Road trip historique en Jordanie (2/2) 

Evasion, Voyages

Road trip historique en Jordanie (2/2) 

562

Après Jerash, Amman, Madaba, le mont Nebo et la mer Morte, place à de nouvelles découvertes : la somptueuse Pétra, le magnifique désert du Wadi Rum et les étonnants châteaux du désert.

Découvrir l’essentiel de la Jordanie en cinq jours n’est pas chose aisée tant il y a à voir. Aussi, pas un instant à perdre. En voiture pour les dernières étapes de notre road trip et de nouvelles découvertes !

Jour 3, du Wadi Araba à Pétra

Le jour se lève sur la mer Morte. Un matin calme, apaisé. Mais une matinée qui s’annonce chargée. Aujourd’hui notre road trip nous conduira à Pétra à 131 kilomètres de là. 131 kilomètres d’une route plutôt bonne. Deux itinéraires s’offrent au voyageur : reprendre la route des Rois ou choisir celle qui traverse la chaîne montagneuse du Wadi Araba. C’est ce deuxième itinéraire que nous avons privilégiée.  D’abord, on longe la mer Morte vers le Sud, on aperçoit en passant des wadis surgissant des collines, un poste de contrôle routier, des usines d’extraction de potasse, puis on plonge dans le désert du Wadi Araba.  

Wadi Rum - un wadi surgit de la montagne avant de plonger dans la mer Morte. Ses crues peuvent être dangereuses.

Un wadi surgit de la montagne avant de plonger dans la mer Morte. Ses crues peuvent être dangereuses.

Vues de la mer Morte. On en extrait de la potasse mais aussi des phosphates, du brome et du magnésium. Le  sel de la mer Morte contient 21 minéraux, dont 12 n'existant qu'ici. La Dead Sea Works ltd, qui les exploite, emploie plus de 4 000 personnes.

Vues de la mer Morte. On en extrait de la potasse mais aussi des phosphates, du brome et du magnésium. Le  sel de la mer Morte contient 21 minéraux, dont 12 n’existant qu’ici. La Dead Sea Works ltd, qui les exploite, emploie plus de 4 000 personnes.

Wadi Rum - Le début des collines du Wadi Araba.

Le début des collines du Wadi Araba.

Le Wadi Araba

Moins connu que le Wadi Rum, le Wadi Araba offre pourtant des paysages magnifiques. C’est aussi ici que l’Histoire s’est écrite avec la signature de l’accord de paix entre la Jordanie et Israël, par le roi Hussein et le Premier ministre israélien Yitzak Rabin en 1994. Lorsqu’on le traverse en voiture, on ne peut qu’être surpris et émerveillés par ses paysages déchiquetés qui succèdent à une plaine poussiéreuse. Parfois, on croise des nomades. Ou des troupeaux de dromadaires en liberté. Quelque fois, certains s’égarent et passent la frontière avec Israël… Peu d’espoirs de les revoir. Sur un plan géologique, le Wadi Araba fait partie de la vallée du Rift, ses reliefs vont de moins 400 mètres  à plus 450. Fait unique en Jordanie, il offre de hautes dunes de sable. Un paradis pour les marcheurs.

Wadi Rum - La route serpente au milieu des collines du Wadi Araba.

La route serpente au milieu des collines du Wadi Araba.

Wadi Rum - Au détour d’un virage, on peut rencontrer des ânes en liberté.

Au détour d’un virage, on peut rencontrer des ânes en liberté.

Wadi Fum - Bien qu’entravés, les dromadaires parcourent de longues distances en liberté.

Bien qu’entravés, les dromadaires parcourent de longues distances en liberté.

Wadi Rum - Une tente et un campement de nomade dans le Wadi Araba

Une tente et un campement de nomade dans le Wadi Araba

Wadi Rum - Une tente et un campement de nomade dans le Wadi Araba

Campement nomade

Siq al-Barid

Petite halte dans un café offrant une vue à couper le souffle sur le Wadi Araba. Le thé est vite avalé !  Départ pour Pétra, « rocher » en grec ancien. Ou plus exactement, la petite Pétra, à huit kilomètres du « trésor de la Jordanie ». Un ensemble d’habitations, entrepôts, auberges, commerces  creusés eux aussi dans le grès rouge par les Nabatéens, le peuple qui jadis occupait les lieux. On accède au parc archéologique de Siq al-Barid (canyon froid), le nom officiel de la petite Pétra, par un siq très étroit de 400 mètres de long. Quelques monuments valent qu’on s’arrête dans cette banlieue (oui, oui) de l’ancienne Pétra: un tombeau-temple et quatre tricliniums (salles d’auberge) fréquentées par les Bédouins voyageant en caravanes.

