Le musée d’Orsay consacre une exposition au Talisman de Sérusier, le tableau devenu l’icône des Nabis. Ce paysage aux formes simplifiées est une « prophétie de la couleur ». N’hésiez pas à aller le voir au musée d’Orsay. L’Exposition se termine le 28 avril 2019.

Pour cette exposition, le Musée d’Orsay présente plus de 60 ouvres de Paul Gauguin, Emile Bernard, Maurice Denis, Edouard Vuillard autour du chef d’œuvre de Sérusier.

©Caroline Paux

Le Talisman de Sérusier

Pour ceux qui ne le savent pas, ce tableau est une une leçon de peinture de Gauguin à Sérusier qui fit de l’élève l’un des maitres du mouvement des nabis. Paul Sérusier, n’a que 23 ans quand il peint  « Le Talisman ». Cette œuvre synthétique met en exergue les éléments sur une simple planche de bois. Cette étude de plein-air réalisée par Paul Sérusier à Pont-Aven, en 1888, a chamboulé l’art à Paris.  Elle a été placée au centre d’une sorte de mythe d’origine qui en fixe l’interprétation du fait qu’elle provient de la fameuse leçon de peinture de Gauguin a son élève. D’ailleurs, elle lui a inspiré le manifeste d’un art qui remplace une approche mimétique par la recherche ‘un « équivalent coloré ».

Un baptême qui vaut de l’or

Paul Sérusier – Cercle chromatique. Huile sur bois Collection Musée de Pont-Aven

De retour à l’Académie Jullian, Sérusier. présente aux Nabis ce paysage « synthétique » aux couleurs pures et aux formes simplifiées. Ces derniers le baptisent « Le Talisman » et l’accrochent au mur de leur lieu de réunion, Le Temple, où il est conservé comme une « relique ». A la mort de Sérusier (1927), il rejoint la collection de Maurice Denis qui avait contribué à en faire une oeuvre fondatrice en livrant le récit de sa création à la revue Occident en 1903. « Comment voyez-vous cet arbre« , avait dit Gauguin devant un coin du Bois d’Amour : « il est vert« . « Mettez donc du vert, le plus beau vert de votre palette« . » Et cette ombre ?« … « plutôt bleue ?« . « Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible« . Ainsi nous fut présenté pour la première fois, sous une forme paradoxale inoubliable, le fertile concept de la « surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées« .

Une toile inachevée

Emile Bernard – Madeleine au bois d’amour – 1888. Emile Bernard – Trois Bretonnes en coiffe de veuve. Toiles de Paul Sérusier.

En s’appuyant sur les dernières recherches sur le sujet, l’exposition retrace le contexte de sa création, sa place au sein de l’oeuvre de Sérusier et ses rapports avec celles de ses compagnons Nabis. Elle s’intéresse aussi à son histoire matérielle, celle d’une petite huile sur bois, oeuvre inachevée de 27 sur 21 centimètres.

Un parcours de plus de 60 oeuvres

Exposition Paul Sérusier

Il s’appuie sur les collections du musée d’Orsay* en même temps que sur celles du musée de Pont-Aven. Elle intègre des prêts exceptionnels de musées français, ainsi que de nombreuses oeuvres conservées en collection particulière.
*liées à l’école de Pont-Aven et aux Nabis.

Informations pratiques

Exposition Paul Sérusier. John Verkade – Paysage décoratif. Paul Gauguin-Nature morte, Fête Gloanec-1888. Paul Sérusier – Intérieur à Pont Aven.

– Ouvert tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h, jusqu’à 21h45 le jeudi.
– Tarif : 14 €, TR 11 €

Commissariat de l’exposition : Estelle Guille des Buttes-Fresneau, directrice du musée de Pont-Aven. Claire Bernardi, conservatrice au musée d’Orsay. Avec la collaboration d’Estelle Bégué, chargée d’études documentaires au musée d’Orsay

Musée d’Orsay

Exposition Paul Serusier

1, rue de la Lagion d’Honneur
75007 Paris
+33 (0)1 40 49 48 14
www.musee-orsay.fr

Copyright : Caroline Paux