Pour faire suite à notre premier article « Douceur marine et perles de culture en Cantabrie », voici la suite de notre voyage dans cette région discrète du nord de l’Espagne. On se penchera plus particulièrement sur ses richesses naturelles. Et sur l’intérêt qu’elle représente pour les pèlerins qui trouveront là des voies moins courues, à l’histoire passionnante. Ainsi le superbe chemin de Liébana qui nous invite à contempler les Pics de Europa.
Ces derniers, pour certains, culminent à plus de 2500 mètres et offrent un spectacle éblouissant. On en admirera les blocs de calcaire primitifs ou les hauts sommets dentelés. De même les villages tout en pierre, sauvages et isolés. Le royaume du silence…

Vue sur les Picos de Europa ©N.M. González-Cuevas
Comillas et ses environs
De ce petit port de pêche devenu une belle station balnéaire à la fin du XIXe siècle, nous avons évoqué dans notre article précédent) les joyaux modernistes tels l’étonnante demeure El Capricho d’Antoni Gaudi, l’Université et le Palais de Sobrellano. Pleins feux maintenant sur une sublime perle naturelle !
Les grottes d’El Soplao
Véritable trésor géologique, cette grotte a été découverte au début du XXe siècle lors de l’exploration de mines de zinc et de plomb. Sa visite commence par un petit train et se poursuit à pied avec un guide, sur un kilomètre environ (les plus aventureux pourront faire un parcours plus long). Le spectacle, sublimé par un son et lumière, y est saisissant de beauté. Tout au long du parcours, on découvre ces concrétions, stalactites et stalagmites comme une succession de tableaux fantastiques aux mille couleurs, avec pour scène finale « la sala de la opéra » où le plafond se transforme en un fin tapis de neige et de dentelle… Saviez-vous qu’il faut entre 100 et 150 ans pour constituer un centimètre de ces stalagmites ?

Spectacle magique que celui des grottes de Soplao! ©Valérie Collet

Paroi illuminée et et concrétions ©Valérie Collet

Impressionnantes stalactites ©Valérie Collet
Le chemin de Liébana, la Cantabrie des montagnes
Changement de direction ! Quittons le Chemin du Nord pour emprunter celui de Liébana qui le relie au Chemin français de Saint-Jacques de Compostelle. Première étape : Cicéra. Avec tout d’abord, quelques pas sur un sentier longeant la rivière Nansa, une promenade sans difficulté au milieu des noisetiers, des châtaigniers, des pâturages et du bruit de l’eau, si apaisant.

Chemin sur la rivière Nansa ©Valérie Collet
Cicera, un accueil pour les pélerins
Dans ce village de montagne, les maisons en pierre d’un autre âge se pressent les unes contre les autres. Un coup d’œil au lavoir, à l’église, aux vaches rentrant à l’étable… Puis c’est la visite de l’auberge avec ses petits dortoirs. Elle compte 22 lits. Le premier qui arrive choisit sa place ! Quant à la salle à manger avec sa cheminée, elle est toute simple, monacale…
Non loin, à Bejes, on se ravigotera à la fabrique de fromages de brebis Quesos Rio Cervera (une des meilleures de Cantabrie). Avec toutes les explications en prime !

Cicera et les fromagers de Quesos Rio ©Valérie Collet

Auberge de Cicera et Fromage de brebi (Quesos Rio) ©Valérie Collet
Potes et ses environs
Quelques jolies ruelles, une imposante tour du XVe siècle, une rivière fougueuse au dessus de laquelle se superposent des maisons qui n’ont, décidément pas, le vertige… Ce joli bourg ne manque pas de charme. On pourra parcourir son marché à la recherche des délicieuses spécialités du coin : oignons, gâteaux, fromages de brebis, jambons, chorizos, saucissons de cerf…

Fromagers sur le marché (Potes)