A voir aussi

La maison peinte, là encore une salle d’auberge au plafond décoré d’oiseaux, de fleurs et de vignes. Au sortir de la petite Pétra, quelques Bédouines proposent tout et n’importe quoi. Surtout, ne pas hésiter à marchander !

Le petit café « halte, vue, souvenir » en bord de la route traversant le Wadi Araba.

Le petit café « halte, vue, souvenir » en bord de la route traversant le Wadi Araba.

La vue depuis la terrasse à l’arrière du petit café au bord de la route.

La vue depuis la terrasse à l’arrière du petit café au bord de la route.

Une balançoire à l‘attention des clients désireux de prendre une photo

Une balançoire à l‘attention des clients désireux de prendre une photo

Wadi Rum - Des paysages du Wadi Araba. La montagne a été découpée par le vent et le sable.

Des paysages du Wadi Araba. La montagne a été découpée par le vent et le sable.

 

 

Des nomades conduisent leurs chèvres à proximité de la petite Pétra.

Des nomades conduisent leurs chèvres à proximité de la petite Pétra.

Des nomades conduisent leurs chèvres à proximité de la petite Pétra.

Des nomades conduisent leurs chèvres à proximité de la petite Pétra.

Des nomades habitent toujours aux portes de la petite Pétra. Une femme file de la laine sous les tombeaux millénaires.

Une femme file de la laine sous les tombeaux millénaires.

Wzdi Rum - Le tombeau à l’entrée du site de la petite Pétra.

Le tombeau à l’entrée du site de la petite Pétra.

Wadi Rum - Le plus beau triclinium de la petite Pétra.

Le plus beau triclinium de la petite Pétra.

Vue de la « gorge froide »

Vue de la « gorge froide »

Le triclinium peint est un des plus beau vestige de la petite Pétra.

Le triclinium peint est un des plus beau vestige de la petite Pétra.

Un Bédul joue de la musique en échange de quelques pièces.

Un Bédul joue de la musique en échange de quelques pièces.

Le rocher dit de l’éléphant près de Um Sayoun.

Le rocher dit de l’éléphant près de Um Sayoun.

Le « trésor de la Jordanie »

Retour dans la voiture, direction Pétra, à mi-chemin entre le golfe d’Aqaba et la mer Morte, graal de toutes les personnes se rendant pour la première fois en Jordanie. Une poignée de minutes plus tard,  voici l’entrée du site. Une entrée remarquablement aménagée pour accueillir les dizaines de milliers de touristes s’y pressant chaque année. D’un côté, le centre d’accueil, de l’autre un musée sur les Edomites fondateurs de Pétra et sur les Nabatéens arrivés au VIe siècle av. J.-C. et indépendants jusqu’à l’époque romaine (en 106, l’empereur Trajan intégra Pétra dans sa province d’Arabie). 

Un peuple riche et puissant

Un peuple puissant, riche du commerce caravanier (encens, myrrhe, épices, soie, ivoire, turquoise…) établi dans le Wadi Rum, entre Syrie et Egypte, Arabie du Sud et Méditerranée, Inde et même Chine. Un commerce  sur lequel ils avaient un monopole grâce à leur connaissance des points d’eau et au repos qu’ils offraient aux marchands. Pétra était aussi un centre religieux où les marchands se devaient de sacrifier. De quoi apporter encore plus de richesses. Deux mille ans après, cette richesse se lit encore dans les monuments qu’ils ont laissés à Pétra. A son apogée, cette ville cachée (on ne voit rien du haut des collines la ceinturant) abritait quelque 25 000 habitants.

Wadi Rum - On peut découvrir l’ensemble du site de Pétra depuis les airs, en mongolfière.

On peut découvrir l’ensemble du site de Pétra depuis les airs, en mongolfière.

Wadi Rum - L’entrée du site de Pétra.

L’entrée du site de Pétra.

La tombe aux obélisques à l’entrée du chemin conduisant vers la gorge.

La tombe aux obélisques à l’entrée du chemin conduisant vers la gorge.

Des gardes nabatéens « surveillent » l’entrée de Pétra.

Des gardes nabatéens « surveillent » l’entrée de Pétra.

Des touristes prennent la pause sur un rocher à l’entrée du site.

Des touristes prennent la pause sur un rocher à l’entrée du site.

