Le bois fait aujourd’hui l’objet d’une vénération. Au point que l’arbre est devenu une sorte d’objet sacré. A juste titre puis qu’on sait qu’il est un véritable piège à carbone, indispensable à la vie, voire à la survie de la planète terre. Il répond aussi à la sensibilité écologiste de notre époque.
On ne s’étonnera donc pas de ce Festival de la Forêt et du Bois organisé depuis cinq ans dans les allées du parc de la Bourdaisière.
Le bois, matériau incontournable
Une prise de conscience récente. Autrefois le bois était considéré surtout comme un matériau indispensable à la vie quotidienne. Comme source d’énergie pour se chauffer ou cuisiner, pour se meubler aussi. Mais il était surtout comme matériau de construction, notamment pour la toiture. Le métier de charpentier était le plus noble dans la hiérarchie de l’artisanat. Il était responsable de la sécurité des bâtiments publics ou privés : la toiture mais aussi les huisseries, portes et planchers. Ce spécialiste de la « grande cognée » regardait avec condescendance son confrère « de petite cognée“ qui fabriquait des coffres, buffets, bancs et autres « menus » ouvrages, et qu’on nommera bientôt « menuisiers ».
De la Gaule chevelue à la France des forêts
Le bois ne manque pas dans notre pays que les Romains appelaient « la Gaule chevelue » en raison des forêts dont elle était couverte. Chênes, châtaigniers, noyers, pins, hêtres et tous les bois fruitiers… on choisit l’espèce en fonction de l’ouvrage à exécuter. Pour sa couleur, sa dureté, le plus ou moins de facilité à le travailler Pour les charpentes, les bois privilégiés sont le chêne ou le châtaignier, durs, imputrescibles et inattaquables aux insectes xylophages. Le chêne pour sa résistance, le merisier pour sa couleur blond-roux, le noyer pour son poli et ses veinures si décoratives. Tout comme les ronces souvent utilisée pour les panneaux.
Une visite magiques
De la Gaule à la France, la chevelure est plus clairsemée mais toujours bien implantée dans les bois et forêts de l’Hexagone. En déambulant à travers les futaies de la Bourdaisière on découvre l’infinie variété des formes et des feuillages aux couleurs d’automne. Les troncs hauts et droits, comme ceux dont on faisait les mâts des bateaux. On les transforme aujourd’hui en sculptures, comme ce curieux totem taillé dans le tronc d’un chêne. Un artiste a aussi déguisé en crayons géants des branchages tombés et joliment tressés. Un autre a aligné des billes de différentes espèces, qu’il a valorisées en leur donnant un beau poli, ou en rectifiant le relief. Dans le même esprit, on peut aussi exploiter une fissure, un nœud, une bizarrerie, bref, sublimer la nature brute.
Bois, bâtiments et patrimoine
L’attraction du lieu, c’est le « Château ambulant » qui a remporté le prix du concours « Construction et Innovation » du Festival de 2017. Une maison tout en bois conçue par un groupement d’architectes comme « l’habitation du futur ». Histoire de démontrer qu’avec du bois, on peut tout faire dans une maison. La charpente, le toit, les cloisons, les meubles évidemment, mais aussi la vaisselle (sauf les poêles et casseroles peut-être), la tuyauterie et l’éclairage. Elle est de surplus démontable et facilement transportable pour s’adapter à une société beaucoup plus mobile qu’autrefois. Du futur au passé on tombe un peu plus loin sur une charpente qui s’avère être un des éléments de celle destinée à la cathédrale Notre-Dame. À l’horizon 2024 si tout va bien.
Sauvegarder les savoir-faire
Ce choix est une nouveauté dans le domaine de la restauration historique. Jusqu’à une époque récente, on privilégiait techniques et matériaux contemporains. Pour Chartres, on opte en 1837 pour une charpente métallique après l’incendie qui a détruit l’année précédente celle du XIIIe s. Après la Grande Guerre, c’est en béton qu’on refait la charpente de la cathédrale de Reims bombardée par les Allemands en 1914. Pour les meubles, le retour au bois est plus timide. La création contemporaine de qualité aime les belles essences, mais surtout en panneaux lisses. Assez loin donc de la belle ébénisterie des XVIIe et XVIIIe siècle qui perdure néanmoins dans l’art de la restauration.
Mais l’essentiel n’est-il pas de faire perdurer les savoir-faire ? c’est le but avoué des organisateurs du Festival. Faire découvrir la forêt au grand public, de lui permettre de mieux connaître les métiers et savoir-faire autour du bois.
Infos pratiques
Château de la Bourdaisière
37270 Montlouis-sur-Loire (à 12 km de Tours)
Tél : +33 (0)2 47 45 16 31
Tarifs (visite des jardins, du parc et des expositions) :
Plein tarif : 5 € Gratuit pour les enfants de moins de 10 ans (Parking gratuit – Restauration sur place).
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