Cracovie, ancienne capitale royale, est artistique, bohème, culturelle et gastronomique 1/4

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Cracovie, ancienne capitale royale, est artistique, bohème, culturelle et gastronomique 1/4

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Cracovie est une ville chargée d’histoire. La belle a su se relever des saccages perpétrés par les Mongols, du Joug communiste et bien d’autres périodes dramatiques. L’ancien quartier Juif, niché dans un méandre de la Vistule, en est le témoin visuel. Toutefois, l’ancienne capitale polonaise n’a pas pour autant fait table rase de son passé. Elle a su préserver son patrimoine architectural. En venant dans cette magnifique ville, vous pourrez découvrir les styles Gothiques, Renaissance et Baroque. Les deux derniers retracent 750 ans d’histoire. Ce qui est étonnant et fabuleux à Cracovie réside dans le fait que la vieille ville médiévale est intacte. En effet, les différentes envahisseurs ont tous préféré venir y habiter plutôt que de la détruire. Suivez-nous à Cracovie pour une visite guidée avec Wioletta Romańska, guide francophone.

Capitale de la Pologne jusqu’au XVIIème siècle, Cracovie a été classée comme l’une des douze plus belles villes du monde par l’Unesco. Savez-vous qu’elle est appelée la ville mystique aux cent églises ? Toutes sont majestueuses avec leurs dômes baroques et leurs flèches dorées. Certains la surnomme même « L’italienne » à cause des façades de ses immeubles, ses musées, ses palais, ses superbes cours renaissance et plusieurs de ses édifices. Voici 45 ans, la vieille ville de Cracovie a été inscrite comme l’un des douze premiers site au monde sur la liste du patrimoine mondiale. Cette inscription a une incidence fabuleuse car elle a permis la restauration des monuments de la ville. Maintenant, commençons la visite de certains lieux de Cracovie.

Le Musée National de Cracovie

Wioletta connait bien sa ville et la présente avec passion. Elle nous apprend que ce musée futcréé en 1879. Ce qui en fait le plus ancien et le plus grand musée national de Pologne. L’ensemble des collections du musée compte plus de 900 000 pièces. Elles sont réparties dans plusieurs bâtiments abritant des expositions permanentes et temporaires. Sa plus ancienne branche est celle de la Halle aux draps Sukiennice sur la Place du Marché. Au fil des donations, les collections se sont étoffées et le bâtiment est devenu trop petit. Résultat, au début du XXème Siècle, il fut décidé d’en construire un nouveau. Toutefois, sa construction ne débuta qu’en 1934. Malheureusement, au début de la Seconde Guerre Mondiale, les allemands l’ont transformé en Casino. Ils ont détruit les intérieurs et le mobilier. Pire, ils ont effectué des modifications de la façade. La guerre terminée, il fut restauré et agrandi.

Cracovie - Une belle collection d'horloges

Une belle collection d’horloges

De la belle vaisselle d'époque

De la belle vaisselle d’époque

Des poupées marionnettes d'époques

Des poupées marionnettes d’époques

Les crèches de Cracovie

La visite du jour dans ce musée, avait pour but de nous faire découvrir une collection de crèches. La crèche revêt une grande importance en Pologne. Principalement celle de Cracovie qui, en 2018, a été inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La tradition de la crèche à Cracovie est une pratique sociale. Elle a trouvé son origine dans les célébrations coutumières de Noël et est centrée sur la construction de crèches. Née au XIXe siècle, la tradition est indissociable de la ville de Cracovie. Elle se fonde sur des savoir-faire et connaissances transmis de génération en génération. La crèche (szopka en polonais) est une maquette légère représentant une crèche entourée de représentations de maisons et de monuments de Cracovie, transformés par l’artiste. Plus de 300 crèches sont entreposées dans ce musée. Elles sont en bois ou en carton et très colorées.

Une collection de 300 crèches qui sont toutes différentes.. certaines sont animées

Une collection de 300 crèches qui sont toutes différentes.. certaines sont animées

A savoir

Plusieurs de ces crèches sont animées. Il y en a qui mesurent entre 2,5 mètres et 3,5 mètres. Elles sont impressionnantes et très belles. Au début, ce sont les menuisiers de Cracovie qui fabriquaient des crèches avec des chutes de bois et de papier. Ils les vendaient pour améliorer leurs fins de mois difficiles. Pour sauver cette belle tradition, un concours des plus belles crèches a été créé en 1937. Son succès fut immédiat et il perdure encore. Les habitants de Cracovie sont ravis de présenter leurs créations à ce concours.