Le tombeau d’Obada Menkou

Trois moyens s’offrent au visiteur désirant se rendre dans ce lieu sans pareil : la marche ou le cheval (déplacement inclus dans le prix du billet mais pourboire obligatoire de 3 à 5 dinars). Les Béduls (les Bédouins locaux) qui tiennent les chevaux sont plutôt insistants. Les 1 200 mètres de chemin qui y conduisent ont été bétonnés. Dommage, mais pratique pour les personnes à mobilité réduite et pour faire face au flot de visiteurs. D’abord, on passe les blocs de Djinns, des esprits bons ou mauvais dans la culture arabe, puis des tombeaux dotés d’obélisques, représentants les morts, et de lits de banquet.  Sur un tombeau familial, le nom de son propriétaire se lit encore : Obada Menkou. 

Le chemin qui serpente dans la gorge permet de voir le tombeau d’Obada Menkou.

Le chemin qui serpente dans la gorge permet de voir le tombeau d’Obada Menkou.

En regardant bien, on peut distinguer un homme conduisant un chameau, symbole des caravanes qui ont fait la richesse de Pétra.

En regardant bien, on peut distinguer un homme conduisant un chameau, symbole des caravanes qui ont fait la richesse de Pétra.

Une eau pure 

La marche reprend. Sur les côtés de la gorge se distinguent des rigoles qui servaient à amener l’eau des wadis dans les centaines de fontaines, citernes, barrages et réservoirs de la cité, permettant la culture des légumes, des fruits, des céréales et même du coton. Les impuretés charriées par les flots (le wadi Moussa, ruisseau de Moïse, est à l’origine de crues meurtrières) sont bloquées par des « pièges » encore visibles creusés dans la falaise. Cette eau en abondance alimentait même des bains inspirés des termes romains.

Classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1985, Pétra fait partie depuis 2007 des Sept Nouvelles Merveilles du Monde.

Classée au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1985, Pétra fait partie depuis 2007 des Sept Nouvelles Merveilles du Monde.

Pétra a été fondée par les Édomites au VIIIe siècle av. J.-C. mais doit son essor aux Nabatéens, qui plusieurs siècles plus tard y bâtirent de nombreux monuments comme ici le Khazneh.

Pétra a été fondée par les Édomites au VIIIe siècle av. J.-C. mais doit son essor aux Nabatéens, qui plusieurs siècles plus tard y bâtirent de nombreux monuments comme ici le Khazneh.

Une gorge sombre 

Le site même de Pétra, à une altitude de 800 à 1 400 mètres, se situe au bout d’une longue gorge de deux mètres de large à son point le plus étroits. Nichée sous des falaises hautes de dizaines de mètres, elle est « gardée » par deux soldats nabatéens en costume d’époque. Marcher entre ces falaises de 80 à 90 m de haut est impressionnant. Arriver devant le « trésor », ce tombeau d’un roi  ou d’une reine rendu célèbre par Tintin dans « Coke en stock » et surtout le film « Indiana Jones et la dernière croisade », est un choc tant il est beau.  Ce tombeau, c’est le Khazneh (trésor en arabe). Un vestige magnifique creusé au 1er siècle av. J.-C.  

Le Khazneh peu après sa redécouverte en 1812 par Jean-Louis Burckhardt, un explorateur suisse qui s’est converti à l’islam et se faisait passer pour un Indien musulman du nom de cheikh Ibrahim ibn Abdallah. Le monument que les Bédouins appelaient alors Kazr Faraoun (château du Pharaon) aujourd’hui. Un troisième niveau est en cours d’excavation.

Le Khazneh peu après sa redécouverte en 1812 par Jean-Louis Burckhardt, un explorateur suisse qui s’est converti à l’islam et se faisait passer pour un Indien musulman du nom de cheikh Ibrahim ibn Abdallah. Le monument que les Bédouins appelaient alors Kazr Faraoun (château du Pharaon) aujourd’hui. Un troisième niveau est en cours d’excavation.

Les pillards à l’attaque

Le Khazneh est surmonté d’une urne géante. Des pillards qui  pensaient qu’elle dissimulait un trésor ont attaqué la cité pour s’en emparer. Les traces de balles qu’elle présente témoignent des combats entre eux et les hommes protégeant alors le lieu.  Le Khazneh compte deux étages (peut-être même trois ainsi que semblent l’attester de nouvelles fouilles à ses pieds) taillés dans le gré de haut en bas. Victimes du temps et du sable, ce tombeau a été largement reconstruit. Il offre désormais  au visiteur l’extraordinaire splendeur de son péristyle débouchant sur deux chambres latérales, de sa rotonde, de ses sculptures, de ses colonnes corinthiennes. L’intérieur, que l’on ne peut pas visiter, est, semble-t-il, tout petit. 

