Le marathon de la mer Morte, le Dead Sea Marathon, est une course très particulière. D’abord, un décor unique et spectaculaire, aux confins d’Israël et à l’altitude de – 434 m en dessous du niveau de la mer.
C’est l’endroit le plus bas du monde ! J’y ai participé, modestement certes, en m’alignant au départ du 10 km. Ce fut une expérience mémorable !
Jeudi, 15h : repérages du Dead Sea Marathon
Des icebergs. Une multitude de petits icebergs, à la surface d’une eau d’un très beau vert émeraude. L’illusion est parfaite. On se croirait en Patagonie. Mais, non, ce ne sont pas des icebergs mais des blocs de sel. Sous mes yeux s’étend la mer Morte et ces blocs de sel la parsèment. D’ailleurs, ils ne flottent pas. Il s’agit plutôt de colonnes de sel partant du fond de la mer, parfois très profond. Jusqu’à 3 ou 400 m. De forme arrondie, on les appelle ici des « champignons ».
En tout cas, je les trouve plutôt beaux à contempler. J’en profite durant ces repérages du Dead Sea Marathon. Demain matin, j’aurai d’autres chats à fouetter ! Ici, à Ein Bokek dans le sud-est d’Israël, je suis venu voir ce qui m’attend demain matin avec le Dead Sea Marathon.

Des blocs de sel

Des dessins étonnants.
8 000 coureurs, à guichets fermés
Je vais faire partie des 8 000 coureurs qui prendront le départ de la 6ème édition du Dead Sea Marathon. En ce qui me concerne, je ne cherche aucunement la perf’, le chrono. Je viens pour l’ambiance, le décor. D’ailleurs, je m’aligne, très modestement, au départ du 10 km. Cette course est, du reste, l’épreuve phare du Dead Sea Marathon. Nous serons en effet plus de 3 000 à nous élancer sur cette distance, en deux vagues successives ! Derrière, en nombre de participants, arrivent le semi-marathon et le 5 km. Les vrais champions, ceux qui disputeront le marathon et l’ultra-marathon, le 50 km, sont beaucoup, beaucoup moins nombreux. Quelques centaines seulement.
Comme chaque année, le Dead Sea Marathon connaît un bel engouement. Il se déroule à guichets fermés. Car le nombre maxi de participants est atteint depuis quelques semaines déjà.

Un engouement remarquable.
Jusqu’à la frontière de la Jordanie
Le Dead Sea Marathon se court dans un superbe décor. En fait, il se déroule non pas au bord, mais quasiment sur la mer Morte ! L’essentiel des différentes courses a en effet lieu sur les routes de chantier aménagées dans la mer, avec du sel tassé. En fait, il s’agit de digues. Elles servent au ballet des camions qui évacuent la potasse. Ces traits rectilignes, d’un blanc éblouissant, strient les eaux vertes. Une composition graphique du meilleur effet visuel.
D’autant que le tableau est souligné, de part et d’autre, par les montagnes. Derrière moi, celles du désert de Judée, en face, les montagnes de Moab, en Jordanie. La frontière est tout proche. Elle est constituée par le lit du Jourdain, que l’on ne fait que deviner car le fleuve est à sec. Le tracé des 10 km mène droit dessus.

Les courses se déroulent sur des digues.

Des traits rectilignes strient les eaux vertes.
Vendredi, 7h. Échauffement sur de la techno
Il est 7h, le soleil n’est pas levé et il fait frais. Même franchement froid. Encore 15 minutes avant le coup d’envoi de la première vague des 10 km. T-shirt et short sont un maigre rempart contre le vent glacial qui, ce matin, balaie les rives de la mer Morte. De la musique techno fait vibrer les énormes baffles disposées autour du portique de départ. Donc, tout comme les centaines de coureurs massés là, je me mets à sautiller sur place. A la fois pour m’échauffer et me réchauffer. Jusqu’à me trouver bien dans le rythme. Avec un prime un petit sourire aux lèvres : si mes amis me voyaient…
Les dernières minutes s’égrènent ainsi rapidement. 10, 9, 8… La foule s’époumone en scandant le compte à rebours. Et, dans une grande clameur, c’est parti !

Des centaines de coureurs.
Une énergie communicative
Malgré cette foule, pas de bousculade sur la ligne de départ, c’est inutile. Les dossards comportent en effet une puce qui permet de déterminer les horaires précis. Non, même si je sens que certains des coureurs ont hâte de lâcher les chevaux. Surtout, je suis gagné par l’énergie et l’entrain qui règnent tout autour de moi. Une ferveur communicative. C’est franchement sympa. Je me laisse envahir par cette ardeur et cette exaltation qui se traduisent par des cris de joie, des encouragements. Et je me laisse porter par la marée humaine. Lors de ma reconnaissance, hier, je me disais que le parcours allait être bien monotone : une longue ligne droite de 5 km puis retour. En fait, la digue sur laquelle je cours, c’est tout juste si je la vois. Il y a tellement de monde autour de moi !

Energie et entrain.
Les 10 km les plus… courts
Prétendre que les 10 km sont avalés sans même que je m’en aperçoive serait bien exagéré. Mais ils passent très vite. Il y a toujours quelqu’un ou quelque chose pour retenir mon attention. De temps en temps, j’échange un petit mot et un sourire avec d’autres coureurs. J’admire le paysage, les « champignons » si décoratifs à la surface de la mer. Le chrono n’a aucune importance pour moi. Vaut mieux, d’ailleurs…
Mais, franchement, ce sont les 10 km qui m’ont paru les plus courts de ma carrière de jogger. L’ivresse des profondeurs, à l’endroit le plus bas de la planète ?

Les 10 km passent très, très vite.

Un paysage étonnant.
Renseignements pratiques
Le site du Dead Sea Marathon pour se renseigner et s’inscrire. En 2026 se déroulera la 7ème édition d’une course de plus en plus réputée. Même si les capacités seront sans doute augmentées, il vaut mieux prendre ses précautions et s’inscrire longtemps avant le début de l’épreuve.
Le site de l’Office de tourisme d’Israël pour préparer son voyage et son séjour.
Où dormir ?
Site de villégiature où l’on vient pour profiter des vertus curatives de la mer Morte, Ein Bokek est une petite localité exclusivement faite d’une dizaine de complexes hôteliers. Avec quelque 600 chambres, l’hôtel David (5*) est l’un des plus grands. Il se trouve juste au-dessus des installations du Dead Sea Marathon. Et il bénéficie d’un beau spa, avec notamment une grande piscine chauffée d’eau de la mer Morte.

L’hôtel David©Bernard Frantz.

Le spa de l’hôtel David avec la piscine d’eau de mer chauffée.
Que faut-il savoir ?
La localité de Ein Bokek, où se déroule la course, se trouve à environ une heure de route de Jérusalem, au sud. Le Dead Sea Marathon a toujours lieu en début d’année, lorsque les températures sont encore agréables. Les nuits sont fraîches, et en journée le thermomètre ne grimpe pas à plus de 25°. Quelle que soit la distance choisie, le tracé est rigoureusement plat.
Photos : Oren Salman
A suivre un article sur : Que voir et que faire lors d’un séjour en Israël à Massada, Tel Aviv et Jérusalemen.
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