Promenade dans la Vieille Ville de Cracovie

Wioletta Romańska nous emmène sur la Place du Marché Rynek. Il s’agit de la plus vaste place médiévale d’Europe. Elle est animée par de nombreux cafés et restaurants. Les édifices historiques qui s’y trouvent ont une importante valeur. La basilique gothique Notre-Dame (Kosciol Mariacki) est célèbre pour son retable de Wit Stwosz. Le beffroi de l’ancien l’Hôtel de Ville est imposant et les maisons anciennes valent d’être vues. Sans oublier la Halle aux Draps (Sukiennice) avec son attique gothique et ses nombreuses boutiques de souvenirs. Le Sukiennice comporte un rez-de-chaussée ainsi qu’un étage. Au rez-de-chaussée, se trouvent différentes boutiques d’artisanat. A l’étage, se trouve une partie du Musée National de Cracovie. Depuis le Sukiennice, on peut accéder au musée souterrain qui s’étend sous la place principale.

Cracovie - La Place du Marché Rynek est animée et regorge de restaurants et de bars

Cette place très animée regorge de restaurants et bars.

La Halle aux Draps comptent de nombreuses boutiques pour les touristes

La Halle aux Draps comptent de nombreuses boutiques pour les touristes

En passant sous la tour, vous arrivez à la colline de Wawel

En passant sous la tour, vous arrivez à la colline de Wawel

La place Rynek Główny

Sur cette place, nous découvrons de nombreux restaurants et cafés. Les habitants et les touristes n’ont que l’embarras du choix pour faire une pause devant des spectacles de rues. Le soir, des couvertures et des chauffages sont mis à leur disposition sur les terrasses. De quoi profiter au mieux de la soirée. Aux abords de Cracovie, de nombreux bars et restaurants jalonnent les petites rues. Impossible de s’ennuyer ! Toutefois, il faut savoir que cette magnifique place vit le jour quand la ville, en 1257, obtint un statut basé sur le droit de Magdebourg. Sa forme est carrée avec des côtés qui mesurent plus de 200 mètres. Elle se situe au croisement des anciennes voies commerciales. Le nom de Rynek* fit son apparition pour la première fois vers 1300. Son nom actuel lui fut attribué à la fin du XIXe.

*dérivé de l’allemand Ring
Cracovie - la nuit donne envie de sortir et faire la fête

Cracovie donne envie de sortir

Cracovie - la nuit tombée, il fait bon sortir dans Cracovie car les restaurants et les bars sont très animés

La nuit tombée, il fait bon sortir dans Cracovie car les restaurants et les bars sont très animés

La nuit comme le jour, des calèches attendent les touristes pour faire un tour en ville

La nuit comme le jour, des calèches attendent les touristes pour faire un tour en ville

Des jets d'eau qui changent de couleur et rendent la place attractive

Des jets d’eau qui changent de couleur et rendent la place attractive

Une forme spécifique

Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette place a la forme d’un échiquier, typique des villes médiévales. Trois rues partent de chaque côté de la place. Seule la rue Grodzka suit la voie commerciale médiévale et a conservé son tracé irrégulier. Situé à proximité de l’église Saint-Adalbert, elle est plus large et oblique. D’autres exceptions à la symétrie relèvent de l’emplacement des bâtiments élevés avant l’octroi des droits urbains. Malgré tout, le tracé de la ville se distingue par sa simplicité et sa fonctionnalité. Sur cette place étaient châtiés les criminels. Le bourreau dressait son échafaud entre l’église Notre-Dame et la Maison Grise (Szara kamienica). Le pilori servant à la flagellation et à l’humiliation publique était installé à la sortie de la rue Sławkowska.

Cracovie - Les deux tours qui domine la Basilique et le célèbre appel à la trompette.

Les deux tours qui dominent la Basilique et le célèbre appel à la trompette

Une tradition qui séduit

Plusieurs fois par jour, un clairon retentit du haut du beffroi de l’église Sainte-Marie. Il domine Rynek Glowny, la place du marché de l’antique capitale des rois de Pologne. Depuis les fenêtres nord, sud, est et ouest de la tour, il lance quatre longues sonneries solennelles. La dernière s’interrompt brutalement, en souvenir du trompette qui, prévenant la population de l’approche des hordes mongoles, se fit transpercer la gorge par une flèche tatare. Toutefois, son “Taratat… aaargh !” sauva la ville. Ce sont des membres de la brigade locale de sapeurs-pompiers qui sonnent les clairons. Pour ce faire, ils sont formés par une professeur de l’école de musique. Ce qui leur permet d’améliorer leur technique. Ils sont payés pour rester dans la tour vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qu’il pleuve ou qu’il neige.