Al Khazneh est un mot arabe signifiant « Trésor ». Ce nom est lié à une légende bédouine, selon laquelle il y avait de l’or dans l’urne funéraire placée au sommet de ce tombeau.

Al Khazneh est un mot arabe signifiant « Trésor ». Ce nom est lié à une légende bédouine, selon laquelle il y avait de l’or dans l’urne funéraire placée au sommet de ce tombeau.

Les autres splendeurs de Pétra

Le wadi Moussa traverse Pétra. C’est autour de cette rivière que la ville s’est développée. Echoppes de marchands (aujourd’hui, on ne compte pas les stands de souvenirs), auberges, entrepôts, tombeaux et temples se succèdent au fur et  à mesure que l’on progresse dans la cité. Parmi eux, comment ne pas citer le Deir creusé dans la roche (45 m de largeur, 42 m de hauteur), le temple de Qasr al-Bint, une des rares structures qui n’a pas été creusée mais édifiée, le temple des Lions ailées (du nom des sculptures sur sa façade), le théâtre romain creusé dans la roche, l’église byzantine… Pétra, c’est des logements sans nombre où ont habité les Nabatéens puis les Béduls. C’est aussi des roches à la beauté envoutantes tant elles sont striées de couleurs vives.

L’amphithéâtre de Pétra édifié au Ier siècle pouvait accueillir 8 500 spectateurs. Les gradins ont été creusés dans la roche.

L’amphithéâtre de Pétra édifié au Ier siècle pouvait accueillir 8 500 spectateurs. Les gradins ont été creusés dans la roche.

Une vue du cirque au centre de Pétra.

Une vue du cirque au centre de Pétra.

L’intérieur des cavités creusées par les Nabatéens révèlent une roche striée de veines de couleurs éblouissantes.

L’intérieur des cavités creusées par les Nabatéens révèlent une roche striée de veines de couleurs éblouissantes.

L’intérieur des cavités creusées par les Nabatéens révèlent une roche striée de veines de couleurs éblouissantes.

Etonnant et captivant

Des enfants et des chiens

Se promener dans Pétra, c’est aussi aller à la rencontre d’enfants souriants qui vous proposent des souvenirs ou vous invite à leur laisser des dinars jordaniens en échange d’euros dont ils n’ont que faire. Jamais insistant, toujours amusant. Pétra, c’est aussi des chiens errants qui attendent que les touristes leur donnent un biscuit, un bout de sandwich. Des chiens tout mignon que l’on a envie de ramener chez soi.  Des chiens sans laisse que l’on retrouve aussi dans le Wadi Rum.

 Deux visages de Bédouins de Pétra et… de leur fidèle compagnon.

Deux visages de Bédouins de Pétra et… de leur fidèle compagnon.

Jour 4, road trip dans le désert du Wadi Rum

Plusieurs jours sont nécessaires pour appréhender réellement l’ensemble de ce site historique. Aussi, quitter Pétra est un déchirement tant il y a à voir, à découvrir à comprendre. Au fur et à mesure que la voiture gravit les collines sur lesquelles la ville moderne est bâtie,  on comprend que Pétra restera à jamais un souvenir gravé dans son cœur. Direction, pourtant, le Wadi Rum, ce désert mythique à 120 kilomètres de là. La route est sinueuse au début, poussiéreuse ensuite. Elle débouche enfin sur une quatre voies qui conduit aux portes de ce  désert.  

Wadi Rum - La ville moderne de Pétra avec au fond les collines cachant la cité antique.

La ville moderne de Pétra avec au fond les collines cachant la cité antique.

Wadi Rum - Un enfant sur son âne accompagne son troupeau.

Un enfant sur son âne accompagne son troupeau.

Wadi Rum : Les premiers contreforts

Les premiers contreforts du Wadi Rum.

Le train du désert

Un chemin de fer servant à transporter le phosphate jusqu’à Aqaba la longe. Initialement, ce chemin de fer construit par le sultan ottoman Abdul Hamid II (la Jordanie faisait partie alors de l’Empire ottoman) allait jusqu’à Médine. Première halte… dans une gare du désert du Wadi Rum. Un très vieux train attend les visiteurs. C’est un train militaire utilisé par les Ottomans pour mâter la Grande Révolte arabe de 1916-1918. Un épisode oublié en Europe mais fondamental pour comprendre le découpage actuel du Proche-Orient.

Le train du désert a été construit par les Allemands pour le compte des sultans ottomans. Initialement la ligne de chemin de fer du Hedjaz, Damas-Médine, était destinée à transporter les pèlerins.

Le train du désert a été construit par les Allemands pour le compte des sultans ottomans. Initialement la ligne de chemin de fer du Hedjaz, Damas-Médine, était destinée à transporter les pèlerins.

