Situé dans les contreforts des Alpes, le lac de Constance se partage entre l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche. Il est le 3e plus grand lac d’Europe centrale (536 km2). Sur ses eaux claires et tout autour, la vie frétille. Une dizaine d’îles y flottent et de très jolies cités s’accrochent à ses rives. Pour les Allemands le lac de Constance, c’est le grand sud, « la poêle à frire » ! Cette région, la plus chaude d’Allemagne, jouit en effet d’un micro-climat prospère aux vignes et aux vergers qui y abondent. Un climat idéal aussi pour réchauffer le grand monstre bleu et offrir des baignades entre 20 et 25 degrés jusqu’à la fin de l’été.
Nous sillonnerons le lac de Constance en bateau, de petite ville en petite île, pour vous en faire découvrir certaines activités traditionnelles ou respectueuses de l’environnement telles la pêche, la production de vin bio et la construction de bateaux électriques.
Constance, une ville de caractère
Du fait de sa situation sur le lac de Constance, cette cité fut toujours très commerçante comme en témoignent ses rues pleines de boutiques où les Suisses aiment venir faire leurs achats. A ses heures, la ville sut se montrer maligne. Proche de Kreuzlingen, elle échappa pendant la 2e guerre mondiale aux bombardements américains en laissant, comme sa voisine suisse (et donc neutre) les lumières allumées à l’heure du couvre-feu. Elle a pu ainsi conserver son joli patrimoine ancien.
« Provoc » et pourtant si calme…
Constance, enfin, sait jouer les insolentes. Depuis 1993, elle a pour emblème la sculpture Imperia de Peter Lenk, une courtisane dénudée brandissant les petites figures du pape Martin V et de l’empereur Sigismond, nus ! Un hommage décalé au Concile de Constance et à la corruption des autorités de l’époque. Du même artiste on trouvera aussi une fontaine, sur une avenue, avec un couple nu et caricatural affalé dans un bassin. Un érotisme satirique jamais vu ailleurs dans l’espace publique ! Pourtant, de la cité lacustre qui a exclu les voitures de son centre historique, émane un certain calme. Il faut se promener dans ses ruelles et sur ses places, magnifiquement sauvegardées. Flâner sur sa promenade, au port, où vous pourrez marcher jusqu’en Suisse. Pousser aussi la porte des églises, de la cathédrale et jeter un coup à l’imposant bâtiment du Conseil.
A la découverte de la pêche traditionnelle
Direction maintenant les bords du lac de Constance ! Paul et Angela Katterloher nous attendent avec leur pêche du matin. L’un part en mer une heure avant le lever du soleil (c’est possible de l’accompagner). L’autre prépare des spécialités originales tel le poisson fumé, cru ou fermenté (vraiment délicieux) qu’elle vend sur place ou propose à la dégustation. Un métier dur que peu de personnes pratiquent. Il y a dix ans, le lac de Constance comptait 100 pêcheurs. Aujourd’hui il en reste 40. Pourtant les poissons ne manquent pas, de la carpe à la brème en passant par la chevesne, la tanche, le gardon ou le brochet. Encore faut-il savoir les préparer telle la tanche et ses multiples os, très appréciée des asiatiques, que l’on a appris, ici, à découper tout récemment. Même pour la carpe « il faut en avoir préparé 200 pour y arriver ! » témoigne Paul.
www.derfischkoenig.com
Friedrichshafen, reine de la technologie
Environ une demie-heure de ferry et nous voici à Friedrichshafen. Dès l’arrivée sur le quai la ville donne le ton, affichant l’architecture très moderne du musée Zeppelin (célèbre marque allemande de dirigeables). Elle compte aussi le musée Dornier dédié à l’aérospatiale et à l’aéronavale.
Artémis ou l’ange salvateur du lac de Constance
A Friedrichshafen, nous avons rencontré Christoph Witte, ingénieur à la tête d’un projet très enthousiasmant : la construction du premier bateau électrique du lac de Constance. Nous l’avons vu en chantier, dans son hangar, deux mois et demi avant son inauguration le 17 juillet dernier. Entièrement en aluminium et armé de 60 panneaux solaires, ce catamaran a une capacité de 300 personnes. Et se déplaçant à la vitesse de 15km/h, il est complètement silencieux et n’émet pas de vibration. Artémis fera désormais la navette, en 15 minutes, entre la rive nord du lac et l’île de Mainau. D’ici 2035, les 16 navires de la flotte du lac de Constance devraient naviguer sans carburant, faisant du site une région modèle pour la neutralité carbone du transport de passagers.