Important

Un suivi psychologique a lieu avant que l’un d’eux obtienne le poste. En effet, il ne faudra pas qu’il lui prenne l’envie de se jeter par la fenêtre au lieu de souffler dans sa trompette.

Un Cardinal intelligent

Pendant de nombreuses années, Cracovie ne fut pas mentionnée sur les cartes d’Europe. Fort heureusement, un certain Cardinl Karol Wojtyla est intervenu. Il s’est installé dans cette ville pour mener des recherches sur le théâtre polonais grâce à une bourse d’études. Karol Wojtyla devait également enseigner l’anglais à l’université. Il fut élu pape pour la plus grande satisfaction des Polonais et au grand dam de leur malheureux gouvernement. C’est grâce à lui que Cracovie fut mise à l’honneur en Pologne et dans le monde.

La Halle aux draps

La Halle aux draps (Sukiennice) comptait parmi les institutions les plus importantes de la ville. Elle concentrait le commerce. La première halle fut élevée au XIIIè siècle, après l’octroi à la ville d’une charte de droit magedebourgeois. Elle se limitait à deux rangées de boutiques en pierre qui formaient une rue au milieu de la Place du Marché*. A la nuit tombante, elle était fermée avec une grille de fer pour la protéger des voleurs. Une halle couverte en pierre fut édifiée au XIVè siècle. Les traces sont visibles sous la forme de contre-escarpes en arc sur les flancs latéraux. Le commerce dans les Sukiennice était une source importante de revenus pour la ville. D’après le privilège royal, les marchands venus de l’extérieur ne pouvaient vendre que leur propre marchandise et uniquement à cet endroit.

*Grand-Place Rynek Główny.
La Halle aux draps et ses boutiques

Exposition de bijoux

Des articles divers

Articles divers

Des chaussures en cuir artisanales

Chaussures artisanales en cuir

Destruction et reconstruction

En 1555, un incendie détruit le bâtiment qui fut reconstruit. Les meilleurs architectes, artistes et artisans, dont plusieurs Italiens venus avec la reine Bona*, furent sollicité pour ce faire. La nouvelle Halle aux draps fut dotée d’un long attique décoré d’une crête avec des gargouilles, stylisées en têtes humaines. Elles ont certainement été réalisées d’après les projets de Santi Gucci. L’ancienne halle gothique fut partagée en deux niveaux. Ce qui permis de créer récupérer un étage pour y créer une autre halle. Destinée au commerce de différentes marchandises, elle fut appelée « smatruz ». Ce nom, issu de l’allemand schemettern, vient de la clameur et des cris des marchandes. On pouvait accéder à l’étage par des escaliers couverts par des loggias situées sur les côtés plus courts du bâtiment**.

*épouse italienne du roi Sigismond l’Ancien.
**projet de Jan Maria Padovano.

A savoir

A la fin du XIXè siècle, le bâtiment fit l’objet d’une rénovation approfondie qui permit de dégager l’actuel bâtiment. Les boutiques furent détruites et des arcades ajoutées. Une galerie de peinture polonaise fut installée dans l’ancien « smatruz ». La halle du rez-de-chaussée regorge de boutiques qui vendent des souvenirs à la place du drap.

Découverte de Kazimierz, le quartier Juif de Cracovie

La plupart des scènes du film « La Liste de Schindler » se déroulent à Podgorze. Steven Spielberg s’étant rendu compte qu’il ne restait presque rien de son architecture originelle décida de tourner dans les rues médiévales de Kazimierz. En effet, plus de 64.000 Juifs y vivaient avant la guerre. Grâce à ce film, ce petit quartier piétons a connu une belle renaissance. Les édifices ont été restaurés. En déambulant dans les rues, nous découvrons la Vieille Synagogue qui abrite le musée du Judaïsme. Comme elle est fermée, nous ne pouvons pas entrer. Puis nous passons devant la synagogue Tempel, bâtie dans un style néo-mauresque. Le cimetière Remuh, accolé à la synagogue du même nom, est inaccessible. Nous apercevons donc les tombeaux en forme de sarcophages depuis la rue. Ils témoignent de l’influence de la Renaissance sur ce lieu mystique où repose Moses Isserles, éminent rabbin du XVIe siècle.