Pour faire face à la Grande Révolte arabe, les Ottomans ont fortifié leurs trains pour transporter leurs troupes vers la mer Rouge et défendre, entre autres, le grand port d’Aqaba finalement pris par Lawrence d’Arabie.

Pour faire face à la Grande Révolte arabe, les Ottomans ont fortifié leurs trains pour transporter leurs troupes vers la mer Rouge et défendre, entre autres, le grand port d’Aqaba finalement pris par Lawrence d’Arabie.

Du sable et des montagnes

Comme à  Pétra, les visites dans le Wadi Rum, haut lieu du tourisme dans le sud de la Jordanie, sont bien organisées avec un centre d’accueil et des 4×4 qui attendent les visiteurs. Assis à l’arrière des pick-up, chacun a le loisir de s’imprégner de la beauté sauvage de ce désert… pas si désert que ça. Le site est occupé depuis 120 siècles !  25 000 peintures, 20 000 inscriptions gravées sur les falaises en témoignent, des sculptures préhistoriques aussi. Après les Tamoudites et les Nabatéens, aujourd’hui, ce sont les Bédouins qui règnent en maître sur ses montagnes de grès, ses arches de pierre, ses cavernes rocheuses et ses gouffres. Vallée de la Lune, djebel Um Ishrim, urdah, canyon de Khazali, Sept piliers de la sagesse… Les sites à admirer son nombreux. Vraiment très nombreux.

Le soleil se lève sur le désert du Wadi Rum qui, en fait, se subdivise en trois déserts (Wadi Rum, Wadi al-Kharaza et Wadi al-Disah).

Le soleil se lève sur le désert du Wadi Rum qui, en fait, se subdivise en trois déserts (Wadi Rum, Wadi al-Kharaza et Wadi al-Disah).

Wadi Rum - Les 4x4 sont prêts à partir pour faire découvrir aux visiteurs cet endroit hors du commun.

Les 4×4 sont prêts à partir pour faire découvrir aux visiteurs cet endroit hors du commun.

Les pétroglyphes, les inscriptions gravées et les vestiges archéologiques retrouvés dans le Wadi Rum témoignent d’une occupation humaine vieille de 12 000 ans. On y a décelé le début de l’écriture alphabétique.

Les pétroglyphes, les inscriptions gravées et les vestiges archéologiques retrouvés dans le Wadi Rum témoignent d’une occupation humaine vieille de 12 000 ans. On y a décelé le début de l’écriture alphabétique.

Les pétroglyphes, les inscriptions gravées et les vestiges archéologiques retrouvés dans le Wadi Rum témoignent d’une occupation humaine vieille de 12 000 ans. On y a décelé le début de l’écriture alphabétique.

Vraiment étonnant !

Même s’ils rarement utilisés pour transporter des marchandises, les dromadaires restent très présents dans la vie des six tribus bédouines (Zalabia, Zaweideh, Sweilhieen, Omran, Gedman et Dbour) vivant dans le Wadi Rum.

Même s’ils sont rarement utilisés pour transporter des marchandises, les dromadaires restent très présents dans la vie des six tribus bédouines (Zalabia, Zaweideh, Sweilhieen, Omran, Gedman et Dbour) vivant dans le Wadi Rum.

Même s’ils rarement utilisés pour transporter des marchandises, les dromadaires restent très présents dans la vie des six tribus bédouines (Zalabia, Zaweideh, Sweilhieen, Omran, Gedman et Dbour) vivant dans le Wadi Rum.

 

 

Un lieu de tournages

Les paysages du Wadi Rum sont un cadre extraordinaire pour le cinéma. Les réalisateurs ne s’y sont pas trompés. Des scènes de désert ou figurant la planète Mars y ont été tournées dont « Seul sur Mars », « Aladin », « Dune » ou encore, et entre autres, « Star Wars épisode IX ». Sans oublier « Lawrence d’Arabie » en 1962. Lawrence d’Arabie dont le souvenir plane toujours sur ce désert. C’est à travers le Wadi Rum que Lawrence, officier de liaison britannique de l’Arab Bureau, a conduit sa petite armée de cavaliers arabes pour attaquer les Ottomans à Aqaba. C’est dans ce désert qu’il a rejoint le chérif de La Mecque Hussein ben Ali (39e  génération après le prophète Mohamed) dans la révolte. 

 Photos 52, 52 bis, 52 ter, 52 quater, 52 quinquies, 52 sexies, 52 septies, 52 octies, 52 nonies : Le désert du Wadi Rum révèle au fur et à mesure qu’on y pénètre des paysages toujours plus grandioses dont beaucoup ont servi de cadre au fil du temps à des films se déroulant dans des milieux hostiles comme la planète Mars.


