière cette façade, se cache une femme blessée et désabusée… ce que nous apprendrons lors des confidences qu’elle fera à son futur « tueur à gage »… mais chute, la suite ne sera pas forcément celle prévue par notre égérie….

Une entrée en scène tonique.

A priori, une joie de vivre débordante.

Helen lui propose un drôle de contrat.

Simon, repabtisé Nestor par Helen accepte de signer le contrat.

Je serai toujours la pour te tuer

Isolée à la campagne, dans une petite maison, Helen s’ennuie. Elle est venue vivre loin de la ville pour tenter de ne plus boire d’alcool. Si dans ce domaine, elle semble un peu progresser, en revanche, elle s’ennuie et ressasse ses frustrations. Helen voulait devenir comédienne et connaître le succès. Mais, au lieu de cela, elle s’est retrouvée seule à cause de son addiction à l’alcool. Consciente de ses échecs, elle a du mal retrouver le moral. Résultat, elle a envie de mettre fin à ses jours mais n’a pas le courage de se suicider.

Incapable de passer à l’acte, elle décide de recourir à un tueur professionnel. Elle publie une annonce pour engager un homme à tout faire. Officiellement, il devra s’occuper d’elle. Toutefois, elle compte lui demander de la supprimer sans qu’elle s’en aperçoive. Helen veut s’offrir une mort de luxe. Débarque chez elle, Simon Gilbert.

Helen propose à Simon de jouer à deux amis qui se retrouvent.

Le jeu fonctionne.

Pause détente.

Un duo détonnant et étonnant

Simon, rebaptisé Nestor par Helen, doit avoir entre 30 et 40 ans. Aventurier de nature, il n’a ni envie de faire carrière, ni de se fixer quelque part. Sa passion, voyager et voguer d’aventures en aventures. Malgré tout, même s’il ne veut pas se l’avouer, ses voyages sont aussi une forme de détresse. Toutefois, sa quête est moins violente que celle de Helen. Chez lui, la recherche d’identité se traduit par un mouvement permanent. Il ne ressent aucune pulsion autodestructrice. Il considère la vie comme un champ d’expériences sans fin dans lequel il aime évoluer. Helen ne va pas le ménager. Quand il veut partir, elle le retient et lui propose un jeu. Faire semblant d’être des amis qui se retrouvent après une longue séparation.

Quand Helen craque, Simon la réconforte.

Un tournant inattendu.

Simon et Helen sont tombés amoureux. Ils sont en couple depuis des années.

Deux petits vieux heureux.

Elle avance la chaise pour s’asseoir.

Pause champagne.

Un tournant inattendu

Et là, tout bascule. Ce jeu va leur jouer un tour qu’ils n’avaient pas prévu. En effet, à force de se dire des mots gentils, voir des mots doux, ils vont fondre et tomber amoureux. Entre vitriol et tendresse, les répliques sont géniales. Le désir de mort d’Helen, se transforme en une histoire d’amour. Au final, Je serai toujours là pour te tuer pourrait devenir, Je serai toujours là pour t’aimer. L’arrogance d’Helen s’atténue au fil du temps qui passe. Si Helen demande un délai d’une semaine au début, elle passe 3, 4, 5 et bien plus au fur et à mesure que ses sentiments pour Simon évoluent. Nous pensions la voir morte rapidement, et nous découvrons un couple de petits vieux heureux… Toutefois, le dénouement est bouleversant…. à vous de le découvrir en venant voir cette pièce.

Câlin ou autre ?

Un triomphe bien mérité.

Je serai toujours là pour te tuer

Cette pièce exprime un désir de mort qui s’avère être un désir de vie. En effet les personnages sont comme deux funambules en équilibre sur un fil entre la joie et la tristesse, entre le jeu et la réalité, passant de l’un à l’autre sans cesse mais se remettant toujours en équilibre dans une rage viscérale de ne pas tomber… jusqu’à la fin. Le jeu de ces deux comédiens est remarquable. Les dialogues fabuleux. La mise en scène et excellente. Au final, la pièce traite avec délicatesse et justesse des relations entre un homme et une femme. Bravo à Sophie Tonneau pour les textes dont elle est l’auteur et pour sa magistrale interprétation. Yves Coméliau excelle également dans son rôle. Deux brillants artistes.

Un petit théâtre romantique.

J’aime beaucoup la déco.

Infos pratiques

Je serai toujours là pour te tuer
Auteur : Sophie Tonneau
A La Folie Théâtre
6, rue de la Folie Méricourt
75011 Paris
Métro : Saint Ambroise
Ligne 9
Les vendredi, samedi et dimanche à 20h, jusqu’au 6 avril.
Tarifs : Plein 25€ – Réduits : 20€
http://www.folietheatre.com

Photos : Gaëlle Alban

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