Kazimierz, le quartier Juif de Cracovie

Kazimierz : une des rues de ce quartier©Ela Marchewka

Kazimierz, le quartier Juif de Cracovie

Une rue et ses restaurants©Ela Marchewka

Une synagogue

Synagogue©Ela Marchewka

Un quartier vivant et attractif

Des restaurants juifs ont ouvert partout et principalement autour d’Ulica Szeroka. D’émouvantes déclarations signées Spielberg & Cie sont affichées sur les murs. Elles rappellent que les auteurs de La Liste de Schindler ont contribué à ressusciter Kazimierz. Pendant des années, les Polonais ont manifesté une indifférence désespérante vis-à-vis de l’héritage juif de leur pays. Heureusement, le festival annuel de la culture juive, consacré à la musique, au cinéma et au théâtre, a changé la donne. C’est à Kazimierz que l’on trouve quelques-uns des cafés les plus typiquement cracoviens, comme le Singer et l’Alchemia. Cet ancien quartier juif offre un véritable voyage dans l’Europe de l’est d’autrefois. L’atmosphère des rues est conviviale et festive. Elles vibrent au son d’un violon tzigane, d’un groupe de klezmer et autres musiques.

La Colline de Wawel mérite une visite

Direction la Colline de Wawel. La découverte se mérite car il faut monter la côte. Toutefois, la vue est superbe. Tout en montant, nous remarquons que le mur d’enceinte délivre nombre d’informations intéressantes. C’est au bout de la voie royale, reliant la place de Cracovie à la colline de Wawel, actuellement nommée Grodzka, que se situe ce château et sa cathédrale. Cracovie ayant été la capitale de la Pologne jusqu’au XIVe siècle, de nombreux rois de Pologne furent couronnés la cathédrale de Wawel. De style gothique, elle fût reconstruite au XIVè siècle. Jouxtant cette cathédrale, se trouve le château de Wawel. Sa taille et sa beauté impressionnent. Reconstruit au XVè siècle, il témoigne du passé de la Pologne. Il servit de palais royal, de caserne et d’entrepôt. Complètement rénové, il comporte de magnifiques appartements royaux, des tapisseries, des tableaux et des meubles d’époque.

Cracovie - La Colline de Wawel sur laquelle se trouve le château et l'église

Sur le mur d’enceinte, des centaines de plaques de remerciements.

La Colline de Wawel sur laquelle se trouve le château et l'église

Les plaques sont disposées sur toute la longueur du mur

Un peu d’histoire

La colline du Wawel fut le centre du pouvoir politique du royaume de Pologne du XIè au XVIè siècle. Pour les Polonais Wawel a une connotation quasi magique. En effet, il désigne la butte sur laquelle s’élèvent la cathédrale, le château royal et le lieu du sacre et des funérailles royales. L’ensemble architectural de Wawel est le plus précieux du pays. Résidence historique des rois de Pologne depuis le XIè siècle, ce Château est un véritable joyau de l’art roman, gothique et renaissance. Il renferme de riches collections dont la plus grande collection au monde de tapisseries de Flandres. C’est dans la cathédrale gothique que furent sacrés et inhumés les rois polonais pendant 400 ans. Ses dorures et ses chapelles offrent les plus beaux trésors de l’art baroque, comme la très belle chapelle Saint Sigismond considérée comme l’oeuvre le plus splendide de l’art renaissance au nord des Alpes.

La légende du dragon

Situé au-dessus du fleuve entre les marécages, cette coline était un abri de choix. Selon la légende, un dragon s’y installa et il terrorisait les habitants de la ville en les obligeant à lui offrir du bétail. Une autre légende prétend qu’il dévorait des jeunes vierges… Les meilleurs chevaliers n’arrivaient pas à le vaincre. Un cordonnier futé y parvint en profitant de sa gourmandise. Skuba déposa une peau de mouton bourrée de soufre devant l’antre du dragon. Le monstre avala la « friandise ». Quand le soufre commença à lui brȗler les entrailles, il ressentit une soif atroce. Pour l’apaiser, il sortit de l’antre afin de boire l’eau de la Vistule. N’y parvenant pas, il but tellement qu’il finit par éclater ! La Grotte du Dragon et la sculpture représentant le monstre rappellent cette histoire de nos jours.

La cour intérieure du château côté gauche

La cour intérieure du château côté gauche

La cour intérieure du château côté droit

Côté droit de la cour du château avec les fresques qui ont été restaurées.

Une demeure princière du XIè au XVIIè siècle

Au XIè siècle, le château de Wawel était une des principales demeures princières de Pologne. Les bâtiments religieux et laïcs y occupaient une place importante. Tous adoptaient les styles principaux de l’époque : roman, gothique et Renaissance. Ce dernier, dans sa version nord-européenne, atteignit les sommets de l’art lors du règne des derniers Jagellons*. Au XVIè siècle le Château de Wawel était l’un des centres de la culture humaniste. La cour royale entretenait de nombreux contacts artistiques avec l’Europe. Grâce à des architectes italiens, tels que Bartolomeo Berecci, l’ancien château médiéval se transforma**en palais doté d’une imposante cour en arcades. De ses anciennes fortifications, il ne reste que trois tours : la Sandomierska, la Senatorska et la Złodziejska. Au XVIIè siècle, le roi choisit Varsovie comme résidence principale. La cour le suivit et le château royal commença à tomber en ruine.