Le désert du Wadi Rum révèle au fur et à mesure qu’on y pénètre des paysages toujours plus grandioses dont beaucoup ont servi de cadre au fil du temps à des films se déroulant dans des milieux hostiles comme la planète Mars.

 Photos 52, 52 bis, 52 ter, 52 quater, 52 quinquies, 52 sexies, 52 septies, 52 octies, 52 nonies : Le désert du Wadi Rum révèle au fur et à mesure qu’on y pénètre des paysages toujours plus grandioses dont beaucoup ont servi de cadre au fil du temps à des films se déroulant dans des milieux hostiles comme la planète Mars.

Le désert du Wadi Rum révèle au fur et à mesure qu’on y pénètre des paysages toujours plus grandioses dont beaucoup ont servi de cadre au fil du temps à des films se déroulant dans des milieux hostiles comme la planète Mars.

 

 

 

 

Le désert du Wadi Rum révèle au fur et à mesure qu’on y pénètre des paysages toujours plus grandioses dont beaucoup ont servi de cadre au fil du temps à des films se déroulant dans des milieux hostiles comme la planète Mars.

 

Une promesse jamais tenue

Pour autant, la promesse franco-britannique d’un grand Etat arabe allant de la Syrie à la mer Rouge ne sera jamais tenue. Mais la légende de Lawrence, elle, a pris son envol. On peut s’en apercevoir lors d’une halte à Abou Awad (ou siq Lawrence) où sa tête est sculpté dans le rocher. Une halte où il  fait bon prendre un thé chaud parfumé à la sauge, la cannelle et la cardamone. Les matinées dans le désert sont toujours très froides. Derniers tours de roues dans le Wadi Rum, le temps d’apercevoir des grimpeurs à l’assaut de ses hautes falaises. Et de se souvenir que ce désert est devenu un havre de paix pour une faune endémique menacée comme le bouquetin de Nubie, le chat des sables, le loup gris,  le renard afghan ou l’oryx d’Arabie réintroduit depuis 2002.

Le Wadi Rum est apprécié des grimpeurs pour ses sites d’escalade. La randonnée y est aussi très populaire mais pas sans danger. Au cours de ses déplacements, on peut parfois tomber sur des inscriptions anciennes gravées dans la roche.

Le Wadi Rum est apprécié des grimpeurs pour ses sites d’escalade. La randonnée y est aussi très populaire mais pas sans danger. Au cours de ses déplacements, on peut parfois tomber sur des inscriptions anciennes gravées dans la roche.

Le souvenir de Lawrence d’Arabie est toujours très vivace en Jordanie comme en témoigne ces deux représentation de l’officier britannique taillées dans la roche (au centre) à côté des vestiges de la maison dans laquelle il aurait vécu. L’autre sculpture représente le roi Abdallah, premier souverain de Jordanie, qui rencontra Lawrence au siq Barrah, dans la vallée de la Lune au début des années 1900. Lawrence d’Arabie a raconté ses années passées en Jordanie dans un livre autobiographique « Les sept pilliers de la sagesse » paru en 1922. « Les sept pilliers de la sagesse » sont aussi le nom d’un massif rocheux dans la Wadi Rum.

Le souvenir de Lawrence d’Arabie est toujours très vivace en Jordanie comme en témoigne ces deux représentation de l’officier britannique taillées dans la roche (au centre) à côté des vestiges de la maison dans laquelle il aurait vécu. L’autre sculpture représente le roi Abdallah, premier souverain de Jordanie, qui rencontra Lawrence au siq Barrah, dans la vallée de la Lune au début des années 1900. Lawrence d’Arabie a raconté ses années passées en Jordanie dans un livre autobiographique « Les sept pilliers de la sagesse » paru en 1922. « Les sept pilliers de la sagesse » sont aussi le nom d’un massif rocheux dans la Wadi Rum.

Jour 5,  dernière étape du road trip

Les châteaux des sables 

Retour à Amman, à 280 km. Après le silence du désert, le tumulte d’une ville pleine de vie que l’on quitte dès le lendemain matin pour les châteaux du désert, à l’est d’Amman. Sous ce nom se cache un ensemble de domaines édifiés au VIIe et VIIIe siècles par les Omeyyades, la dynastie régnant alors sur Damas, sur la route menant à Médine, en Arabie saoudite, et Koufa, en Irak. Quel était leur rôle exact ? Les historiens se perdent en conjectures : lieux de contact avec les tribus locales, haltes pour les fonctionnaires, caravansérails, refuges en cas de peste dans les villes, pavillons de chasse pour les princes omeyyades, exploitations agricoles ? Rien n’est prouvé. 

