Avec Patrick Roger, le chocolat est sublimé et devient une oeuvre d’art. Ses créations sont tellement belles que l’on a plus envie de les exposer dans une vitrine que de les manger. Zoom sur un festival artistique de gourmandises et de couleurs.
Patrick Roger : Voyage au coeur de sa passion
Rien ne prédestinait ce fils de boulanger à devenir un artiste chocolatier. Enfant, Patrick vivait au Poislay, petit village de 80 âmes situé au fin fond du Perche. A l’école, il cumulait les âneries et passait plus de temps au coin qu’assis. Le système scolaire n’était pas sa tasse de thé. La discipline et les matières enseignées non plus, mis à part le dessin. Et pourtant, cet abonné des punitions va devenir un maître dans la discipline du chocolat.
Chocolat : que je t’aime !
C’est chez Pierre Mauduit que Patrick Roger a la révélation du chocolat. Comme il ne s’investissait pas au niveau de la pâtisserie, il fut envoyé à la chocolaterie en guise de punition. Quel chance pour lui ! A ce moment, son patron ne se doutait du service qu’il venait de lui rendre. Dès le premier contact avec le chocolat, c’est la révélation pour ce rebelle. Ce coup de foudre pour la matière l’incite à se dépasser. De cette fusion entre lui cette matière qu’est le chocolat, naissent des gestes précis et justes. Face à tant de passion et de savoir faire, on lui confie des tâches minutieuses et des pièces artistiques. Le décor de scènes, façon ancienne usine à l’abandon pour Serge Gainsbourg, la raquette géante de Noah cassée en trois secondes pour être dévorée et les puzzles en chocolat destinés à Jean-Paul Gaultier en font parie.
Le grand saut et la réussite
Patrick Roger décide de s’installer avec le fils du notaire d’Antony avec lequel il préparait son BTS de gestion. Il déniche une boutique-atelier à Sceaux en 1997. Dès les premiers jours ses chocolats font recette. Trois mois plus tard, dix-huit personnes travaillent à ses côtés. C’est Noël, les clients sont déjà accros aux petits rochers pralinés nommés Instinct et patientent pour se faire servir tout en admirant les oeuvres chocolatées de l’artiste exposées dans les vitrines. De véritables oeuvres d’art mêlant sculpture et architecture, sorties de l’imagination, du coeur et des mains du « cancre » du Poislay.
Patrick Roger défend le goût, la finesse des goûts
L’association des textures et l’esthétique des ses créations séduisent la clientèle qui afflue. Il ne réalise aucune concession quant à la provenance des ingrédients qu’il utilise dans sa cuisine. Les oranges qu’il utilise proviennent de Corse, les truffes au chocolat sont un assemblage de fèves de cacao en provenance de Vanuatu et d’Equateur, les marrons glacés au goût raffiné, de Turin, le whisky au fumet tourbé, d’Ecosse…
Le goût s’éduque et se cultive.
Les points importants pour Patrick Roger sont la découverte des saveurs et l’exploration du parfait équilibre.Tout aussi importants, la puissance des sens dans la dégustation d’un chocolat et le cheminement personnel dans la construction du goût. Sa recherche de perfection donne naissance à des chocolats intenses et extravagants, aux parfums enivrants. Ses chocolats aux goûts simples cachent pourtant une complexité insoupçonnable. Patrick assemble jusqu’à 14 produits différents pour obtenir le goût et la matière qu’il recherche. Il zeste et presse près de trois cent kilos de citrons verts du Brésil pour élaborer sa recette du bonbon Amazone .
Des chocolats à ne pas manquer
Les chocolats de Patrick Roger sont tout simplement fabuleux. Les colorants sont naturels, Les pralinés amandes noisettes ou noisettes sont à tomber de bonheur quand on les déguste. Les animaux en Pâtes d’amande vous émerveillent tellement les couleurs et les formes sont belles. Des gourmandises à s’offrir ou offrir pour Pâques. Succès garantit auprès de vos convives.
Copyright : Gaëlle Alban
Crédit Photos : Patrick Roger (la devanture de sa boutique)
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