*Sigismond Ier l’Ancien (mort en 1548) et Sigismond II Auguste (mort en 1572).
** sans pour autant perdre ses fonctions défensives
Le magnifique jardin du château

Le magnifique jardin du château

Vue sur l'église depuis le jardin

Vue sur l’église

La fin d’un règne

Les invasions suédoises portèrent un coup définitif à sa période de grand éclat. La cour épiscopale et la cathédrale, qui gardait sa fonction de lieu de couronnement et de sépulcres royaux, commencèrent à jouer un rôle prépondérant. Le dernier roi de Pologne, Stanislas Auguste Poniatowski, fut le seul à ne pas se faire couronner à Varsovie (1764) au lieu de Wawel.

Une renaissance bienvenue

A l’issue du troisième partage de la Pologne en 1795, Cracovie fut incorporée à l’Autriche. Pendant une grande partie du XIXè siècle le château fut mis à la disposition de l’armée. Il servit d’hôpital puis de caserne. L’armée autrichienne entreprit de nombreuses démolitions. Elle fit construire des édifices à caractère défensif et détruisit le bourg qui se trouvait sur la colline. Vers 1850, le Wawel fortifié devint le centre de la forteresse de Cracovie (Festung Krakau). Pour les Polonais, la colline représentait un lieu important de la mémoire nationale. Ce trésor composé de souvenirs historiques devait faire l’objet de soins particuliers. Pour y parvenir, il fallait, officiellement, transformer le château en résidence impériale. Ce qui fut fait en 1897. La rénovation de la cathédrale avait déjà commencée. Celle du château débuta en 1905.

Les salles du château regorgent de mobilier d'époque, de tapisseries et objets d'art

Une magnifique salle

Les plafonds à caissons sont magnifiques

Les plafonds à caissons sont magnifiques

Tapisseries et tableaux dans toutes les pièces

Tapisseries et tableaux dans toutes les pièces

Il y a même des habits religieux

Il y a même des habits religieux

Liberté retrouvée et restauration assurée

Quand la Pologne recouvra son indépendance, les travaux reprirent. Le Château de Wawel devait servir de demeure imposante au chef de l’Etat. Il avait cette fonction tout en étant un musée d’intérieurs historiques dans les années 1920-1930. Pendant la seconde Guerre Mondiale et l’occupation allemande, il devint le lieu de résidence du gouverneur général Hans Frank. Les dégâts de la guerre furent heureusement limités à quelques pillages. Après la guerre, la reconstruction pu aboutir. Les riches collections d’art purent être récupérées dont une collection de tapisseries de style Renaissance. Le Château de Wawel se transforma en musée de prestige, présentant les plus précieux monuments de la culture matérielle polonaise.

Le Collegium Maius

Après la passionnante visite du Château de Wawel, Wioletta Romańska nous emmène découvrir le Collegium Maius. Cette université Jagellonne fut fondée par le roi Casimir le Grand en 1364 comme « Académie de Cracovie ». Il s’agit de la plus ancienne université polonaise et la seconde de cette partie de l’Europe après Prague (1348). Toutefois, après la mort du monarque, l’Académie disparut. C’est la reine Edwige (1373-1399) qui l’a fait renaître*. En effet, elle obtint du pape le droit d’y fonder la prestigieuse Faculté de Théologie. Son époux, le roi Ladislas Jagellon, offrit à l’Académie de Cracovie un bâtiment situé au croisement des rues Ste-Anne et Jagiellońska. A partir de 1400, les cours y furent dispensés. Au XVè siècle, il fut raccordé aux bâtiments voisins. Ce fut la naissance du Collegium Maius, avec sa cour ornée d’une galerie en arcades.

*aujourd’hui canonisée
Les chambres des étudiants ont été aménagées pour retracer l'histoire de ce collège

Les chambres des étudiants ont été aménagées pour retracer l’histoire de ce collège

Autres chambres aménagées

Autres chambres aménagées. Une partie de l’immense bibliothèque. La porte d’origine de la grande salle de cours.

Une des salles qui sert aux réceptions. Son magnifique escalier et sa cheminée impressionnent.

Une des salles qui sert aux réceptions. Son magnifique escalier et sa cheminée impressionnent.