Halte à al-Kharaneh

Pour autant, malgré la pluie et le brouillard frappant la région ce matin-là, ces édifices (on en compte une dizaine) n’ont rien perdu de leur prestance. Premier d’entre eux, al-Kharaneh, à 65 km d’Amman, isolé au milieu d’une plaine désertique à l’exception d’une tente de Bédouins dans laquelle quelques touristes tentent de se réchauffer. Al-Kharaneh est un bâtiment carré sur deux niveaux, bien agencé. Premier exemple d’architecture islamique, il dégage toujours 1 500 ans après sa construction une impression de solidité et de luxe. 

Le château d’al-Kharaneh (ou Qsar Kharana) a sans doute été construit au début du VIIIe siècle.

Le château d’al-Kharaneh (ou Qsar Kharana) a sans doute été construit au début du VIIIe siècle.

Il a été édifié sur les restes d’une maison grecque ou byzantine. Sa fonction reste encore floue. Lieu de repos ? De chasse ? Caravansérail ?

Il a été édifié sur les restes d’une maison grecque ou byzantine. Sa fonction reste encore floue. Lieu de repos ? De chasse ? Caravansérail ?

La forteresse bleue d’al-Azraq

Malgré le temps qui se dégrade, notre road trip se poursuit. Halte quarante kilomètre plus loin. Le qasr d’al-Azraq, au bord d’une route plutôt fréquentée, nous attend. Cette grande forteresse est désormais noyée au milieu des bâtiments qui ont poussé tout autour. Azraq est, il est vrai, une oasis où les eaux sont pérennes. Ce fort de pierres volcaniques aurait été bâti par les Romains à la fin du IIIe siècle. Il a aussi servi aux Byzantins. Déserté par intermittence, reconstruit par les musulmans en 1237, il a  servi enfin de quartier général à Lawrence d’Arabie et au prince Fayçal, quatrième fils du chérif Hussein, en 1917.

L’entrée du qsar d’al-Azraq protégé par des portes en pierre. Une plaque commémorative rappelle que Lawrence d’Arabie a organisé la Grande Révolte arabe depuis ce château.

L’entrée du qsar d’al-Azraq protégé par des portes en pierre. Une plaque commémorative rappelle que Lawrence d’Arabie a organisé la Grande Révolte arabe depuis ce château.

Une porte en pierre 

 Pour pénétrer dans le fort, il faut franchir une porte aux battants de pierre pesant trois tonnes, montée sur des gonds de pierre soigneusement graissés, et débouchant sur une salle au plafond en encorbellement toujours de pierre. A l’intérieur un gardien et marchand de souvenir vous attend. Un sourire, un ticket et nous voici à l’intérieur de l’enceinte. Des tours espacées régulièrement protègent ses murailles. Au centre du qasr, se blottit  une minuscule mosquée pleine de charme. A gauche de la porte d’entrée se trouve la chambre où a dormi Lawrence d’Arabie.

La cour intérieure du qsar d’al-Azra avec au centre l’ancienne petite mosquée.

La cour intérieure du qsar d’al-Azra avec au centre l’ancienne petite mosquée.

La cour intérieure du qsar d’al-Azra avec au centre l’ancienne petite mosquée.

Des bains luxueux

Retour vers Amman à 85 km et ultime étape de notre road trip à Amra. De ce château, il ne reste rien. Sauf ses bains. A l’évidence, Amra, édifié au milieu du VIIIe siècle, était un lieu de villégiature, de détente et de chasse pour les Omeyyades. Les fresques parfois osées pour la région retrouvées dans les bains en témoignent largement. Descendre les quelques marches qui conduisent aux bains, c’est remonter le temps. D’abord, une salle d’accueil, puis deux chambres de repos, un tepidarium (bain tiède) et un caldarium (bain chaud). Enfin, une salle de chauffe. Classés à l’Unesco, ces bains aux fresques remarquablement restaurées par des experts italiens valent largement qu’on s’y arrête un long moment.  Une raison de plus, s’il en fallait une, pour renouveler ce road trip historique. Il y a tant à découvrir en Jordanie.

Le magnifique plafond peint des bains d’Amra, seule partie du château encore existante.

Le magnifique plafond peint des bains d’Amra, seule partie du château encore existante.

Le magnifique plafond peint des bains d’Amra, seule partie du château encore existante.

Détails de scènes avec des animaux.

Détails de scènes avec des animaux.

Scènes de fête avec musicien et danseuse sous le regard d’un soldat à l’allure byzantine.