Lindau, petite île bavaroise du lac de Constance
Une heure de bateau bien agréable à observer les flots et les bords du lac, et nous voici à Lindau. Avec ses maisons toutes simples, sa bonne humeur et ses vues omniprésentes sur le grand bleu, l’île incite à la nonchalance. Voire au farniente. On s’y sent tout de suite chez soi, en vacances… Baladez-vous au hasard de ses ruelles ou sur sa promenade, prenez un verre en terrasse face à son grand lion et à son vieux phare. Et surtout, n’oubliez pas de jeter un coup d’oeil à son ancien hôtel de ville du XVe siècle. Ses façades avant et arrière, entièrement couvertes de peintures, nous rappellent qu’ici, on est en Bavière !
A la rencontre d’une vigneronne engagée
Une petite pause verte et gourmande ? On pourra la faire chez Teresa Deufel, jeune vigneronne qui après des études d’oenologie, a repris l’exploitation de son père, à Lindau, en 2009. Avant, ici, on faisait du Pinot noir de façon traditionnelle. Maintenant c’est tout bio ! Quatre ou cinq hectares seulement auxquels s’ajoutent 16 hectares de vergers : pommes cerises et petites pêches. Dans cette exploitation à la mesure de l’île, Teresa produit 12000 bouteilles de vin par an, surtout du blanc. De délicieux Muscatella et Muscaris. Elle peut en offrir à la dégustation, de même que du vin pétillant, avec de belles assiettes de fromage, de charcuterie et de crudités.
https://www.teresadeufel.de/
Plus d’infos
Se rendre sur le lac de Constance
De Paris, prendre un vol jusqu’à Zurich (par Air France par exemple, durée 1h15). Puis, à l’aéroport, prendre un train interrégional jusqu’à Constance (environ 1h15 de trajet).
www.airfrance.fr
Possibilité d’y aller en train (plus écologique) avec le TGV Lyria. De Paris à Zurich (4 heures). Puis train interrégional Zurich-Constance : 1h30 (changement à Weinfelden.
Se loger à Constance
Hotel Graf Zeppelin
Joli bâtiment reconstruit au début du XX siècle dans un style historique. Accueil sympa, bon petit déjeuner, chambres sobres et confortables.
https://www.hotel-graf-zeppelin.de/de/
Se restaurer et goûter les produits locaux
Restaurant Konzil Konstanz à Constance
Sur le port, il offre une cuisine classique dans un beau décor avec vue sur le lac. Viandes, poissons du lac, fruits de mer, goulache…
https://fr.restaurantguru.com/Konzil-Konstanz
Restaurant Onu à Lindau
Dans un bâtiment contemporain, avec une grande terrasse au bord de l’eau. Poissons, viandes, produits locaux et de saison bien préparés.
https://www.inselhalle-lindau.de/restaurant-onu/
Ferme fruitière Steffelin à Markdorf (près d’Ittendorf)
En plus d’une visite guidée de son exploitation (7000 hectares de pommiers) et de sa distillerie, Christoph Steffelin propose aussi ses produits et ses alcools (brandies, liqueurs ou gins) dans une boutique-restaurant. On y dégustera notamment la délicieuse flammekueche de sa femme ou des gâteaux aux pommes faits maison.
https://www.steffelin.de/
Distillerie Senft à Salem-Rickenbach
Dégustation de Whisky et surtout de gin, devant les alambics de distillation avec toutes les explications de Silke Senft, la fille de la maison devenue sommelière.
https://www.senft-destillerie.de/
Pour tous les renseignements
L’Office national allemand du tourisme
https://www.germany.travel/fr/home.html
L’Office de tourisme du lac de Constance
https://www.bodensee.eu/fr
Photos: Valérie Collet
A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/le-grand-pic-saint-loup-patrimoine-gastronomie-nature/
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