Le côté droit de la salle qui permet de voir la table en U

Le côté droit de la salle qui permet de voir la table en U

Une renommée internationale

A cette époque, l’Académie attirait des étudiants de toute l’Europe. Elle était renommée pour son enseignement du droit, des mathématiques et de l’astronomie. Nicolas Copernic, auteur de la théorie héliocentrique du système solaire, y étudia de 1491 à 1495. D’après la légende, c’est à l’université cracovienne qu’approfondissaient leurs connaissances de la magie et de la sorcellerie le docteur Faust et l’alchimiste polonais, le sorcier maître Twardowski. A la même époque, Nawojka* franchit les murs de l’Université habillée en homme. Les femmes n’avaient pas le droit d’y étudier. L’université**vécut une nouvelle période d’épanouissement dans la seconde moitié du XIXè siècle. L’enseignement des sciences naturelles, des mathématiques et des lettres y était florissant. Elle conserva son prestige au XXè siècle, malgré les turbulences de la période communiste. Parmi ses diplômés célèbres, citons les Prix Nobel Ivo Andrić et Wisława Szymborska, ainsi que le futur pape Jean Paul II.

* la première étudiante selon la légende.
**nommée en 1817 Université Jagellonne en hommage à ses fondateurs royaux.
La magnifique salle et son imposante table. Le plafond est sublime.

La grande salle et son imposante table. Le plafond est sublime.

Les portraits de ceux qui ont enseigné dans ce prestigieux collège.

Les portraits de ceux qui ont enseigné dans ce prestigieux collège.

Architecture et oeuvres d’art

Le Collegium Maius est un magnifique exemple d’architecture gothique. Le rez-de-chaussée est occupé par des salles de lecture où jadis les cours étaient dispensés. Les salles du premier étage, Libraria, Stuba Communis et Aula, sont utilisées pour les réceptions, les réunions du sénat, l’élection des recteurs, les rencontres importantes et les conférences. Jusqu’à la fin du XVIIIè siècle, le Collegium Maius servait de lieu de résidence aux professeurs de théologie. Des escaliers mènent de la cour aux appartements. Depuis le XXe siècle, le Musée de l’Université Jagellonne abrite une collection d’œuvres d’art, de souvenirs et d’instruments scientifiques. La chambre de Copernic expose une panoplie d’instruments astronomiques et astrologiques de la seconde moitié du XVè siècle. Cet endroit est absolument magnifique et vaut d’être visité.

La Basilique Gothique Notre-Dame

A peine sorti du Collegium Maius, nous voici en route pour visiter la Basilique Gothique Notre-Dame. Pas de temps mort avec Wioletta Romańska qui tient à nous faire découvrir un maximum de lieux dans Cracovie. Avant la Basilique actuelles, fut élevé un premier édifice. Il s’agissait de la principale église paroissiale de la ville. C’est pour cette raison que la basilique Notre-Dame est située de manière oblique par rapport à l’axe du Rynek, la Place du Marché. En effet, quand la première église fut construite, le Rynek n’existait pas. Les vestiges romans de l’église se trouvent 2,6 mètres sous le dallage, de même que les éléments de l’église gothique. Le corps de l’église actuel date de la seconde moitié du XIVè siècle. La transformation commença quand le riche marchand Mikołaj Wierzynek offrit un chœur imposant puis, plus tard, un corpus à trois nefs fut ajoutées*.

*en le flanquant du côté Ouest, c’est à dire du côté de la Place du Marché.
La Basilique Gothique Notre-Dame

Imposante et majestueuse, la basilique trône sur la place du marché.

Les décorations sont somptueuses.

Les décorations sont plus belles les unes que les autres.

A savoir

Au XVè et XVIè siècles, la chapelle fut entourée de chapelles latérales. Vers 1750, un porche réalisé selon un projet de Francesco Placidi, architecte et sculpteur de Rome,  fut ajouté. Cet architecte est considéré comme le plus grand créateur du Baroque tardif.

L’autel principal : véritable chef d’oeuvre

Lautel principal, chef d’œuvre de Veit Stoss (Wit Stwosz) est sans doute la plus grande réalisation sculpturale du Moyen-Age tardif. Elle constitue le plus grand trésor de l’église. Son histoire commence en 1422 quand la voûte du chœur de l’église Notre-Dame s’écroule en détruisant l’autel. Les conseillers municipaux décident d’en commander un nouveau, digne de la capitale. Leur choix se porte sur Veit Stoss, sculpteur à Nuremberg. Cette commande valut à l’artiste richesse, clientèle et gloire immortelle. Pour son travail, il perçut 2808 florins*. Ce retable monumental fut réalisé dans les années 1477-1489. L’œuvre mesure 13 mètres de haut par 11 mètres de large. Elle a été fabriquée dans du bois de tilleul. Dans la partie centrale on peut admirer les figures de la scène de la Dormition de la Vierge entourée d’apôtres. Elles mesurent presque trois mètres.