Scènes de fête avec musicien et danseuse sous le regard d’un soldat à l’allure byzantine.

Le dieu de l’amour Eros envoie sa flèche sur un homme.

Le dieu de l’amour Eros envoie sa flèche sur un homme.

Pratique

Des formalités réduites

Pour se rendre en Jordanie, les Européens ont besoin d’un visa.  Son coût est de 40 dinars jordaniens (un peu plus de 50 €). Il  peut se faire en ligne  (https://eservices.moi.gov.jo/MOI_EVISA/) où à l’arrivée sur place. Attention, il doit alors être réglé en devises locales. On peut les obtenir dans le hall de débarquement de l’aéroport d’Amman. A noter que les voyageurs entrant en Jordanie par Aqaba, sur la mer Rouge, sont exempté de visa. De même, les voyageurs qui achètent un Jordan Pass (https://www.jordanpass.jo) donnant droit à la visite de quarante sites, dont Pétra. Une taxe de sortie du territoire est également demandée : 8 JOD (10 €) par la route, 15 JOD (19€) par les airs.

Comment se rendre en Jordanie ? 

Plusieurs compagnies dont Royal Air Jordanian ou Air France proposent des vols directs pour Amman. On peut trouver des vols Ryanair à 14,99 euros en fonction des dates au départ de Marseille.

Où se loger ? 

A Petra, le H Luxury Hotel est à 300 mètres seulement  du site archéologique. Cet hôtel cinq étoiles offre à ses hôtes piscine ouvert jusqu’au coucher du soleil, spa et bain turc. De nombreuses chambres et suite ont vu sur la montagne de Petra. Le H Luxury Hotel dispose également d’un restaurant  avec vue sur la montagne. Il propose un buffet pour le petit-déjeuner et le dîner.
https://www.hluxuryhotel.com/

A Amman,  l’hôtel Bristol (5 étoiles) situé un peu loin du centre offre une piscine intérieure. On peut dîner sur place. Il propose aussi un beau petit-déjeuner.
https://www.bristolamman.com/fr/

Où se régaler ?

Sur le site archéologique même de Pétra

Au restaurant Basin, entre le village de « Um Sihon » et la «Vallée de Moïse », au milieu des ruines. Ce restaurant dépend du Crowne Plaza. Sa nourriture est excellente. Il dispose d’une grande terrasse ombragée.  Il est bordé par un wadi.

Dans le Wadi Rum

Au Captain Camp. Comme son nom l’indique le Captain Camp est un camp au confort sommaire où l’on peut dormir et profiter de sa soirée sur la place centrale du camp autour d’un feu. On peut également y manger. La nourriture proposée est copieuse avec notamment de délicieux plats jordaniens comme le mansaf. Ce plat à base de de viande de chèvre ou de mouton est cuisiné dans une sauce à base de yaourt séché et fermenté (le jameed). Il est servi avec du pain bédouin (shrak), du riz recouvert de jameed, et de gros morceaux de viande. Des activités dans le désert sont aussi proposées. https://www.captains.jo

Wadi Rum - La place centrale du Captain Camp où on se retrouve autour du feu le soir après une longue découverte du Wadi Rum.

La place centrale du Captain Camp où on se retrouve autour du feu le soir après une longue découverte du Wadi Rum.

Un employé du Azraq Lodge vérifie des informations à l’entrée de la réserve naturelle.

Un employé du Azraq Lodge vérifie des informations à l’entrée de la réserve naturelle.

Dans la région d’al-Azraq

On peut déjeuner ou loger au RSCN Azraq Lodge. Un ensemble de bâtiments modernes et confortables dans la réserve humide. Cette réserve de 74 km² vaut le détour même si elle ne couvre plus que 10 % de sa taille originelle en raison des besoins en eau de la ville al-Azraq  et de sa région dont la population, notamment  constituée de Bédouins, de Druzes et de Tchétchènes, ne cesse de croître. Des rencontres avec leurs représentants sont proposées par le Lodge. Selon les archéologues, le site de la réserve a été habité dès le Paléolithique.  Depuis 1978, la Société royale pour la conservation de la nature (RSCN) qui gère cette réserve et le lodge se bat au quotidien pour maintenir la biodiversité. Le retour d’oiseaux migrateurs a déjà été observé.
https://www.rscn.org.jo/uploaded_files/reservation/646341113ea021684226321.pdf

Photos : Frédéric Cheutin

A lire aussi sur le Site Dynamic Seniors : https://dynamic-seniors.eu/road-trip-historique-en-jordanie/

Les commentaires ne sont pas disponibles!