Maisons au dessus de la rivière©Valérie Collet
Le monastère de Santo Toribio de Liébana
Nous voici enfin dans le « saint des saints » ! Situé au beau milieu des montagnes, ce monastère de Santo Toribio de Liébana a été construit et reconstruit plusieurs fois depuis le VIe siècle et est le plus ancien d’Espagne. Il est aussi le 4e lieu saint de la chrétienté après Jérusalem, Rome et Saint-Jacques de Compostelle. C’est-à-dire qu’on peut y obtenir l’indulgence totale pour ses péchés…

Le monastère de Santo Toribio de Liebana©Valérie Collet
Des reliques pas comme les autres
Sa spécificité ? Il conserve le plus gros morceau connu de la Croix du Christ, déposé là pour le protéger au moment de l’invasion arabe, au VIIIe siècle. Ce morceau de cyprès de 63 sur 39cm est conservé dans un reliquaire en argent. Une analyse scientifique a montré qu’il provient bien de Palestine et date de plus de 2000 ans. Après s’être laissé conté l’histoire, le pèlerin (ou visiteur) pourra toucher ou baiser la sainte croix. Puis, il laissera son nom sur un grand registre et verra son livret de pèlerin tamponné. Beaucoup de joie et d’émotion émanent de ce lieu. Une grande sérénité aussi due en partie à la beauté du site. « Le chemin est le reflet de la vie, nous confie un pèlerin italien. Certains jours, c’est fantastique. Mais d’autres, c’est très dur ! »

La croix-reliquaire et des pélerins faisant tamponner leur livret ©Valérie Collet
Fuente Dé et la fabrique Sierra del Oso
On se remettra de nos émotions et de cette envoûtante spiritualité par une petite montée en téléphérique à partir de Fuente Dé. La vue sur les montagnes et la Cantabrie y est superbe. Puis direction Ojedo où l’on ne peut que conseiller la visite des vignes et de la rutilante fabrique des eaux de vie Sierra del Oso (Montagnes de l’Ours). Cet alcool aussi gourmand que l’animal, se fabrique à partir de peaux de raisins et d’une distillation à très haute température. Il se décline en une multitude de parfums (cerise, miel, café, pomme…) et se vend dans le monde entier, de la Californie au Japon. Notre coup de cœur : El Divino !

Les Picos de Europa dans la lumière contrastée du matin ©Valérie Collet

La fabrique d’eaux de vie Sierra del Oso ©Valérie Collet

Les producteurs d’eau de vie Sierra del Oso ©Valérie Collet
Carnet de voyage
Aller en Cantabrie
Depuis Paris, vol Iberia pour Madrid (2 heures) puis Madrid-Santander (1 heure). www.iberia.com
Où dormir
Hôtel Comillas****, à Comillas. Cosy.
Le parador de Fuente Dé***. Chaleureux, tranquille, vue exceptionnelle sur la montagne. https://www.parador.es

L’hôtel-parador de Fuente Dé dans la lumière du matin ©Valérie Collet
Se régaler
El Bodegon, à San Vicente de la Barquera (non loin des grottes de Soplao) : Excellent restaurant de poisson et fruits de mer. Pousse pied, poulpe grillé, riz à la langouste… Mérite le détour. https://elbodegonsvb.com/
Casa Cayo, à Potes : Bonne cuisine traditionnelle. Pour goûter le cocido lebaniego (ragout de veau avec du chorizo, du chou et des pois chiche) ou le canonigo (île flottante aux noix). https://www.casacayo.com

Poulpe grillé (Bodegon de San Vicente de la Barquera) et un beau plat de « cocido lebaniego » (Casa Cayo, Potes)
Pour toutes les informations sur la Cantabrie
https://www.uniquespain.travel
Un bon guide parlant français
Gonzalo Fermaza : tél. : +34 62 77 44 638 et gonzalofermaza@gmail.com
Copyright : Valérie Collet – N.M. González-Cuevas – CANTUR
A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/la-cantabrie-magnifique-pays/
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