*une somme équivalente au budget annuel de la ville.
L'autel principal est un véritable chef-d'ouvre

Une pure merveille que cet autel.

Des bas reliefs qui valent d'être vus.

Des bas reliefs qui valent d’être vus.

Des scènes époustouflantes

Des scènes de la vie de Marie et du Christ couvrent les deux ailes amovibles et les deux ailes immobiles du retable. L’ensemble montre plus de 200 personnages sculptés également en bois de tilleul. Dans la prédelle (base du retable), Veit Stoss a représenté l’Arbre de Josué, c’est à dire la généalogie de Marie et de Jésus. Dans la partie supérieure on peut voir un couronnement de la Vierge et les figures des patrons de la Pologne, Saint-Adalbert et Saint-Stanislas. Le retable est d’une beauté extraordinaire. Il impressionne par son réalisme. Les personnages de Veit Stoss ont les traits de ses contemporains. L’artiste a reproduit tous les détails, même les plus laids. C’est ainsi que vous pourrez découvrir des mains déformées par le travail et l’arthrose, des calvities, des veines tendues sous la peau. Le réalisme est tel que l’on a l’impression que les personnages vont prendre vie.

Deux tours imposantes

La plus haute des deux tours mesure 81 mètres. Elle est coiffée d’un heaume de style gothique tardif. Elle est également appelée tour de garde ou tour de fanfare. Depuis le Moyen Age, un gardien y veillait jour et nuit en guettant les incendies et les ennemis s’approchant de Cracovie. Il devait aussi de jouer de la trompette*pour l’ouverture et la fermeture des portes. A compter du XVIe siècle, ce fut toutes les heures. Ce signal de trompette est devenu le symbole musical de Cracovie. A un certain moment, la mélodie prend fin. D’après la légende, un gardien commença à donner l’alarme en voyant arriver la horde tatare. Il réussit à prévenir les habitants. Toutefois, qu’il eût terminé sa mélodie, une flèche tatare lui traversa la gorge. C’est pour cette raison que le signal s’interrompt brusquement à l’endroit où le gardien héroïque a cessé de jouer.

*de l’aube au crépuscule.
Les tours de la discorde.

Les tours de la discorde.

La différence de hauteur liée à une légende

La deuxième tour ne mesure que 69 mètres et abrite un jeu de cinq cloches. La plus ancienne, appelée demi-Sigismond, fût coulée au XVè siècle. La tradition veut que la cloche ait été transportée au sommet de la tour par Stanisław Ciosek, doté d’une force herculéenne. Pour ce qui est de la différence de hauteur entre les deux tours, rien ne figure sur les plans architectoniques. Une légende veut qu’elles aient été bâties par deux frères. Lorsque le plus jeune comprit que sa tour n’égalerait ni en hauteur ni en beauté celle de son frère, il le tua avec un couteau. Le jour de la consécration de l’église, rongé par le remords, il planta le même couteau dans son cœur et se jeta du haut de la tour. Le couteau dont il se servit est suspendu dans la Halle aux Draps et témoigne de cette histoire lugubre.

Une attraction qui séduit les touristes

Du côté Sud de l’église Notre-Dame, près de l’entrée, on peut voir des chaînes servant de pilori. Elles sont appelées «martres» et servaient à enchaîner les pécheurs. Mais également des personnes accusées d’adultère, d’ivrognerie, de non-respect de jeûne, d’avoir travaillé le dimanche et jour de fête et même pour avoir commis un larcin. Ceux qui entraient dans l’église pouvaient bafouer à volonté les coupables. Ce châtiment ecclésiastique fut supprimé à la fin du XVIIIè siècle. Aujourd’hui, les gens se laissent enchaîner de leur plein gré. Il paraît que c’est un excellent moyen pour s’assurer le bonheur et la constance en amour… A vous de tester quand vous irez à Cracovie.

Le Musée des Princes Czartoryski

Inauguré en 1878, il est l’un des plus anciens musées de Pologne. C’est grâce aux collections de la princesse Izabela Czartoryska qu’il a pu débuter. Après la Seconde Guerre mondiale, il fut confié au Musée national de Cracovie. En 1991, la Fondation Princes Czartoryski a récupéré la garde de la collection. Le 29 décembre 2016, elle a vendu l’ensemble de la collection et les bâtiments au Trésor public pour un montant total de 100 millions d’euros. Depuis lors, la collection des Princes Czartoryski fait partie intégrante du Musée national de Cracovie. Ce splendide musée rassemble des oeuvres de peinture européenne qui datent du XIIIè au XVIIIè siècle. Vous y verrez des monuments de l’artisanat artistique européen et islamique du Moyen Âge au XIXè siècle, des estampes, de l’art ancien et des objets militaires. L’oeuvre la plus précieuse de ce musée est la Dame à l’hermine de Léonard de Vinci.

Cracovie - Le Musée des Princes Czartoryski

La cour intérieure

Des vêtements d'époque

Vêtements d’époque

Des armures d'époque

Armures d’époque

Des meubles en bois précieux, des tableaux et des objets d'époque.

Des meubles en bois précieux, des tableaux et des objets d’époque.

Infos pratiques

L’argent en Pologne : La devise Polonaise est le zlotys. Un zloty vaut environ 4 fois moins qu’un euro. Un euro vaut donc 4 zlotys et un zloty 0,20 euro.
Venir à Cracovie : En avion Paris CdG jusqu’à Varsovie puis de Varsovie à Cracovie via un autre vol.
Liste des sites polonais de l’UNESCO :
https://www.pologne.travel/fr/qoui-visiter/sites-unesco
https://whc.unesco.org/fr/etatsparties/pl/ 

Office National Polonais de Tourisme
10, rue Saint-Augustin
75002 Paris
www.pologne.travel

Wioletta Romańska, guide francophone : wromanska@gmail.com – Tel. +48 502 289 045

Se restaurer à Cracovie

Les restaurants

PIANO ROUGE
Rynek 46, Tél.: +48/ 790 730 454
https://www.thepianorouge.com.pl/en/home-page/ 

Le bar du Piano Rouge

Bar du Piano Rouge

L'escalier qui mène à la salle de spectacle

L’escalier qui mène à la salle de spectacle

La salle de spectacle du Piano Rouge

La salle de spectacle

SZARA GES
Rynek Glowny 17, 31-008 Krakow
Tél.: +48 / 530 380 050
https://szarages.com/ 

L'entrée du restaurant SZARA GES

Szara Gez

Une des salles du restaurant

Un décor qui donne envie de rester

Entrée, plat et dessert

Entrée, plat et dessert…le coussin avec l’oie, l’effigie du restaurant.

SUKIENNICE
Rynek Główny 3, 31-111 Kraków
+48 12 421 09 09

Une des salles du SUKIENNICE

Ambiance décontractée

Des plats savoureux

Une cuisine simple mais de qualité

WESELE
Rynek Glowny 10, 31-042 Krakow
Tél. : +48/530 129 673
https://weselerestauracja.pl/en/ 

Un magnifique restaurant à découvrir. La cuisine est succulente.

Un cadre superbe et une excellente cuisine.

Un magnifique restaurant à découvrir. La cuisine est succulente.

Très bel endroit.

Entrée, plats, dessert.

Entrée, plats, dessert.

WIERZYNEK
Rynek Glowny 15
Tél.: +48/695 066 066
https://restaurant.wierzynek.pl/index.php/en/interiors/ 

Cracovie - Restaurant le Wierzynek : Dès la porte d'entrée franchie, la beauté des lieux fait son effet.

Dès la porte d’entrée franchie, la beauté des lieux fait son effet.

Cracovie - Restaurant le Wierzynek : la première salle et le bar

La première salle et le bar

Cracovie - Restaurant le Wierzynek : Quand nous arrivons à l'étage, un pianiste nous accueille avec de la musique classique.

Quand nous arrivons à l’étage, un pianiste nous accueille avec de la musique classique.

Cracovie - Restaurant le Wierzynek : Une autre salle s'offre à nos yeux. Elle est vraiment belle. Le plafond vaut le coup d'oeil.

Une autre salle s’offre à nos yeux. Elle est vraiment belle. Le plafond vaut le coup d’oeil.

Cracovie - Restaurant le Wierzynek : Un service au top et des mets savoureux que nous avons appréciés.

Un service au top et des mets savoureux que nous avons appréciés.

Où dormir à Cracovie

Les hôtels

Cinq Etoiles

Pod Roza 5* https://podroza.hotel.com.pl/hotel-pod-roza
H15 Luxury Palace 5* https://hotelh15palace.pl/en/
Copernicus 5* https://copernicus.hotel.com.pl/hotel-copernicus

Quatre Etoiles

Rubinstein 4* https://rubinstein.pl/
Puro Krakow Kazimierz 4* https://purohotel.pl/en/krakow-kazimierz/
Unicus 4*  https://www.hotelunicus.pl/en/

Prochains articles : Les Eglises en Bois de Pologne, Les Mines de Sel et Auschwitz

Photos : Gaëlle Alban

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